Question (pas si) con Flics, Police, Armée, Gendarmerie toussa

[Leech]

Quand Amnesty International France et des structures internationales comme l'ONU s'inquiètent et critiquent les violences policières et leur impunité, je pense qu'on peut un peu mieux comprendre qu'en face, au sein de la population citoyenne, il y ait de la colère et une certaine haine qui se développe contre une institution qui à la base est censée nous protéger et non pas nous maltraiter...

Extraits du rapport d'Amnesty International datant de 2009 (7 ans après, je pense pas que les choses aient grandement évolués dans le bon sens... Vu tout ce qu'on voit en ce moment hein. "France, des policiers au dessus de la loi".

Les informations selon lesquelles des responsables de l’application des lois commettraient en
France des violations des droits humains inspirent depuis longtemps des inquiétudes
persistantes à Amnesty International, qui est également préoccupée par le faible taux de
comparution en justice des responsables présumés, faute d’enquêtes indépendantes,
impartiales et efficaces. En 2005, l’organisation a publié à ce sujet un rapport intitulé
France. Pour une véritable justice (index AI : EUR 21/001/2005), qui s’intéresse à plusieurs
cas de graves violations présumées des droits humains commises par des responsables de
l’application des lois depuis 1991. Ces violations incluaient des homicides, un usage
excessif de la force, ainsi que des actes de torture ou d’autres mauvais traitements. Des
motivations racistes, se traduisant souvent par des injures, apparaissaient dans bien des cas.

L’examen des éléments qui lui étaient soumis a conduit Amnesty International à conclure
que les agents de la force publique bénéficiaient couramment, en France, d’une impunité de
fait. Dans le rapport, nous avions dégagé plusieurs facteurs qui favorisaient ce climat
d’impunité : les lacunes ou les faiblesses de la législation ; l’incapacité ou le manque
d’empressement de la police, du ministère public et des tribunaux dès qu’il s’agit de mener
des enquêtes exhaustives sur des violations des droits humains impliquant des agents de la
force publique et d’en poursuivre les auteurs présumés ; les peines, enfin, sans commune
mesure avec la gravité de l’infraction. Amnesty International admet que la tâche des
responsables de l'application des lois en France est difficile et dangereuse, qu’elle les expose
souvent à des risques importants et que la majorité de ces agents s’acquittent de leurs
fonctions de manière professionnelle, dans le respect de la loi. Il n’en demeure pas moins
que des erreurs et fautes sont parfois commises, et qu’il est nécessaire de le reconnaître. En
cas d’allégation de violations des droits humains, les autorités doivent ouvrir promptement
une enquête exhaustive, indépendante et impartiale. Les mesures disciplinaires qui
s’imposent doivent être prises, et les agents de la force publique soupçonnés d’actes
tombant sous le coup de la loi doivent comparaître en justice dans le cadre d’un procès
équitable. Les autorités doivent veiller à ce que les auteurs d’infractions rendent compte de
leurs actes et montrer à la population qu’elles y ont veillé. Autrement, la crédibilité des
organes chargés de faire respecter la loi en pâtit, à l’instar des relations de ces organes avec
la population. Les violences qui ont éclaté à la suite de décès liés à des opérations policières
(par exemple les émeutes qui se sont produites après la mort de deux adolescents poursuivis
par des policiers à Clichy-sous-Bois, en novembre 20053) en témoignent très clairement.
Lors de certaines manifestations pacifiques organisées pour demander justice, par exemple
celles qui ont suivi la mort d’Abdelhakim Ajimi à Grasse en mai 2008 (voir plus loin), on a vu
se faire jour des mouvements de colère et de défiance moins spectaculaires mais loin d’être
négligeables.

Par ailleurs, Amnesty International constate l’accentuation manifeste d’un phénomène
inquiétant : les personnes qui protestent ou tentent d’intervenir lorsqu’elles sont témoins de
mauvais traitements infligés par des responsables de l’application des lois sont elles-mêmes
accusées d'outrage (insulte envers une personne dépositaire de l'autorité publique) ou de
rébellion (résistance avec violence envers un représentant de l’autorité). Dans d’autres cas,
des personnes qui se sont plaintes d’avoir subi des mauvais traitements sont accusées de
diffamation par les agents concernés. Amnesty International pense que ces pratiques peuvent
exercer une dissuasion très forte sur les personnes qui essaient d’obtenir justice après avoir
été témoins ou victimes de violations des droits humains ; elles risquent donc d’aggraver
encore le climat d’impunité actuel.

