Harcèlement de rue ou compliment ? — Je veux comprendre

11 Octobre 2008
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Beauvais
Son témoignage me rappelle un épisode assez cocasse ...

C'était l'été - j'arrête tout de suite le lyrisme - je suis allée à une soirée dansante sur les quais, j'étais assise avec des amis par terre. on discute blabla, je m'arrête parce que j'ai perdu fil. Et là BAM, un mec sort de nulle part et il me sort : "Bonsoir, je voulais juste vous dire que vous étiez très jolie".
En exclusivité internationale, la réponse : " Euh.......:oo::oo: Merci :oo::eh: - se retourne ostensiblement - " Je me suis d'emblée mise sur la défensive parce que d'une je ne m'y attendais pas et je sais pas pourquoi il me sort ça comme sorti derrière les fagots. Je crois que j'aurais été seule, il y aurait eu une seule issue : LA FUITE. J'avais une pote avec moi que est très avenante et qui parle à tout le monde tout le temps et en tout lieu, qui me dit : "Mais pourquoi tu l'a recalée comme ça il t'a juste fait un compliment:puppyeyes: ". Après coup c'est vrai que j'aurais pu être un peu plus sympa, mais j'ai eu peur.

Je suis tellement flippée de la vie, que même si j'ai le temps comme là et bah non l'accostage avec moi ça prend pas. Autant avec une fille pas de soucis, je peux lui taper la discute sans problème mais alors un parfait inconnu que j'attende le métro/bus, que je sois à la terrasse d'un café, seule ou accompagnée c'est NON, sans compter que j'ai la Bitching Resting Face. N'empêche j'ai passée 2 ans à Paris en me faisant harcelée qu'une fois réellement, je touche du bois.

Ma mère m'a bien "élevée", quand on sort, on ne vagabonde pas, on va d'un point A à un point B sans faire de détour. Si détour il y a il doit être justifié et réfléchie, les "je vais me balader", "je traine en ville" pour ma mère ça signifiait se mettre en danger inutilement :lol: . Et surtout, ne fais JAMAIS confiance à un homme ( même mon frère elle m'a dit de m'en méfier :eh:). Je l'adore mais c'est pas sain d'élever une fille dans ses conditions :facepalm:. A force de diaboliser la gente masculine, ça m'a permis d'étendre mon célibat :goth: mais aussi de m'éviter pleins situations pas très cool et aussi de restreindre mon cercle social très grandement à la gente féminine. Merci Maman :goth: Surtout qu'il ne met jamais arriver rien de grave concernant les hommes en générale - pas d'agression, pas de complexe d'Electret mal dégoupillée -, c'est purement artificiel. :goth:

Je suis pas un exemple à suivre en terme de choix de vie.

Bref tout ça pour dire, que je comprend que ça peut être frustrant d'être dans la grande majorité des hommes sympas pas harceleur toussa. Je pense qu'il y a des efforts à faire des deux côtés, mais clairement ils ont plus à faire que les femmes.
 
24 Novembre 2012
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@Clemence Bodoc
Du coup est ce que ce serai possible d'avoir un retour de la part de Jeremy sur cet article? Je trouve que ça pourrai être intéressant d'avoir son point de vue maintenant, voir si il a changé ou non d'opinion sur certains points, ce qui 'a convaincu ou non dans cet article...

Sinon merci pour cet article:fleur:
 
2 Juin 2014
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MERCI pour cet article. ENFIN. Je vis à Bordeaux, et ce genre de choses, j'en vois tous les jours, ça m'épuise et ça me fait peur. Et bon sang, j'en ai MARRE d'avoir peur. MOI AUSSI, j'aimerais profiter du contact humain "tout bêtement", mais je vois ce qui se passe autour de moi et je me barricade. Je suis désolée Jérémy, mais quand je fais 10/15 minutes de marche pour rentrer chez moi le soir et les seules choses auxquelles je peux penser sont:
-je peux me servir de mes clés pour me défendre
-rappelle-toi des prises que papa t'a expliqué pour te défendre contre un agresseur
-genoux, coudes, crier
-c'est bon, j'ai ma lacrymo dans la poche
-pas d'écouteurs, pas de musique

Je sais, ça paraît complètement parano, et pourtant, je pense que je suis loin d'être la seule à penser ce genre de choses. Le pire est quand j'en viens à culpabiliser d'avoir mis une jupe, alors que moi, féministe, me bat contre ce genre d'idées. Mais voilà, la peur me serre la gorge et me fait marcher plus vite. Oh et crois-moi, même en plein jour, marcher seule dans une rue d'une grande ville n'est pas super rassurant non plus.
Je vais balancer ici une citation de Margaret Atwood qui peut sembler exagérée, mais c'est grâce à ce côté hyperbolique que je trouve qu'elle dénonce la situation à la perfection:

"Men are afraid that women will laugh at them.
Women are afraid that men will kill them."


