J'ai décidé de ne pas travailler pour vivre - Témoignage

[Lune Bleue]

On peut ne pas avoir le choix temporairement mais se dire que l'on n'a pas le choix et qu'on ne l'aura jamais, c'est se condamner soi-même.

Là nous sommes d'accord.

Après, il y a également un fossé entre se dire "J'ai le choix, je peux tout bazarder et changer de vie" et le faire.
Je persiste à penser que tout le monde n'a pas la chance de vivre en marge de la société même si c'est le rêve d'une vie.

Ça va faire 3 fois que j'interviens sur ce forum pour dire ça, mais bon, vu le nombre de com... Donc il me semble qu'on a toujours le choix de tout bazarder et de changer de vie, tant qu'on n'a personne à charge. (et je suis aussi d'accord avec la phrase de Salvia)

Par contre y a beaucoup de réactions sur le forum qui me font me dire qu'un deuxième article répondant  aux diverses questions posées ici serait vraiment bien parce que là y a trop de posts ^^ et la on peut ne pas adhérer au point de vue de la madz, mais là elle s'en prend vraiment plein la gueule. C'est pour ça d'ailleurs que je préférerais qu'elle ou la rédac refassent un article, là si la madz intervient sur le forum y a des chances qu'elle se fasse juste lyncher et ça serait triste, sur un site comme madmoizelle.
Donc voilà, @fab et cie, vous voulez pas aider la madz à faire un article qui reprenne les différentes questions posées ici ? En plus je rejoins un peu @peptide pour dire que vous deviez quand même vous douter un peu qu'elle s'en prendrait plein la gueule, et je trouve que vous auriez pu lui suggérer d'être plus claire sur certains points (mais ce n'est que mon avis, et puis, je suis pas dans vos têtes, peut-être que vraiment vous ne pensiez pas que ça tournerait comme ça)

 

[Marveloose]

Pourquoi je suis dégoûtée ? Parce qu'elle n'est pas la plus dans le besoin. Parce que moi je n'aurais jamais d'aide de l'Etat alors que je me destine à des grandes études, et un métier important pour l'Etat (mais c'est un peu bête de dire ça, tous les métiers sont importants, ce que je veux dire c'est un métier qui dépend de l'Etat). Seulement voilà : ma mère gagne juste "trop" pour que je n'ai jamais eu le droit à la moindre aide, disons que je suis échellon "- 1". Les impôts mensuels de ma mère s'élèvent à une somme qui pourrait payer à 3-4 personnes (que j'espère sincèrement différente du parasite décrit ici) un RSA. Ben oui, elle est de la classe moyenne, en fin de carrière, cette classe moyenne qu'on taxe parfois à plus de 20-30%. Et si son brut est plus que confortable, une fois tous les impôts prélevés, elle ne gagne pas assez pour me donner 6-700 euros par mois.

  Je suis dans la même situation que toi, comme de nombreux étudiants d'ailleurs.

Malheureusement les classes moyennes sont celles qui prennent le plus "cher" (mauvais jeu de mot) d'un point de vue fiscal aujourd'hui! Et lorsque les enfants sont grands, l'Etat se des-solidarise totalement d'une quelconque aide que l'on pourrait attribuer à ces jeunes étudiants! La seule aide dont nous profitons, -mais qui est aussi offerte généreusement à tous les étrangers étudiants en France (c'est un autre sujet)- sont les APL! Dire que des bruits courent sur une possible réforme.. Personnellement, sans ces allocations, je peux faire une croix sur des études sans travail d'appoint. Enfin.., je suis un peu HS, mais le fait est que le système social dans lequel nous vivons et que, pour la plupart, nous aimons, n'est pas très équilibré.

 

[Véruca]

Ça va faire 3 fois que j'interviens sur ce forum pour dire ça, mais bon, vu le nombre de com... Donc il me semble qu'on a toujours le choix de tout bazarder et de changer de vie, tant qu'on n'a personne à charge.

Oui mais pour trouver quoi ? Si c'est une vie miséreuse, je n'en vois pas la peine.
Beaucoup de personnes n'ont pas les fonds pour vivre de façon alternative.
C'est bien beau de vouloir être en marge de la mondialisation, du monde du travail et au ban de la société mais ça aussi, ça a un coût.
On paie afin de pouvoir cesser de payer.

Je me demande comment quelqu'un qui survie déjà avec de très faibles revenus peut quitter son boulot et s'en sortir.
Où va-t-il vivre ? Comment ?

