roox;3947762 a dit :
sarang;3947747 a dit :
Non mais 600€ pour moi c'est ENORME.Apres, oui, c'est un grain de sable dans les millions/milliards que constituent les aides, mais c'est quand même 600€ quoi :wut:
Sans compter que les gens abusant de ce système d'aide sont sûrement des millions.
A bout du compte, ça fait un paquet de fric que n'aurons pas d'autres personnes qui triment et qui malgré leur travail, ont besoin du RSA.
Juste pour préciser : des études ont déjà été faites et ont démontré qu'il y a aussi énormément de personnes, découragées par les lourdeurs administratives, par les radiations pôle emploi, ou que sais-je encore, qui ne touchent actuellement pas ces aides-là. Et je pense que dire que "les gens abusant de ce système sont sûrement des millions" est profondément inexact : avant d'avancer ce genre de phrases, il faut vérifier les données existantes et être un peu plus précis que ça, sans quoi on tombe dans les vagues hypothèses généralisantes et imprécises qui ne font guère avancer le débat.
Sans prendre la "défense" de l'auteur de l'article, j'aimerais juste poser quelques questions, car le sujet me touche de près. Je ne sais pas si elles ont déjà été abordées précédemment, j'avoue n'avoir pas eu le courage de lire les 22 pages de commentaires. (Mais j'aborderai mon cas particulier après, ce qui donnera au moins un intérêt à mon message.)
- Comment est-ce qu'on établit que quelqu'un "mérite" ou pas le RSA ? Est-ce que ça doit être de l'ordre du jugement moral ? Est-ce qu'on a un droit de regard sur la manière dont vit la personne ? Est-ce que toute personne touchant le RSA doit signer un accord de principe selon lequel, il s'engage à être malheureux, à ne pas utiliser le temps qui lui est octroyé pour faire autre chose que de sortir à tout prix du RSA ? Est-ce qu'on aide les gens sous condition qu'ils doivent être malheureux tant qu'on les aide ?
Ca pour moi c'est un premier point. On ne crée pas un système d'aides si on décide que ce système d'aides doit être conditionné par un facteur individuel. C'est une affaire de principe et non de cas particuliers. Ou bien on ne croit pas du tout qu'il faille aider son prochain, que chacun gagne ce qu'il mérite, que les inégalités de base ne comptent pas et on tombe dans un autre système (à l'Anglosaxone par exemple). Mais là c'est un autre débat, et ne devrait pas parasiter la discussion ici. (Notez que je ne porte aucun jugement dans ce que je viens de dire.)
- Qu'est-ce que travailler ? C'est aussi la question selon moi. La personne qui a écrit l'article a été extrêmement maladroite dans sa formulation, probablement l'effet racoleur aussi quand on veut être publié quelque part, et je ne sais pas, manque peut-être de confiance en elle pour qualifier son activité de photographe comme un "travail". Pourtant c'est ce que c'est, enfin, c'est ainsi qu'elle devrait le concevoir dans l'absolu, si elle entend vraiment pratiquer de l'art et être auteur (et non être dans le simple hobby).
C'est là que la confusion se trouve : ou bien on décide d'avoir un passe-temps qui nous fait plaisir (mais on n'a pas des prétentions d'auteur) ou bien on décide de tout faire pour en faire son métier (dans ce cas, on rentre dans une logique professionnelle : on s'inscrit dans un milieu professionnel et on fait en sorte que son activité soit rentable).
Pour parler de mon cas : j'ai décidé il y a quelques années de faire de l'écriture mon métier. J'ai salutairement utilisé les systèmes d'aides français (notamment le chômage) pour avoir de quoi vivre décemment, car les revenus liés à mon métier ne suffisaient pas. (Et oui, les gens qui écrivent n'ont pas le bonheur d'être intermittents, n'ont pas de congés payés, pas d'assurance maladie à moins de gagner déjà à peu près leur vie, ce qui réduit énormément les possibilités.) Je n'ai pas l'impression d'avoir abusé du système : je me suis toujours défoncée dans ce que je faisais même si beaucoup pensent que ce que je fais ressemble plus à un "hobby" qu'autre chose, et d'autres peuvent aussi avoir de la rancune à mon égard, car j'ai effectivement fait le choix de la passion, quitte à ne pas avoir peur de devoir dépendre du système ponctuellement pour avancer dans mon métier. (Car même s'il est rarement payé, même s'il n'a que peu de reconnaissance sociale, j'estime que c'est un métier, dans le sens où j'aspire à ce qu'il ait une répercussion et qu'il apporte quelque chose à la société.)
Je souhaiterai donc qu'on évite de diaboliser les gens qui essaient, simplement, de faire leur passion leur métier, même si les conjectures économiques actuelles ne le permettent pas de le faire décemment, et qu'il leur faille trouver des palliatifs comme ils peuvent pour s'épanouir. Qu'on arrête de songer aussi que "se tourner les pouces" se fait sans sacrifices (et la personne qui a écrit l'article en parle aussi). On essaie de trouver, chacun, notre épanouissement personnel, et je ne trouve pas qu'être "créatif" (si on l'est vraiment) est une manière d'être égoïste en profitant des autres, car normalement, tout "créatif" se doit d'être généreux (sinon, il est impossible qu'il soit productif un jour).
Je trouve ça un peu trop facile de juger la personne qui écrit cet article sans avoir une idée réelle de ce qu'est la photo pour elle, et ce à quoi elle aspire vraiment.
Je trouve ça bien plus puant, un gosse de riche qui profite de l'apport de ses parents (qui paient des impôts pour lui, certes) pour ne rien glander et pour se prétendre artiste, pour avoir tous les moyens pour y arriver (car avec de l'argent, on a tellement plus de facilités à fréquenter les bons milieux, les bons contacts et à "acheter", d'une certaine façon, sa notoriété en ouvrant sa propre galerie pour s'exposer, en ouvrant sa propre maison d'édition pour s'éditer, etc.), par exemple, mais c'est peut-être mon côté prolo qui remonte.