J'ai 15 ans et je n'ai jamais été à l'école — Témoignage

28 Décembre 2012
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@Emile. et @Manhole Vous voulez dire qu'il y a de nombreux cas de familles en difficulté sociale qui choisissent de faire l'éducation à la maison ? (Je reformule car je ne suis pas sûre d'avoir bien compris le propos à ce sujet-là). Si c'est bien ça, il faut encore nuancer les cas de déscolarisation pure et simple ("Je n'envoie pas mon enfant à l'école car je considère que c'est inutile ou je n'ai pas les moyens, mais je ne fais rien non plus à côté pour l'instruire") et ceux de parents qui souhaitent réellement s'investir. (Je suis pas sûre d'avoir compris, désolée si ma réponse est à côté du coup :shifty:)

@Camicamica Pour la nuance "futur adulte"/"vraie personne", je trouve que globalement, on cherche beaucoup à ce que les enfants ne restent pas enfants trop longtemps. Je le vois notamment depuis que j'ai un bébé, il y a certaines choses que j'ai du mal à comprendre et qui me laissent penser qu'on ne sait plus "respecter" tout ce qui est lié à l'enfance (l'insouciance, la dépendance, les "bêtises"..). Hum, pour donner un exemple : beaucoup pensent qu'il est important par exemple qu'un bébé dorme rapidement dans sa propre chambre ; moi je considère que tant que l'enfant ne se sent pas capable de dormir seul (c'est-à-dire sans pleurs, sans crise avant de se coucher), c'est mon devoir en tant que parent de faire en sorte de le rassurer, même si ça passe par dormir dans la même pièce voire le même lit (j'espère que je choque personne en disant ça :lol:). Evidemment je ne juge personne, j'expose juste mon point de vue qui n'a aucune vocation à être "La Vérité" hein je précise !! et c'est juste un exemple pour traduire ma pensée.
Mais donc pour revenir à des enfants plus âgés, il suffit de lire les réactions ici pour s'apercevoir qu'on veut que les enfants soit "déjà" adaptés au futur mon du travail qui les attend ("Le monde du travail, ce sont des contraintes", "c'est important d'avoir la même culture pour plus tard, mieux s'insérer", "L'école apprend à respecter des horaires, c'est utile pour l'avenir pro", etc.). Pour moi, un enfant devrait pouvoir découvrir le monde à son rythme, sans qu'on vienne lui dire que "il faut apprendre ça parce que plus tard tu en auras besoin" alors que le besoin là dans l'immédiat est hyper abstrait. Et alors que là dans l'immédiat, l'enfant va juste avoir envie de comprendre pourquoi l'eau qui tombe éclabousse (pardonnez mes exemples :lol:).
J'sais pas si j'suis très claire. :lol:

Pour revenir sur la réflexion apportée par les "gens du quotidien" : là je trouve que ça entre bien dans le système actuel où il faudrait croire des "experts" sur parole parce qu'ils sont des "experts". Il faut écouter le prof et en être presque à considérer sa parole comme évangile (j'exagère un poil mais pas tant que ça, je suis la première à dire "ah mais j'ai vu en cours que ...." comme si c'était gage de Vérité), et ne plus écouter "le peuple", les gens qui n'ont pas les diplômes qui prouvent que leur parole a de la valeur... :erf: Quand on voit à la télé le nombre de soi-disant "experts" qui nous expliquent que les problèmes c'est les autres (les étrangers, les musulmans, les homos, les femmes...), que l'économie tourne magnifiquement bien pourquoi s'en faire ?, que "une crise financière ? meuh non ça risque rien" la veille de la crise de 2008 (et la veille de la prochaine ;) ), des experts qui brassent du vide ou qui "débattent" avec des gens d'accord avec eux... Donc peut-être que la boulangère ou le fermier ou la caissière du zoo n'auront pas une réflexion hyper aboutie et proche de la réalité, mais m'est avis que ceux que l'on "doit" croire n'ont pas non plus forcément la réflexion idéale... Et ces gens "du peuple", bah ils ont aussi un avis, qui sort peut-être pas de l'ENA, mais est-ce forcément plus mal ?
En fait pour résumer, je dirais qu'aucun système en soi n'est idéal, mais que l'IEF c'est "pas pire" que l'école : sans doute moins bien sur certains aspects, sans doute mieux sur d'autres, mais globalement "pas pire".
Après pour des exemples Camicamica, je ne sais pas si c'est ce que tu attends mais je rencontre régulièrement des gens qui m'apprennent des choses sur des sujets qui ne me seraient pas venus à l'esprit de moi-même. Ou alors qui vont me dire des choses qui vont me faire réfléchir sur moi-même ou les autres. Parfois, une phrase lâchée sans y penser peut retourner mon monde et me faire voir les choses d'une manière toute différente... Ces intéractions peuvent peut-