On peut parler de peur irrationnelle. Et c'est ce que je pense à chaque fois que je regarde derrière moi quand je rentre seule le soir. Que c'est idiot. Que je ne devrais pas avoir peur, que je n'ai pas de raisons d'avoir peur. Et pourtant je suis réellement effrayée de ce qui pourrait m'arriver.
Je pourrais longuement continuer le sujet, mais l'article a tous les arguments qu'il faut.
 
MERCI MERCI MILLE MERCI!! :rainbow:
J'ai partagé l'article sur FB et sur Twitter parce que c'est plus possible de voir et d'entendre des gens réagir comme Jérémy. Je n'ai rien contre lui particulièrement, mais je suis fatiguée de voir des mecs aux égos fragiles penser "ouais d'accord pour le harcèlement de rue mais ON DRAGUE COMMENT?" ou encore "ben si tu veux pas qu'on t'aborde fallait pas t'habiller comme ça".:mur:
j'espère que cet article fera comprendre les choses aux mecs cis hétéro qui ne voient pas le problème de "draguer"
 
4 Février 2011
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Paris
Je suis d'accord sur pas mal de points avec cet article. N'empêche que je n'ai pas aimé le fait qu'il semble répondre au nom de toutes les femmes, surtout au sujet de la peur, qui est d'ailleurs le premier point mentionné par l'article. Non, si je réponds mal aux mecs qui m'interpellent dans la rue, ce n'est pas parce que j'ai peur et je pense que je ne suis pas la seule. C'est parce que la façon de faire n'est pas la bonne et que j'ai déjà été abordée/klaxonnée X fois aujourd'hui, et donc que ça me saoule de me faire aborder qui plus est de cette manière. (certes c'est aussi mentionné par l'article mais on dirait que la peur est une obligation et la chose la plus importante).

Non, je n'ai pas peur quand un homme vient me parler et j'ose espérer que la majorité des femmes n'a pas peur ou alors très rarement. Je refuse juste parce que m'use. Bref, je n'ai pas aimé cet aspect de l'article qui semble être une réponse unanime des femmes et qui fait de la peur la principale ou du moins la première raison des refus et autres réponses négatives.

Tout à fait d'accord !
Enfin, je vais pas dire que je n'ai jamais peur, mais il n'y a pas que ça.
Quand je suis seule le soir dans les rues désertes, ou que je vois qu'un type commence à me suivre (non messieurs ce n'est pas de la parano, j'ai plusieurs exemples de prise en chasse avérés), oui là j'ai peur.***
Mais je jour, non j'ai pas peur. Je suis simplement excédée. Excédée qu'on me renvoie à ma condition d'objet, à mon physique, qu'on me force à modifier mon comportement pour pouvoir être tranquille, à utiliser mon énergie pour me protéger des éventuelles agressions plutôt que de profiter sereinement du monde qui m'entoure.

***En parlant de peur, l'article (et quasiment tous ceux sur le même sujet) parle de la peur du viol. Mais pourtant moi j'ai pas tellement peur de me faire violer, je me dis qu'en termes de statistiques c'est *peu* probable. En revanche j'ai quand-même la peur bien humaine de me faire agresser pour de l'argent, pour mon téléphone, pour le plaisir... Se faire agresser pour ça c'est traumatisant aussi, j'ai pas envie de le vivre.
 
20 Février 2010
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Lyon
« Vous nous jugez vraiment indignes de nous accorder quelques mots, quelques minutes de votre temps ? C’est nous qui devrions être vexés, et non vous. [...]»
Bé... On ne vous doit rien :dunno: On n'a pas sollicité de contact, on a juste le culot de profiter de l'espace public, on n'a pas à payer de redevance sympathie pour ça.

