J’ai peur que tous les hommes qui gravitent autour de ma fille soient des pédocriminels

[Olduvaï]

@Foxy*

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Apres c'est pas la première fois que j'entend des femmes dire qu'elles se méfient des hommes qui sont proches physiquement de leurs enfants. Je comprend tout à fait mais perso ça me fait un peu mal au cœur parce que, ayant une relation compliquée avec ma mère, pendant longtemps je n'ai pas supporté qu'elle me touche. Et mon père comme beaucoup d'homme de sa génération, il était aimant mais pas très affectif, ne nous disait jamais qu'il nous aimait, ne nous prenait jamais dans ses bras.

Toute une enfance et une adolescence sans le moindre contact physique, c'est très, très long.

 

[Kettricken]

@Olduvaï Je suis d'accord avec beaucoup de choses que tu énonces dans ton poste, mais moins avec l'idée que la peur de l'extérieur participe de la culture du viol. Simplement parce que d'un point de vue pratique, quand tu es un parent aimant qui a à 100% confiance dans le fait que saon partenaire n'est pas un.e aggresseur.se... ben le danger vient forcément de l'extérieur
Après, l'extérieur peut inclure la famille étendue par exemple.

Et moi aussi, je n'ai jamasi subi d'agressions sexuelles que dans la rue. Je sais que je ne suis pas représentative, masi ça existe aussi

 

[Foxy*]

@Olduvaï

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[Olduvaï]

@Kettricken
On s'est dans doute mal compris, je parlais plutôt du fait de n'axer la prévention auprès des enfants que vis à vis de l'extérieur. J'ai eu le droit à tous les classiques : ne pas suivre un inconnu, ne pas parler à un inconnu... mais ça ne m'a pas été d'une grande aide quand le danger est venu de ma famille, déjà parce. Qu'on ne m'avait pas expliqué quel était exactement ce danger (l'agression sexuelle) et que par ailleurs, les avertissements de mes parents avaient insinué en moi l'idée qu'il n'y avait rien à craindre des gens que je connaissais. En somme, qu'à eux, je devais obéir et avoir confiance.

Je pense qu'on peut faire de la prévention facilement qui corresponde à tous les cas en se concentrant sur le consentement, la différence d'âge, et l'assurance que parler de ce qui l'angoisse n'attirera aucune conséquence négative pour l'enfant. A ''ne suis pas un inconnu'' on peut aisément ajouter ''tous les adultes savent qu'il y a des choses qui ne sont pas permises avec les enfants, même ceux que tu aimes''.


@Foxy* Je comprend mieux, merci. J'ai le Mel genre d' angoisses, liées à d'autres trucs, tu as ton mon soutien !

 

[Kettricken]

@Olduvaï Ah ok je comprends. Pour moi, l'ideal est d'apprendre aux enfants que personne ne peut toucher leurs organes génitaux (sauf soins et/ou médecin), que leur corps est à eux et qu'ils peuvent en parler si qlq les mets mal à l'aise
Et renforcer ça en leur apprenant aussi que non, on ne fait pas de bisous a ses petits camarades s'ils ne veulent pas et autre "respecte la sphère d'intimité des autres"
En plus, souvent (en tous cas dans mon expérience), les enfants sont super contents quand on leur explique que leur corps est à eux, en mode : super là c'est moi qui décide !

Du coup on est totalement d'accord

 

[pock4t]

@Kettricken c'est exactement ce que je dis à mon fils. Mot pour mot.
Son corps donc le seul a décider. Je lui rappelle cependant qu'aujourd'hui, son papa. Sa nounou et moi on est obligés de le changer car il est pas encore prêt à le faire tout seul.
Qd il me parle de ses copains de chez nounou, notamment qq fois où il s'est fait mordre, je lui ai expliqué quoi faire. Maintenant à longueur de temps il me montre sa main et me dit "non Milan non" car je lui ai appris à dire non dans une situation qu'il n'a pas envie de vivre.

Il a pas encore 2 ans donc je je sais que le chemin est long. Maiq c'est à nous d'éduquer nos enfants, les adultes de demain, à respecter les autres.

