J'ai été victime de harcèlement scolaire - Témoignage

13 Février 2013
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Bonsoir,
Je suis heureuse de voir qu'un tel thème soit créé. C'est très grave; j'aurai tellement aimé que ce genre de discutions ouvertes existent  lorsque j'étais plus jeune. Mais surtout j'aurai tellement aimé pouvoir m'épauler sur des personnes de confiance à l'époque.
Dans mon cas, ça a duré toutes mes vingts premières années, partout: maternelle, école, collège, dans la rue, mes voisins et leurs potes du coin et d'ailleurs s'acharnaient sur moi. J'ai jamais compris pourquoi.
Ce sont des personnes qui ont grandi en même temps que moi, qui étaient aussi dans les mêmes classes que moi.
Ils insultaient aussi ma mère (la seule qui m'ai soutenue) mon frère n'ayant jamais compris la situation et mon géniteur qui n'était jamais là à cause de son travail. Les rares fois où j'ai tenté de lui dire, il minimisait et faisait du déni.
Évidemment je n'ai commencé à m’apaiser qu'à la majorité.
Je n'ai jamais eu d'ami ou amie durant cette période; je n'étais qu'à peu près bien qu'aux récrés où je m'isolais pour lire. Les profs ne faisaient rien.
Ces abrutis ne m'ont rien épargnés.
Aujourd'hui, j'ai énormément de mal à faire confiance à quelqu'un, même de gentil (on m'a tellement planté, derrière une pseudo bonne intention). Il m'est totalement impossible d'approcher cette commune où j'ai vécu et puis j'ai pas envie. Je n'ai pas eu d'enfance ni d'adolescence et ne leur ai pas pardonné, mais ils sont plus puni que moi, par leur bêtise.
Je ne supporte pas les conflits.

Le fait que je refuse d'enfanter est en partie lié à mon histoire.
Les amis que j'ai actuellement sont très peu nombreux et ils sont loin  car j'ai déménagé plusieurs fois. Ils me manquent.
Entre temps il a fallu que je me débarasse de vieilles "amies" toxiques.
J'ai un mal de chien à lier connaissance.
Mais le plus dur, c'est d'apprendre à vivre avec ces casseroles, et personne qui ne comprenne vraiment ce que cela veut dire, avec tous les effets secondaires: parce que oui, ça fait un immense fossé quand quelqu'un me parle de son enfance/ adolescence/jeunesse heureuse; c'est indescriptible, tu te sens isolée ou dans une bulle quand c'est le cas.
Aujourd'hui j'ai un besoin fou de parler, de m'exprimer pour me libérer, je suis fatiguée.
 
29 Janvier 2013
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nato;3927422 a dit :
Mais le plus dur, c'est d'apprendre à vivre avec ces casseroles, et personne qui ne comprenne vraiment ce que cela veut dire, avec tous les effets secondaires: parce que oui, ça fait un immense fossé quand quelqu'un me parle de son enfance/ adolescence/jeunesse heureuse; c'est indescriptible, tu te sens isolée ou dans une bulle quand c'est le cas.
Aujourd'hui j'ai un besoin fou de parler, de m'exprimer pour me libérer, je suis fatiguée.
Tes propos me touchent beaucoup.. J'ai dès fois ce même sentiment. Pourtant je pouvais sortis mes parents ne me l’interdisaient pas, c'est juste que beaucoup de jeunes ne voulaient pas que je sois avec eux, ou bien à chaque fois on me disait : "Désole mais on n'est de trop".

Et pour revenir à tes propos précédents, c'est vrai que c'est très dur de refaire confiance à des gens. Récemment des gens m'ont horriblement déçu, je commençais à avoir confiance en eux, à les voir comme des gens bien.. mais bon ils ont préférés faire la sourde oreille et "m'exclure" petit à petit. Alors qu'a début ces personnes me fessaient des compliments... et que certains d'entre eux avec compris mon angoisse et ma peur du rejet.
 
