J’ai choisi d’être développeuse, un métier où il y a peu de femmes !

[pixelMaster]

Pour ma part je comprend totalement le "ressenti mon genre comme un atout "
Clairement à l'embauche j'ai ressenti une nette discrimination positive et parfois on ne me l'a même pas caché à coups de "écoutez la direction veut qu'on embauche plus de femmes dans la technique pour nos quotas", alors oui c'est pas ultra valorisant dit comme ça mais parfois ça a été clairement un plus en face de mes amis masculins pour les même postes (au final je suis pas allé dans ces boites j'ai eu de meilleures offres ailleurs ^^)

Pour ce qui est du sexisme, je l'ai surtout eu au niveau de ma licence. Anecdotes de ma L2/L3 :

Spoiler: reconnaissable pas citer svp

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En master je n'ai pas eu ces problèmes, clairement c'était beaucoup plus d'entraide sans prendre en compte le sexe mais juste les compétences.

Spoiler: encore reconnaissable

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Pour ce qui est du monde du travail, je trouve que ce n'était pas vraiment le même sexisme, au sens où on ne m'a jamais dévalorisé ou mis en doute par rapport à mes compétences.

Spoiler: toujours reconnaissable

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Pour l'appropriation du travail par les ingé (déso si y en a dans la conv je ne relate que mon vécu ^^) ce n'était clairement pas destiné qu'aux femmes dans ce que j'ai pu voir. Les ingé de mes boites se prenaient vraiment pas pour de la merde et se pensaient au dessus de tout le monde et s'appropriaient allègrement le boulot des autres collègues (hommes comme femmes). Pareil j'ai eu droit à masses de commentaires désagréables sur le fait que j'avais choisi d'aller à la fac et que c'était "un enseignement de merde par rapport à ingé" (déso mais nan c'est juste pas du tout les même compétences quoi, les ingés m'éclatent en théorie et en maths mais franchement en technique c'était pas trop ça sur le panel avec lequel j'ai pu bosser). Cette gueguerre ingé-fac est franchement insupportable et ça serait bien qu'on arrête de se taper dessus mutuellement...

 

[grenouilleau]

@skärgård Sur cet argument, je suis très dubitative, même si je comprends qu'on puisse y penser.

Je m'explique, y a plusieurs points qui me font douter de l'argument :

- déjà, dire que les femmes sont moins bien payées parce qu'elles ne savent pas "se vendre" c'est encore une fois renvoyer la responsabilité d'une inégalité sur les femmes. C'est parce qu'elles ne seraient pas douées qu'elles seraient moins bien payées, elle ne feraient que récolter les fruits de leur insuffisance (naturelle ou socialement apprise dès le plus jeune âge). C'est bien pratique pour celleux qui veulent éviter de changer les choses là-dessus.

- ensuite mon impression perso, issu de ce que j'ai pu entendre : une de mes amies était persuadée que c'était pour ça que les femmes étaient moins bien payées : parce qu'elles n'osaient pas demander. Ça me fait mal au cœur de l'écrire, mais quand elle a essayé de mettre en œuvre son idée, et de demander une augmentation, elle s'est pris un mur de la direction du personnel. Du coup elle a démissionné, elle était dégoûtée.
Le pire c'est qu'elle ne demandait pas une véritable augmentation, mais juste une remise à niveau au salaire de son collègue, moins diplômé qu'elle et avec une expérience plus grande de....quelques mois (plus proche du 2 mois que du 1 an).

- surtout, et pour le coup y a eu des études là-dessus : l'étude portait sur une vente (au sens large, mais bref l'idée c'est qu'il y ait négociation sur le prix d'un truc), les vendeurs et les vendeuses essayaient d'escroquer les femmes comme les hommes. Jusque là, normal. Mais l'étude à montré que les tentatives d'escroquer les femmes étaient 30 % plus fréquentes que quand c'était un homme-client (peu importe le sexe social/biologique du vendeur). Je ne retrouve plus le lien de l'étude, j'ai été découragée de chercher par les premiers résultats de ma requête ("femme" + escroquerie + 30%" = les "escroqueries sentimentales par les femmes russes" pour google ).
Du coup, je doute que dire aux femmes qu'il faut se battre pour obtenir une augmentation soit la solution, vu que statistiquement les genTes essayent plus de les sous-payer.

PS : sur le mot "se vendre", je signale que l'expression est problématique, même si je sais bien que c'est celle à la mode actuellement, et qu'on emploie sans réfléchir à ce qu'elle sous-entend.

