J'ai lu les 13 pages. J'ai la foi. Mais certains commentaires (qui cachent une enbyphobie et transphobie certaines, même si c'est inconscient) m'ont fait trigger.
Je suis (ou était plutôt) ce qu'on appelle communément une "grammar nazi". Quelqu'un qui hait les fautes d'orthographes et qui reprends souvent les gens là-dessus, et qui refusait avant de lire un texte rempli de fautes. Et puis j'ai évolué. Parce que l'évolution, le changement, la diversité, notre cerveau, beh il aime ça et il est fait pour se nourrir de ça. Et puis aussi parce que j'ai compris que changer mes habitudes d'écritures pouvaient permettre d'inclure des gens, de ne pas participer à leur exclusion. Et surtout, il y a quelques semaines, j'ai discuté avec une personne sur l'orthographe, et l'avis de cette personne sur ce sujet (les fautes plus précisément) m'a donné une autre vision des choses, je vous met, mot pour mot, son avis sur la question des fautes de français :
"La principale raison étant que les fautes n'ont aucune réelle utilité autre que de désigner arbitrairement des gens de qui on peut se moquer ou se plaindre sous le prétexte qu'ils ne respectent pas la règle de quelques vieux connards qui veulent que le français soit une langue "pure" et qu'elle soit fixe et donc la normalisent et définissent arbitrairement ce qui doit être vu comme "correct" ou "incorrect" alors même que la linguistique nous permet d'étudier sans problèmes les fautes que l'on fait, que la plupart d'entre elles s'expliquent facilement, sont même souvent logiques et font aussi assez fréquemment partie du processus d'évolution de la langue, processus sans lequel on parlerait encore aujourd'hui latin, processus que l'académie française, vectrice de norme, essaye de combattre.
En gros plus loin que le fait de s'en fiche de faire des fautes, je suis même pour le fait qu'on laisse les gens faire des fautes parce que ça créé des discriminations qui peuvent être extrêmement difficiles à vivre et on peut aussi se retrouver dans des cas comme certains pays à certains moments ou la langue orale parlée est totalement différente de la langue écrite et ça pose de gros problèmes"
Je trouve pour ma part ce discours intéressant et pertinent. Et si je m'efforce tout de même d'écrire sans faire de fautes, j'accepte mieux désormais les fautes des autres quand je lis des messages (sachant que pas mal de mes connaissances sont dyslexiques et disorthographiques).
Parce qu'au final, y'a une part de sentiment de supériorité à signifier à quelqu'un que "c'est pas français"... Une sorte d'égo mal placé... Que même moi j'ai, et que je tente de déconstruire.
Sinon, quelques réponses à des phrases entendues souvent à propos de l'écriture inclusive, réponses du livre "féministes-récits militants sur la cause des femmes- par 16 autrices" :
Rhô, ça veut pas dire que c'est CONTRE les femmes, ces règles du masculin qui l'emporte ! ===> Et si. Le nier contribue au sexisme.
Autrices, iels, c'est moche ! ===> Tout est une question d'habitude ! Cet argument est invalidé en quelques semaines d'utilisation. Nos aëux ont fait les mêmes remarques à propos des choses qui nous paraissent normales maintenant...
On ne change pas la langue ! J'aime pas ça, changer ! ===> On ne fait que ça depuis des siècles, il y a eu des centaines de vagues de changement depuis que le français existe. Autant que cette fois, ça répare une inégalité, non ? peut-être que tu connaitras un jour une personne qui aura besoin de ce langage égalitaire et tu trouveras que c'est pas si mal finalement...
Bref, le langage inclusif, c'est bien, et il finira par être admis, alors quitte à ce qu'il soit instauré de manière officielle et reconnu, essayons de trouver comment le rendre plus agréable à lire (pour les personnes dyslexiques entre autre) en neutralisant plus de mots pour limiter les points, etc.. ?
Y'a probablement des fautes dans mon message, la fatigue ça aide pas, mais au final, ça ne change rien à ce que je veux dire.