Il ne faut pas non plus généraliser face à l'attitude d'un seul magistrat ....
Ensuite, ce que je trouve dommage, c'est qu'il s'agit ici du témoignage d'une bonne étudiante dont le rêve est d'être avocate, et qui remet tout en cause au premier échec dans sa vie (de ce qu'elle dit dans le témoignage) ...
L'entrée à l'entrée des avocats est très difficile. Il n'est pas anodin de voir des étudiants le réussir la seconde ou la troisième fois, certains n'y arrivent d'ailleurs jamais. Pour une première tentative, elle a réussi à aller jusqu'aux oraux, ce qui n'est pas négligeable comme réussite !
Abandonner son rêve parce qu'elle a subi un échec sur le grand oral, je trouve ça dommage.
D'autant plus que sa décision de reconversion semble en partie justifiée par l'attitude d'un jury qui n'a que très peu de chances de se reproduire un jour. Tomber sur un magistrat sexiste et deux autres membres qui se taisent, c'est peu courant aujourd'hui. D'autant plus que le grand oral n'est plus dans la même mentalité qu'il y a quelques années. A sa place, j'aurai retenté l'année d'après et réussit le concours sans difficulté puisque les révisions, l'apprentissage, tout était déjà en place.
J'aurais peut être un peu plus approfondi mes connaissances pour le grand oral.
Car je doute qu'une question entière ait été posée entièrement en latin (pour la simple et bonne réponse que très très peu de personnes le parle encore). En revanche qu'elle ait été interrogée sur l'application d'un adage en latin, cela est très probable. De plus, des questions en droit croate, si cela est en lien avec l'actualité et les droits et libertés fondamentaux, cela ne me choque pas. Le thème des DLF est à prendre au sens très large pour cette épreuve.
Alors certes la remarque du magistrat était sexiste, déplacé et n'avait rien à faire dans ce cadre là.
Après .. comme on dit ... des cons, il y en a partout et malheureusement, y compris dans le milieu juridique.
Il faut savoir, soit les faire remarquer de bon droit, et mettre les gens fassent à leur propos, soit passer outre et montrer à ces personnes qu'elles ont eu tord. Ni l'un ni l'autre ne sont des solutions faciles c'est sûr.
Bonjour, je suis la personne qui a écrit ce témoignage. Je vais revenir sur ton commentaire pour expliquer un peu mieux la situation.
Ce n'était pas mon premier échec "universitaire" ou professionnel. J'en avais subi d'autres. Je ne l'ai d'ailleurs pas précisé mais j'avais déjà raté le barreau une première fois (je m'étais pris 3 en droit des obligations donc ajournée aux écrits). J'y étais retournée justement avec le couteau entre les dents, prête à prendre ma revanche mais mon témoignage porte sur mon 2e essai.. Le fait de dire que "j'abandonne mon rêve pour un échec" ce n'est pas tout à fait correct. C'est plus toute l'ambiance qui m'a profondément marquée. Je veux dire par là que lorsqu'il y a un an j'ai passé mon Grand Oral je ne m'attendais pas à subir une telle violence. Tant du fait de la remarque ô combien déplacée du magistrat que de l'attitude passive des autres membres du jury. Je n'ai évoqué qu'une partie de mon entretien qui a duré plus de 45 minutes. Le fait qu'à chaque fois que je répondais à une question, le magistrat soufflait, répétait en boucle "des clichés des clichés des clichés, c'est quand même dingue d'oser sortir autant de connerie. Ca se voit que vous faites du droit public enfin si on peut vraiment appeler ça du droit." donc la première fois tu passes au dessus, une 2e fois aussi et puis quand l'ensemble de ton entretien ressemble non pas à des questions pour savoir si tu aptes à devenir avocate mais simplement à de l'acharnement, ça devient compliqué à gérer. Et surtout, quand tu te retrouves face à ce genre de situation, tu te remets en question. Est ce que vraiment je souhaite travailler avec ce genre de personnes ?
De plus, dire qu'en soit tout était appréhendé et que ce sera plus simple l'année d'après. Oui je le conçois. Cependant, le CRFPA est un examen/concours. Voir la porte se refermer alors qu'on touche la profession du bout des doigts c'est un sentiment extrêmement compliqué surtout quand la sélection se fait normalement aux écrits. Devoir repartir pour une nouvelle année de révision, passer de nouveaux les écrits, être dans l'attente des résultats, éventuellement repasser le grand O. Certains y sont arrivés, moi non. Je connaissais mes limites. J'ai réussi à me relever d'un échec que je ne pensais pas subir un jour. Si je m'étais représentée et que je n'avais pas passé la barre des écrits ou de nouveau du Grand O, je pense que j'aurai eu encore plus de mal à m'en relever. Certains de mes proches n'ont pas compris pourquoi je ne voulais pas le représenter mais, il y a des fois, je pense, qu'il faut croire au destin et surtout savoir se préserver. J'étais une loque quand je l'ai raté la 2e fois. J'ai raté sur un examen sur lequel je ne pensais pas pouvoir me planter (peut être par excès de confiance ou de malchance). C'était assez traumatisant comme expérience en soit. Et puis avec du recul, je pense que je rêvais la profession. J'ai pris en maturité en n'étant plus étudiante et en commençant mon job dans le BTP/immobilier et finalement, je pense qu'il faut savoir dire stop quand c'est nécessaire.
Ensuite je reviendrai sur deux autres points de ton commentaire :
- Pour ma question en latin, j'ai eu en réalité deux phrases. J'ai eu une maxime/adage latin que je connaissais car juridique puis une question sur de la grammaire latine pure, à savoir, pourquoi y avait il des déclinaisons en latin... Alors certes j'avais fait du latin au lycée mais je voyais pas trop l'intérêt de la question et je ne la vois toujours pas par rapport au DLF.
- Pour la question croate, il n'y avait pas eu (ou tout du moins je n'en avais pas eu connaissance et je n'avais pas retrouvé par la suite de décision récente et important de la CJUE à ce sujet) dans les quatre années précédentes de décisions vraiment marquantes en terme de DLF. Pourtant je m'en étais bouffée de la JP de la CJUE sur les DLF et rien en droit croate. Le magistrat faisait suite à une question sur le fond monétaire international et de si nous avions une telle instance en Europe. Il m'avait ensuite posé des questions sur le common law ainsi que sur le droit allemand en me demandant de faire des parallèles avec notre droit français et de donner trois décisions de chacun sur un thème que je voulais puis de les comparer. Il a enchainé en disant "bon, l'Europe occidentale c'est bon, vous maitrisez on a compris mais qu'en est il de nos anciens amis yougoslaves. On va parler de droit croate un peu." D'où ma fameuse question sur le droit croate et sur l'influence que le droit croate pourrait avoir sur le droit français... Je n'ai toujours pas compris la question même un an après.
Je voulais éviter de mon témoignage qu'on puisse penser que je me cherchais des excuses pour mon échec. Mon échec est de mon fait, je ne le renis pas. Cependant, j'ai trouvé ça absolument dégueulasse de traiter une personne comme ça, de prendre presque du plaisir à exploser quelqu'un en entretien. L'ensemble de ma série a été éliminé. Certains de cette série ont fait des réclamations qui n'ont pas donné de suite.