 

[SashaFierce]

Pour moi c'est juste hallucinant qu'une personne soit fière de profiter de l'argent des autres pour vivre. Non mais sérieusement, si elle voulait vraiment être libre, elle ne devrait même pas accepter le RSA. Elle ne veut pas être libre de cette vie de merde, elle veut juste profiter du système pour pouvoir faire tout ce qui lui plait pendant que d'autres personnes, dont celles qui ont des difficultés financières, se lèvent à 5h du matin pour aller bosser et lui payer sa misérable vie.

Je suis désolée pour les personnes qui en ont réellement besoin, mais je trouve que les pays qui refusent d'aider leur population en en faisant des assistés dopés aux allocations ont raison. Tu veux pouvoir manger le soir ? Va faire des ménages, si tu sais pas quoi faire de ta vie. N'attends pas comme une pauvre cruche que l'argent tombe du ciel pendant que tu prend des photos dans la rue.

 

[Asgard]

Je suis la seule à trouver l'appellation "artiste" un peu prétentieuse?? Ca me fait bizarre de la lire comme un nom de métier....et c'est flou, ça ne dit pas si ça concerne la peinture, le dessin, la sculpture etc....

Pour moi le terme "artiste" est un terme élogieux plus qu'un terme objectif par rapport à la création mais bon (?). A la place je m'attend à entendre/lire à "vous faite quoi dans la vie?" "je peins/sculpte et vend/expose" plutôt que "je suis artiste".
Parce que bon on peut faire de la merde, et dans l'absolu on a crée quelque chose mais ça veut pas dire que c'est bon, que ça a une valeur artistique.


Et aussi ce qui me fait tiquer ce sont les gens qui se prennent pour des grand photographes parce qu'ils ont acheté un appareil à 500€ et qu'ils prennent des photos vaguement nostalgiques d'une meuf avec les pieds en dedans et des vêtements hipster dans une gare désaffectée. Pour moi c'est de la merde contemporaine.


Bref je vois le terme "artiste" comme un terme qu'on doit mériter et pas un terme qu'on peut se coller à soi-même. Mais c'est ma vision perso. C'est comme "mature", on peut pas s'auto-proclamer "mature" ça marche pas comme ça.

Bon je ferais bien d'ouvrir un dico pour voir la définition je suppose.

Et tu es qui précisément pour dire ce qui est Art et ce qui ne l'est pas ?

Ca s'appelle une opinion personnelle >.<
On a encore le droit d'avoir un sens critique ou il faut la jouer bisounours?
"Té ki pour jugé?" Ben seulement moi, je prétend pas détenir la vérité absolue mais j'aie encore le droit de l'ouvrir j'espère.

Oui mais justement tout le monde a sa propre vision de ce qui est Art du coup on peut pas estampillé chaque œuvre d'un label " Ceci est de l'Art".

 

[GoldLion]

Je suis désolée pour les personnes qui en ont réellement besoin, mais je trouve que les pays qui refusent d'aider leur population en en faisant des assistés dopés aux allocations ont raison. Tu veux pouvoir manger le soir ? Va faire des ménages, si tu sais pas quoi faire de ta vie. N'attends pas comme une pauvre cruche que l'argent tombe du ciel pendant que tu prend des photos dans la rue.

Et si tu sais quoi en faire mais que tu tombes malade ?
Creve avec ton cancer ou paie toi ta chimio ?
Oui, les aides ne sont pas que le RSA. Nous sommes tous des putains d'assistés. Il ne faut pas tomber dans l'exagération, c'est aussi déplorable des deux cotés.

 

[Marveloose]

Je suis désolée pour les personnes qui en ont réellement besoin, mais je trouve que les pays qui refusent d'aider leur population en en faisant des assistés dopés aux allocations ont raison. Tu veux pouvoir manger le soir ? Va faire des ménages, si tu sais pas quoi faire de ta vie. N'attends pas comme une pauvre cruche que l'argent tombe du ciel pendant que tu prend des photos dans la rue.

Malheureusement la précarité dans ces pays est explosive. Et avec la conjoncture actuelle, trouver un boulot de ***** n'aide pas forcément à avoir une vie décente.

 

[Lune Bleue]

Ça va faire 3 fois que j'interviens sur ce forum pour dire ça, mais bon, vu le nombre de com... Donc il me semble qu'on a toujours le choix de tout bazarder et de changer de vie, tant qu'on n'a personne à charge.

Oui mais pour trouver quoi ? Si c'est une vie miséreuse, je n'en vois pas la peine.
Beaucoup de personnes n'ont pas les fonds pour vivre de façon alternative.
C'est bien beau de vouloir être en marge de la mondialisation, du monde du travail et au ban de la société mais ça aussi, ça a un coût.
On paie afin de pouvoir cesser de payer.

