J'ai recruté des donateurs pour une association — Témoignages

[Clarissse]

Concernant la "gentillesse" des recruteurs: Alors que le gars m'accoste pour je ne sais plus quelle assoc, les enfants qui ont pas à manger ou un truc comme ça, je répond par mon traditionnel et poli "non merci". Là le gars me dit alors "ça t'intéresse pas d'aider les enfants? Bravo, belle mentalité!" et il disait ça en me SUIVANT dans la rue et en m'applaudissant.
Si j'avais fait 30 cm et 40 kg de plus je crois bien que je lui aurais éclaté la tête sur son stand.

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Jamais je donnerai à ces guignols dans la rue. Jamais.

 

[Alicia89]

Je déteste ce racket de rue. Je me fais toujours accoster alors que typiquement j'ai pas trop d'argent, étant à charge de mon compagnon parce que handicapée (et la reconnaissance de handicap est loin d'être chose aisée), je n'ai PAS d'argent propre. Quand je le le dis, les gens ne comprennent pas, continuent à te poursuivre, insistent en disant "allez 10 euros c'est rien". Mais j'ai PAS 10 euros, putain. Faut arrêter, on se plaint du harcèlement de rue mais ce genre de démarche (où, bizarrement, c'est toujours le même type de personne qui se font accoster : si tu regarde le sol et que t'as pas l'air sûre de toi, c'est sûr que c'est pour ta gueule, viser les personnes en état de faiblesse, belle strat) c'est clairement pareil.

Les associations, c'est bien, typiquement une asso pour laquelle j'aimerais donner c'est Greenpeace ou WWF (et dans le cas de Greenpeace, le fait que leurs recruteurs aient toujours été polis et non insistants avec moi, fait pencher la balance en leurs faveur, contrairement à Oxfam où je préfèrerais brûler de l'argent que de leur donner), et j'en suis la première désolée de ne pas pouvoir donner. Mais quand les gens ne peuvent pas (ou ne veulent pas) donner, respecter leurs choix, c'est pas mal. Et les campagnes de culpabilisation, c'est d'un goût ... Typiquement le genre de truc qui fait que même si j'avais de l'argent je refuserais de donner, par principe.

Le dernier recruteur en date était peut-être très poli, mais quand je l'ai vu se diriger vers moi je lui ai hurlé dessus "NON NON NON" avant qu'il ai eu le temps d'ouvrir la bouche tellement j'en ai marre de leurs techniques de fourbe.

 

[Gabelote]

Ce timing.... ça fait x pages que les démarcheureuses de rue sont notre sujet préféré sur le Je m'en veux de penser ça

 

[Suomi]

J'ai été recruteur de donateurs et j'ai détesté. Y avait des objectifs à atteindre, des cadeaux pour les meilleurs d'entre nous (un vol à 2000 euros, un ipad...) . Bref, trop de compétition, je suis partie au bout d'une semaine.
Je précise que je n'étais pas en France, mais le système m'a dégoûté et je ne m'arrête plus devant des recruteurs. A l'époque, j'avais voulu donné pour médecins sans frontières et le recruteur m'avait suivi jusqu'à ma banque pour avoir mon rib, pour moi ça montre une réelle pression sur les objectifs.

 

[Alicia89]

Comme beaucoup d'entre vous ici, je n'aime pas du tout me faire démarcher dans la rue.

Une phrase particulièrement m'a choquée dans cet article "on a le droit d'accompagner la personne jusqu'au distributeur le plus proche".
J'ai notamment déjà vécu cette situation, et plus que dans la démarche "oui on est gentils, on te montre où est le distrib'", j'ai vécu ça plutôt comme "on te fait pas confiance".
Ce que je trouve mais complètement dégueulasse et déplacé de la part de recruteurs qui souvent ne savent pas de quoi traite l'association qu'ils défendent.
J'ai longtemps donné à une association mensuellement, quand j'étais étudiante. Au bout d'un moment, j'ai réalisé qu'à part un pauvre magazine (dont les articles, photos, impressions, envois, etc, sont payés peut-être pas les dons), je ne savais rien de ce qui était entrepris par l'association, ni les véritables avancées qu'il y avait eu. C'est à ce moment-là que je me suis désabonné.
J'aimerai évidemment soutenir une cause à nouveau, mais j'ai l'impression que parfois il est difficile d'obtenir une vraie transparence de la part des assos sur les actions qui sont entreprises. C'est bien dommage.
Je pense à l'avenir privilégier le crowdfunding lancé par les assos plutôt que le don mensuel.

