@nävis Il a quel âge ton pinou ? Il a d'autres soucis de santé ou ce sont les premiers ? Et surtout, est-ce que lui a encore envie de vivre ?
J'ai perdu un de mes lapins il y a quelques mois, au terme d'un long traitement où je l'ai "maintenu" en vie, mais parce qu'il avait encore la niaque pour ça. Impossible pour moi d'envisager l'euthanasie alors qu'il avait encore envie de vivre avec son petit œil pétillant et son caractère de cochon. Le voir se battre de toute la force de son petit kilo à l'époque (la maladie l'a énormément amaigri), ça m'a encouragée à l'aider et à me rendre plusieurs fois chez le vétérinaire pour tenter de le soigner. Et puis un jour, j'ai compris qu'il n'en pouvait plus. La souffrance était trop grande, on n'arrivait plus à rien, et j'ai bien vu qu'il se laissait glisser doucement. Il n'avait plus cette petite flamme dans le regard et les seuls moments qu'il semblait apprécier étaient ceux où je le tenais dans mes bras. À ce moment-là, j'ai pris la décision de l'euthanasier. Je sais que j'ai bien fait d'attendre, même si on n'a prolongé sa vie que de quelques mois, mais avant il n'était pas... "prêt". Il avait envie de s'en sortir et j'ai tout fait pour l'aider. C'est lui qui m'a dit quoi faire en fait. Et je pense que c'est comme ça qu'il faut raisonner face à un animal malade, même si 200€ c'est une grosse somme, même si tu n'es pas sûre qu'il n'y ait pas déjà des métastases. Si vous pouvez lui assurer quelques mois ou quelques années de vie en plus et de manière confortable, et que lui en a envie aussi alors, fonce
Du coup, pour revenir dans le sujet j'ai adopté deux lapins (enfin l'un à moi et l'autre à ma sœur) quelques semaines à peine après la mort de mon chien qui m'a accompagnée toute mon enfance et mon adolescence. Sa disparition m'a vraiment énormément affectée et plutôt que de reprendre un autre chien (trop tôt) on a pris des lapins. En animalerie. À Pâques. Tout ce qu'il ne faut pas faire quoi ! C'était deux petits mecs et je les ai rapidement fait vivre en enclos pour qu'ils puissent sauter dans tous les sens. Ils ont fait des bêtises (ils m'ont mangé un sac, des écouteurs, un bouquin, des chargeurs... et tant d'autres choses !), ils ont eu du mal à apprendre les règles, et de mon côté j'ai eu du mal à leur laisser toute la place dont ils avaient besoin. Je les ai un peu délaissés parce qu'ils sont arrivés trop tôt après la disparition de mon chien, et que j'attendais des remplaçants de mon toutou. Bref, je les faisais vivre du mieux que je pouvais, toujours en me fiant aux infos du site Marguerite & Cie, le seul site de confiance pour le lapin de compagnie.
Puis mon beau-père est entré dans nos vies, on a dû déménager et il a cantonné mes lapins en cage. Je leur ai fait vivre des années horribles, j'en suis consciente et je culpabilise chaque jour. Ils ont eu des soucis de santé à cause des granulés, alors je les ai passés à un régime 100% verdure et foin, avec l'aide de mon vétérinaire et du site Marguerite et Cie. J'ai essayé de batailler pour qu'on puisse les lâcher mais je n'ai obtenu qu'un enclos dans le jardin pour les jours de beau temps, et la proposition de les mettre dans le garage...
Je suis partie faire mes études, mes lapins faisaient partie du décor, personne ne s'en occupait réellement en-dehors de la nourriture, et de l'eau.
Je suis revenue à la maison à la fin de mes études, et j'ai énormément culpabilisé, d'autant plus qu'à chaque fois que je me présentais à eux les deux me sautaient (pas littéralement) dessus pour pouvoir avoir des câlins et des caresses. Puis Nesquik est tombé malade. Et il n'est plus resté que Pompon (oui, mégas originaux les noms !). Celui-ci n'a pas eu l'air de trop souffrir du départ de Nesquik mais il faut dire qu'il l'a attaqué dès le début de sa maladie, donc je les ai séparés. Ils ont pourtant vécu une vie d'amoureux exemplaires, entachée uniquement par la poussée d'hormones des six mois qui a abouti à leur castration à tous deux.
