Ouais, mais moi ça me dérange. Si pour toi c'est ok, tant mieux. Moi ça me choque qu'ici on fasse ça.
Je n'hésiterais pas à lui dire que pour moi, le manque de respect, c'est justement de ne pas me serrer la main, que ça me blesse profondément. Si d'autres sont contentes qu'il se comporte ainsi, tant mieux. Mais moi je peux pas. C'est pas possible.
Et puis je réitère ma remarque: la prochaine étape, ce sera quoi ? Plus regarder les femmes dans les yeux ? Parce que dans ce cas aussi, on peut apprendre à connaître "ce qu'il y a derrière". Et après ça, ça sera quoi ?
Je comprends bien que la culture ne peut servir d'excuse au sexisme, et je comprends très bien ces arguments tout comme ceux de Clémence.
Par contre, je pense que le fait de ne pas essayer de savoir "ce qu'il y a derrière" est une arme en moins pour arriver à un compromis avec l'autre, et je trouve que ça serait dommage de ne pas savoir ce genre de choses. Plus on connaît de choses sur autrui, mieux on peut combattre ce qui nous dérange en lui/elle.
Ben moi je veux bien faire un mixte alors, ça ça me dérange pas, et c'est vraiment le signe que chacun fait un pas vers l'autre
Je pense aussi que ça serait mieux, mieux que si chaque personne reste sur ses positions.
Après, pour la question du non-respect de l'intégrité, il me semble aussi assez évident que ce qui choque c'est pas ce non-respect en lui-même mais pourquoi c'est pas du non-respect d'intégrité quand c'est pour un homme mais pourquoi ça en est quand c'est au tour d'une femme de demander à serrer la main.
Après, ça dépend aussi : est-ce qu'une femme est saluée différemment d'un homme ou est-ce que le refus de serrer la main signifie carrément le refus de la saluer tout court?
Le truc c'est que si pendant toute sa vie on a enseigné à quelqu'un que c'était mal de toucher une femme (tout comme on lui a enseigné que l'alcool c'était très mal et qu'il va éprouver la même difficulté à boire de l'alcool également), c'est pas en un jour qu'il va changer, et si on y va cash sur notre mécontentement, on risque beaucoup plus de le braquer qu'autre chose.
Ca sera d'autant plus difficile que le lien entre sexisme et "ne pas toucher une femme" sera probablement bien loin d'être fait de son point de vue, et qu'il y a de grandes probabilités qu'il ne comprenne absolument pas comment "ne pas toucher une femme" peut être sexiste alors qu'on lui a toujours dit que c'était une forme de respect. Donc il y aura au moins un gros travail de communication réciproque à entamer si on souhaite faire évoluer la situation entre deux personnes aussi radicalement opposées.
Et donc, de son point de vue, lui imposer de serrer la main sera pour lui une violence, de la même manière que pour toi, ne pas serrer la main sera une violence. Du coup, ça rend les choses compliquées dès le début, c'est sûr.
Donc c'est vrai que même pour arriver à un mix, ça se fera peut-être pas tout de suite non plus. D'où l'importance de se connaître.
Euh... oui, je mangerais de la viande si j'étais attablée avec un vegan, je comprends pas pourquoi je pourrais pas ?
C'est peut-être un peu HS mais je vais répondre de mon petit côté.
Pourquoi ne pas manger de la viande en compagnie d'une végan? Pas spécialement par respect pour ses croyances, mais surtout (à mon avis) par respect du fait qu'elle ne supportera pas la viande car elle ne supportera pas l'idée de la souffrance animale qui y est associée à ses yeux. Et que manger de la viande devant elle, c'est lui exposer juste devant elle la souffrance animale qui l'insupporte et qu'elle combat. A chaque fois qu'il y a une personne végé ou végan dans un groupe d'ami/e/s, j'essaie personnellement de faire attention à ça, pour ma part. (j'ai de grosses tendances vegan, mais si on me propose de manger de la viande, je serai quand-même capable d'accepter par politesse; par contre des vegan pures et dures ne pourraient pas le faire - même en sachant que le refus serait impoli).
Par contre, en tant que non-végan, le fait que quelqu'un mange ou ne mange pas de viande n'aura aucune importance : il sera donc plus facile à une non-végan de faire des efforts par rapport à une vegan.
Pareil pour l'alcool : quand je vais voir mon "père adoptif" (un ami de mon père biologique mais qui est une sorte de père de substitution) qui a combattu l'alcoolisme pendant de très nombreuses années, je vais m'abstenir de boire de l'alcool devant lui, par respect pour son combat contre l'alcool, et ce même si j'apprécie un verre ou deux dans la semaine.
C'est de mon point de vue à la personne qui a le moins de difficultés de s'adapter à celle qui a le plus de difficultés par rapport à une question.
Après, si les deux éprouvent des difficultés d'une même intensité, c'est là que ça se complique et où il faudra apprendre à se connaître pour essayer de trouver un terrain d'entente.
Après, c'est vrai que ça me surprend un peu que le non-serrage de mains ait pris de telles proportions. Même si on parle de sexisme, refuser de serrer la main est quand-même moins grave à mes yeux que le harcèlement de rue ou pire, même si je peux très bien comprendre que ça peut être vécu comme une insulte.
Et puis bon, si un homme refuse de serrer la main d'une femme, on fera contre mauvaise fortune bon coeur : après tout, on ne sait pas s'il s'est lavé les mains après être allé aux toilettes... (bah quoi, on a pas le droit de plaisanter un peu?...).