Depuis qu’Amnesty International a publié le rapport France. Pour une véritable justice, en
2005, les allégations de mauvais traitements infligés par des agents de la force publique en
France se sont multipliées. L’organe de contrôle indépendant, la CNDS, exprime
régulièrement ses préoccupations au sujet des allégations de violations des droits humains
commises par des responsables de l’application des lois, ainsi que d’autres manquements
moins graves aux règles de déontologie. Le bilan de ses six premières années d’activités,
publié en 2006, révélait la persistance de plaintes évoquant un recours excessif à la force ou
un usage inapproprié de la force ayant entraîné, dans certains cas, la mort ou une invalidité
permanente. D’autres épisodes de cette nature ont été relatés dans ses rapports annuels
suivants.​

 

[Gabelote]

@Amanda0 sur le côté mal aimé des forces de l'ordre en général, je pense que le problème est plus vaste que juste les violences policières.
Déjà les militaires, policiers et gendarmes sont des fonctionnaires. Donc tout le discours anti-fonction publique s'applique à elleux. (voir la polémique sur le prix de l'augmentation du point d'indice et de son coût pour la collectivité).

Ensuit iels ont une mission de répression. Je ne dis pas qu'iels n'ont qu'une seule mission et que c'est la répression. Mais la mission qu'iels sont les seules à exercer, c'est la répression. En gros, même quelqu'un qui n'a jamais été (de près ou de loin) victime de violences policières dans une manif ou d'un contrôle au faciès pourra râler contre ce flic qui lui a collé une amende pour stationnement interdit, franchissement de la ligne blanche, ou que sais-je encore. Si on cherche bien, dans notre entourage, presque tout le monde trouvera une raison de se plaindre d'une représentante de l'ordre. Et à titre personnel, je pense que nous sommes conditionnées pour mieux nous rappeler de ce qui nous contrarie que de ce qui nous satisfait (la satisfaction étant perçue comme normale). => on se souviendra mieux d'un épisode négatif avec une représentante de l'ordre que d'un épisode neutre ou positif.

Enfin, les milieux militaires et policiers sont traditionnellement fermés, qui cultivent l'entre-soi (ce ne sont pas les seuls, je pense qu'on peut faire un parallèle avec la médecine, mais en même temps, les médecins aussi ont été sous le feu des critiques à de nombreuses reprises _débat sur le consentement, bizutage, pratiques sexistes, protection de la hiérarchie médicale....). C'est dans ce type de milieu que les bavures et scandales ont été longtemps étouffé et c'est le propre des institutions très hiérarchisées et fermées de se protéger de cette manière. C'est en train de changer et c'est bien !

A titre personnel, j'ai une exigence plus forte pour les représentantes de l'ordre que pour les autres citoyens. Quand vous représentez l'Etat, quand vous êtes en charge du respect des lois, vous devez être, plus que tout autre citoyen, exemplaire dans le respect des ces mêmes lois. L'exemplarité, c'est ça qui fait que le moindre écart doit être moins toléré pour un fonctionnaire d'Etat que pour un citoyen lambda.

 

[Illusions]

Je suis également choquée par les casseurs qui s'en prennent aux policiers et les blessent violemment.
Je n'ai aucun problème avec les corps armés sauf quand il s'agissent de ditacture évidemment.
Quand il y a eu la vidéo de l'adolescent se faisant tabasser par le flic, je n'ai pas pensé que tout le corps de métier le faisait.
Je me souviens que petite j'avais peur de la police d'immigration dans les aéroports, j'avais peur qu'ils m'emmènent en prison sans savoir pourquoi. Puis, cette peur est passée en grandissant.
Je vis à Barbès à Paris, où il y a pas mal de flics en civil car les vendeurs dans la rue vendent des contrefaçons de Malboro et je ne ressens vraiment pas une animosité à leur égard, sauf au moment où ils sont fouillés et autres... C'est vrai que la population de Barbès est plus africaine et arabe, sans racisme aucun sinon je n'y vivrai pas.
Le fait que je sois petite fille de militaire de carrière me rend admirative devant ces personnes qui sont là pour nous protéger et nous défendre.
Je ne peux pas en faire mon métier car je suis hyper-sensible et très maladroite donc j'aurai du mal à tenir une arme.
Le film Police de Maiwen est réussi à mon sens car il montre une brigade qui s'occupe de mineurs en faisant tout son possible pour les protéger. Il y a une émotion et Joey Star m'a émue.