Je me demande comment quelqu'un qui survie déjà avec de très faibles revenus peut quitter son boulot et s'en sortir.
Où va-t-il vivre ? Comment ?

Dans la pratique, je ne sais pas en fait ^^
Je ne me suis jamais posé la question concrètement. Je pense juste que doit y avoir moyen de se débrouiller même en partant de pas grand chose, si on est sûre de son choix. Mais en même temps, moi, je l'ai pas fait (bon j'ai 16 ans aussi hein). Donc j'idéalise peut-être.
C'est une idée que j'ai ^^
Mais moi quand j'serai grande j'aimerais bien faire ça, vivre en marge (enfin je crois, j'ai le temps de voir et de changer d'avis je suppose). Vivre en marge, donc. Si je peux. Mais est-ce que y a pas toujours un moyen de réaliser ses rêves, une fois qu'on les a trouvés ?
On peut toujours essayer, au moins, non ? Pour moi, on ne devrait pas avoir le droit de dire "c'est impossible" avant d'avoir tout tenté pour rendre les choses possibles justement.
(Voilà mon avis de petite utopiste)
(mais c'est vrai non ?)

Et pour celles qui parlent de revenu de base, j'aurais aucune envie de cotiser pour qu'une fille puisse faire la grasse matinée. Je trouve ça honteux pour 600€, je trouverai ça honteux pour 1500€ aussi.

Bah je comprends pas trop ton problème avec le revenu de base, puisque tu en profiterais aussi, des 1500€? Et que dans ce cas, si tu travaillais, ce serait par choix, parce que tu aimes ton métier?

 

[Kasiadanslesetoiles]

Je voudrais bien comprendre - certaines y arrivent - mais je comprends pas.

Là, je suis en vacance - on peut donc dire que je fais rien de mes journées - mais j'aurai du mal à juste créer...
Je suis un peu touche à tout, j'ai fais pas mal de dessin, et je fais encore beaucoup de musique, mais c'est une détente. C'est le truc qui me permet de décompresser entre deux dissertations.
Mais bon, je comprends quand même le fait qu'elle veut vivre de sa passion
Je me dis quand même qu'on doit être sacrément dans la merde quand on cotise pas pour la retraite. Et le RSA, si on cherche pas du boulot, il s'arrête pas ? Non, parce que c'est sur, l'équivalent en argent d'une vingtaine d'heure de boulot par semaine sans rien faire, c'est tentant

Quand je regarde la télé, quand j'entends les profs, c'est sûr, je me demande ce que je vais devenir 1. Avec ma pauvre petite bourse ; 2. Pour trouver de l'emploi après. J'ai déjà fais plein de petits jobs - certain horribles - et finalement, je me suis toujours très bien adaptée. D'après mes proches, j'ai une incroyable capacité à me satisfaire de ce que j'ai. Pour obtenir de l'argent par mes propres moyens, je serais (presque) prête à faire n'importe quoi. Dès qu'on me propose un job, j'accepte. Mais c'est vrai, quand j'aurais fini mes études, j'ai peur de très vite m'ennuyer au boulot comme je m'ennuierai autant si j'étais chez moi.

Je sais aussi que le milieu artistique, c'est la merde. J'ai de nombreux amis qui essaient de vivre de leur passion, notamment en l'espèce de la musique. Sauf que voilà, pour pouvoir en vivre, ils sont retournés chez leurs parents, même s'ils ont trente ans. Il y en a qui sont intermittent, mais quand tu vois les conditions, c'est encore LA MERDE.

Mais les gens qui profitent du système - parce que au fond c'est quand même ça - ça me révolte quand je me dis qu'il y a des "étrangers" qui veulent venir en France pour travailler, qu'ils en ont vraiment envie. Et aussi, il y a des gens qui se lèvent tous les matins, pour gagner autant, c'est dégoutant...


Et nous, en bon français, bah.
On s'plaint.

 

[Véruca]

Mais est-ce que y a pas toujours un moyen de réaliser ses rêves, une fois qu'on les a trouvés ?

J'aimerais beaucoup dire "Oui" mais j'aurais la sensation désagréable de me mentir et de te mentir.

Pour construire une maison dite "autonome", pour se sustenter grâce à un potager et des poules pondeuses, pour élever ses gamins sans écoles ni loisirs payants il faut une organisation et une base.
Cette base, tu la paies.
Ta maison écologique et indépendante, faut bien que tu la construises. Que tu achètes les semences nécessaires à ton futur potager, que tu aménages des espaces de loisirs/fournisses des supports culturels (bouquins, films...) pour d'éventuels enfants....Tout ça, tu ne peux le faire sans entrer dans le système et bosser.

