Je te trouve très courageuse d'avoir pu mettre des mots sur ce que tu viens de vivre, et ton témoignage m'a beaucoup touché... les commentaires, pour certains, m'ont tout aussi émue et m'ont presque tiré des larmes... (si je n'avais pas été au travail et si je n'avais pas tellement pleuré ces dernières semaines, les larmes auraient coulé à n'en plus finir !)
Je me sens d'autant plus concernée car, tout comme toi, j'ai vécu récemment une fausse couche. Le contexte était très différent, c'était un "accident" pour résumer ce qu'il s'est passé, mais quand j'ai su que j'étais enceinte, j'ai été heureuse comme c'est pas permis !!! Puis, les jours suivant, j'ai été prise de doute (je venais de rompre quand j'ai su que j'étais enceinte), je ne savais pas quoi faire, continuer ou pas... bref... toujours est-il que j'ai passé 2 échos (je n'expliquerai pas pourquoi 2 mais voilà) et à la deuxième, la gynéco m'a annoncé que l'absence d'activité cardiaque et l'hématome qu'on voyait étaient signes d'une fausse couche...
J'ai été dévastée, perdue, je souffrais comme jamais je n'ai souffert, et surtout, je n'étais pas soutenue comme il l'aurait fallu, non pas par le corps médical mais par ma famille... Mon ex, lui, a été très présent, certains amis, potes plus ou moins proches... eux, bien plus que mes proches...
Au final, la gynéco m'a laissé le choix : les médicaments ou l'intervention. J'ai choisi la deuxième solution car contrairement à toi, je ne me voyais pas voir, sentir, chaque jour, la perte de cet enfant... Je me suis dit (à moins que la fausse couche ne se déclenche naturellement durant la semaine avant l'intervention) que je ne "vivrais" ça durement, physiquement, qu'un jour et après, ce sera derrière moi...
J'ai eu la chance ne pas avoir saigné avant l'intervention, et le jour J, le personnel soignant a été adorable avec moi. La nuit précédente j'avais aussi pris du Cytotec, et j'ai cru "mourir", tant la douleur physique et psychologique, conjuguées, étaient insoutenables... En arrivant le matin, et jusqu'à ce que je sois anesthésiée, je n'ai fais que pleurer (les larmes me montent de nouveau aux yeux en écrivant ces mots)... A mon réveil, de nouveau les larmes, mais j'ai fini par me calmer. Une fois de plus, mon ex était là, à mes côtés, les infirmières, le brancardier, tout le monde était gentil avec moi...
Quant à ma famille, je n'ai pas pu compter sur elle... Ce sont eux qui minimisé les choses je pense... et je leur en veux toujours autant...
J'espère ne jamais revivre ça et je ne le souhaite à aucune femme. Plus que la douleur physique, c'est toute la dimension psychologique qui m'a le plus atteinte et même si maintenant ça fait 15 jours que j'ai eu cette intervention, que je vais mieux moralement, je me rends compte qu'en fait, mon coeur n'est toujours pas guéri et que ça prendra du temps... beaucoup de temps...
L'autre différence avec toi, c'est que je ne cherche pas à essayer d'être de nouveau enceinte, pour l'instant du moins, donc j'avance "plus vite", mais je sais qu'à la date présumée de l'accouchement, je me sentirais mal... voir les femmes enceintes (dont ma collègue), les rayons bébés, les pub, toussa, toussa, ça me fait mal mais bon... je n'ai pas le choix que d'avancer...
Dans tous les cas, je souhaite un bon courage à toutes celles qui ont vécu ça, et mes voeux vont vers vous, pour que votre rêve d'être maman puisse se réaliser pleinement !!!!