Je te cite parce que c'est toi qui a fait la meilleure synthèse, mais ça concerne tous les arguments dans ce sens cités dans ce fil.
Je ne comprends pas qu'on ne voit pas le sexisme dans cette règle.
En gros il peut y avoir un groupe de 1000 filles, on y met un mec = on passe tous au masculin, aucun moyen de savoir qu'il y a même 1 seule femme dans le groupe si on s'en tient à la grammaire.
On a un groupe de 1000 hommes, on peut y ajouter 1 ou 10 000 filles, aucun effet, ça ne changera rien, jamais, tant que l'intégralité des 1000 hommes de base ne sont pas sortis. On sait qu'il y a des hommes ici, on n'a aucune idée si il y a des femmes.
Les femmes sont complètement diluées et invisibilisées dans le langage, c'est un fait, pas un point de vue ou une opinion...
Je voudrais rajouter une citation datant de 1647, époque à laquelle la règle de l'accord de proximité a été abandonné pour celle du 'masculin l'emporte sur le féminin' : « Trois substantifs, dont le premier est masculin, et les autres deux féminins, quel genre ils demandent. Parce que le genre masculin est le plus noble, il prévaut tout seul contre deux ou plusieurs féminins, quoiqu’ils soient plus proches de leur adjectif. »
C'est très clair que cette règle n'a pas du tout été conçu pour asseoir un peu plus la domination masculine sur les femmes hein

Eh bien vous m'excuserez (ou pas, je m'en moque), mais je continuerai à utiliser les points médians plutôt que de me laisser invisibiliser au profit du genre qui viole, tue, humilie, asservit, bref, maltraite le mien de façon systématique depuis des siècles. Je féminiserai les noms, et j'utiliserai la règle des accords de proximité et celle du nombre pour choisir si je dois utiliser ils ou elles. Et pour un groupe où il y a autant d'hommes, que de femmes, j'utiliserai elles, j'estime de façon totalement arbitraire que le genre féminin, n'ayant pas oppressé la moitié de l'humanité depuis des générations, est plus noble que le genre masculin

Tout comme j'utiliserai iel quand je ne saurai pas le genre de la personne, ou pour une personne non-binaire. Et rien à battre de votre confort de lecture et des règles édités et maintenus par des vieux types sexistes (rappelez moi le pourcentage de HSBC à l'Académie Française déjà?). De plus, c'est drôle, mais moi c'est l'utilisation du masculin neutre qui ralentit ma lecture, là où les différentes marques d'écritures inclusives me laissent de marbre. Car à chaque fois que je vois ils, ou les hommes, je dois me creuser la tête pour savoir si ça parle d'un groupe entièrement masculin ou d' (des) êtres humains hommes/femmes/autres confondu.e.s.
Personnellement, ce que je trouve violent, c'est de vouloir que les femmes utilisent et se sentent inclues dans la règle du masculin neutre, qui est tout sauf neutre, quand, je me répète mais c'est important je trouve, ce genre est celui qui tue et asservit le mien depuis des siècles, pour ne pas déranger les yeux de certain.e.s ainsi que l'ordre établi.
Et je trouve aussi cela violent de vouloir forcer les personnes non-binaires à se reconnaître dans l'un des deux genres grammaticaux, plutôt que d'en créer un nouveau, pour les mêmes raisons.
PS : Concernant les logiciels de lecture pour malvoyant.e.s, je pense qu'il doit être possible de les modifier pour qu'ils lisent les points médian non? C'est un peu un faux argument pour moi.
PS 2 : L'argument comme quoi cette lutte décribilise la cause féministe auprès des anti-féministes... De nouveau, vous me pardonnerez de ne pas prêter attention à ces gens. De un, parce qu'il y aura toujours plus grave ailleurs, et que c'est juste un de leurs arguments pour que l'on ne fasse rien, en essayant de nous humilier et de nous faire passer pour des emmerdeuses. De deux, parce que si ils en sont peut-être pas capables, les féministes elles peuvent faire plusieurs choses à la fois et donc mener plusieurs luttes en même temps. De trois, car le patriarcat est un système, et qu'un système on le fait tomber en s'attaquant à tous ses outils et à tous ses bords à la fois. La langue en fait partie, c'est pas pour rien si l'AF est si opposée à la féminisation des noms de métiers qui ont du pouvoir.
Désolée pour le pavé, mais ça m'a tellement énervée ce que j'ai lu ici que je me suis inscrite rien que pour que ça sorte.
Edit : Et déso pas déso, mais l'écriture inclusive est bien partie pour rester:
http://www.slate.fr/story/153492/ma...ignerons-plus-masculin-emporte-sur-le-feminin
Je ne retrouve plus les témoignages, mais j'avais lu plusieurs profs que lorsque les enfants découvraient cette règle, les garçons s'en servaient pour se moquer des filles. Mais bon, la langue n'est qu'un outil n'est-ce pas, rien de politique ou de sexiste là dedans, et pas du tout une priorité dans la lutte de l'égalité homme-femme.