@Mimi Pinkerton Alors oui, aujourd'hui, l'IEF est réservée à une certaine classe sociale qui a les moyens financiers et culturels. J'ai plusieurs choses à dire là-dessus. :lunette:
1) Doit-on dans ce cas se dire que "non l'IEF on peut pas le faire à tout le monde donc vaut mieux pas considérer ça comme une solution ou du moins une alternative." ? Ou : "Alors, l'IEF pourrait être adaptée à certains enfants, qui eux vont être issus de différentes classes sociales : comment peut-on faire pour que tous les enfants qui s'y épanouiraient puissent y avoir accès ? Comment ne pas en faire une alternative réservée à certains ?" Perso je préfère voir le problème sous ma deuxième question, sinon j'ai tendance à penser qu'on fait du nivellement par le bas.
2) Parlons aussi de ce qu'est la richesse. :) Mais là ça s'inscrit dans une réflexion bien plus globale, je sais que beaucoup vont me dire que "oui mais c'est pas si facile", mais je reste entièrement persuadée que tout est question de choix. Oui vivre avec un seul salaire (voire pas de salaire du tout) c'est pas évident, mais si on y gagne en qualité de vie ? Si on accepte de faire certains sacrifices (qui en fait n'en sont pas quand on les décide, puisqu'on va les décider dans une logique personnelle qui nous convient), on peut aussi s'apercevoir qu'on n'a pas besoin de tant d'argent que ça, qu'il y a d'autres solutions possibles, mais que nécessairement faire des choix implique de renoncer à des possibilités pour en choisir d'autres. Après ma démarche s'inscrit dans un cadre vachement plus global (décroissance, anti capitalisme, écologie), donc ça donne du sens à mes choix et là où certains verraient mon mode de vie comme "inconcevable", moi je m'adapte parce que je sais pourquoi je le fais (j'ai pas l'eau courante, j'ai peu d'électricité, j'ai pas de frigo, j'ai pas de télé, j'ai une connexion internet hyper bas de gamme et quand y'a trop de vent, j'ai peur que ma maison s'effondre. Maaaaaaais je sais pourquoi j'ai choisi tout ça ! Techniquement on est bientôt sous l'eau financièrement parlant, mais j'ai décidé de ne pas en faire le centre de ma vie. On trouvera des solutions le moment venu. Mais ça demande aussi d'accepter de ne pas tout contrôler, d'avoir un avenir relativement incertain (mais dans l'absolu, l'avenir de tout le monde est complètement incertain, chacun d'entre nous peut mourir du jour au lendemain, nos histoires d'assurance etc. n'offrent qu'une illusion de contrôle...)).
 
30 Mai 2015
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Je suis prof donc c'est un sujet qui me parle :rire: en vrac un prof ce n'est pas seulement un expert dans sa matière c'est aussi censé être un espace en didactique. En gros la didactique c'est je prends la disciplines scientifiques brute et comment je fais pour transposer ça et permettre à l'élève d'apprendre et c'est pas forcément simple à faire. Je suis bien placée aussi pour dire que certains collèges craignent et ne font pas de leur mieux :facepalm: d'autre part en ce moment le système éducatif est réformé mais pas dans le bon sens. On oublie totalement les besoins des élèves, par exemple les enseignements en interdisciplinarité ça convient bien aux enfant qui sont déjà bons et ont une posture d'élève pas à ceux qui ne sont pas rentrés dans le moule de l'école. Personnellement je suis pour plus de souplesse. L'école c'est une vie de groupe donc ça suppose un cadre et un moule mais j'aimerai plus de souplesse. J'ai l'impression qu'aujourd'hui on a tendance à considérer les pré-ados et les ados comme des adultes déjà "finis" or ce sont des personnes qui sont encore en cours de construction intellectuelle, affective, cognitive etc... l'éducation nationale veut leur donner de l'autonomie sauf que c'est souvent trop et pas bien fait.
Même chose pour le numérique qui selon moi devrait d'ailleurs être réservé à un moment bien particulier dans la semaine mais qu'on arrête de vouloir le caser à tous les cours comme si ça allait tout résoudre.
Pour l'école à la maison, je suis pour à 80%, la plupart des parents qui font l'école à la maison sont investis et font ça de manière sérieuse. Après tout du moment que l'élève est épanoui, qu'il a des liens sociaux c'est le principal. (les 20% contre c'est pour les parents tarés :lol:). Je rencontre tellement de parents tellement pas investis dans la scolarité de leur enfant que j'aurais tendance à encourager tout investissement productif dans ce domaine. Je ne me sens pas menacée professionnellement par l'école à la maison parce que j'ai confiance en mon "expertise disciplinaire et didactique". C'est comme les boulangers, avec une machine à pain on peut faire son pain mais il sera différent de celui du boulanger et bon les gens continuent à acheter leur pain à la boulangerie.
 
1 Décembre 2013
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Clermont-Ferrand
Un témoignage fort intéressant et inspirant que j'ai apprécié écouter! d'ailleurs des que j'ai fini ma journée de formation, je cours à la médiathèque pour louer "être et devenir". Je ne dirai pas que j'ai ressenti de la jalousie mais plutôt une profonde envie de vivre ma vie!
Merci à toi et j'adoooore cette couronne de fleur !
 
10 Juin 2016
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Bordeaux
Vos débats sont super intéressants, c'était vraiment chouette de voir tous les points de vues, en plus de la vidéo.

