@Emile. et @Manhole Vous voulez dire qu'il y a de nombreux cas de familles en difficulté sociale qui choisissent de faire l'éducation à la maison ? (Je reformule car je ne suis pas sûre d'avoir bien compris le propos à ce sujet-là). Si c'est bien ça, il faut encore nuancer les cas de déscolarisation pure et simple ("Je n'envoie pas mon enfant à l'école car je considère que c'est inutile ou je n'ai pas les moyens, mais je ne fais rien non plus à côté pour l'instruire") et ceux de parents qui souhaitent réellement s'investir. (Je suis pas sûre d'avoir compris, désolée si ma réponse est à côté du coup )
@Camicamica Pour la nuance "futur adulte"/"vraie personne", je trouve que globalement, on cherche beaucoup à ce que les enfants ne restent pas enfants trop longtemps. Je le vois notamment depuis que j'ai un bébé, il y a certaines choses que j'ai du mal à comprendre et qui me laissent penser qu'on ne sait plus "respecter" tout ce qui est lié à l'enfance (l'insouciance, la dépendance, les "bêtises"..). Hum, pour donner un exemple : beaucoup pensent qu'il est important par exemple qu'un bébé dorme rapidement dans sa propre chambre ; moi je considère que tant que l'enfant ne se sent pas capable de dormir seul (c'est-à-dire sans pleurs, sans crise avant de se coucher), c'est mon devoir en tant que parent de faire en sorte de le rassurer, même si ça passe par dormir dans la même pièce voire le même lit (j'espère que je choque personne en disant ça ). Evidemment je ne juge personne, j'expose juste mon point de vue qui n'a aucune vocation à être "La Vérité" hein je précise !! et c'est juste un exemple pour traduire ma pensée.
Mais donc pour revenir à des enfants plus âgés, il suffit de lire les réactions ici pour s'apercevoir qu'on veut que les enfants soit "déjà" adaptés au futur mon du travail qui les attend ("Le monde du travail, ce sont des contraintes", "c'est important d'avoir la même culture pour plus tard, mieux s'insérer", "L'école apprend à respecter des horaires, c'est utile pour l'avenir pro", etc.). Pour moi, un enfant devrait pouvoir découvrir le monde à son rythme, sans qu'on vienne lui dire que "il faut apprendre ça parce que plus tard tu en auras besoin" alors que le besoin là dans l'immédiat est hyper abstrait. Et alors que là dans l'immédiat, l'enfant va juste avoir envie de comprendre pourquoi l'eau qui tombe éclabousse (pardonnez mes exemples ).
J'sais pas si j'suis très claire.
Pour revenir sur la réflexion apportée par les "gens du quotidien" : là je trouve que ça entre bien dans le système actuel où il faudrait croire des "experts" sur parole parce qu'ils sont des "experts". Il faut écouter le prof et en être presque à considérer sa parole comme évangile (j'exagère un poil mais pas tant que ça, je suis la première à dire "ah mais j'ai vu en cours que ...." comme si c'était gage de Vérité), et ne plus écouter "le peuple", les gens qui n'ont pas les diplômes qui prouvent que leur parole a de la valeur... Quand on voit à la télé le nombre de soi-disant "experts" qui nous expliquent que les problèmes c'est les autres (les étrangers, les musulmans, les homos, les femmes...), que l'économie tourne magnifiquement bien pourquoi s'en faire ?, que "une crise financière ? meuh non ça risque rien" la veille de la crise de 2008 (et la veille de la prochaine ), des experts qui brassent du vide ou qui "débattent" avec des gens d'accord avec eux... Donc peut-être que la boulangère ou le fermier ou la caissière du zoo n'auront pas une réflexion hyper aboutie et proche de la réalité, mais m'est avis que ceux que l'on "doit" croire n'ont pas non plus forcément la réflexion idéale... Et ces gens "du peuple", bah ils ont aussi un avis, qui sort peut-être pas de l'ENA, mais est-ce forcément plus mal ?
En fait pour résumer, je dirais qu'aucun système en soi n'est idéal, mais que l'IEF c'est "pas pire" que l'école : sans doute moins bien sur certains aspects, sans doute mieux sur d'autres, mais globalement "pas pire".
Après pour des exemples Camicamica, je ne sais pas si c'est ce que tu attends mais je rencontre régulièrement des gens qui m'apprennent des choses sur des sujets qui ne me seraient pas venus à l'esprit de moi-même. Ou alors qui vont me dire des choses qui vont me faire réfléchir sur moi-même ou les autres. Parfois, une phrase lâchée sans y penser peut retourner mon monde et me faire voir les choses d'une manière toute différente... Ces intéractions peuvent peut-
@Mimi Pinkerton Alors oui, aujourd'hui, l'IEF est réservée à une certaine classe sociale qui a les moyens financiers et culturels. J'ai plusieurs choses à dire là-dessus.