13 Février 2013
32
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Mais si mais si , tu as le droit d'être heureuse!:test

Ton témoignage me rassure, parce que cette "dureté" qu'on se forge est une sorte de comportement de survie normal dans une situation stressante, donc je rassure toutes les madmoizelles qui savent ce que c'est: vous êtes normales. Vos agresseurs et agresseuses sont trop bêtes pour voir votre valeur, chouchoutez-vous, c'est le plus beau cadeau que vous puissiez vous faire<3:hugs:
 
31 Juillet 2011
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Mauguio
Un peu harcelé à l'enfance et beaucoup harcelée à l'adolescence... j'ai souffert d’être rejetée.

Je ne me suis jamais sentie à l'aise avec les autres, j'ai peur qu'on me fasse du mal, qu'on m'humilie.

Enfant j'étais sociable, j'allais toujours vers les autres et le fait d'avoir reçue la méchanceté gratuite des autres, je ne comprenais pas mais j'étais malheureuse alors je pleurée très souvent... on me faisait faire des choses très humiliantes pour se moquer de moi... du CE2 au CM2 ça passé, j'avais des copines.... les garçons ça toujours été particulier, ils m'adressaient pas la parole juste pour se moquer... au collège ça été très dur, j'en ai bavé... les garçons étaient les plus méchants, les filles avaient pitiés de moi mais certaines étaient toutes aussi méchantes.

J'ai été humilié dans la cour de récréation, on me montré du doigt, certaines bandes de garçons me faisaient sentir que j'étais une laideron, ils me traitaient de quasimodo, de monstre, faisaient semblant de vomir en me voyant... et moi qui n'avais pas trop confiance en moi, je me disais "oui je sais que je suis moche, pas besoin de me le rappeler", j'ai toujours penser avoir un physique ingrat. J'ai même reçu des coups...

En 4ème j'ai rencontré un garçon un peu bizarre dont tous le monde se moquer, il était marginal, maniéré, en fait c'était un homosexuel refoulé... moi je regardais pas le physique, je ne m'en rendais pas compte, on s'entendait plutôt bien jusqu'au jour ou il a commencé à me monter contre les autres, à e montrer particulièrement sadique, il aimé me faire du mal, j'étais désespérée, j'avais peur de lui... il me dégoûté... en plus nous sommes tombés dans la même classe en troisième, c'était monstrueux, l'enfer!

Je fais l'impasse sur tous les détails sordides, juste que j'étais très amoureuse d'un garçon, qui était gentils et qui me traiter comme une fille normale, lui.

Mais je ne suis jamais sortie avec lui vu ma peur, et mon physique... c'était moi qui avait finit par l'harceler... lui, il était sortie avec une fille magnifique, que je trouvais d'une beauté, moi à coté, c'étais pas ça.... bref après tout cela et une dépression (qui a continué jusqu'à mes 20 ans), il y a eu le lycée... là plus de garçons vu que je suis parti dans l'enseignement professionnel et que ma classe n'était composé que de filles ben figurez-vous que ça a recommencé! toujours mon physique montré du doigt... j'avais des amies, heureusement, je n'ai été rejetée que par une partie des filles, l'autre était normale....

Là les filles se moquaient de moi car je n'avais jamais eu d'expériences avec des garçons, elles se moquaient de moi aussi à cause de mon physique.... elles étaient jalouses, je pense car j'étais la chouchoute des profs, on ne me disait jamais rien...

Je vais avoir 24 ans et je n'ai jamais eu aucunes expériences avec des garçons car traumatisme oblige je me suis mise dans la tête qu'à cause de ma laideur, aucuns hommes ne pourraient être interressés par moi et puis c'est moi qui est peur maintenant, je souffre d'une sérieuse phobie sociale, je ne parle à pratiquement personne, j'ai très très peu d'amis, je me protège comme je peux contre la méchanceté... je fais un véritable blocage, je ne suis pas du tout coincée sur ces sujets-là puisque je fantasme tout le temps, donc j'ai la pensée libérée mais concrètement je suis bloquée... je me suis déjà dis que je ne connaîtrai jamais l'amour, que c'était comme ça, que je resterai prisonnière des mes fantasmes.... prostrée dans ma frustration...