Je ne crois pas qu'il l'entende comme "vous nous devez quelque chose", ni qu'il attende forcément une réponse. Il se sent vexé par les rejets froids voire les insultes qui peuvent sortir immédiatement (ce qui, franchement, n'a pas grand chose de mature si un homme se contente d'un "bonjour" dans la rue).
Pour ce que je comprends de son texte, il n'est pas vexé par un refus poli, un "je suis pressée" ou "désolée, mais je n'ai le temps / pas envie / etc...". On ne doit rien aux hommes... sauf de la politesse, s'ils ont été polis avec nous. Et là, je peux comprendre que Jérémy se sente blessé: imaginez un "Bonjour mademoiselle" auquel on répondrait "Ta gueule connard" ou "Oh l'autre il est en chien !" ... Je suis désolée, mais une personne dont on ignore tout ne se classe pas d'emblée dans la case "prédateur".
Donc je comprends qu'il se sente blessé, s'il nous a abordé comme il aborderait un autre homme, un collègue, un ami, de la famille, enfin n'importe qui, et qu'on lui répond violemment.

Après, ce n'est que mon interprétation de son texte...

[Et je suis d'accord avec @Lizik , pourquoi les gens ne devraient pas faire des compliments à quelqu'un qu'ils ne reverront jamais ? Il m'est déjà arrivé qu'un homme vienne me voir alors que je flânais ou que j'attendais quelqu'un ou quelque chose et me dise "Bonjour, Mademoiselle, je voulais simplement vous dire que vous êtes très jolie/belle. Au revoir !" (si, si). Personnellement, ça me fait toujours plaisir, parce que je ne vois pas forcément les compliments sur mon apparence comme négatifs. Alors non au harcèlement de rue, d'accord, évidemment, mais je trouve que l'article exagère un peu sur certains points: tant que c'est bien fait, pourquoi ne pourrions nous pas engager la conversation avec des inconnus, franchement ? Ne nous mélangeons pas les pinceaux...]
 
15 Février 2014
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Paris
Dans la liste des endroits à oublier pour aborder une femme : au fucking distributeur de billets !
Sans blague, j'étais en train de taper mon code que le type qui était là juste avant moi a fait demi-tour d'un coup et est venu pépouze se coller à côté de moi pour m'inviter à prendre un café. Non, mille fois non ! Il était pas du tout méchant, et quand j'ai refusé, il a continué son chemin sans être lourd, mais sur le coup, il m'a fait hyper peur.

Je comprends le point de vue de Jérémy, ça doit être relou pour les mecs de se prendre des regards apeurés ou des vents bien secs quand on veut juste discuter (que ce soit vraiment juste de la discussion ou bien une drague non-lourde mais maladroite), mais le problème, c'est que trop de femmes ont eu de mauvaises expériences. Ce n'est malheureusement pas une minorité de cas qui file la parano à la majorité, mais bien une grosse majorité de femmes qui ont régulièrement à subir des "hey mademoiselle! t'as l'air d'aimer la bite" ou ce genre de joyeusetés.
Il y a une lassitude qui s'installe. Et encore, quand il ne s'agit "que" de remarques déplacées. Parce qu'il y a quand même un risque non négligeable, si on fait part de notre non-intérêt au monsieur, de voir celui-ci devenir agressif.

Un "bonjour" tout bête, c'est vrai qu'en soit ce n'est pas méchant ou déplacé, mais la plupart du temps, ça engage à la discussion, mais je n'ai pas les moyens de savoir si ce sera une discussion toute simple, une drague légère (quand je dis légère, je veux dire que le monsieur saura accepter si je ne suis pas intéressée et continuera son chemin) ou bien quelque chose de bien plus lourd.
Donc en pesant le pour et le contre, la possibilité de parler à quelqu'un de vraiment honnête par rapport à la possibilité de se faire draguer beaucoup trop lourdement, insulter voire plus... honnêtement, je préfère ne pas prendre de risque.
Sans aller jusqu'à insulter le mec qui m'a parlé (s'il ne m'a pas insulté au départ, je ne vais pas être malpolie), je vais soit décliner, soit ignorer (j'ai de toute façon mes écouteur sur les oreilles le plus souvent)
(bon après, j'ai déjà été agressée en pleine rue, alors il y a une surcouche de parano issue de mauvaise expérience)

Je pense que la rue en elle-même n'est pas le lieu idéal pour draguer. Assez souvent quand même, quand on est dehors, c'est qu'on va d'un point A à un point B, et donc qu'on a quelque chose à faire. (genre draguer une nana dans la rue à 9h du mat, c'est pas la peine, elle va en cours/au taf, elle ne va pas se mettre en retard pour un inconnu). Il y a tellement d'autre situations, même dans des lieux publics : une fille d'attente du ciné ou d'un concert, une expo, un bar éventuellement... faire un brin d'humour ou parler d'un intérêt commun (musique écoutée, livre en train d'être lu), c'est tout de suite vachement plus avenant comment début de conversation que le physique de la personne. (surtout que si une fille est vraiment très jolie, des commentaires déplacés sur son physique, elle en aura déjà bouffé beaucoup trop).

