Mais justement, tu m'as mis le doute au point d'aller relire l'article, j'ai vraiment pas ressenti ça en lisant, elle fait pas du tout une apologie de la façon dont elle s'est comportée.
Est-ce que c'est bien de vouloir blesser quelqu'un qui nous a blessé ? Non. Est-ce que c'est humain ? Oui. C'est tout le principe du témoignage, et celui là en particulier est hyper précautionneux, la madz réussit à concilier le fait de raconter son vécu qui n'est pas exemplaire (mais qui n'a aucunement vocation à l'être) tout en mettant plein de petits warnings pour nuancer en ce qui concerne la responsabilité de l'autre fille, les trucs assez horribles qu'elle lui a dit, et même le principe de confronter l'amant.e
Je vois vraiment pas où elle aurait dit que c'était bien fait pour la gueule de Lola
En fait, perso, j'ai réagi parce que le premier volet des carnets m'avait déjà mise mal à l'aise, notamment parce qu'elle imagine sans qu'on sache bien pourquoi que Lola n'est rien pour son mec, un "bouche-trou" (ses termes).
Et ça rejoint un peu ce que dit
@Lady Stardust (même si je n'osais pas le dire pour ne pas blesser l'auteur) : elle affirme beaucoup de choses sur les intentions de son mec et de cette fille sans qu'on sache vraiment pourquoi elle en vient à cette analyse (alors qu'elle décrit dans le premier volet une relation assez défectueuse avec son mec finalement - et une relation entre Lola et lui pas si noire et blanc). Je comprends tout à fait pourquoi elle le fait, moi aussi j'ai souvent besoin de m'inventer des histoires où je suis une personne trop bien pour ces nazes quand j'ai été déçue. Je sais au fond de moi que c'est pas 100% vraie mais j'ai besoin de ça pour supporter la déception.
Quand j'ai été trompée (et le mec est parti avec l'autre), j'avais vraiment besoin de me dire que s'il avait fait ça c'est parce que j'étais trop intelligente et trop entière, qu'il avait besoin d'une fille plus docile et plus simple, plus banale, que moi j'étais extraordinaire et qu'il savait qu'il n'allait pas réussir à me garder tant j'étais trop bien pour lui, donc il avait préféré prendre les devants etc. Mes amies jouaient un peu le jeu (ou y croyaient probablement, vu qu'elles m'adorent et qu'elles le trouvaient nazes), et c'était important pour moi de me dire ça et de faire semblant d'y croire pour surmonter le piétinement de l'estime de soi du "il a choisi une autre et il m'a menti".
Je comprends aussi que ça soit un moyen de supporter la douleur de se dire qu'entre son mec et Lola, ce n'était pas "vrai", peu importe la réalité.
Mais je sais pas, ça me parait pas forcément pertinent de balancer les choses comme ça dans un article sur un site aussi lu, sans recul et sans analyse. Sur son blog perso, je dis pas, mais là, ça méritait une finesse supplémentaire dans la présentation du texte. Peut-être que la fin des carnets, elle donnera une autre analyse, mais pour l'instant cette position de supériorité morale est assez dérangeante pour moi.
Je trouve que l'autrice est effectivement très jugeante vis-à-vis de Lola, notamment avec des conclusions comme ça :
Est-ce que j’aurais pu faire autrement ? Non. Je me suis laissée ressentir les choses pleinement. Et ce n’est pas à moi de culpabiliser, c’est à lui, c’est à elle de prendre la mesure de leurs actes.
Bien évidememment qu'elle n'a pas à culpabiliser de s'être faite trompée et mentir au nez. Bien évidemment que les deux ont leurs torts et que ce serait bien qu'ils le réalisent. Mais par contre, je pense qu'elle devrait culpabiliser d'avoir traité Lola comme ça, ou moins regretter de l'avoir fait. Or, après ses "j'ai été trop loin blablabla", elle conclut pas "finalement, j'ai bien fait de laisser parler mes sentiments car Lola est en tort". Et... non. Je ne suis pas d'accord.
On ne guérit pas de sa douleur en essayant de la transférer sur les gens qui nous font souffrir. Si on a besoin d'entrainer quelqu'un vers le bas pour se sentir mieux, le faire se sentir moins-que-rien et le blesser pour se sentir bien, c'est qu'on s'est trompée de chemin et qu'on est loin du chemin de la guérison, qu'on est dans l'illusion.
Et on est tous humains, je ne la blâme pas exactement pour n'avoir pas su se contrôler face à Lola, je trouve dérangeant que la conclusion soit aussi ambiguë sur son attitude vis-à-vis de Lola, surtout après les premiers carnets où elle a l'air de penser sincèrement et de nous expliquer en sous-texte que Lola est juste une pauvre meuf sans importance qu'on utilise pour compenser la vraie copine très occupée et ô combien plus importante.