Aujourd'hui je suis en alternance, et mon lapin vit avec moi dans mon appart quand je suis en entreprise. Il redécouvre peu à peu la vie. Il est en totale liberté depuis quelques semaines. Le premier mois il avait un enclos ouvert toute la journée mais c'etait plus pour le rassurer (après des années en cage) que pour l'enfermer réellement. J'ai sécurisé mes fils (ce qui n'a pas empêché cet ingrat de venir croquer dans mon chargeur d'ordinateur, non sécurisé lui, parce que je ne lui servais pas assez vite la bouffe à son goût...), et il apprend tout doucement à vivre. Il a des périodes où il ne quitte pas son coin et d'autres où je retrouve du foin jusque dans la salle de bains (preuve qu'il se balade vraiment partout !). Il n'est pas vraiment propre. Je passe sur les premières semaines où il pissait un peu partout dans l'appartement, on a remis les points sur les i rapidement et depuis je n'ai rien en-dehors de la litière. Mais pour les crottes c'est pas encore ça. Et maintenant il est assez âgé donc je pense qu'il va falloir que je fasse avec. Mais j'avoue qu'à chaque fois que je voudrais pester je me souviens à quel point c'est de ma faute, donc je ne peste plus et je passe le balai tous les jours.
Quand je dois retourner en cours (en internat), je suis obligée de le laisser chez mes parents où il est en cage... Ça l'éteint complètement et je vois bien qu'il préfère de beaucoup être chez nous.
Mais dernièrement il me fait sentir qu'il s'ennuie. Il déteste le carrelage sur lequel il ne peut pas courir à son aise et se cantonne à ses tapis (je pense en acheter d'autres pour "agrandir" son territoire), et je suis en train de réfléchir à l'adoption d'un autre lapin. Un chat devrait nous rejoindre à la fin de mon alternance et j'ai peur qu'on soit vite à l'étroit dans mon appartement, donc c'est encore en réflexion, mais j'essaie vraiment de faire tout mon possible pour offrir à mon lapin la vie qu'il mérite et qu'il n'a pas eu pendant toutes ces années.
J'ai écrit un roman, j'espère que je ne vous ai pas perdues en route ! Parce que voilà le dernier point où je voulais en venir : pas de cage. Vraiment. Même juste pour la nuit. Même juste quand vous n'êtes pas là. Un enclos à la limite si ca vous sécurise, mais la cage c'est vraiment vraiment inadapté pour un lapin. Ça fait un peu hôpital qui se fout de la charité vu mon histoire, mais je pense que j'ai pu voir les dommages de la cage, et maintenant que mon lapin est libre il ne fait pas plus de bêtises qu'un chat ou un chien. Un bébé lapin fait des bêtises, c'est normal, mais est-ce que votre chaton ou votre chiot finit en cage quand il en fait une ? Non, alors ça s'applique aussi au lapin. Après ces années de cage, mon lapin a du mal à connaître les limites de la propreté, mais surtout il ne peut plus sauter (alors qu'il sautait sur mon lit, ou au-dessus de son enclos plus jeune)(un lapin peut sauter jusqu'à 1,20m). Il n'a plus confiance en son corps, il semble marcher sur des œufs en permanence. Il lui faut du temps pour s'habituer à sa liberté, le moindre bruit ou mouvement trop brusque le fait paniquer et détaler (mais comme il glisse sur le carrelage...), et ça ce sont toutes les conséquences de la vie qu'il a eu en cage, car avant tout ça c'était un aventurier, un fonceur, plus curieux tu meurs, il sautait partout et tout le temps, il grimpait dès qu'il le pouvait. Bref, c'était un lapin normal, et ce ne sera peut-être plus jamais le cas, même si j'essaie vraiment de rattraper mes erreurs.
Donc avant d'adopter un lapin (qui est vraiment un animal beaucoup trop mignon), renseignez-vous et lisez le site de Marguerite et Cie en long en large et en travers. Assurez-vous de lui apporter la vie qu'il mérite, au même titre qu'un chat, qu'un chien... ou qu'un cochon d'Inde, une poule, un hamster...