Mais comme dit par d'autre Madz au dessus, j'aimerais bien avoir le retour de Jeremy, voir ce qu'il a à dire suite aux réactions.
 
Dernière édition :

Clemence Bodoc

Persistante
21 Juillet 2010
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Je suis d'accord sur pas mal de points avec cet article. N'empêche que je n'ai pas aimé le fait qu'il semble répondre au nom de toutes les femmes, surtout au sujet de la peur, qui est d'ailleurs le premier point mentionné par l'article. [...]

Bref, je n'ai pas aimé cet aspect de l'article qui semble être une réponse unanime des femmes et qui fait de la peur la principale ou du moins la première raison des refus et autres réponses négatives.

Pour moi, la peur n'est pas la principale ni la première raison des refus : on refuse pour tout un tas de raisons qui nous appartiennent. En revanche, la peur permet d'expliquer la plupart des réactions "jugées disproportionnées". C'est vrai, pourquoi réagir avec autant de véhémence ? Si tu es juste saoulée, tu pourrais lever les yeux au ciel, les bras en l'air, pousser une gueulante.... Mais de là à avoir un comportement agressif envers l'autre ? La peur (inculquée depuis le plus jeune âge) permet d'expliquer certaines réactions.

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@Clemence Bodoc
Du coup est ce que ce serai possible d'avoir un retour de la part de Jeremy sur cet article? Je trouve que ça pourrai être intéressant d'avoir son point de vue maintenant, voir si il a changé ou non d'opinion sur certains points, ce qui 'a convaincu ou non dans cet article...

Sinon merci pour cet article:fleur:

Je lui ai envoyé un email pour lui partager l'article (son premier courrier date d'il y a quelques mois, j'ai mis du temps à écrire cet article en vrai, à faire ce découpage, à mesurer mes réponses).

Je lui ai demandé ce qu'il en pensait, en l'invitant à me répondre par email, je vous tiendrais au courant (s'il m'y autorise, bien entendu :fleur: )

En tout cas je tiens à souligner qu'il a accepté que je publie son email et ma réponse sans qu'il n'y ait de relecture ni de validation de sa part avant publication. Il a accepté ces règles du jeu, c'est d'ailleurs pour ça que j'ai vraiment insisté pour qu'il ne soit pas pris à partie. Et je vous remercie pour tous vos commentaires, et pour avoir respecté notre interlocuteur, sincèrement :fleur:

[Et je suis d'accord avec @Lizik , pourquoi les gens ne devraient pas faire des compliments à quelqu'un qu'ils ne reverront jamais ? Il m'est déjà arrivé qu'un homme vienne me voir alors que je flânais ou que j'attendais quelqu'un ou quelque chose et me dise "Bonjour, Mademoiselle, je voulais simplement vous dire que vous êtes très jolie/belle. Au revoir !" (si, si). Personnellement, ça me fait toujours plaisir, parce que je ne vois pas forcément les compliments sur mon apparence comme négatifs. Alors non au harcèlement de rue, d'accord, évidemment, mais je trouve que l'article exagère un peu sur certains points: tant que c'est bien fait, pourquoi ne pourrions nous pas engager la conversation avec des inconnus, franchement ? Ne nous mélangeons pas les pinceaux...]

Je suis d'accord avec vous, j'adore les échanges spontanés ! Mais je déplore qu'à Paris par exemple, il soit si difficile d'en avoir sans tomber dans le harcèlement.. Alors qu'à Dublin par exemple, j'ai pu aller seule dans des pubs, maquillée, EN ROBE, et je n'ai pas été harcelée une seule fois. Et j'ai parlé à pleins de gens que je ne connaissais pas !