 

[Leech]

@Illusions
Certes, s'en prendre aux policiers c'est pas très bien, mais à un moment, j'ai envie de dire qu'à force, la merde qu'on propage, on la paye à un moment... On peut appeler ça le karma si on veut.

Et effectivement, tout le corps de métier n'est pas violent, mais il est clair et net qu'IL Y A un problème important au sein des forces de l'ordre (je réfère encore une fois au rapport d'Amnesty International). Ce n'est pas une vue de l'esprit. Il y a des faits. Et ces faits sont graves, très graves.

Si on veut faire un parallèle avec d'autres violences, quand il y a des témoignages de sexisme, je me dis pas que TOUS les hommes en tant qu'individus sont des horribles personnes (bah ouais, j'en côtoie même des très gentils tous les jours). Dans le féminisme, on émet des critiques envers "les hommes" en tant que groupe social qui a un comportement problématique. Bah là, les critiques sont envers "la police" en tant qu'institution (qui forme aussi en quelque sorte un groupe social), qui a elle aussi un comportement problématique (et pas qu'un peu).
___________________________________

Au passage, quelques informations qui peuvent aider à comprendre pourquoi il y a une telle colère anti-policiers.

Spoiler: Hopla

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Et je peux en apporter des tas et des tas des témoignages de ce genre (j'en vois passer tous les jours dans ma timeline FB.) Mais bon, bizarrement, c'est pas trop ce genre d'images qu'on montre au JT de 20h. On préfère parler des quelques CRS qui se font lancer quelques cailloux dessus. CRS qui sont équipés de casques, de tenues de protection, de boucliers, etc. Quand à côté c'est des centaines de militants, pour ainsi dire à poils, qui se font matraquer et qui finissent aux urgences. Bon, et ça, c'est que dans le cadre des manifs contre la loi travail.

 

[Farane]

Un pote a moi s'est fait gazer hier. A dix cm du visage par un CRS. Il n'était pas armé. Il n'était pas agressif. Il levait les mains en signe de paix.

 

[Thérémine]

Il y a un tel niveau de #NotAllCops ici ... C'est choquant.

 

[elie19]

Est ce que l'on pourrait se rappeler de ça ?
http://www.bastamag.net/Homicides-accidents-malaises-legitime-defense-50-ans-de-morts-par-la-police (frise chronologique des violences policière meurtrière, mais c'est arrêté en 2014 apparemment)
http://www.urgence-notre-police-assassine.fr/123663553 (de 2005 à 2015)
Et ces deux listes sont compléter à partir d'article de journaux et de témoignages de famille, donc ne sont pas exhaustive.

Et ça c'est une réponse magnifique après l'appel à la manif des flics

Spoiler

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[Asli]

Je vais juste répondre par 3 considérant mais après j'arrête avant de définitivement péter un câble, même si je sais que ça ne sert à rien.

Considérant que non tout le monde ne déteste pas la police,

Considérant qu'il y a une telle méconnaissance des services de police et gendarmerie et que mettre quels individus qui ont pu avoir une utilisation déplacée des moyens de coercition dans le même sac que des fonctionnaires qui sont dans des services qui n'utilisent même pas ces moyens, (juste pour répondre sur l'utilisation de la coercition, parce que le fait de faire des généralisations comme c'est fait dans le message précédent on en a déjà parlé),

Considérant que c'est vrai que le monde irait tellement mieux sans police et sans gendarmerie avec encore plus de violeurs, assassins, chauffards, terroristes, pédophiles, etc en liberté.

 

[Leech]

@Asli
Je ne comprends pas très bien l'origine de ton post. Tu sembles réagir à quelque chose en particulier qui a été posté mais je ne vois pas quoi. Quels éléments posté exactement t'ont choqué ? (c'est une demande sincère, car alors il sera sûrement plus simple d'éclaircir des propos qui ont peut-être été mal interprété).