Aujourd'hui dans toutes les situations de contact social, je suis terrifiée, j'ai peur de l'humiliation, des moqueries... je fais fuir le peu de gens que je rencontre, je suis tellement maladroite!

Et encore c'est que des filles car les garçons c'est même pas la peine, je suis invisible... du moins je me rend invisible... maintenant je suis à la fac et je parle avec quelques personnes mais je reste seule le plus possible, je vais finir aigrie...

Voilà ce que l'harcèlement scolaire m'a apporté, un tas de démons tournoyant autour de moi, j'ai beaucoup de mal à m'en débarrasser....

Je vous ai passer les détails car je pense que j'ai réussi à oublier l'essentiel de mon traumatisme, donc je ne veux pas trop que ça remonte...
 
13 Février 2013
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little-mandarine;3927577 a dit :
Pourtant je pouvais sortis mes parents ne me l’interdisaient pas, c'est juste que beaucoup de jeunes ne voulaient pas que je sois avec eux, ou bien à chaque fois on me disait : "Désole mais on n'est de trop".
[...]et que certains d'entre eux avec compris mon angoisse et ma peur du rejet.
Mes parents ne m'interdisaient pas de sortir, c'est moi qui ne voulais pas, pour qu'on me fiche la paix: impossible de mettre le pied dehors sans être tranquille.
Quand j'étais ado, je crevais d'aller en boite_ celles qui passent du 80's et des tubes_ pour m'amuser mais ça c'est jamais fait (et puis avec qui?), les très rares fois où j'y suis allé plus tard, j'm'y suis pas amusée. Bref.
Angoisse et rejet, un cercle vicieux (boutons-les!), c'est pour ça que ça prend du temps de se retrouver soi, mais c'est possible! ;)
 
29 Janvier 2013
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nato;3927774 a dit :
little-mandarine;3927577 a dit :
Pourtant je pouvais sortis mes parents ne me l’interdisaient pas, c'est juste que beaucoup de jeunes ne voulaient pas que je sois avec eux, ou bien à chaque fois on me disait : "Désole mais on n'est de trop".
[...]et que certains d'entre eux avec compris mon angoisse et ma peur du rejet.



Mes parents ne m'interdisaient pas de sortir, c'est moi qui ne voulais pas, pour qu'on me fiche la paix: impossible de mettre le pied dehors sans être tranquille.
Quand j'étais ado, je crevais d'aller en boite_ celles qui passent du 80's et des tubes_ pour m'amuser mais ça c'est jamais fait (et puis avec qui?), les très rares fois où j'y suis allé plus tard, j'm'y suis pas amusée. Bref.
Angoisse et rejet, un cercle vicieux (boutons-les!), c'est pour ça que ça prend du temps de se retrouver soi, mais c'est possible! ;)


Merci de ton commentaire. Finalement on était dans une situation simmilaire... Je voulais aussi aller en boite (dans celle qui passait de la musique rock), mais personne ne voulait m'inviter. Et c'est très dur, car quand tu es une nana, tu n'a pas spécialement envie d'y aller seule. La 1er fois que je suis allée en boîte c'était à 21ans.. et je peux remercier ma cousine.

Mais comme on dit le passé, c'est le passé.. Bien sur le passé a une influence sur le présent, et peux expliquer beaucoup de chose. Néanmoins je souhaite à toutes les Madz' d'avoir un présent bien plus heureux, afin que chacune puisse s'épanouir.. même si le chemin vers l'apaisement sera long, dur et bien plus complexe que pour d'autres personnes. :hugs:

En tout cas merci @lemon-tree et toutes les autres Madz qui témoignent.. car au fond cela permet d'accepter notre passé qui pour la plupart d'entres nous ont du mal à l'accepter, à le révéler à leur entourage, de peur de paraître faible.

J'espère que la prochaine génération, sera avertie des conséquences du harcèlement.. Malheureusement on n'es pas au pays des bisounours et rendre les gens beaux et gentils, c'est impossible. Mais que les jeunes se rendent compte que le harcèlement c'est malsain, surtout qu'avec internet et les réseaux sociaux, il peut y avoir des répercutions plus importantes, voir plus grave. Certes on veut empêcher des jeunes d'avoir accès à des contenus dangereux, mais bon n'oublions pas que de plus en plus de jeunes participent et écrivent sur le net, et que dès fois eux aussi peuvent créer du contenus dangereux... Au canada, ils commencent à diffuser des spot publicitaires pour avertir du harcèlement sur internet.. Un bonne idée qui mérite d'être exploitée dans tous les pays.
 
