C'est marrant, c'est en recherchant sur google des témoignages que je suis tombée sur cet article de madmoizelle, première fois que j'entendais parler du site !
J'ai 22 ans, bientôt 23, et toujours vierge également.
Pas un bisou, rien, nada. Je ne suis "sortie" avec aucun garçon.
Pour ce qui est des raisons, c'est assez difficile à définir...
J'ai eu une adolescence pas heureuse du tout (assez proche du témoignage de la madz "J'ai eu une mère alcoolique"). Divorce des parents, mère qui commence à boire, etc etc... J'ai en plus le malheur (ou la chance, c'est selon) d'avoir une mère horriblement manipulatrice. Elle m'a tenue par la culpabilité pendant des années.
J'étais sa mère, elle était la fille de la maison.
Du coup j'ai tout porté sur mes épaules, et je n'avais vraiment pas le temps ni l'envie de sortir avec un garçon ! De plus, ma mère m'a seriné pendant des années que mon père était un bon à rien, lâche, volage, dépensier, père avec qui j'ai coupé les ponts pendant 6 ans.
Aucun "repère" positif masculin donc. Ca plus la pression du lycée, l'arrêt de l'équitation (une bouffée d'oxygène pour moi) et de la danse (idem), perdue dans mon orientation...
J'ai grandi trop vite, ce qui fait que je me sentais vite à l'écart. Je trouvais les autres futiles, superficiels. Alors que non, ils étaient justes JEUNES. Les p'tits veinards.
Je ne me suis sortie de ce tourbillon que grâce à mon médecin généraliste, qui après une immobilisation d'un mois à cause de mon dos, m'a orienté vers une sophrologue/relaxologue. J'avais 19 ans.
Ca a duré 3 ans, et ça m'a permis de me rendre compte de l'horrible impact de ma mère (mère toxique). Lorsque j'exposais la liste de mes croyances sur les hommes, c'était "ils sont lâches, ils finissent toujours par s'en aller" et j'en passe... (Et pourtant ma mère m'a toujours parlé de sexe librement, comme quoi !) Avec du temps (et du boulot), j'ai compris que j'avais fait comme un papier buvard. J'avais absorbé les croyances de ma mère sur les hommes. Seul mon grand frère, avec sa gentillesse, sa douceur, sa droiture d'esprit, arrivait à me faire garder foi en les hommes.
Aujourd'hui, à 22 ans, j'ai terminé ma thérapie. Je ne crois plus que les hommes sont ceci ou cela. Je crois juste que la partie "amoureuse" de ma vie est encore à écrire, comme un livre vierge (mouarf) qui attend d'être écrit.
Ca ne m'empêche pas d'avoir peur. Peur d'être vulnérable, peur d'être rabaissée.
@Ayla- j'aime beaucoup ton témoignage, je m'y retrouve beaucoup. J'ai encore un peu tendance à prendre mes jambes à mon cou quand un homme approche genre "courage fuyons"
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J'ai encore du mal à me laisser aller, à ne pas me prendre la tête, à croquer la vie quoi !
Je pense que le futur homme qui sera dans ma vie aura intérêt à y aller cool, parce que je suis du genre farouche.
J'me souviens, je devais avoir 13/14 ans, d'un copain qui m'avait touché les cheveux un soir, après une après-midi passée à la piscine (visualisez Tina Turner. Ok ? Visualisez pire
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. Je frisouillais comme un p'tit mouton). J'étais tendue comme une corde à piano !
Cet automne j'ai rencontré un beau jeune homme. On s'est "sentis" par texto, et puis de fil en aiguille, on en est venus à se chauffer un peu. Il était même prévu qu'on se voit, pour du sexe sans sentiments, juste pour se faire plaisir. Je ne lui avais rien dit pour ma virginité, mon manque total d'expérience. Et puis, quand je suis sortie de chez l'esthéticienne (épilation maillot), je me suis rendue compte que ça n'était pas moi. Qu'en agissant ainsi, je me trahissais, je n'étais pas authentique avec moi-même. Je me rendais compte que le plan cul n'était pas fait pour moi, pas tout de suite du moins.
J'ai donc dit à ce garçon que je voulais pas. Il a compris, aujourd'hui il sort avec une amie. Si aujourd'hui, une part de moi me souffle "han, mais qu'est-ce que t'as foutu, t'aurais du te lancer dans le grand bain, tu serais débarassée !", je sais que j'ai fais le bon choix. Etre honnête avec soi-même, c'est un confort inégalable. Ce n'était pas le moment, et ce n'est pas parce que cette fois-là il ne s'est rien passé que ça n'arrivera pas plus tard. Quand les méchantes voix reviennent, je les fous à la porte. J'essaie d'avoir confiance en la vie. Ma sophrologue me disait souvent "Les choses n'arrivent jamais par hasard. Tout vient au bon moment. Donc si quelque chose de pénible nous arrive, c'est qu'on est capable de le surmonter". Je me dis donc que lorsque ce sera le moment, ce garçon arrivera et que ça se passera bien.
Les qu'en-dira-t-on je m'en fous. Les gens jugent, classent, catégorisent, étiquettent...C'est bien. Personne ne va me dire quoi faire de mon cul, et aujourd'hui, je renverse la vapeur : je me dis que cette "virginité tardive" est en fait une force. Car oui, dans la société d'aujourd'hui, en étant vierge au-delà de 20 ans, on part avec un petit boulet au pied. Mais c'est ce boulet, exprimé à qui veut l'entendre sans honte, qui me permettra de séparer le bon grain de l'ivraie. Donc non ce n'est pas la voie de la facilité. Mais je préfère mille fois être moi-même et essuyer plus de vents que les autres que de mettre mon authenticité en soldes et de me trahir. Je préfère me respecter que de me forcer la main.
Je sais que malgré ma thérapie je porte encore beaucoup de peurs, que ce soit sur moi (vais-je être assez bien, à qui je pourrais bien plaire etc), que sur les hommes. J'ai peur de me laisser aller, d'être vulnérable et de m'en remettre à quelqu'un d'autre. J'ai horreur des rapports de séduction qui sentent (pour moi) le faux à 10 bornes à la ronde.
Je pense que je vais choquer, mais j'ai toujours ce sentiment d'être une "proie" au milieu d'un groupe de hyènes, sûrement parce que je n'ai eu que l'aperçu des meutes de gars adeptes du harcèlement de rue...
Bref, malgré le travail accompli, je sens qu'il y a encore beaucoup matière à travailler sur ce sujet...
Je commence à me sentir mieux dans mon corps, peut-être est-ce le début...
Et puis en attendant, les sextoys sont fait pour ça
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