Je parle pour moi, mais je ne dis pas évidemment que TOUS les membres des forces de l'ordre se comportent mal. Mais, comme je l'ai déjà dis, on ne peut pas passer outre le fait qu'il y a des problèmes importants, qui sont loin d'être anecdotiques. Il s'agit de problèmes bien trop récurrents pour être ignorés. Mais, comme dans le cas du sexisme, de dire "Not all men", c'est certes vrai, mais ça ne change rien au fait qu'il y a des problèmes de sexisme, un problème "sociétal", de fond. De savoir si oui ou non tous les hommes sont sexistes, ce n'est pas ça qui intéresse. Ce qui intéresse c'est de savoir d'où vient le sexisme, de le déconstruire, de trouver des solutions. C'est la "big picture" (l'analyse sociologique, de groupe) plutôt que le cas particulier qui nous intéresse. Eh bien là, dans le cas des violences policières, c'est exactement pareil.

En continuant sur ce parallèle avec le sexisme, les femmes critiquant le sexisme ne veulent pas d'un monde sans homme. Elles veulent juste un monde sans violences, sans inégalités. Encore une fois, ici c'est pareil. Une police sans abus, sans violences excessive, sans racisme, sans sexisme, etc, c'est possible et c'est "juste" ça qui est demandé. Et, je crois que si c'était le cas, il n'y aurait pas ces cris du cœur "tout le monde déteste la police" (la police violente, sexiste, raciste, etc).

Pour information, le comité contre la torture de l'ONU vient de publier un rapport il y a quelques jours qui pointe du doigt les violences policières en France. Comme quoi, encore une fois, il y a réellement un problème.

Sinon, je suggère fortement la lecture de cet article qui montre un peu l'étendue des violences faites dernièrement : "La volonté de marquer les chairs de la jeunesse".
Un tout petit extrait que je trouve intéressant (mais, vraiment, lisez l'article en entier ! Il résume et explique très bien les choses !)

"Les matraquages meurtriers et les techniques d’intimidation n’ont rien de nouveaux : les jeunes de banlieue en font les frais tout les jours. « Ces techniques, mises au point lors des guerres coloniales et utilisées en permanence dans les quartiers populaires ou les prisons, sont aujourd’hui déployées contre le mouvement social, pour protéger un pouvoir à la dérive. »"​

 

[madmoizelle N]

@Asli Considerant que ça fait 7 pages qu'on explique qu'on n'a rien contre le policier mais que l'institution police est violente.
Considérant qu'aujourd'hui meme des policiers manifestent avec des banderoles "Stop aux violences envers la police".
Considérant que ce meme syndicat que la police a décidé d'ériger en représentant n'a à aucun moment meme parler des victimes de leurs violences. (Victimes hospitalisées et parfois même qui n'auront plus la même vie avant et après avoir croiser un policier pour ceux à qui on a laissé la vie)
Considérant que tous ceux qui, ici, se sont plaint des forces de l'ordre et de leur violence ont apportés des chiffres, des arguments, des rapports d'institution comme l'ONU.
Considérant que personne n'a jamais dit qu'on monde sans police c'était mieux.
Considérant que ça fait personnellement plusieurs pages que je réclame un seul témoignage de policier qui ne valide pas ses violences mais que je ne vois rien venir.
Je pense qu'on va arrêter les considérations.
La première étape pour régler un problème est d'en prendre conscience. Crois tu vraiment que le seul but soit de mettre au pilori toutes les forces de l'ordre francaise? Non, en vrai j'aimerais que des ados ne se prennent pas un doigt dans le cul quand ils se font contrôler par des policiers qui les appellent par leur prénom (d'où l'utilité du contrôle...). C'est tout.

 

[Asli]

Je répondais juste au manifeste précédemment posté rempli de considérants qui était anti flics et anti institution policière en générale et qui faisaient bien entendu des généralités par mes propres considérants mais comme on ne peut pas répondre en ayant des positions pro police sans se faire attaquer, je ne répondrai plus.

 

[Leech]

@Asli
Mais, il ne s'agit pas ici d'être "pro" ou "contre" la police . Il s'agit simplement de montrer qu'il y a des problèmes au sein de l'institution et qu'ils sont loin d'être anecdotiques. Que penses-tu du rapport de l'ONU ? Penses-tu que leurs remarques et recommandations n'ont pas lieu d'être ?