Dernière édition :
L

li-loo

Guest
En lisant les commentaires, on s'aperçoit effectivement que beaucoup de jeunes sont victimes de harcèlement scolaire. Je ne déroge pas à la règle :
j'ai sauté une classe début primaire, donc jalousie des autres filles.
puis déménagement, nouvelle en primaire, du mal à m'intégrer, je rencontre une fille qui était elle même isolée et qui m'a pourri la vie jusqu'à fin collège. Elle parlait dans mon dos, crachait dans mon verre, racontait des mensonge sur moi, bref la vraie-fausse meilleure amie.
Au collège, un garçon n'aime pas ma tronche (faut dire : 1 an d'avance, puberté en retard, grosses lunettes, fringues de gamine, j'avais la panoplie complète du parfait bizut!). donc il (et la vraie fausse meilleure amie) retourne tout le collège contre moi. Au même moment mon frère commence à abuser de moi. Mal-être généralisé. Personne ne voit rien. Pas même mes parents qui ne croient pas.
Ambiance!
Finalement en 3°, c'est la goutte qui fait déborder le vase, j'ai frappé ce garçon avec une chaise! (salut, moi c'est hulk!). J'ai ensuite fait un courrier à la principale du collège pour tout raconter. Il a eu un avertissement, du coup il n'a pas pu intégrer la section qu'il voulait au lycée et donc pas pu faire son projet professionnel (aha dans ta face!!!!) et ses parents ne lui ont pas payé le permis moto (bon ok c'est pas grand chose, mais ça reste jouissif de savoir qu'on a pu influer sur la vie de quelqu'un pour lui rendre ce qu'il nous a fait).
La fille? Partie de chez ses parents en crise à 18 ans.
les 2 m'ont demandée en amie sur facebook : ils ont des vies assez mornes finalement, boulots pas droles et trucs du genre.

Au lycée j'ai eu une super amie, qui a été victime elle même de bullying.

A l'époque je ne savais pas, mais aujourd'hui je bosse dans le social et je sais qu'il existe des assos ou des structures spécialisées : comme les maisons des adolescents ou la ligne violence écoute jeunes (ils sont de très bons conseils).
Alors, même si vous ne savez pas vers qui vous tourner, pensez-y! C'est très souvent anonyme et gratuit et ce sont des professionnels!
 

stl44

Tout cramer je vous dis
3 Février 2013
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C'est en pleurant que je viens de finir de lire cet article. Cette histoire semble tellement similaire à ce que j'ai vécu et à la phobie scolaire que j'ai eu par la suite.

J'ai besoin de conter mon histoire maintenant.

Pour moi la pire période de ma scolarité c'est passé pendant ma classe de CM1 à l'école primaire.
Depuis que je suis petite j'avais une meilleure amie très populaire dans la classe et beaucoup était jaloux que je traine avec elle et qu'elle me considère comme sa meilleure amie aussi.

Une espèce de pute d'Ismane était vraiment très jalouse de moi.

Un après midi, le cours se termine et je vais parler avec la maitresse à propos d'un truc que je n'avais pas compris dans son cours.
En sortant de la classe, Damien un copain à Ismane qui ne me parlais jamais d'habitude m'attendait dans le couloir. Il vient me voir en me demandant si sa allait. Je lui dit que oui très bien. J'avance jusqu'au portes coupe feu pour quitter l'école, et là c'est le trou noir pour moi.

Derrière les portes coupe feu étaient cachés Ismane et Maxime. Je sens Damien me pousser par terre et là ils ont tous sortie leurs règles en fer et ils m'ont frappé avec.
Leurs pieds et leurs points étaient très utiles aussi pour me frapper.