EDIT : Merci @katnissvsw ! J'ai tout de même essayé de glisser en douce qu'on ne peut pas déceler le sexe / le genre / l'orientation sexuelle d'une personne juste en la croisant dans la rue :cretin:
Je te rejoins, mais je pense aussi que lorsque l'objectif d'un article est d'être pédagogique, il faut à tout prix éviter de perdre le lecteur. Quand je vois le nombre d'incompréhensions parmi notre communauté (hyper bienveillante est très informée) sous l'article Assignée Garçon, je me dis qu'il est encore trop tôt pour amener cis/trans dans des articles "à portée du grand public" (je dis ça sans condescendance) (et je suis la première à le regretter...)
 
5 Mars 2014
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Je comprends que ce Jérémy n'y comprenne rien, beaucoup d'hommes n'y comprennent rien et pensent qu'on délire car c'est complètement intégré à notre société : film, série, livre... Même mon copain ne me croit pas, j'ai même du lui proposer de me suivre un jour de loin en ville pour observer l'attitude des hommes à mon encontre...
Je ne suis pas un chien, me faire siffler, siffloter, ça ne me plaît pas, quand un homme vient me draguer cordialement je le sais, je lui dit gentiment que je ne suis pas libre et il n'insiste pas, si il insiste ce n'est pas normal... Toutes les femmes savent la différence entre un homme qui drague et un homme qui est juste lourd, si tu te fais rejeter en tant qu'homme il ne faut pas rejeter la faute sur les femmes, mais t'interroger sur ta façon de te comporter avec elles. Est-ce qu'un "compliment" sur l'apparence ça nous fait plaisir ? Non, rarement. Si Jérémy a envie de draguer pourquoi ne pas essayer de connaître la personne tout simplement, et de s'éloigner si elle n'a pas envie de discuter ? Les femmes ne vont pas dans la rue pour se faire draguer de toute façon, on marche d'un point A à un point B, pourquoi c'est si difficile à intégrer ? Si je suis dans un bar, en soirée, en boîte, oui je vais me faire draguer mais parce que ce sont des lieux de rencontres, mais si je dis non, c'est non. C'est pourtant tellement simple...
Les hommes se représente mal la situation inverse alors pour l'expliquer je dis souvent ça : Comment te sentirais-tu si une femme pour laquelle tu n'as aucune attirance physique (souvent plus vieille que toi) te forçait à lui sourire, à lui parler et t'insultais ?
Pourtant ça arrive aux hommes de rejeter des femmes, ce n'est pas l'apanage des femmes de jouer les petites princesses snobinardes, qu'est-ce qui leur dit qu'ils n'ont pas fait de la peine à certaine en leur disant qu'elles étaient trop moche, pas assez-ci, pas assez-ça ?
Ce n'est vraiment pas un cadeau d'être arrêté sans cesse par des hommes qui ne nous font pas envie, ou qui sont insultants...
 
