Coucou @Nell-le-Chat,
C'est la première fois que j'ose poster ici mais ton message m'a donné envie de réagir (même si c'est pas la même expérience, bien sûr). J'ai 23 ans, j'ai jamais été diagnostiquée et, pour des raisons personnelles (et diverses) dont je parlerai peut-être dans la suite de mon message, je commence sérieusement à y penser. Bref. En lisant ton message, j'ai eu l'impression de me retrouver. En primaire et au collège, mes camarades me disaient que j'étais bizarre et je me retrouvais très souvent seule à lire des livres. Je traînais toujours avec les animateurs en colo, et avec des amis plus vieux au quotidien. On me disait toujours que j'étais hyper mature pour mon âge. J'avais d'excellentes notes sans rien branler, j'étais passionnée par le dessin, la musique, l'art et on me disait que j'excellais dans tout ce que je faisais (évidemment, moi, je me suis toujours trouvée bof dans tous les domaines alors que les résultats obtenus montrent le contraire). j'étais régulièrement traitée "d'intello", le package. Après une période d'harcèlement, j'ai trouvé une chouette bande d'amis et mes conditions sociales se sont améliorées (ouf, c'est déjà ça !)
Je n'ai jamais sauté de classe, je pense avoir à peu près vécu la même chose que toi de façon moindre. Tout comme toi, je n'ai jamais eu l'impression de mériter mes notes. J'ai eu mon bac S en relisant tout juste mes cours pendant une journée alors que pas mal de mes amis se tuaient à la tâche. A ce moment-là, je ne me sentais pas encore trop mal par rapport à ça, notamment parce que mes notes dans les matières scientifiques étaient nazes. Je ne faisais rien pour m'améliorer (vu que je ne savais pas comment travailler efficacement et que de toute façon, ça passait grâce aux autres matières).
Là où ça a commencé à capoter, c'est quand j'ai eu le concours d'entrée en école d'orthophonie (1200 participants pour 40 places) sans rien foutre. Une amie d'enfance, qui était en prépa avec moi, bossait régulièrement tous les soirs. Moi je sortais, je faisais de la musique avec mon groupe, je binge-watchais des séries... Je l'ai eu. Pas elle (elle a heureusement fini par avoir un concours dans une autre ville quelques mois plus tard !)
Je suis entrée en première année, je me suis investie dans TOUT sauf les cours (des cours immenses qu'il fallait apprendre par coeur). Je me suis auto-sabotée et j'ai redoublé. J'ai réussi à remonter la pente mais je ne me sens toujours pas à ma place. Même si j'ai envie de faire ce métier, d'une, ce n'est pas "mon rêve" contrairement à d'autres, et de deux, j'ai l'impression d'avoir volé cette place. Je sais, avec ma tête, que d'une certaine manière, je l'ai méritée (je me suis accrochée et mise au boulot alors que j'avais zéro méthode de travail). Mais je ressens les choses autrement. J'ai eu beaucoup de mal à m'intégrer, surtout dans la seconde promo (intérêts différents, peur du jugement, d'être "démasquée" etc.)
C'est pourquoi, à l'aube de mon diplôme (et sous les conseils de ma maître de stage qui, justement, m'a démasquée...), je songe à voir un psy pour en avoir le coeur net et être aidée à ce niveau-là. La confiance en moi, c'est vraiment pas ça. Mon "intelligence" a amené ma mère à me foutre une pression énorme puisque l'excellence était la normalité. Et c'est vrai, pour les autres, c'est un faux problème et parfois, certains se permettent des remarques du genre "si t'étais si intelligente, tu te serais pas foutue dans la merde". Depuis toujours, on me donne des infos contradictoires. Je suis "intelligente", mais d'un point de vue pratique, je suis bête (car maladroite, je cherche toujours à faire compliqué). Je suis "intelligente", mais pas suffisamment pour tout réussir, tout le temps. Je suis "intelligente" mais pas suffisamment pour voir ma propre valeur.
A dix ans, j'en avais tellement marre que j'ai passé le grand test du QI à la télé (oui, je sais, c'est juste un indicateur et ça ne remplace pas une évaluation clinique). J'avais eu genre 100. Dans la moyenne. Ce que je n'avais pas pigé, c'est que c'était pas un test destiné aux petites filles. C'était un test destiné aux adultes de toute la France. Sur le coup, je me suis dit "ouf, je ne suis pas surdouée" (je connaissais un petit garçon Asperger qui avait beaucoup beaucoup de problèmes et j'avais peur d'être un peu comme lui). Ce que je n'avais pas pigé non plus, c'est que les enfants de cet âge n'ont pas ce genre de préoccupations, en général.
Bon, voilà mon expérience, c'est un peu décousu (et j'ai toujours peur d'être jugée quand je parle honnêtement de ça. Je crois que je me rabaisse beaucoup car on m'a trop dit, dans l'enfance, que je me vantais alors que j'étais juste sincère et entière).