Je réussie à me relever en pleures et complétement perdue et là je me met à courir le plus vite possible. Je sort enfin de l'école et je continue de courir car Damien continue à me suivre et me menacer.

Dehors des parents sont encore là, je me précipite vers une femme et lui dit que Damien veut me tuer, elle ne réagit pas (elle n'en a pas le temps) car je repart aussitôt en ayant vu Damien se rapprocher de moi.

Damien passe devant moi alors que je m'arrete une nouvelle fois pour demander de l'aide auprès d'une autre femme.

Damien connaissait le chemin par lequel je rentrais tout les jours et il m'annonce qu'il compte bien m'attendre dans le bois par lequel je passe.

J'attend qu'il s'éloigne et je choisi un autre chemin que je connais moins bien mais où je peux rentrer chez moi.

Je ne me souviens même plus de comment j'ai réussi à rentrer chez moi. J'étais en pleure et je ne faisait que courir non stop.

Quand je suis rentré ma mère m'as découvert en pleure et pleine de bleu, les genoux en sang.
Je lui raconte tout sans hésiter.
Le lendemain nous allons voir le directeur de l'école qui annonce qu'il y aura des sanctions.

Je ne peux plus retourner à l'école car je suis morte de peur. Mais j'apprends que les salopards qui m'ont détruit sont toujours à l'école et n'ont pas été renvoyés.

Pendant trois semaines il m'est impossible de sortir de ma maison. Je suis pétrifié à chaque instant. Mes parents songent alors à me changer d'école.
Le samedi matin je pars faire mes adieux aux amis que j'avais. Pour eux, c'est la surprise que je quitte l'école, il ne comprennent pas et m'affirment que ce n'est pas si grave d'avoir été harcelé et frapper.
Je me sens terriblement seule et j'en arrive à me dire que peut être j'ai exagérer voir que je les mérité.

J'arrive au collège, je passe les 4 années a me méfier des autres et à tout faire pour qu'on m'apprécie le plus possible pour ne pas revivre cette haine dévorante que j'ai aspiré.

Je change trois fois de lycée car ça ne se passe jamais bien sauf au dernier lycée où la je suis tomber sur des amies qui me comprennent et qui m'ont beaucoup aider à retrouver une confiance en moi et envers elles.

Maintenant je suis à la fac, et j'ai encore une agoraphobie mais je continue toujours, je ne veut pas lâcher mes études car cela me plait vraiment. Je vis certes au jour le jour mais au moins je vis !

J'ai eu la chance d'avoir eu des parents qui m'ont aider à traverser tout ça contrairement à toi.

Mais tu sais, les parents espèrent toujours que tu vas aller mieux et quand ce n'est pas le cas, tu te sens vraiment seule car tu finis par t'en vouloir de ne pas aller mieux.

Merci pour cet article qui parle sans complexe, merci d'avoir parler de la colère viscérale que l'on ressent pour ceux qui nous font du mal et aussi pour la terrible solitude qu'on vit dans ces moments là. Nous devenons les parias, les personna non grata, et notre univers s'effondre si rapidement qu'on a même du mal à s'en rendre compte.

Merci encore pour cet article, car comme beaucoup de lectrice j'ai pu raconter moi aussi mon histoire et la terrible détresse que l'on a toutes ressentie pendant cette/ces période/s.

Toutes mes pensées à celles et ceux qui ont vécus ça.
Nous ne sommes jamais seuls !
 
2 Octobre 2009
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Fleurus
sayyadina.over-blog.com
En lisant l'article et les commentaires, je m'aperçois que je ne suis pas seule.

Il y a maintenant 10 ans que j'ai subi de l'harcèlement moral (et heureusement pas physique) en cours, pendant 2 ans. Cela a commencé suite à un voyage scolaire où les personnes avec qui j'étais dans la chambre m'ont refusé le téléphone car j'étais une "fille à maman" de toujours lui téléphoner et que ça coutait très cher les couts de téléphone. Ce voyage était mon premier gros voyage et j'avais des parents inquiets.