Personnellement j'ai eu du très bon et du très mauvais dans ma scolarité. Harcelée par tout mon collège pendant toutes les années collèges, je ne voulais PAS changer d'établissement. Pourtant je peux vous dire qu'on m'a pas fait de cadeaux et je faisais des crises de panique avant d'aller en cours. Et le harcèlement était toléré par certains profs qui ne se faisaient pas prier pour dire qu'ils étaient du côté des harceleurs. Mais tout cela de côté, j'ai eu des profs juste incroyables qui m'ont donné l'envie de pleins de choses et j'ai rencontré des gens tellement différents de moi, des gens qui venaient de loin pour intégrer le lycée où je suis parce qu'il a des options qui ne ne se font que là de toute la région.
Ça me fait me rappeler que j'ai essayé les profs particuliers aussi, et ça a été l'horreur. J'étais tellement timide, j'osais pas parler alors qu'y avait un mec pour moi. J'étais terrifiée. Je suis du genre, en cours, à pas lever la main de peur qu'un prof me dise "c'est nul c'est pas ça". Bon en vrai la plupart le disent pas comme ça mais c'est l'idée. Alors parler devant un inconnu qui vient juste pour t'entendre, j'ai pas pu. Ça s'est mal fini et j'ai arrêté après un an.

Bref cela à part, j'ai fait des études sup, une école d'ingé qui m'a coûté parce que j'étais pas la fille qui faisait rien et qui était première. J'ai bossé à fond pour la finir en étant moyenne (le quota travail/note était plutôt négatif 'voyez). Alors maintenant que je cherche un taf et que je veux pas attendre 35 ans pour faire un enfant et même si je me dis que j'aimerai bien faire l'école à la maison, bah ça voudra dire arrêter de travailler. Ça me pose un cas de conscience parce que je suis passionnée par ce que je fais (j'ai fait un apprentissage de 3 ans et c'était une révélation). Je sais pertinemment que si je vois que mon enfant a besoin de se sortir du système scolaire "classique" je serais la première à arrêter pour l'aider du mieux que je peux. Mais je ne peux pas me résigner à prendre ça en premier choix, si tout va bien, parce que j'ai réellement envie de m'épanouir aussi dans mon travail.

Ça parait très égoïste comme point de vue quand je l'écris, je suis désolée. Mais déjà que je sais que dans ma branche pro c'est "ton travail et le reste après" (je suis contre, mais c'est comme ça), qu'on ne compte pas ses heures, qu'on ne peut pas bosser à domicile, qu'il faut prévoir des déplacements et qu'un jour tu dois arriver comme une fleur et dire "je suis enceinte je vais m'arrêter pendant x mois" et que ta place va en pâtir... J'ai envie de pouvoir allier du mieux qu'il sera possible mon travail et ma famille.
J'espère que vous ne me jetterai pas trop de pierres, mais depuis que je fais cette école d'ingé et que je sais que j'ai un besoin de fonder une famille "tôt", je flippe comme une dingue.
 
28 Décembre 2012
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Moi aussi, j'aimerais bien qu'on puisse faire ses choix sans autre perspective que son propre bien-être et bonheur, mais malheureusement c'est pas le cas

J'ai énormément de mal avec cette façon de penser. Je sais pertinemment que je suis issue d'une classe privilégiée (relativement, mais je n'ai jamais manqué de rien) et que forcément ça joue sur ma possibilité à faire des choix. Je le sais bien hein. Mais je refuse de croire que nos choix doivent se faire selon d'autres critères que notre propre bien-être et bonheur. :erf: Je sais que cela se fait énormément de nos jours hein (et par le passé également, bien sûr), mais "je suis contre". :lol: Je suis intimement persuadée qu'il est au contraire essentiel que les gens en général axent davantage leurs choix et décisions en fonction de leur propre bonheur plutôt que "par défaut", "parce qu'il faut bien..." etc. MAIS ça demande un énorme travail sur soi, déjà en commençant par se défaire du formatage de la société qui nous faire croire à UNE certaine idée du bonheur qui est loin de convenir à tout le monde (mais qui peut convenir à certains, je ne dis pas le contraire).

(parce que ne nous leurrons pas, mêmes s'ils sont heureux, ce que je ne conteste pas, l'insertion sera plus difficile)
Typiquement, tu soulignes le fait que le bonheur personnel d'un individu risque fort de ne pas pouvoir s'harmoniser avec sa place au sein de la société.
:oo:
Avec tout mon idéalisme, pour moi c'est juste une hérésie (ou un mot dans le genre :cretin:) que de pouvoir accepter un tel mode de pensée !!! :rire: Je rêve d'une société "idéale" tout en sachant qu'elle n'existera jamais puisque le propre de l'idéal est de ne jamais être atteint, mais j'estime qu'il est de mon devoir de faire en sorte de participer à la création d'une société qui s'en rapproche. Contrairement à ce que tu dis dans ton post, je pense que la société peut changer grâce aux personnes qui la composent, et pas l'inverse. Ce que tu dis sur le cadre, idem, je pense exactement l'inverse : c'est précisément en se retirant du cadre qu'on peut réussir à faire émerger des alternatives, des idées, des solutions ! (:free:) Pour moi (et comme l'a dit Ghandi ou Einstein il me semble :vieux: ) : ce n'est pas le système qui a créé les problèmes qui pourra en trouver les solutions (je paraphrase :lunette:). C'est en sortant du cadre, en voyant la société et le système de l'extérieur, avec un oeil neuf et pas déjà "corrompu" (au sens large) par le formatage de la société, que l'on pourra trouver des façons de penser et de faire complètement différente et (peut-être ?) meilleures. (D'autant plus que le problème de l'éducation nationale n'est pas propre à cette institution, c'est tout un mode de pensée qui est à revoir, du règne de la compétition à la perte de solidarité entre les gens, de la recherche perpétuelle de profit financier en dépit du développement personnel et de l'épanouissement des gens).