Sauf si tu es rentière ou mafieuse peut être .

A un moment ou à un autre il faut y passer par ce système et parfois, il est impossible de s'en sortir. Tout est une question de circonstances.
Les convictions ont beau être là, si les circonstances ne se prêtent pas à la réalisation de celles-ci, c'est foutu.

 

[Apaloosa]

S'il y a une seule chose que j'ai retenue d'Hanna Arendt, c'est que le travail est fondamentalement inhérent à la nature humaine. Pour survivre, nous devons pourvoir à nos besoins, et ces besoins se renouvellent malheureusement tous les jours.

L'homme a donc de tous temps travaillé, de la préhistoire jusqu'à nos jours, et il travaillera toujours, même en imaginant une société idéale avec un maximum de tâches automatisées.

Les seuls à ne pas travailler sont les seigneurs, qui ont esclaves, serfs, et compagnie (pas la peine de s'étendre sur les problèmes moraux que pose ce genre de système), et... les assistés. Je déteste ce terme, parce que c'est la porte ouverte à tous les abus droitistes façon Wauquiez, mais je n'en vois pas d'autre.

C'est vrai que le travail par nature est pénible (étymologiquement, travail vient du mot "torture"), et la modernité l'a rendu plus aliénant que jamais : trois "8", tâches minutées, division à l'extrême du travail, non maîtrise de son organisation et de sa finalité...

Oui c'est dur. Oui, ça peut même être atroce pour ceux qui se tapent les emplois dits "sous-qualifiés", au point que certains se suicident. Mais il faut tous qu'on mange, qu'on se loge, qu'on dispose d'un minimum de produits de consommation courante... Et il y a des gens qui se cassent le boule à faire tout ça. Ils ne font pas que gagner leur croûte, ils oeuvrent au bien commun.

Je souhaite de tout mon coeur qu'un jour nos gouvernants fassent les choix qui permettront de retrouver le plein emploi, car enfin le rapport de force salariés / employeurs changera, et peut-être qu'on assistera à une organisation plus horizontale du travail, et moins aliénante. Peut-être même que c'est toute la société qui évoluera, qu'elle arrêtera de faire du travail une valeur cardinale, et qu'on comprendra enfin qu'avec notre productivité, on n'a pas besoin de passer sa vie au taf pour produire ce dont on a besoin pour vivre.

Mais on continuera à travailler. Toujours. Et ça me dérange que la Mad affirme que c'est "son" fonctionnement. C'est une excuse facile. Si on faisait un sondage, je crois que ce serait le fonctionnement de 100 % de la population. Ca a été dit et redit ici, mais elle doit son confort de vie à tous ceux qui se bougent pour faire quelque chose.

Je comprends en partie sa philosophie, car il y a mille choses à faire sur terre plus épanouissantes que le travail, mais je ne comprends pas comment elle arrive à vivre avec le fait qu'elle ne doit strictement rien à elle même. Pour cela, elle ne culpabilisera jamais assez.

 

[joker]

@apaloosa
Tous les humains doivent de subvenir à leurs besoins vitaux mais pas forcément travailler comme on l'entend aujourd'hui en France. Il y a des centaines de cas de sociétés non capitalistes où le travail se résume à environ 5h de chasse/préparation de la nourriture/entretien du lieu de vie par jour et où le reste de la journée est dédié au loisir. Donc dire que l'homme doit forcément galérer comme un malade ça me parait faux, c'est juste le cas dans notre cadre économique actuel.
Ce que je trouve horrible en France (et dans les autres pays libéraux en général) c'est cette aliénation du travail. Evidemment que celui-ci est facilement considéré comme une corvée car il est totalement déconnecté de nos besoins et peut vite sembler sans but et est donc fait sans motivation. Dans beaucoup de cas, la motivation première d'une activité professionnelle est l'argent et je trouve ça terriblement triste.




Plusieurs personnes ont parlé du revenu de base, je trouve que c'est une solution qui vaut la peine d'être mise en oeuvre. Cela permettrait de revaloriser le travail dans le sens où il serait fait par goût. Ce système forcerait la suppression les emplois déshumanisés et donnerait l'occasion de muter vers des structures économiques plus ancrées dans le social.

En fait, plus je m'intéresse à ces questions d'économie plus je me demande comment tant de personnes (y compris moi, hein) ont pu s'enfermer si efficacement dans un système basé sur le manque et qui donc rend beaucoup facilement malheureux qu'heureux. Quand on y réfléchit, ça semble complétement fou !