Courage à toutes celles qui passent par là.
C'est la première fois que j'ose poster ici mais ton message m'a donné envie de réagir (même si c'est pas la même expérience, bien sûr). J'ai 23 ans, j'ai jamais été diagnostiquée et, pour des raisons personnelles (et diverses) dont je parlerai peut-être dans la suite de mon message, je commence sérieusement à y penser. Bref. En lisant ton message, j'ai eu l'impression de me retrouver. En primaire et au collège, mes camarades me disaient que j'étais bizarre et je me retrouvais très souvent seule à lire des livres. Je traînais toujours avec les animateurs en colo, et avec des amis plus vieux au quotidien. On me disait toujours que j'étais hyper mature pour mon âge. J'avais d'excellentes notes sans rien branler, j'étais passionnée par le dessin, la musique, l'art et on me disait que j'excellais dans tout ce que je faisais (évidemment, moi, je me suis toujours trouvée bof dans tous les domaines alors que les résultats obtenus montrent le contraire). j'étais régulièrement traitée "d'intello", le package. Après une période d'harcèlement, j'ai trouvé une chouette bande d'amis et mes conditions sociales se sont améliorées (ouf, c'est déjà ça !)
Je n'ai jamais sauté de classe, je pense avoir à peu près vécu la même chose que toi de façon moindre. Tout comme toi, je n'ai jamais eu l'impression de mériter mes notes. J'ai eu mon bac S en relisant tout juste mes cours pendant une journée alors que pas mal de mes amis se tuaient à la tâche. A ce moment-là, je ne me sentais pas encore trop mal par rapport à ça, notamment parce que mes notes dans les matières scientifiques étaient nazes. Je ne faisais rien pour m'améliorer (vu que je ne savais pas comment travailler efficacement et que de toute façon, ça passait grâce aux autres matières).
Là où ça a commencé à capoter, c'est quand j'ai eu le concours d'entrée en école d'orthophonie (1200 participants pour 40 places) sans rien foutre. Une amie d'enfance, qui était en prépa avec moi, bossait régulièrement tous les soirs. Moi je sortais, je faisais de la musique avec mon groupe, je binge-watchais des séries... Je l'ai eu. Pas elle (elle a heureusement fini par avoir un concours dans une autre ville quelques mois plus tard !)
Je suis entrée en première année, je me suis investie dans TOUT sauf les cours (des cours immenses qu'il fallait apprendre par coeur). Je me suis auto-sabotée et j'ai redoublé. J'ai réussi à remonter la pente mais je ne me sens toujours pas à ma place. Même si j'ai envie de faire ce métier, d'une, ce n'est pas "mon rêve" contrairement à d'autres, et de deux, j'ai l'impression d'avoir volé cette place. Je sais, avec ma tête, que d'une certaine manière, je l'ai méritée (je me suis accrochée et mise au boulot alors que j'avais zéro méthode de travail). Mais je ressens les choses autrement. J'ai eu beaucoup de mal à m'intégrer, surtout dans la seconde promo (intérêts différents, peur du jugement, d'être "démasquée" etc.)
C'est pourquoi, à l'aube de mon diplôme (et sous les conseils de ma maître de stage qui, justement, m'a démasquée...), je songe à voir un psy pour en avoir le coeur net et être aidée à ce niveau-là. La confiance en moi, c'est vraiment pas ça. Mon "intelligence" a amené ma mère à me foutre une pression énorme puisque l'excellence était la normalité. Et c'est vrai, pour les autres, c'est un faux problème et parfois, certains se permettent des remarques du genre "si t'étais si intelligente, tu te serais pas foutue dans la merde". Depuis toujours, on me donne des infos contradictoires. Je suis "intelligente", mais d'un point de vue pratique, je suis bête (car maladroite, je cherche toujours à faire compliqué). Je suis "intelligente", mais pas suffisamment pour tout réussir, tout le temps. Je suis "intelligente" mais pas suffisamment pour voir ma propre valeur.
A dix ans, j'en avais tellement marre que j'ai passé le grand test du QI à la télé (oui, je sais, c'est juste un indicateur et ça ne remplace pas une évaluation clinique). J'avais eu genre 100. Dans la moyenne. Ce que je n'avais pas pigé, c'est que c'était pas un test destiné aux petites filles. C'était un test destiné aux adultes de toute la France. Sur le coup, je me suis dit "ouf, je ne suis pas surdouée" (je connaissais un petit garçon Asperger qui avait beaucoup beaucoup de problèmes et j'avais peur d'être un peu comme lui). Ce que je n'avais pas pigé non plus, c'est que les enfants de cet âge n'ont pas ce genre de préoccupations, en général.
Bon, voilà mon expérience, c'est un peu décousu (et j'ai toujours peur d'être jugée quand je parle honnêtement de ça. Je crois que je me rabaisse beaucoup car on m'a trop dit, dans l'enfance, que je me vantais alors que j'étais juste sincère et entière).
Courage à toutes celles qui passent par là.