Pour en revenir aux recruteurs, j'ai pas du tout accroché à cet article. J'avais l'impression que c'était une plaidorie un peu pour dire "oui, je fais un boulot utile, regardez !" Oui, ben pas vraiment en fait. Comme pas mal de commentaires l'ont souligné, certains recruteurs ne savent pas ce qu'ils "vendent", ils ont une formation plutôt commerciale et parfois ne donnent même pas non plus aux associations (qu'ils soutiennent ou autres). Le fait que ça passe en plus par un tiers n'arrange rien à la situation.

Accompagner au distributeur c'est du racket, ni plus ni moins. Ils te mettent la pression puis t'emmènent aux distributeurs, je pense que des malfrats ne dénieraient pas cette méthode.

Merci pour cet article, je me demandais souvent qu'est-ce qui se passait dans la tête des gens en K-way colorés.
J'aime bien m'arrêter pour discuter avec eux quand j'ai le temps, ils sont sympas en général, et puis eux au moins ils te sourient et te disent bonjour. Mais je n'ai jamais signé quoi que ce soit, ni filé un RIB, parce que je suis complètement parano et que donner mes coordonnées bancaires avec une autorisation de prélèvement à quelqu'un dans la rue comme ça OKLM ça me fait grave flipper. Jpréfère largement passer par internet, où j'ai les outils pour vérifier que la transaction est sécur', et que l'asso n'est pas un fake. Et franchement, jcomprends le principe du don mensuel, mais clairement sans revenu je peux pas prendre le risque, même pour 5e. Du coup pour les recruteurs je passe pour la connasse qui leur fait perdre du temps.

(Et ceux qui écartent les bras en me barrant le passage, à défaut de savoir faire des clefs de bras, bah je leur fais un câlin quand ça me pète. Ils sont super gênés en général, mais bon, à quoi ils s'attendent en faisant ça hein?!)

Pour ceux qui écartent les bras, j'ai eu le coup récemment quand j'étais avec mon copain. Celui-ci les a regardé froidement et a dit "ôtez-vous de mon chemin ou je vous marche dessus"

 

[Ritala]

Moi j'ai recruté des donateurs pour une assoc' environnmentale au Royaume-Uni, et je trouve que leur facon de fonctionner était un bon example de comment faire ca "bien". On ne recrutait pas dans la rue mais à des évenements (fete de quartier, salon de l'agriculture etc) ou dans des musées. On avait une table et on laissait les gens venir a nous. J'ai toujours fait attention a pas culpabiliser les gens, parce qu'au final ca leur laissera une mauvaise opinion de l'assoc et a long terme c'est pire. Et on proposait d'autres facons d'aider: des actions a faire chez soi par exemple, comme planter des fleurs sauvages.

Pour expliquer pourquoi les assocs cherchent des dons reguliers, c'est parce que ca leur donne la possibilité de planifier des actions a long terme. Pour cette assoc par exemple: financer un poste d'expert en faune agricole pour convaincre les agriculteurs de prendre des actions pour l'environnement. Aussi, le plus de membres une assoc a, le plus de "poids" ca lui donne quand il s'agit de convaincre les politiciens et politiciennes de changer les choses.