Edit : ajout d'une phrase sur le dernier argument, parce que sinon c'était pas clair je crois. Et ajout de "véritable", là aussi c'était pas clair.

 

[grenouilleau]

@skärgård Je parlais de l'argument en général, de comment il était utilisé parfois par certaines personnes. Je cherchais à résumer ce que m'évoquait l'argument, à le décortiquer, pas à t'attribuer tout ce que j'ai entendu sur le sujet. Si j'avais voulu t'attribuer une idée, je l'aurais fait directement, je ne suis pas du tout adepte du style évasif qui-critique-sans-avoir-l'air-d'y-toucher. Du coup désolée que ma réponse ait été agressive, c'était pas du tout le but

Pour te répondre sur le fait que c'est un argument qu'on trouve chez des féministes : effectivement, certaines sont sensibles à l'idée que "quand on veut on peut", et peuvent penser que les femmes ont une marge de manœuvre, individuellement, pour faire bouger les choses. C'est une manière de voir les choses.
Je ne partage pas ce point de vue, comme je l'ai dit parce que d'expérience ça ne marche que rarement. Pour moi on ne peut pas lutter seule contre un système de domination social, ancré dans les structures et dans les mentalités, aussi profondément que l'est le patriarcat (en résumé).

On peut améliorer son cas perso avec de la chance + de l'adresse, mais celui de ces amies ? de ces potentielles gamines ? Et est-ce souhaitable de mettre tous ses espoirs dans la chance (et un peu dans l'adresse individuelle) ? Est-ce qu'on peut se dire heureuse dans un monde où les femmes doivent se battre au moins 30% de plus que les hommes pour arriver au même salaire ? Est-ce qu'on doit juste se dire "battons-nous, soyons fortes 30 % de plus et tout ira bien" ? Pour moi c'est se résigner édit : et aller au devant de désillusions qui peuvent être violentes à vivre.

En tout cas si tu as l'occasion de tester l'efficacité de l'argument, j'espère vraiment que pour toi ça marchera .

edit : orthographe

 

[pixelMaster]

@Yoonishan après il y a tellement d'écoles d'ingé/fac différentes (comme tu dis) que ce n'est pas une généralité non plus ^^
Je base mon constat sur mes expérience professionnelle où j'ai comparé les enseignements que j'ai eu avec ceux de mes collègues qui venaient d'ingé + du fait que j'avais un cours partagé avec une école d'ingé donc on étaient mélangés et on a eu l'occasion de pouvoir parler un peu entre inter-cursus, et clairement ils étaient à la méga ramasse sur la technique alors que sur toute la partie théorie ils nous défonçaient easy (surtout si y avait des maths et proba en jeu)
(à niveau Master vu que c'est à cette période que j'ai le plus fréquenté d'ingénieurs)
Le truc malsain aussi c'est les profs de fac qui dénigrent l'ingé, et les profs d'ingés qui dénigrent la fac. Franchement ils entretiennent juste les tensions je trouve ça ridicule.

Pour ma part pour avoir testé deux pseudo-école d'ingé info (une non reconnue par l'état et qui se dit ingé mais qui ne l'est pas du tout) et l'autre reconnue mais j'étais dans le pré-cursus pour rentrer en ingé, j'ai detesté :/ Déjà l'ambiance c'était juste pas possible, j'étais pas du tout dans le même délire, et j'avais l'impression qu'on m'apprenait plus à sociabiliser et à me faire du réseau qu'à faire de l'informatique.

A la fac j'ai appris pourquoi j'utilisais telle et telle méthode, comment ça marchait derrière, pourquoi ça optimisais plus les programmes, etc. Franchement j'ai boosté de ouf mes compétences alors que je stagnais à appliquer bêtement des trucs sans qu'on m'ait expliqué pourquoi en ingé :/
Après je précise bien que heureusement que toutes les écoles d'ingé sont pas comme ça Y en a des excellente où en technique ils nous tuent aussi (genre Polytechnique pour ne citer qu'elle)
Tout comme j'ai eu des retours de mecs qui étaient dans d'autres fac d'infos en licence et où c'était en effet clairement pas glorieux l'enseignement.
C'est rigolo par contre ton constat sur le panel de langage car moi j'ai constaté le total opposé quand j'étais en licence et que je parlais avec des gens d'ingé Comme quoi :')

Ce qui me saoule vraiment c'est cette dévalorisation automatique de la fac (qui m'a fait beaucoup plus souffrir que le sexisme) alors que franchement une fois sortis je trouve que j'ai vraiment rien à envier à des gens qui sont sortis d'écoles d'ingé lambda et que je n'ai pas a avoir honte de mes choix d'études. (On m'a clairement sorti plusieurs fois dans le monde professionnel que j'étais une merde vu que j'avais choisi la fac et d'office je pouvais pas être aussi douée/intelligente qu'un ingénieur... Pourquoi tu m'as engagé alors? Pasque les tests techniques déso mais je les ai passés...)