 

[D'Arbanvil]

Je trouve aussi que se concentrer uniquemement sur les dangers des "inconnus" peut être dangereux. Bcp de gens mettent leurs enfants dans des situations "a risque" parce qu'ils connaissent (même vaguement) l'autre personne. Mon copain par exemple a été très choqué, en donnant des cours particuliers, que le père de son élève les laissent tous les deux seuls dans l'appartement à son premier cours, en partant dès que mon copain est arrivé (mais quand sa mère était là par contre elle demandait à ce qu'ils fassent le cours dans la même pièce qu'elle... ça rejoint votre débat sur le fait que les femmes ont plus conscience du risque).
Ce genre de situation, ou une jeune fille (j'en ai moins entendu de la part de jeunes hommes mais elles doivent êtee aussi très fréquentes) est laissée auprès d'un homme qui a une position d'autorité, sont dangereuses et trop fréquentes. Le prof de soutien scolaire, de guitarre,.. même le prof d'autoécole. Le nombre de mes potes qui m'a raconté que le prof avait flirté plus ou moins ouvertement avec elles, en allant parfois jusqu'à la main sur la cuisse,..
Donc même sans parler des situations d'incestes, il y a un danger dans l'homme proche, l'homme qui a de l'ascendant sur l'enfant.

 

[envoituresimone]

@Rocksteady
Je trouve la réaction de la psy toute en nuance et en subtilité car si elle approuve le comportement de la mère, à la fin elle alerte sur la nécessité également de transmettre l'idée que faire confiance est aussi essentiel sans tomber dans l'idée que tous les hommes sont dangereux. C'est à mon sens cette recherche d'équilibre qui est périlleuse quand on est parent.

Je suis moi aussi née à la fin des années 80 et on parlait beaucoup de pédophilie à mon époque, mais le prisme du discours a totalement changé. Nous avons grandi avec le scandale Dutroux, la disparition de la petite Marion etc. et cela suscitait un engouement médiatique incroyable, une horreur et une indignation collective. En fait, notre époque, c'est celle des pédophiles "monstres", les "prédateurs". Pour moi, cela relevait de l'horrifique, du cauchemar. Je me souviens d'ailleurs que je dévorais les articles du Nouvel Observateur que lisaient ls parents à ce sujet. J'étais aussi horrifiée que fascinée. Je posais souvent à mes parents et à mes grands parents la question : "mais comment peut on être aussi horrible"? Nous avions toute une série de vigilance de la part de nos parents mais elle concernait le monde "du dehors" : ne pas répondre aux inconnus, ne jamais monter dans la voiture de quelqu'un. Cela a alimenté la vision du monstre du dehors. Je comprenais vraiment la vigilance qu'il fallait avoir avec l'extérieur car les frontières me paraissaient claires. Mais voilà, dans mon esprit de petite fille, le pédophile, c'était un être à part, un monstre.

Aujourd'hui avec la question de l'inceste le discours sur la pédophilie est justement qu'il n'y a pas de monstres...le pédophile ça peut être ton oncle, ton frère, l'ami si gentil de tes parents...en fait il y a peut être encore des monstres mais il sont...à l'intérieur, invités aux barbecues des voisins, aux fêtes de famille. Du coup je suis moi aussi hyper perplexe face à l'attitude à adopter, car je trouve que les frontières sont totalement brouillées pour les enfants, c'est tellement dur de ne pas céder à la panique entre être trop vigilant et faire naître une peur permanente du pédophile auprès de ses enfants ou bien vouloir tout le temps rassurer...ce qui est effrayant en quelque sorte, c'est qu'on peut avoir le sentiment de ne jamais vraiment connaître les gens, leurs pensées, leur fantasmes. Peut être que mes meilleurs amis ont des pensées pédophiles? Comment savoir? Et comment éduquer correctement nos enfants? Je me pose la même question à propos du consentement. Je veux que ma fille connaisse l'étendue de son consentement et sache exprimer ce qu'elle ne veut pas. Mais je veux aussi qu'elle puisse exprimer ce qu'elle veut sans en permanence s'interroger sur son consentement....je pense que les choses ne sont pas simples sur cette question. Mais le discours de la psy, je l 'ai trouvé vraiment rassurant et apaisant surtout à la fin.

 

[jorda]

@MaryJAnna

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[Neverland90]

Je pense que s'agissant de la violence féminine, qui est certes plus rare, mon sentiment c'est que les femmes pedocriminelle sont probablement vraiment pédophiles.