Personnellement, j'ai choisi soigneusement les assoc auxquelles je donne. Il y a plusieurs info que je veux avoir avant de donner:
- quel pourcentage de mon don ira a des actions concretes
- combien de reserves financieres a l'asssoc (c'est-a-dire combien de temps l'assoc pourrait fonctionner avec leurs reserves. Certaines grosses assoc ont des reserves qui leur suffiraient a fonctionner pendant 8 ans, mais qui sont investies a la place. Et ca, ca me pose probleme)
Quand les recruteurs savent pas me repondre, je ne donne pas. Je ne m'arrete pas dans la rue, je sais que je ne vais pas donner car j'ai deja fait mes recherches et pris ma decision merci. Le pire c'est ceux qui toquent a la porte, c'est une invasion de mon espace privé, je déteste ca!

 

[Annalibra]

Je trouve vraiment limite la campagne présentée dans l'article.
Comme beaucoup ça m'arrive souvent d'être accostée dans la rue pour donner ; il y a quelques années le recruteur m'a accompagnée (oui oui) jusqu'à ma banque pour avoir mon RIB pour un don de 5 euros mensuels. À l'époque j'étais étudiante mais cette année-là sans difficultés, donc j'ai accepté, d'autant que je soutenais (et soutiens encore) cette association (qui est une grande ONG).
Maintenant, je déteste l'idée d'être prélevée même pour la bonne cause, je préfère donner quand je veux comme je veux. D'autant que d'un point de vue logique et logistique il serait extrêmement compliqué pour une majorité de personnes de donner 5 euros par mois à plusieurs associations.

 

[Wild Weasel]

J'ai été recruteuse de donateurs : j'en ai détesté chaque journée. Non pas pour les refus des passants, non pas pour les insultes ou le fait de devoir rester debout et en mouvement non-stop, même sous une pluie battante... mais plutôt à cause de la logique mercantile et commerciale de la démarche.

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[Jacqueline]

Il y a deux jours une recruteuse, alors que je la rembarrais poliment en disant "désolée, on est très pauvres" m'a dit que c'était "un état d'esprit". J'aimerais franchement que ce soit le cas mais je suis étudiante et comme beaucoup je suis largement en dessous du seuil de pauvreté (848 euros par mois en 2017 en France). C'est triste parce qu'on l'a formée à dire ça, peut-être à le penser, et nous on est formés à se le dire aussi qu'on pourrait encore faire des efforts. Je vois pas la logique à demander aux pauvres de payer plutôt qu'aux riches en fait...

 

[Wild Weasel]

Mieux vaut aller directement sur le site de l'association et faire un don ponctuel, ou te programmer un don régulier si t'as envie.

Si tu te fais aborder et qu'on te parle de dons mensuels, tu peux être quasi-certaine que ce sont des recruteurs de donateur qui bossents pour une boîte à visée commerciale !

 

[Wild Weasel]

Il y a deux jours une recruteuse, alors que je la rembarrais poliment en disant "désolée, on est très pauvres" m'a dit que c'était "un état d'esprit". J'aimerais franchement que ce soit le cas mais je suis étudiante et comme beaucoup je suis largement en dessous du seuil de pauvreté (848 euros par mois en 2017 en France). C'est triste parce qu'on l'a formée à dire ça, peut-être à le penser, et nous on est formés à se le dire aussi qu'on pourrait encore faire des efforts. Je vois pas la logique à demander aux pauvres de payer plutôt qu'aux riches en fait...

Y a pas de logique humaine et emphatique derrière leurs discours. C'est un jeu psychologique.
Tu énonces un argument, une réserve légitime et BIM ! Ils te sortent LA phrase pour détourner tes résistances. La formation est faite précisément pour ça. Le but est de contourner toute résistance afin d'obtenir le plus de bulletins possibles.

 

[Wild Weasel]

Là où se situe la finesse, c'est que les jeunes qui bossent pour ces entreprises commerciales sont à la base des idéalistes/passionnés qui croient en ces associations (et ils ont RAISON, car les assoc sont efficaces).
Mais comme ils sont employés comme 'outils' par des boîtes commerciales, la véracité et la fougue de leurs discours servent finalement une logique mercantile.
Une grosse partie des dons sert donc à payer ces jeunes (dont je faisais partie) ainsi que la logistique de l'entreprise...