Dès le retour au pays, j'ai eu droit à des remarques par ces 2 filles là sur ma façon de m'habiller (si je m'habillais en noir, j'étais Morticia, si j'osais mettre du vernis, c'est parce que je me lavais pas et que ça se voyait aux ongles), ma façon de manger (anorexie et boulimie, bonjour) et puis, ça a augmenté, c'est passé à 2 classes, j'avais environ une dizaine de filles contre moi qui me rabaissait (j'avais déjà pas une grande estime de moi même mais là, ça n'a pas aidé), en cours de gym, j'étais toujours la dernière choisie avec un "PFFFF" juste après.

Je ne voulais pas retourner en cours, je suppliais ma mère de me retirer de l'établissement et de me faire redoubler, elle a toujours refusé, mon père m'engueulait (en même temps, il a toujours été très méchant envers moi également).

Alors, j'ai fait ce qui était en mon pouvoir, j'ai séché les cours pendant 3 mois et un jour, on a reçu une lettre du Service d'Aide à la Jeunesse me menaçant que si je retournais pas en cours qu'il y aurait des sanctions, et là, ça a été l'hécatombe encore plus qu'avant, mes parents ont été fâchés, ils ne comprenaient pas. J'avais beau leur expliquer, rien n'y faisait, je ne suis pas et ne serait jamais une grande gueule.

On a essayé d'arranger les choses avec l'école mais plus rien n'était comme avant, j'ai demandé tout au long de cette année-là de redoubler mais tout le monde a refusé ( je voulais redoubler pour changer d'école).

Depuis ce jour, je crois que j'ai fui les cours comme la peste, j'ai jamais pu finir une année à la fac après cet harcèlement.

Le pire dans tout ça, c'est que ces filles qui m'ont harcelée, sont devenues profs, déléguée à l'aide à la jeunesse, éducatrice, assistante sociale ... Et elles ne sont jamais excusées du mal fait.
 
10 Février 2013
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Hello! Je viens de lire l'article, et moi aussi je m'y suis retrouvée... Je n'ai pas envie de m'étendre trop, mais bon, j'étais l'intello typique, et donc un bouc émissaire tout trouvé. Ca a commencé en 6ème, et a duré jusqu'en terminale. Car là, je me suis rebellée. J'ai en fait affirmé qui j'étais, assumé mes choix vestimentaires et musicaux une métalleuse en plein mouvement New Wave, pour celle qui se souviennent!), ma passion pour la moto...
J'ai, dans ce milieu regardé de loin par les bien-pensants, trouvé les amis que j'ai gardé, le respect dû à chacun, vraiment, et un franc parler qui est une bénédiction!

Aujourd'hui, je suis prof, j'en vois passer tous les jours des bourreaux, mais je ne leur laisse pas la chance d'exercer leur pouvoir, même-et surtout- si l'administration ou les parents bloquent mes actions. J'ai trop souffert pour laisser d'autres en prendre plein la figure.

Voilà. On s'en sort, c'est dur car on est seule face à tout ça, mais on s'en sort.
 
C

c4ius

Guest
:tears:

J'ai vraiment eu du mal à arriver au bout des 7 pages de commentaires et de l'article. J'ai dû m'arrêter plusieurs fois pour sécher mes larmes. J'avais parfois l'impression de lire ce que moi j'aurais écrit si j'avais dû raconter mon calvaire.

Chez moi ça a duré 6 ans, toutes mes études secondaires (de la cinquième à la terminale dans le système français, je crois). Je suis ressortie de là complètement démolie, c'était extrêmement dur, aucune confiance en moi, aucune confiance en les autres non plus en fait, haine de ma personne, haine de mon corps, terreur de ne jamais être aimée/appréciée...

Au bout de presque deux ans de thérapie, je pense que ça va mieux. Je pense. J'ai toujours ce réflexe idiot mais bien naturel de refuser tout compliment sur ma personne : dans le meilleur des cas, je vais rire au nez de la personne qui me le fait; sinon, je vais la remballer en lui demandant d'arrêter cinq minutes de se foutre de moi.

Et j'ai toujours la haine, mais la HAINE. Tellement envie de tabasser le meneur, de le voir la gueule éclatée, en sang, et d'enfin sentir que je suis la plus forte. Besoin de le sentir détruit pour me prouver qu'il n'a pas pu me détruire, moi. 

