Je me permets de réagir à ta phrase juste pour éclaircir un point.
Les professionnels qui sont en général les premiers a pouvoir remarquer les violences conjugales (médecins, travailleurs sociaux...) sont soumis au secret professionnel. Ça n'est pas juste une règle éthique, c'est inscrit dans la loi et les peines peuvent être assez lourdes.
Il me semble (mes cours de secret professionnel commence à remonter) qu'en cas de découverte de violences conjugales sur majeur tout ce que peut faire un professionnel c'est conseiller la victime et l'inciter à aller porter plainte mais en aucun cas avertir les autorités elle même puisque cela reviendrait à briser le secret professionnel.
J'étais au courant pour le secret médical, mais j'ai une question (j'ai pas la réponse !) : si un médecin détecte qu'une mineure est victime de violences/de viol, est-ce qu'il peut en informer les services sociaux ? Est-ce qu'il peut, ou est-ce qu'il doit ?
Du coup, même question dans le cas de violences conjugales : est-ce qu'il PEUT informer des services sociaux ? Tu me dis que non, je te crois sur parole, mais ça m'interpellerait que l'obstacle du secret médical soit levé dans le cas des mineurs, mais pas des victimes de violences conjugales...
Et est-ce que ça ne fait pas partie du problème, en fait ? Je me doute bien que tous ceux 'qui savaient' pour JS ne se sont pas tus simplement parce que 'c'était pas leurs affaires'. J'imagine qu'il y a aussi un sentiment d'impuissance, de ne pas savoir quoi faire.... Ce que je comprends, et c'est précisément ce que je dénonce dans ma lettre, à vrai dire.
En France, en 2015, on est en train de déployer une myriade de mesures pour lutter contre le terrorisme, comme repérer les signes, comment les dénoncer (avec plus ou moins d'éthique...) comment réagir en cas d'attaque, etc...
Quid des violences conjugales, sérieusement ? Ça y est, on a eu enfin notre campagne grand public pour dénoncer le harcèlement de rue (il y a encore 2 ans, vraiment, dans les médias "mainstream", c'était "les féministes appellent ça le harcèlement de rue" et en 2015, c'est devenu "le harcèlement de rue, ce fléau qui touche tant de femmes". C'est un vrai progrès !)
Juste, il faudra encore combien de faits-divers façon JS pour qu'on réagisse globalement, en tant que société, sur ce problème ?