Bonsoir
Ça fait maintenant plus de deux ans que j'ai avorté, et que je vous avais raconté tout ça. Il est arrivé quelque chose début janvier qui m'a fait replonger dans cette période et j'aurais voulu vous en parler aussi.
Quelques mois après l'avortement, j'ai rencontré mon compagnon actuel. Ça fait donc deux ans, et c'est assez sérieux. Nous sommes rentrés tous les deux en France à la même période, il est intégré à ma famille, et on a déjà parlé d'un futur ensemble. Il sait que je voudrais des enfants plus tard, et lui aussi pense en vouloir, potentiellement avec moi.
Après mon vaccin mi-décembre, j'ai eu un retard de règles début janvier qui m'a un peu perturbée. C'était juste quelques jours, mais assez pour me remuer le cerveau. C'était étrange, à la fois j'avais envie qu'il y ait quelque chose mais en même temps je savais très bien que ce ne serait pas très raisonnable (je viens de commencer ma carrière, et nous habitons à 1h30 l'un de l'autre pour le moment, même si c'est censé être temporaire).
Bref, sentiments assez ambivalents et contradictoires. Je décide de lui parler de mes craintes et lui demande ce qu'on ferait selon lui, dans le cas où il y a véritablement une grossesse. Il lui a fallu moins d'un dixième de seconde de réflexion pour me répondre spontanément "ben on avorte !"
Ca m'a complètement retournée, et dégoûtée. J'ai dû retourner voir mon psy une semaine plus tard alors que j'avais arrêté les séances. Mon copain connaît tout mon historique là-dessus, ma crainte de ne plus jamais pouvoir tomber enceinte, mon ivg dans des conditions particulières... il aurait pu me dire "il y a plusieurs options, le plus raisonnable ce serait d'avorter, mais il faudrait y réfléchir, etc." Là c'était trop violent, d'un coup. Je n'arrête pas d'y penser depuis et ma libido est au plus bas. Je lui en veux terriblement, et quand je lui ai dit que j'étais allée voir un psy juste pour sa petite phrase il n'a pas vraiment réagi (il a une capacité au déni et une peur de parler de sentiments qui sont monumentaux).
J'ai envie de faire un break. Je ne sais pas si c'est lui qui est particulièrement insensible sur le sujet ou si c'est moi qui réagis de manière disproportionnée... dans tous les cas, je vais essayer de lui en parler et lui expliquer, mais je ne vois pas comment ça pourrait être réparé dans ma tête.
Merci de m'avoir lue