Et j'ai tellement de dégoût, de mépris pour toutes les personnes qui ont passé six ans dans ma classe à regarder et laisser faire. Les profs les premiers. Dont ceux qui m'ont dit que j'affabulais, que j'étais parano, que je le cherchais.

Voilà ce qui me bouleverse le plus : être prise, que nous soyons toutes prises pour des menteuses.

Un million de câlins à toutes les madz qui ont souffert, ou qui souffrent toujours de harcèlement scolaire. Ce n'est pas vous le problème. Personne ne mérite ça.

Et pour celles qui pensent qu'elles voient ça arriver sous leurs yeux, ou qui croient être responsables de harcèlement, il n'est jamais trop tard pour faire un geste, pour témoigner du soutien, pour stopper la machine. 
 
18 Octobre 2011
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Kobe, Japon
hakanai-ageha.over-blog.com
J'ai aussi toujours eu la tête de la fille qu'il faut emmerder faut croire... Pourtant quand j'étais petite j'étais mignonne XD coconne mais mignonne... Au début ça allait à part en début de maternelle, j'étais la plus petite vu que j'avais commencé l'école à 2 ans et demi y'avait 2 garçons qui me faisaient un peu la misère rien de dramatique (ce moment où je réalise que pour que je me souvienne de ça alors que j'avais 2 ans et demi que j'ai un sérieux problèmes de TRI DANS MES SOUVENIRS... m'étonne que je sois aussi rancunière)

Après on a déménagé et j'ai grandi avec les même personnes, j'étais plutôt bien intégrée, surtout que ma mère faisait parti de la troupe du théâtre du coin, et aimait animer les fêtes d'écoles et organiser des goûter de ouuf avec tout mes camarades me donnait plutôt une bonne image.Puis ma mère est décédée, et celle qu'on appelait "au clair de la lune" (je m'appelle Claire...) est bien vite retombée sur terre, un an plu tard alors que j'étais encore au primaire, premières règles et premiers boutons. Mes camarades d'enfance me connaissait trop bien pour me discriminer mais j'ai eu droit à mes premières remarques désobligeantes type "j'aime pas ta gueule pleine de boutons" puis j'ai atterri dans l'immense collège de la région, 10 classes par niveau, noyée dans la masse même si mes anciens camarades y était c'était trop dilué, j'étais donc l'inconnue couverte de boutons alors que tout le monde avait encore une peau de bébé.... mes meilleures amies avaient pas forcément la récréation en même temps que moi donc j'étais souvent seule dans la cour et au réfectoire et tout les élèves, dont je ne connaissais qu'un extrêmement faible pourcentage ne loupaient pas une occasion de m'insulter de "rémi" "calculette", me poussaient. Dans la classe tout le monde se moquait de moi, seule une ancienne de primaire me respectait (d'autant que nos parents se connaissaient) mais elle ne me défendait surtout pas, de peur surement. J'étais devenue complètement bête, j'arrivais plus à m'exprimer, moi qui était si créative j'arrivais plus à écrire quoi que ce soit de cohérent dans mes devoirs de français, et comme il fallait souvent lire devant la classe, dèche + 1000. Heureusement mon professeur de français qui était aussi mon professeur principale (et qui avait la tête type du mec qui a du vivre un calvaire au collège) a remarqué le problème, il avait bien du mal à se faire respecter et pouvait donc pas vraiment m'aider devant mes camarades mais à la fin de l'année il m'a passé un petit papier et m'a dit "ne le dis surtout pas, c'est interdit, mais note ici le nom d'une amie avec qui tu voudrais être l'année prochaine"
j'y ai noté le nom d'une de mes 3 amies que je connaissais depuis mes 4 ans (et que je fréquente toujours) et en 5ème tout a été parfaitement, sauf les rares fois où j'affrontais seule la cours de récré.

Dans ma classe que des gens atypiques, on avait tous une tare et donc je crois pas qu'il y ai eu de soucis pour qui que ce soit, je suis redevenue l'idole de mon prof de français qui adorait ma façon d'écrire et vantait mes mérites à mes parents : le top.