Je te rejoins totalement sur la facilité à l'embauche en sortie d'ingé qui est beaucoup plus facile, déjà car souvent ils ont un gros réseau (je trouve que ça joue beaucoup), et ensuite car dans l'inconscient collectif ingé == le must. Tu ne nies pas le niveau d'un ingénieur alors que si ça se trouve le gars il s'en est sorti juste en baratinant toutes ses études (j'en connais des comme ça), tu es clairement valorisé par la société quand tu peux t'afficher comme étant "ingénieur". Parfois j'ai demandé "ok mais ingénieur en quoi?" on m'a répondu "INGENIEUR!" genre juste le mot se suffit à lui même...

Pour ça parfois je me demande vraiment si je vais pas partir de France pour un pays qui valorise les compétences techniques réelles à des diplômes qui parfois ne veulent rien dire (fac et ingé compris dans le même panier)

 

[Gressinni]

@pixelMaster je suis un pur produit de la voie "royale" bac S / prépa maths / école d'ingé publique, et ce discours sur la prétendue supériorité des écoles d'ingé sur la fac m'énerve tellement... J'ai de plus en plus de mal à comprendre même pourquoi c'est si séparé, mais en plus j'ai l'impression que c'est une manière de se consoler d'avoir fait une prépa (pour les gens qui ont fait la voie classique).
En fait, je rapproche un petit peu ça des discours sur le rythme facile des profs de collège et les fonctionnaires qui se tournent les pouces auxquels j'ai envie de répondre qu'il suffit de postuler sur c'est si enviable : si ça a l'air si facile que ça la fac, pourquoi ne pas y aller ?

 

[Fernanda]

Spoiler: Perso

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[SoChanie]

J'ai aussi fait des études dans l'informatique, avec une Licence Maths/Info/Sciences sociales + Master web. Pour le recrutement de stage, j'ai plutôt eu l'impression d'avoir été "positivement discriminée" par mon genre, notamment en particulier parce qu'on a été plusieurs de la même formation à postuler (uniquement via un formulaire internet), et que déjà les filles ayant postulé avaient toutes été reçue, là où certains hommes n'avaient pas été recontactés (après, j'ai pas de détail sur les CV de chacun, mais bon). Et une fois effectivement arrivée, j'ai été plutôt bien accueillie en tant que "seule fille de l'open space", et lorsque d'autres sont arrivées, ça s'est toujours bien passé. Il y a eu des blagues sexistes, mais plus pour charrier un peu, comme on pouvait blaguer sur celui qui était plus vieux etc.

Pour ce qui est de l'embauche qui a suivi, j'ai eu le même salaire que les recrues homme à niveau égal, sauf pour ceux qui avaient négociés plus. Après, il s'agissait d'une grosse ESN, donc pour le coup c'était pas mal encadré je pense.

 

[grenouilleau]

@skärgård Pour revenir sur l'argument "les femmes négocieraient moins (notamment au moment de l'embauche)", j'ai retrouvé le lien de l'article qui parle de la négociation des salaires (c'est pas exactement l'embauche mais c'est la même idée) : apparemment les femmes négocient autant que les hommes, mais elles se heurtent plus souvent à un refus.
Et de manière générale, leurs comportements en entreprise sont les mêmes, c'est la réponse en face qui diffère.
Ici un article de blog (Sophie Gourion) qui commente le sujet en français.

 

[grenouilleau]

@skärgård Je sais pas, parce que l'article n'évoque pas le point précis de l'embauche, seulement les comportements des salarié.es.
Pour moi, y a pas de raison que les femmes se comportent pareil que les hommes la plupart du temps, et juste pour l'embauche elles changeraient de comportement. Mais c'est vrai que j'ai pas de données claires là-dessus, donc rien n'est exclu.

edit : ou alors c'est parce que les comportements diffèrent selon les pays (US /France), c'est une possibilité aussi. J'y crois pas trop, mais c'est possible.