Arf, sujet sensible (-__-)
J'ai aussi été victime de harcèlement un certain nombre d'années... je dirais du CP à la seconde. C'était long. C'était dur. Et je n'ai pas l'impression que ça m'ait "formée". J'ai l'impression que ça m'a enfoncée, et que ça m'a pris des années à me sortir la tête de l'eau.
Je n'étais pas très "forte" sans doute, mais bon, d'un autre côté : quand t'es enfant / ado, que ton monde c'est essentiellement ta maison et ton bahut, et que tu as l'impression que ton monde entier est contre toi (camarades oppresseurs, profs qui s'en foutent ou qui rigolent de ta situation, parents qui voient que ta moyenne baisse et qui en rajoutent une couche), c'est pas facile d'être fort(e) et de s'imaginer s'en sortir tout seul, ou de faire les bonnes rencontres un jour qui te sortiront du caca, et vivre des jours meilleurs dans quelques temps. Quand tu es dedans, et bien dedans, t'as juste envie de te pendre avec tes slips.
Bref, moi aussi j'ai du mal à être objective.
J'aurais tendance à en vouloir à la Terre Entière ne pas m'avoir aidée alors que j'appelais à l'aide du fin fond du trou du cul de mon désespoir. Et j'avoue que le pardon des gens qui m'ont fait souffrir, comme Tomiko, c'est pas trop mon truc.
Mais bon, ouais, mes profs n'étaient pas formés et ne voulaient clairement pas d'emmerdes, l'assistante sociale qui a fini par me convoquer pour la raison que "Faudrait pas que ça fasse trop de vague quand même" me semblait limite contente de pouvoir mettre tout ça sur le dos de ma "fragilité" et aussi sur le dos de mes parents... parents qui eux-même essayaient de minimiser un peu le truc et de me remettre dans le droit chemin "C'est normal que tu ais des problèmes, regarde un peu comment tu te comportes, t'es pas dans la norme."
Je conçois tout à fait que certains faits peuvent paraître "de petites choses". Maintenant, ces petites choses mises bout à bout, si elles ne sont pas pointées du doigt et caractérisées "Pas bien", ça peut finir par faire de gros soucis. Dans mon cas, puisqu'il n'y a eu aucune action, on est parti de réflexions du type "Haha elle est naine, elle se lave pas, elle est moche, elle est bête..." (peut-être pas si grave, qu'en sais-je, je suis mal placée pour juger...), jusqu'aux coups et l'ostracisation, changement d'établissement. C'était pas cool.
Je sais qu'il y a du personnel enseignant et scolaire qui font un super boulot, et des gens qui s'impliquent dans ce combat, même si ce n'est pas spécifiquement le leur. Je ne voudrait pas mettre tout le monde dans le même sac.
Mais pour ceux qui justement ne se rendent pas forcément compte des dégâts que ça peut provoquer, je trouve qu'un peu d'information / prévention, ça ne mange pas de pain. Au pire, ils continueront à s'en foutre. Et au mieux, peut-être que ça ouvrira quelques yeux.
(Je suis restée assez Bisounours, je l'avoue.)
J'ai aussi été victime de harcèlement un certain nombre d'années... je dirais du CP à la seconde. C'était long. C'était dur. Et je n'ai pas l'impression que ça m'ait "formée". J'ai l'impression que ça m'a enfoncée, et que ça m'a pris des années à me sortir la tête de l'eau.
Je n'étais pas très "forte" sans doute, mais bon, d'un autre côté : quand t'es enfant / ado, que ton monde c'est essentiellement ta maison et ton bahut, et que tu as l'impression que ton monde entier est contre toi (camarades oppresseurs, profs qui s'en foutent ou qui rigolent de ta situation, parents qui voient que ta moyenne baisse et qui en rajoutent une couche), c'est pas facile d'être fort(e) et de s'imaginer s'en sortir tout seul, ou de faire les bonnes rencontres un jour qui te sortiront du caca, et vivre des jours meilleurs dans quelques temps. Quand tu es dedans, et bien dedans, t'as juste envie de te pendre avec tes slips.
Bref, moi aussi j'ai du mal à être objective.
J'aurais tendance à en vouloir à la Terre Entière ne pas m'avoir aidée alors que j'appelais à l'aide du fin fond du trou du cul de mon désespoir. Et j'avoue que le pardon des gens qui m'ont fait souffrir, comme Tomiko, c'est pas trop mon truc.
Mais bon, ouais, mes profs n'étaient pas formés et ne voulaient clairement pas d'emmerdes, l'assistante sociale qui a fini par me convoquer pour la raison que "Faudrait pas que ça fasse trop de vague quand même" me semblait limite contente de pouvoir mettre tout ça sur le dos de ma "fragilité" et aussi sur le dos de mes parents... parents qui eux-même essayaient de minimiser un peu le truc et de me remettre dans le droit chemin "C'est normal que tu ais des problèmes, regarde un peu comment tu te comportes, t'es pas dans la norme."
Je conçois tout à fait que certains faits peuvent paraître "de petites choses". Maintenant, ces petites choses mises bout à bout, si elles ne sont pas pointées du doigt et caractérisées "Pas bien", ça peut finir par faire de gros soucis. Dans mon cas, puisqu'il n'y a eu aucune action, on est parti de réflexions du type "Haha elle est naine, elle se lave pas, elle est moche, elle est bête..." (peut-être pas si grave, qu'en sais-je, je suis mal placée pour juger...), jusqu'aux coups et l'ostracisation, changement d'établissement. C'était pas cool.
Je sais qu'il y a du personnel enseignant et scolaire qui font un super boulot, et des gens qui s'impliquent dans ce combat, même si ce n'est pas spécifiquement le leur. Je ne voudrait pas mettre tout le monde dans le même sac.
Mais pour ceux qui justement ne se rendent pas forcément compte des dégâts que ça peut provoquer, je trouve qu'un peu d'information / prévention, ça ne mange pas de pain. Au pire, ils continueront à s'en foutre. Et au mieux, peut-être que ça ouvrira quelques yeux.
(Je suis restée assez Bisounours, je l'avoue.)