Comme tu l'as dit, c'est simplement "pas pire", et moi, perso, tant que c'est pas "mieux", je vois pas de raison de l'encourager plus que l'école s'il n'y a pas de bénéfice significativement plus élevé
En soi ma position c'est seulement de ne pas décourager l'IEF (ce qui est le cas aujourd'hui), et éventuellement dans le meilleur des cas de faciliter sa mise en oeuvre pour tout le monde (c'est-à-dire d'en faciliter l'accès, pas de l'imposer, bien évidemment !). Aujourd'hui l'école c'est la norme, y'a pas besoin de l'encourager ou d'en faire la promotion, c'est déjà ce que tout le monde fait. :dunno: Il n'y a qu'à voir la méconnaissance des gens sur cette "école obligatoire", alors que non, c'est bien l'instruction qui l'est, pas l'école. C'est aussi en développant l'information comme quoi des parents peuvent instruire eux-mêmes leurs enfants que cette IEF sera, à terme, accessible à d'autres classes que les CSP+.

Simplement pour tou.te.s les gen.te.s pour qui ce n'est pas un choix délibéré mais une contrainte subie par déterminisme social (parce que oui, ça existe), c'est tout à fait différent. Et tout le monde n'a sans doute pas ta volonté, ton investissement... Plein de personnes n'ont peut-être pas envie tout simplement d'enseigner.
Oui, on est bien d'accord. :happy: Mais concernant le déterminisme social, je pense quand même que l'on peut s'en extraire, mais forcément c'est une démarche active ! C'est aussi une famille qui va ou non t'encourager dans tes démarches, se poser en soutien ou non, etc., mais c'est aussi à l'individu lui-même à un moment donné de se dire "ok, je suis maitre de ma vie, je fais les choix qui me correspondent sans m'imposer des barrières...".
Enfin, c'est compliqué, mes connaissances en socio se limitent aux contributions des madz sur ce forum mais je crois qu'il faut aussi savoir mettre de côté la théorie et voir les vrais gens en face qui vivent et qui ne sont pas des statistiques ou des "clichés" sociologiques. Ok il y a du déterminisme social, mais donc on fait quoi ? Tu es fils d'ouvrier, donc tu ne pourras jamais faire tes propres choix car toute ta vie est déjà déterminée à l'avance ? :erf: Moi je préfère dire au fils d'ouvrier "Ouais tu pars déjà avec plusieurs handicaps [enfin sauf si t'es un mec cis blanc hétéro :troll:], mais tu veux faire quoi dans ta vie ? C'est quoi ton rêve ? De quelle manière tu peux y accéder ou t'en rapprocher ? Tu rêves d'avoir une Jaguar ? Commence par être mécano dans un petit garage et prends le temps de te faire un réseau, qui sait, on sait jamais, peut-être que dans 5 ou 10 ans tu bosseras chez un concessionnaire Jag et peut-être qu'un jour tu pourras aussi t'en payer une." Je trouve ça beaucoup plus encourageant que de tout de suite se mettre une barrière "Mais mec regarde la réalité en face, les Jaguar c'est pour les mecs à particule, pas les fils d'ouvriers".
Evidemment, si l'individu n'a aucune envie de sortir de son quotidien, bah, j'ai envie de dire, je parle pas de lui en fait. :dunno: Plein de personnes n'ont pas envie d'enseigner, ben, ouais, ok, ça tombe bien ils peuvent mettre leur enfant à l'école ! ...

En fait j'ai rencontré plein de gens issus de classes plutôt pauvres mais qui avaient décidé de tout lâcher pour faire autre chose, c'est ce qui me fait dire que ok, le déterminisme social est une réalité, mais ce n'est pas une fatalité. Et je suis plus intéressée par encourager les gens à réaliser leurs rêves qu'asséner des vérités universitaires sur ce qu'ils peuvent ou ne peuvent pas faire. (Je ne dis absolument pas ça contre toi, c'est plus général et je pense que ça a aussi sa place dans les réflexions sur le classisme, menées certainement essentiellement par des gens issus d'une CSP+ qui regardent les classes plus pauvres comme on observerait ..des êtres vivants dans leur milieu naturel, ahem.)
Mais, faire des choix c'est renoncer. Renoncer parfois à un confort de vie si on reste dans les cases, renoncer parfois au soutien de sa famille, renoncer parfois au confort financier, renoncer parfois même à une vie sociale décente... L'essentiel pour moi étant de garder du sens dans ce qu'on fait. Malgré les difficultés et galères plus que quotidiennes que je vis, mes convictions m'aident à prendre ça avec le sourire (presque toujours :cretin:), alors qu'il m'aurait été tellement plus simple de suivre la voie qui m'était tracée (enfin, pas forcément d'ailleurs vu le marché de l'emploi mais bref).
Désolée je digresse totalement !!