1) Doit-on dans ce cas se dire que "non l'IEF on peut pas le faire à tout le monde donc vaut mieux pas considérer ça comme une solution ou du moins une alternative." ? Ou : "Alors, l'IEF pourrait être adaptée à certains enfants, qui eux vont être issus de différentes classes sociales : comment peut-on faire pour que tous les enfants qui s'y épanouiraient puissent y avoir accès ? Comment ne pas en faire une alternative réservée à certains ?" Perso je préfère voir le problème sous ma deuxième question, sinon j'ai tendance à penser qu'on fait du nivellement par le bas.
2) Parlons aussi de ce qu'est la richesse. Mais là ça s'inscrit dans une réflexion bien plus globale, je sais que beaucoup vont me dire que "oui mais c'est pas si facile", mais je reste entièrement persuadée que tout est question de choix. Oui vivre avec un seul salaire (voire pas de salaire du tout) c'est pas évident, mais si on y gagne en qualité de vie ? Si on accepte de faire certains sacrifices (qui en fait n'en sont pas quand on les décide, puisqu'on va les décider dans une logique personnelle qui nous convient), on peut aussi s'apercevoir qu'on n'a pas besoin de tant d'argent que ça, qu'il y a d'autres solutions possibles, mais que nécessairement faire des choix implique de renoncer à des possibilités pour en choisir d'autres. Après ma démarche s'inscrit dans un cadre vachement plus global (décroissance, anti capitalisme, écologie), donc ça donne du sens à mes choix et là où certains verraient mon mode de vie comme "inconcevable", moi je m'adapte parce que je sais pourquoi je le fais (j'ai pas l'eau courante, j'ai peu d'électricité, j'ai pas de frigo, j'ai pas de télé, j'ai une connexion internet hyper bas de gamme et quand y'a trop de vent, j'ai peur que ma maison s'effondre. Maaaaaaais je sais pourquoi j'ai choisi tout ça ! Techniquement on est bientôt sous l'eau financièrement parlant, mais j'ai décidé de ne pas en faire le centre de ma vie. On trouvera des solutions le moment venu. Mais ça demande aussi d'accepter de ne pas tout contrôler, d'avoir un avenir relativement incertain (mais dans l'absolu, l'avenir de tout le monde est complètement incertain, chacun d'entre nous peut mourir du jour au lendemain, nos histoires d'assurance etc. n'offrent qu'une illusion de contrôle...)).
@Camicamica Pour la nuance "futur adulte"/"vraie personne", je trouve que globalement, on cherche beaucoup à ce que les enfants ne restent pas enfants trop longtemps. Je le vois notamment depuis que j'ai un bébé, il y a certaines choses que j'ai du mal à comprendre et qui me laissent penser qu'on ne sait plus "respecter" tout ce qui est lié à l'enfance (l'insouciance, la dépendance, les "bêtises"..). Hum, pour donner un exemple : beaucoup pensent qu'il est important par exemple qu'un bébé dorme rapidement dans sa propre chambre ; moi je considère que tant que l'enfant ne se sent pas capable de dormir seul (c'est-à-dire sans pleurs, sans crise avant de se coucher), c'est mon devoir en tant que parent de faire en sorte de le rassurer, même si ça passe par dormir dans la même pièce voire le même lit (j'espère que je choque personne en disant ça ). Evidemment je ne juge personne, j'expose juste mon point de vue qui n'a aucune vocation à être "La Vérité" hein je précise !! et c'est juste un exemple pour traduire ma pensée.
Mais donc pour revenir à des enfants plus âgés, il suffit de lire les réactions ici pour s'apercevoir qu'on veut que les enfants soit "déjà" adaptés au futur mon du travail qui les attend ("Le monde du travail, ce sont des contraintes", "c'est important d'avoir la même culture pour plus tard, mieux s'insérer", "L'école apprend à respecter des horaires, c'est utile pour l'avenir pro", etc.). Pour moi, un enfant devrait pouvoir découvrir le monde à son rythme, sans qu'on vienne lui dire que "il faut apprendre ça parce que plus tard tu en auras besoin" alors que le besoin là dans l'immédiat est hyper abstrait. Et alors que là dans l'immédiat, l'enfant va juste avoir envie de comprendre pourquoi l'eau qui tombe éclabousse (pardonnez mes exemples ).
J'sais pas si j'suis très claire.