Puis sur ces entrefaits mon père a perdu son travail et on a du déménager dans un bled, dans un mini-collège plein de gosses de riches pourri-gâtés avec une bonne soeur en guise de CPE : le rêve.. (ironie)
Directement cataloguée grosse merde dégueulasse, parce que monsieur le père de Benjamin machin, médecin de son métier, habitant le château d'à côté de chez moi, lui avait dit que les gens qui avaient de l'acné ne se lavaient pas, ben il était décidé que je ne me lavait pas et que si j'étais moche c'était bien de ma faute. On pariait 10 euros sur qui aurait le courage de me mettre la main aux fesses, quand je sortais des toilettes les filles criaient "HAAAAAAAA C'EST DEGUEULASSE VITE NETTOIE LA LUNETTE NETTOIE LA LUNETTE" , on me collait des trucs dans le dos... Une pionne qui était la mère d'une de mes camarades avait décidé de m'aider en m'invitant à discuter seule à seule régulièrement dans une salle. Au début elle écoutait attentivement puis a fini par me balancer qu'en même temps je faisais pas vraiment d'effort pour m'intégrer donc il fallait que je m'en prenne qu'à moi même.

ma prof d'espagnol qui m'avait vu commencer l'année plutôt fort avec des 16 à tout va, puis vu mes notes chuter à 4/20 à convoqué ma belle-mère, puis après que j'ai fondu en larme, s'est mise à pleurer aussi criant "MON DIEU MAIS CETTE ENFANT EST EN PLEINE DEPRESSION" et organisé un conseil des profs rien que pour ma gueule, pour me dégotter un bon psy. Psy insupportable qui me fixait en souriant en me demandant cash ce que j'avais ressenti le jour où ma mère est morte, et continuait de me fixer avec son sourire figé quand je me mettais à pleurer pendant 30min.

bref, partie en internat au lycée j'ai plus eu de soucis de harcèlement même si j'étais toujours marginale. Par contre mon syndrome de la page blanche résultant de ces années de honte est ressorti x10000 vu que j'étudiais le cinéma, je devais écrire des scénario, mais face à la page blanche j'étais devenue incapable de m'exprimer et je sombrait en larme en plein devoir au milieu de toute la classe dans l'incompréhension générale... ça a mis des années à passer.

Quand j'ai reparlé de ce collège maudit avec mes parents en mon petit frère (2 ans de moins que moi) ils ont eu l'air de tomber des nues, persuadés que c'était un lieu fabuleux, j'avais soit disant jamais parlé de ça. J'ai faillit exploser de rire... je suis pas capable de dire ce que j'ai pu leur avouer ou pas à l'époque mais je passais des heures et des heures à pleurer et hurler sur mon lit j'étais imbuvable, super mal dans ma peau, mes grands parents étaient au super taquet sur ce sujet là et m'avait apporté tout leur soutiens, je me souviens que je m'en étais plein une fois à mon père qui avait haussé des épaules en disant que j’exagérai : tout le monde mettait mon mal être sur le compte de la mort de ma mère sans chercher plus loin.

Surtout mon frère qui voyait ça en direct, m'a dit y'a quelque mois "quoi ? mais tu aurais du me le dire je t'aurais défendue !" je sais qu'il a une mémoire de 5 ans max, mais putain, non il me défendait pas... Tant mieux pour lui si il a oublié mais il y participait ! Des gars de ma classe sont allés un jour glaner des informations honteuses sur moi auprès de lui... Il leur a raconté que je me baladais souvent à poil chez moi (qui ne le fait pas ?) et ça a alimenté les brimades un bon bout de temps... Et il était dans sa classe parmi les agresseurs physiques d'une petite rouquine au caractère certes pas facile, mais ils était 10 autours d'elle à la tabasser.... Déjà seule contre tous je pouvais pas intervenir mais j'ai fini par le dire à mes parents, et mon frère avait pris super cher, je crois pas qu'il ai continué, bien que j'ai pas pu vérifier étant partie au lycée entre temps.... J'ai pas osé lui rappeler tout ça, j'aimerais pouvoir oublier comme lui...
 
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