A mon avis, il faut admettre quand même que le principe d'une société, c'est de s'entraider, et que certaines tâches incombent à certaines personnes : aux médecins de soigner, aux professeurs d'enseigner, aux couturières de coudre, aux boulangers de faire le pain... On peut tous se rendre service grâce à nos compétences, et au-delà du fait que l'IEF soit bénéfique pour un certain nombre d'enfants à qui le système n'est pas adapté (et ça, je l'admets bien volontiers), je trouve que ça encourage une forme d'individualité dont je me méfie un peu. Tout vouloir faire seul, par ses propres moyens, sans jamais accepter des choses établies, ou que certains savoirs théoriques sont mieux transmis par certaines personnes que par d'autres, ça n'encourage pas la collectivité et ça me gêne.
Là par contre je suis pas tout à fait d'accord. :cretin:
D'abord, telle que je conçois l'IEF (et on a vu qu'il n'y a pas de modèle unique), au contraire les intervenants extérieurs sont les bienvenus et c'est aux parents de multiplier les occasions de rencontres, que ce soit avec des commerçants comme on a déjà vu, mais aussi avec des professionnels par exemple à travers les expositions, ateliers etc. qui peuvent se faire au niveau des communes (et je dis ça en habitant dans un désert culturel, et pourtant on trouve des trucs intéressants à faire ou à voir !). Ensuite, je trouve au contraire que l'hyper dépendance de notre société est un frein au bonheur (rien que ça :cretin:). On ne sait plus rien faire seul, on est globalement incapables de faire pousser nos propres légumes, incapables de gérer notre propre argent, incapables de repriser nos propres vêtements, et tout ceci s'inscrit dans une logique hyper consumériste à laquelle je suis foncièrement allergique. Si chaque personne savait se prendre en main seule, chacun n'aurait plus nécessairement besoin d'acheter à tout-va, donc moins besoin d'argent, donc moins besoin de travailler pour d'autres, donc plus de temps pour penser et réfléchir, créer et s'épanouir.
Ensuite, on vit au contraire dans le règne de l'hyper individualité aujourd'hui, donc finalement notre société telle qu'elle est aujourd'hui n'est pas tant que ça favorable à la collectivité, si ? Quand on voit l'absence totale d'empathie de nos concitoyens vis à vis des migrants ou plus généralement des "très pauvres", alors que l'on vit dans l'un des pays les plus riches du monde avec l'un des niveaux de vie les plus élevés, il y a quand même de quoi se poser des questions !..
Retour sur l'IEF : justement encore, je pense dans ma vision des choses que chacun a son propre domaine de compétences, que chacun peut partager son savoir, et que donc un enfant peut apprendre de tous, mais sans discriminer ceux qui ont le diplôme-qui-prouve-leur-valeur contre ceux qui ont seulement leurs connaissances de "l'école de la vie". Là où je vis, je rencontre énormément de gens aux "parcours atypiques" qui me prouvent concrètement que rien n'est acquis et rien n'est figé. On peut être pâtissier deux ans, puis formateur en entreprise, puis ouvrir un café, puis se lancer dans le commerce de pièces détachées, se décider à ouvrir un journal et finalement se retrouver à la direction d'une institution telle qu'une Alliance française. Sans diplôme, et pourtant avec énormément de choses à partager et à apprendre à ceux qui veulent bien...

Bref je suis partie super loin aussi :cretin:
Pour conclure, telles que je vois les choses, pour moi mener à bien mon IEF (je préfère parler très perso puisque je ne veux en aucun cas faire de généralités), je crois qu'il faut aussi accepter de ne pas contrôler. Si j'ai dans l'idée que ma fille puisse par exemple apprendre un peu plus sur telle période de l'histoire donc je ne suis pas spécialiste, je me dis que je vais attendre et ouvrir grand mes yeux et mes oreilles jusqu'à tomber sur quelqu'un ou quelque chose (ça peut être une expo, une rencontre..) qui pourra lui apporter ce savoir. Sans garantie de trouver. :cretin: Très bon exercice de lâcher prise. :cretin:
 
30 Avril 2014
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Merci, MERCI pour ce témoignage. Si seulement il avait été disponible il y a quelques années, j'aurais peut-être pu faire accepter à ma mère l'idée de ne plus aller à l'école, parce que je m'y sentais vraiment très mal.
Je vais continuer à me renseigner, mais il est fort probable que j'adopte ce mode d'enseignement libre pour mes futurs enfants.

(PS: Ce lecteur vidéo est horrible quand on a une mauvaise connexion internet. Il m'a fallu 2 JOURS pour regarder la vidéo entière :shifty:)
 
21 Septembre 2011
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Mais. Je sais pas quel est ton positionnement quant à l'intersectionnalité, toussa (après tout, on est sur le forum Madz, pas sur un forum militant, pis chacun.e a son avis), mais tu sais qu'avant, "la colonisation, c'est bien", c'était au programme ?

Le socle commun, hors lecture/écriture/numération, ça reste très dépendant des positions politiques actuelles/des connaissances scientifiques qui parfois servent un discours pas cool/de ce qui est vu comme la norme actuellement mais qui peut très bien ne pas être vrai ou moral.