9 Mars 2014
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lutinreveurblog.wordpress.com
De mon expérience personnelle, j'ai été "conditionné" depuis mon plus jeune âge à me méfier des inconnus. Ca commence petit avec le fameux "ne monte pas dans une voiture avec un inconnu", "ne mange pas les bonbons d'un inconnu" et puis ça a continué à l''adolescence: "ne rentre pas trop tard, tu risque de faire de mauvaises rencontre", "soit discrète et n'attire pas l'attention sur toi". Sans compté les faits divers que rapportait les infos sur des femmes victime de viol.
Pour répondre à Jérémy, la première fois que je me suis fait abordée dans la rue, j'avais 13 ans et demi. Le gars e question était au moins âgé d'une trentaine d'année. Il m'a fait des compliments sur mon physique, m'a proposé de le suivre mais n'a pas insisté quand je lui ait répondu non, je dirais qu'il avait été très poli. Pourtant, j'ai eu très peur ce jour-là tous les faits divers que me racontaient ma famille sur des jeunes filles violées me sont revenues à l'esprit. J'ai été parano toutes la journée pensant être suivit. Je tiens aussi à précisé qu'à 13 ans, je ne faisais pas plus âgé que je ne le paraissais, pire ma soeur me disait souvent que je paraissais plus jeune.
Finalement, je pensais être un cas isolé, en grandissant, j'ai pris l'habitude plus ou moins que certains garçons m'abordent dans la rue, soit pour me draguer, soit pour me dire que j'étais très moche ou aussi certains pour me dire que mes vêtements étaient ridicules. J'ai vraiment eu de tout en fait, mais dans tous les cas, ces interpellations sont pour moi des gens qui jugent le physique. En parlant avec d'autres filles, je me suis aperçue que je n'avais pas été la seule à avoir été abordé dans la rue aussi jeune et franchement c'est carrément répugnant. Je n'ai pas non plus été la seule à subir le jugement des hommes basé sur l'apparence physique. Le pire quand je refusais de céder à un gars c'est qu'on me demandé de me justifier, le comble!
Une autre chose que je ne comprends c'est comment pouvez-vous vous permettre d'aborder une femme inconnue et de la juger sur son physique ? Ca m'échappera toujours je pense. Autre chose, les femmes ne sont pas toutes inoffensive, aborder une inconnue n'est pas forcément la meilleure idée qui soit, je ne dis pas d'être paranoïa mais il suffit juste d'une seule fois pour que tout tourne mal. Je fais partie de celles qui se montrent très distante avec les hommes qui m'abordent même pour me demander l'heure. La dernière fois, je rentrais chez moi, il était 21h environ quand un gars m'aborde avec un grand sourire au lèvre: ma première réaction: il fait sombre, la route est déserte, s'il tente quelque chose je cours (j'avais déjà un plan en tête pour m'échapper) : bon finalement il m'a demandé si j'avais une cigarettes et il est repartit gentiment. Je crois que je n'ai jamais été aussi soulagé de ma vie. Je sais qu'un gars qui lit ce message va se dire que je suis complètement paranoïaque pourtant j'ai été élevé ainsi et conditionné par tous le monde à réagir ainsi (les médias, la famille mes expériences perso...). J'ai une amie qui souvent pour rentrer chez elle met en place des itinéraires avec des longs détours pour éviter certaines rues. Une fois quand j'ai dû me rendre chez elle, toute seule, en suivant ses itinéraire j'avais une autre amie qui m'envoyait des SMS toute les 5 minutes pour savoir si j'allais bien et qui appelait quand je ne répondais. Pourtant elle n'habitait pas dans un coin spécialement dangereux, c'était même plutôt calme, c'était juste qu'il y avait 5 gars qui se montraient bien lourd et à la fin assez flippant.
Je pense que les hommes ne pourront jamais comprendre, ils n'ont pas été conditionnés, ils ont toujours été tranquille dans la rue, ils ne se sont jamais sentit stressé quand ils choisissaient de porter tel ou tel vêtement.
La rue n'est tout simplement pas un endroit pour draguer, je pense qu'il y a plein d'autres lieux pour ça, mais pas la rue. Je ne comprend pas ce besoin de vouloir adresser à tout prix un compliment à une fille inconnue. Ca donne l'impression qu'on est juste là pour être jugée. Perso, je n'aborde pas un mec dans la rue même si je le trouve mignon: Je ne le connais pas, c'est impoli, il pourrait être pressé et finalement je ne vois pas l'intérêt de lui adresser ce compliment.
Pour le reste l'article répond très bien au mail, et je suis contente malgré tout qu'un garçon essaie de comprendre, c'est un début d'ouverture au dialogue.
 
10 Septembre 2014
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Je l'ai dit sur Facebook et je le redis ici, mais juste MERCI MERCI MERCI pour cette "déconstruction" d'argument.
Jeremy, merci pour avoir laissé Clémence te répondre, vraiment, et j'espère que tu lui répondras, que tu lui diras ce que tu penses de la vue qu'on a de notre fenêtre, de ces situations. Please. Merci. Bisous.
Je voulais juste signaler, parce que je l'ai lu dans un autre commentaire, que moi aussi à Dublin, j'étais dans des pubs, à Temple bar, et qu'un jeune homme un peu saoul m'a abordée pour m'inviter à danser, mais avec une galanterie...moi plutôt coincée, j'ai tout de suite dit oui, et quand il a remarqué, après son invitation, mon homme qui revenait avec nos bières, il m'a demandée si ça le dérangeait qu'il (je cite) "emmène sa belle faire quelques pas de danse". Et ça ne s'arrête pas là parce que des rencontres comme celles là j'en ai fait plusieurs. Je ne sais pas comment l'expliquer mais on sentait de suite que son intention était TOUT sauf de la drague, c'était juste du fun et le plaisir de rencontrer des gens. Donc si,je l'explique: comme le dit Clémence, on sait faire la distinction entre un mec qui nous aborde uniquement pour le plaisir du contact humain, sans idée derrière la tête, des autres. Et j'ai bien peur de devoir dire que c'était la seule fois :/
 

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