Pour revenir sur la réflexion apportée par les "gens du quotidien" : là je trouve que ça entre bien dans le système actuel où il faudrait croire des "experts" sur parole parce qu'ils sont des "experts". Il faut écouter le prof et en être presque à considérer sa parole comme évangile (j'exagère un poil mais pas tant que ça, je suis la première à dire "ah mais j'ai vu en cours que ...." comme si c'était gage de Vérité), et ne plus écouter "le peuple", les gens qui n'ont pas les diplômes qui prouvent que leur parole a de la valeur... Quand on voit à la télé le nombre de soi-disant "experts" qui nous expliquent que les problèmes c'est les autres (les étrangers, les musulmans, les homos, les femmes...), que l'économie tourne magnifiquement bien pourquoi s'en faire ?, que "une crise financière ? meuh non ça risque rien" la veille de la crise de 2008 (et la veille de la prochaine ), des experts qui brassent du vide ou qui "débattent" avec des gens d'accord avec eux... Donc peut-être que la boulangère ou le fermier ou la caissière du zoo n'auront pas une réflexion hyper aboutie et proche de la réalité, mais m'est avis que ceux que l'on "doit" croire n'ont pas non plus forcément la réflexion idéale... Et ces gens "du peuple", bah ils ont aussi un avis, qui sort peut-être pas de l'ENA, mais est-ce forcément plus mal ?
En fait pour résumer, je dirais qu'aucun système en soi n'est idéal, mais que l'IEF c'est "pas pire" que l'école : sans doute moins bien sur certains aspects, sans doute mieux sur d'autres, mais globalement "pas pire".
Après pour des exemples Camicamica, je ne sais pas si c'est ce que tu attends mais je rencontre régulièrement des gens qui m'apprennent des choses sur des sujets qui ne me seraient pas venus à l'esprit de moi-même. Ou alors qui vont me dire des choses qui vont me faire réfléchir sur moi-même ou les autres. Parfois, une phrase lâchée sans y penser peut retourner mon monde et me faire voir les choses d'une manière toute différente... Ces intéractions peuvent peut-
@Mimi Pinkerton Alors oui, aujourd'hui, l'IEF est réservée à une certaine classe sociale qui a les moyens financiers et culturels. J'ai plusieurs choses à dire là-dessus.
1) Doit-on dans ce cas se dire que "non l'IEF on peut pas le faire à tout le monde donc vaut mieux pas considérer ça comme une solution ou du moins une alternative." ? Ou : "Alors, l'IEF pourrait être adaptée à certains enfants, qui eux vont être issus de différentes classes sociales : comment peut-on faire pour que tous les enfants qui s'y épanouiraient puissent y avoir accès ? Comment ne pas en faire une alternative réservée à certains ?" Perso je préfère voir le problème sous ma deuxième question, sinon j'ai tendance à penser qu'on fait du nivellement par le bas.
2) Parlons aussi de ce qu'est la richesse. Mais là ça s'inscrit dans une réflexion bien plus globale, je sais que beaucoup vont me dire que "oui mais c'est pas si facile", mais je reste entièrement persuadée que tout est question de choix. Oui vivre avec un seul salaire (voire pas de salaire du tout) c'est pas évident, mais si on y gagne en qualité de vie ? Si on accepte de faire certains sacrifices (qui en fait n'en sont pas quand on les décide, puisqu'on va les décider dans une logique personnelle qui nous convient), on peut aussi s'apercevoir qu'on n'a pas besoin de tant d'argent que ça, qu'il y a d'autres solutions possibles, mais que nécessairement faire des choix implique de renoncer à des possibilités pour en choisir d'autres. Après ma démarche s'inscrit dans un cadre vachement plus global (décroissance, anti capitalisme, écologie), donc ça donne du sens à mes choix et là où certains verraient mon mode de vie comme "inconcevable", moi je m'adapte parce que je sais pourquoi je le fais (j'ai pas l'eau courante, j'ai peu d'électricité, j'ai pas de frigo, j'ai pas de télé, j'ai une connexion internet hyper bas de gamme et quand y'a trop de vent, j'ai peur que ma maison s'effondre. Maaaaaaais je sais pourquoi j'ai choisi tout ça ! Techniquement on est bientôt sous l'eau financièrement parlant, mais j'ai décidé de ne pas en faire le centre de ma vie. On trouvera des solutions le moment venu. Mais ça demande aussi d'accepter de ne pas tout contrôler, d'avoir un avenir relativement incertain (mais dans l'absolu, l'avenir de tout le monde est complètement incertain, chacun d'entre nous peut mourir du jour au lendemain, nos histoires d'assurance etc. n'offrent qu'une illusion de contrôle...)).