Et puis pourquoi serait-il plus important de connaitre la géologie (enseignée en SVT, au programme, toussa) que de savoir identifier les différent.e.s champignons/fougères du coin (pas au programme) ? Les deux relèvent des sciences naturelles, les deux peuvent s'avérer utile, mais on a décrété que la géologie, c'était mieux.

Malgré mon rapport assez moyen à l'école (euphémisme, bonjour), j'étais bon élève. Vraiment. Mais je sais pas identifier l'insecte qui s'est posé sur mon pull, là. Je sais pas décrire avec précision le monde qui m'entoure. Pourtant, je suis allé jusqu'au bac. J'ai même tenté trois filières hyper différentes, après.

Je dis pas qu'il faut tout enseigner, juste qu'il n'y a pas UN unique socle-commun-qui-permet-de comprendre-le-monde.

Je ne sais ce qu'est l'intersectionnalité, cet article parle de scolarité, merci d'employer des termes plus simples accessible à la majorité des lectrices sur ce post. (Débat déjà évoqué sur un autre sujet et approuvé par @Fab).
Oui, et on a toujours enseigné des inepties dans tous domaines, et ça évolue et encore aujourd'hui il est plus que certain qu'on enseigne des conneries (sauf qu'on le sait pas encore).
Là n'est pas le débat. Et je n'ai pas à partager ma position sur le sujet de "l'intersectionnalité" je ne suis pas venue parler de ça, j'ai juste témoigné que d'avoir appris un peu ce qui s'est passé à l'époque du colonialisme (peu importe qu'on me l'ai présenté en bien ou pas) permet de savoir qu'en gros on a été foutre le bazar dans ces pays , en créant des frontières qui n'existaient pas etc... ce qui a joué pour qu'on en arrive au BORDEL actuel.

Ensuite, il est impossible de TOUT enseigner. Après va savoir ce qui est légitime ou non ?
Tu polémique à côté de la plaque, mon propos est de dire que ce n'est pas à l'enfant de décider ce qui l'intéresse, et que certains thèmes doivent lui être imposé car il n'est pas en mesure de réaliser que ça lui sera probablement utile (ou pas). Ce qu'on doit plus respecter cependant c'est que les méthodes d'enseignement peuvent ne pas du tout être adaptées à l'enfant et qu'un sujet peut être gaché par une méthode de présentation médiocre.
Je n'ai jamais dis que les programmes scolaires que j'ai vécu ou les actuels sont géniaux. Mais ils ont le mérite de balayer beaucoup de thématiques et de permettre d'avoir des bases utiles pour comprendre le monde et la société.
Après libre à chacun, et à toi, de chercher à en savoir plus. Que ce soit au travers des études, en ouvrant un bouquin ou en regardant un docu.
 
  • Big up !
Réactions : Lostariel
18 Avril 2012
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Cette discussion me donne envie de partager (peut-être en doublon si j'ai mal parcouru le topic) trois vidéos de Boyinaband :
(Le titre est évidemment provocateur) Voici les paroles traduites :
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Réponses aux critiques :
Sa rencontre avec des personnes ayant fait l'école à la maison :

Personnellement ça me fait beaucoup réfléchir.
Par exemple, beaucoup disent "oui mais tous les enfants n'ont pas la curiosité et l'envie d'apprendre, comment pourraient-ils apprendre seuls ?", à ça, j'ai envie de répondre "êtes-vous sûres que ce sont bien les enfants le problème ?"
Il y a un discours en ce moment qui monte en popularité disant qu'en réalité, la majorité des enfants seraient à haut potentiel, et que ce potentiel est annulé par l'école. Creusons un peu plus :
Je m'excuse d'avance car je n'ai pas les chiffres à portée de main avec ma petite 4G (mais les chiffres et les études sont trouvables facilement), mais il me semble bien qu'on a montré qu'il existe plus d'enfants avec un haut potentiel intellectuel (et la curiosité qui va très souvent avec) en écoles alternatives et déscolarisés qu'aux écoles normales.
Pourtant, la répartition du potentiel intellectuel est sensé être homogène dans la population générale. Le pourcentage de personnes surdouées (2 écarts type au dessus de la moyenne d'après l'échelle de Weschler) est de 2%. Donc il faut comprendre pourquoi ce pourcentage est bien supérieur dans les écoles alternatives.
Il peut y avoir plusieurs explications :
- Le QI et la curiosité intellectuelle est en partie héréditaire et en partie déterminée par le niveau économique et socioculturel des parents. La majorité des parents d'enfants désco ou en écoles alternative sont issus de ces catégories. Cqfd.
- Mais il y a également de plus en plus de travaux qui mettent en cause l'école normale : des expériences sont menées sur des écoles expérimentales suivant les principes des écoles alternatives auprès d'enfants défavorisés. Et les résultats (niveau intellectuel, niveau scolaire, bien-être, autonomie...) sont significativement différents des autres enfants de la même population en école normale, donc l'école joue bien un rôle.
Les enfants seraient en majorité naturellement curieux et avides de connaissances avant que cette tendance s'inverse au fur et à mesure qu'ils avancent dans les classes. Il est donc normal que des personnes pensent que la cause est environnementale : un enfant curieux à qui on apprend ce qu'on veut, quand on veut, comment on veut, pendant que lui est assis et écoute, semble intuitivement abîmer sa curiosité et son envie d'apprendre par lui-même, voire carrément le dégoûter de l'apprentissage.
La différence entre une éducation passive (l'école normale) et une éducation active (l'école/instruction à la maison ou en école alternative) semble jouer un rôle très important dans la curiosité, l'autonomie, l'apprentissage et toutes ces sous variables composites de l'intelligence et du bien-être.