Avec les hommes et selon les statistiques que j'ai vu énormément d'entre eux sont pedocriminels mais pas forcément pédophiles. C'est-à-dire que c'est une question aussi de pouvoir et parce qu'ils en ont l'occasion mais les profils sont beaucoup plus variés que celui des femmes.

Il y a des hommes qui ont eu des multiples aventures avec des femmes de leur age, voir même des femmes plus âgées et un beau jour, ils se font arrêtés pour pedocriminalité, inceste...

Corrigez-moi si je me trompe, mais c'est vraiment l'impression que j'ai. Alors que les femmes pedocriminelle... même celle qui sont incestueuses ont vraiment un profil plus discret, introverti. On sent plus une attirance pour les enfants qui les classer ait vraiment comme pédophiles.

Après, dans les deux cas, c'est sûrement une question de pouvoir. Les hommes sont extrêmement légitimés sur cette question du fait du patriarcat et les femmes pedocriminelle sont également effacées... du fait du patriarcat également.

L'idée de la femme douce, gentille, maternelle... C'est un portrait du patriarcat et pas mal de criminelles en bénéficient de cette image pour le coup.

Même si je considère que le nombre élevé de pedocriminels homme est un vrai problème et que c'est très bien que les féministes s'impliquent, il ne faut évidemment pas négliger les victimes de femmes pedocriminelles. Car derrière tout ça, il faut s'interroger sérieusement sur les droits des enfants dans son ensemble et comment leur procurer un espace de parole qui leur soit propre.

Sur la distinction pedocriminalité/pédophilie : https://www.slate.fr/story/195875/p...nalistes-vocabulaire-abus-sexuels-enfants?amp

 

[Membre supprimé 332225]

Moi aussi j'ai connu l'affaire Marion, Estelle, bien d'autres, et plus récemment Maylis.
Je suis incapable de lâcher mon fils de 3 ans et demi du regard, même quand il joue avec d'autres enfants de son âge sur une pelouse.
Je vis dans la peur qu'il disparaisse.
Récemment j'ai fait une grosse connerie qui aurait pu me coûter extrêmement cher, alors que j'étais avec mon autre fils de 16 mois. Je cherchais ma route, pour me rendre dans une AG, sans voiture et sans gps fonctionnel. J'avais atterri à un endroit à 10 minutes de voiture de mon lieu de RV, j'étais paniquée. Le vigile du magasin devant lequel je me trouvais s'est montré très prévenant et à proposé de nous emmener, mon bébé et moi. Il terminait son service. J'ai fait l'erreur de lui laisser le bénéfice du doute, j'ai dit oui. À peine embarqués dans sa camionnette il a commencé à me tutoyer, à adopter un ton dur, à me demander mon âge si j'étais mariée etc... en zappant totalement la présence du bébé sur mes genoux. Je lui ai dit que j'allais appeler mon mari pour l'informer de ma situation, il m'a dit "Je préfère que tu l'appelles quand on y sera", je ne l'ai pas écouté et j'ai composé le numéro, il a alors ajouté "dis que t'es dans un taxi alors". J'ai vu le moment où il allait s'arrêter à un feu rouge, ni une ni deux j'ai décroché ma ceinture j'ai ouvert la portière et je me suis barrée avec mon fils dans les bras.
Connerie immense. Le stress d'arriver en retard à une réunion et la conviction que "non ça va, il a l'air gentil et tout le monde n'est pas mauvais" m'a poussée à nous mettre en grand danger, mon fils et moi.
La jeune dame (!) à qui j'ai fait le signalement au commissariat a pris ma déposition mais m'a dit ne rien pouvoir faire, car il n'y avait évidemment aucune infraction caractérisée. Elle a été très gentille mais a terminé l'entretien d'un "Vous savez, certains hommes quand ils sont dans leur maison ou leur voiture se mettent à draguer. Ça fait peur aux femmes. Ne jamais monter dans la voiture d'un inconnu..."
Non, je n'ai pas été draguée. J'ai été piégée par un mec dangereux.
C'est horrible à dire mais oui le monde est essentiellement dangereux à cause des hommes.

 

[Aichathegypsy]

Je suis pareille. Mon fils a beau n'avoir que neuf mois, j'ai du mal à le laisser même aux membres de ma famille.
Par contre, je pense que l'affaire Lelandais a été un tournant car cela fait deux mariages sans enfants que je fais et mes amis disaient que c'était par peur.