La grande majorité des enfants ayant une éducation active sont actifs dans leur apprentissage. Ils n'ont pas la flemme, ils ne sont pas dégoûtés du travail, ils ont de bon résultats scolaires, ils ne passent pas leur journée à ne rien faire, contrairement à ce qu'on pourrait penser en voyant l'absence d'autonomie de beaucoup d'enfants avec une scolarité passive. Ce qui est logique : plus on encourage un enfant à être autonome plus il est, plus on valorise sa curiosité et sa valeur plus il est curieux et confiant, plus le travail est synonyme de bien-être plus il a envie de travailler... :)

Alors peut-être que la pensée "cet enseignement n'est pas fait pour tous les enfants" est biaisée par l'impression que nous avons que les enfants seraient naturellement peu autonomes, peu curieux, et feignants. Peut-être que ce n'est qu'un biais et qu'en réalité, les enfants ne sont pas comme ça s'ils ont un enseignement actif, et donc peut-être que ces instructions alternatives sont en réalité adaptées à la majorité des enfants :happy:

Je pense qu'on est toutes d'accord pour dire que l'école à a gagner à être réformée, même si tout le monde ne désire pas ou ne peut pas instruire son enfant à la maison, et beaucoup de profs travaillent dans ce sens, malgré le peu de moyens que donne l'EN dans ces projets :happy:
En tout cas je vous encourage à faire de petites recherches sur les études et expériences faites à propos des différents models éducatifs, c'est très intéressant !
 
28 Juin 2015
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@Emile. et @Manhole Vous voulez dire qu'il y a de nombreux cas de familles en difficulté sociale qui choisissent de faire l'éducation à la maison ? (Je reformule car je ne suis pas sûre d'avoir bien compris le propos à ce sujet-là). Si c'est bien ça, il faut encore nuancer les cas de déscolarisation pure et simple ("Je n'envoie pas mon enfant à l'école car je considère que c'est inutile ou je n'ai pas les moyens, mais je ne fais rien non plus à côté pour l'instruire") et ceux de parents qui souhaitent réellement s'investir. (Je suis pas sûre d'avoir compris, désolée si ma réponse est à côté du coup :shifty:)
Je me permets de répondre :) (mais que @Emile. ou @Manhole ne se gênent pas pour répondre ;) )
De nombreux cas, je ne sais pas : il n'existe pas de statistiques en France sur le profil des gens qui font l'instruction en famille hélas, au contraire des pays d'Amérique du Nord. La seule chose qui permette de dire que oui, des familles en difficulté font l'instruction en famille, c'est de comparer nos différentes expériences personnelles et celles des personnes d'association, au contact de nombreuses familles.

Effectivement, il y a deux sens à la « déscolarisation » comme tu dis :
1. la déscolarisation dont on parle dans les journaux (du genre « untel était un marginal, d'ailleurs, il était déscolarisé depuis... » par exemple...) et qui est en fait plus un vrai "décrochage" scolaire, une déscolarisation "subie". Cette déscolarisation ne débouche sur aucune alternative d'instruction (ce qui est problématique quand l'individu est encore sous le coup de la période d'instruction obligatoire), n'est souvent pas choisie et n'est (souvent) pas une démarche volontaire de la part de la famille.
2. la déscolarisation dont on parle en instruction en famille, qui désigne soit l'étape qui consiste au fait de retirer son enfant de l'école, soit par extension, les déscolarisés = les gens/enfants qui font l'instruction en famille (mais il existe une multitude de termes, chaque famille a sa préférence quasiment...). Ce n'est pas un décrochage, c'est davantage le mode d'instruction alternatif / hors école avec, effectivement, des parents qui s'investissent (avec les démarches administratives qui conviennent, ce qui est totalement absent lors du décrochage).

J'espère que je n'ai pas répondu à côté de la plaque par rapport à la question que tu te posais :)
 
25 Juin 2015
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Vous parlez des filières, des spécialisations... Quand la réforme du collèges est passée beaucoup d'enseignants ont dit : "attention on renforce le collège unique". Le collège unique est une hérésie. Tout le monde classé par tranche d'âge au même endroit au même moment forcé d'apprendre une même chose ! On l'a dit et répété que cette reforme venait renforcer ça! Il y a des systèmes mis en place dans les pays voisins. Je pense aux pays nordiques (dont on se serait inspiré pour la reforme... Mais a priori ceux qui se sont renseignés ont pas tout écouté..) ou quand un élève décroche dans une ou des matières on le retire de la classe pour lui permettre de se remettre a niveau dans un autre groupe plus petit. Et quand il a rattrapé son retard hop retour dans la classe. Bien sur avec ce système plus besoin de redoublement les problèmes étant traités quand ils surviennent. Nous on a juste dit "bon plus de redoublement" en évacuant tout le reste... De même dans ces pays les élèves dont très tôt des apprentissages techniques (coutures, mécanique... Pour les garçon et les filles bien sur et sans que ça ne soit une filière a part, c'est dans le tronc commun). Ça on l'a juste évacué....
 
28 Décembre 2012
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@Camicamica Mais qui a parlé de forcer les enfants à choisir un domaine et ne plus en sortir ? :cretin: :fleur: Tel que je vois les choses encore, une instruction plus souple c'est la possibilité qu'un enfant se passionne pour les fleurs, lisent tout à ce sujet, en devienne limite spécialiste......pendant 15 jours. :cretin: Puis il s'intéressera à autre chose. Qu'il explorera à fond peut-être, ou juste en surface... Et peut-être qu'un an plus tard, il reverra le domaine et y retrouvera un aspect qu'il n'avait pas vu et se repassionnera....
Exactement comme nous en fait ! Nos centres d'intérêts peuvent durer toute la vie ou juste un moment, ça ne fait rien d'en changer. (Et j'ai exploré, comme certainement nombre d'entre vous, des tas de domaines différents - merci internet - et si l'un d'entre eux m'avait encore plus passionné j'en aurais ptêtre fait mon métier...et ptêtre même, poussons le vice, j'en aurais fait mon métier pendant quelques années et après j'aurais changé :twisted:).
:vieux: "Alors oui bien sur mais écoute, la société fait qu'on peut pas faire ci et ça :vieux: blabla :vieux: blabla"

Oui donc justement :cretin: Changeons la société, qui est déjà en plein changement en fait : on voit bien qu'il est éminemment plus facile en 2016 de changer de secteur en milieu de carrière qu'au temps de nos parents ou grands-parents qui ont fait toute leur vie dans la même boîte. Aujourd'hui tout le monde sait pertinemment qu'iel peut être envoyé plus ou moins n'importe où en France ou dans le monde, ce qui peut rendre plein de choses compliquées par ailleurs d'ailleurs (vie amoureuse et familiale, envie d'acheter un bien immobilier...). Avant c'était impensable de déménager à l'autre bout du monde, et parfois même dans une région à côté. Aujourd'hui on part faire un an d'études au Canada, aux Etats-Unis ou en Chine...

Qu'en sera-t-il en 2030 ?

En vrai la société est déjà en pleine mutation et je suis pas sûre que ce soit le mieux à faire que de vouloir conserver un système dans lequel les cases dictent leur vie aux gens. Franchement, à quoi bon "défendre" quelque chose qui au final, et on est tous d'accord là-dessus ou du moins à peu près, n'est pas si épanouissant que ça pour les adultes (et on voudrait rendre peu épanouissante l'enfance, parce que eh, bientôt tu seras adulte :vieux:) ?
Merci beaucoup @Lunafey pour ton intervention (:worthy:), je pense qu'on peut vraiment méditer là-dessus.

J'ai bien envie aussi de parler de l'impact des écrans et de la télé sur le fait que les jeunes et petits perdent aussi leur curiosité et leur capacité d'attention. Mais j'ai peur des réactions. :cretin:

@Somebody else
Oki, merci pour la précision. Donc quand on parle d'IEF, on parle bien de parents qui s'investissent dans l'instruction de leur enfant, et non des cas de déscolarisation-décrochage où l'enfant se retrouve livré à lui-même. Donc si on revient à l'argument de départ qui était "mais comment font les gens pauvres" (pour être direct), j'ai envie de dire : ouh, ne serait-ce pas un vilain jugement de valeur sur la capacité des gens ? :cretin: Après tout, il me semble qu'il est tout à fait possible, en France du moins, d'avoir accès à pas mal de trucs culturels gratuitement. Ensuite, à partir du moment où les parents s'investissent, pour moi ça veut dire qu'ils sont capables de chercher les réponses aux questions de leurs enfants, ou encore de leur indiquer à quel endroit ils peuvent trouver des réponses.
Bref, ce que je veux dire c'est que comme pour tout le reste, les gens pauvres ils font comme ils peuvent, et au final ils s'en sortent pas si mal. Mais différemment de ce que l'on voudrait (croire) être un modèle unique. (Je dis pas que c'est facile, clairement c'est plus facile de s'en sortir quand on a des sous. Mais bon quand on n'en a pas, bah, on trouve autrement, enfin je veux dire on peut pas s'appesantir mille ans sur le fait que "bon on n'est dans la merde", oui ok, mais la vie continue et, je me répète :cretin, on trouve des solutions autres, des alternatives, et ce dans tous les domaines.)
(J'ai du mal à exprimer ce que je veux dire, ça rejoint ma pensée un peu plus haut sur le déterminisme : oui c'est plus difficile quand on n'est pas beau et riche, mais en attendant faut bien faire avec et si des parents "en difficulté" se disent "On va se donner à fond pour faire l'IEF parce qu'on pense que c'est mieux pour notre enfant", encore une fois je préfère les encourager plutôt que leur dire qu'ils n'en sont pas capables :fleur: Et commencer par leur faire confiance et aussi faire confiance dans leur(s) enfant(s) qui malgré tout naissent avec une curiosité insatiable, pour peu qu'on les laisse l'assouvir comme ils l'entendent).
 

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