J'ai testé pour vous... être intellectuellement précoce

24 Avril 2014
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Bordeaux
Cet article me touche beaucoup. Je suis moi-même une enfant précoce. Pour commencer il faut comprendre que je suis une personne d'un naturel très réservé et timide. Je n'aime pas parler de mes sentiments ou de ce que je peux ressentir. Je garde tout pour moi et lorsque apparaît un problème j'ai tendance à me renfermer sur moi même. C'est pourquoi je n'ai pas réagit de la même manière que la madz ayant écrit l'article. Je suis comme un volcan, emmagasinant toutes les données et une fois que je n'en peux plus j'explose (magnifique comparaison pas du tout flatteuse) ;  D'autant plus que j'ai une excellente mémoire.

Bref. Petite déjà je m'intéressais à tout, comprenais plus vite que la plupart des personnes de mon âge, j'avais un langage beaucoup plus structuré et logique qu'on pouvait attendre d'une enfant de 6-7 ans. Mais à côté de ça, j'étais hypersensible, hypersusceptible, avait très peu confiance en moi et j'étais renfermée sur moi même. J'étais différente mais je ne comprenais pas d'où provenais cet écart.

En CE1 j'ai passé un test de QI et on a découvert que j'étais ce que l'on appelle une enfant précoce. Les adultes m'entourant ont donc décidé de me faire "sauter une classe" ; de CE1 je suis passé au CM1. En changeant de classe, j'ai également changé d'école. Petit problème ma maitresse de l'époque était contre le "sautage de classe" (:shifty: j'ai l'impression que cette phrase a un double sens ); Elle était donc très dure avec moi. Je ne m'en rendais pas compte sur le moment (j'ai la capacité d'encaisser beaucoup de chose d'une personne sans me rendre immédiatement à quel point c'est agressif) mais je me refermée sur moi encore plus.
Vient alors mon entrée au collège, j'étais dans une classe spécialisée pour enfants précoces. On était une 20aine et tous surdoués. Etant la seule classe différente, les autres collégiens nous regroupant comme étant les "petits génies" ou les "intellos".... Mais encore une fois cela ne me touchait pas outre mesure, je vivais dans mon monde et étant relativement sociable et souriante les gens n'étaient pas agressifs avec moi (ou tout du moins pas en face de moi).

C'est surtout au lycée que j'ai ressenti cette différence. J'avais alors 2 ans d'avance, "l'intelligence" d'une personne de 18 ans mais la sensibilité d'une enfant de 12 dans un corps de 14-15 ans. Autant dire que c'était galère à gérer. Mes ami(e)s me traitaient plus comme leur soeur que comme leur égale (pas étonnant lorsqu'on sait que la plupart avait des frères et soeurs de mon âge). Je n'étais donc pas inviter aux soirées, aux sortis entre copains, ce genre de chose. Je ne vivais pas les "dramas" du lycée car j'en étais exclues d'office.
Mon entrée à l'université à suivi le même modèle. Une fois que les personnes découvraient mon âge, les relations se modifiaient. J'ai fini par trouver une tactique, plus ou moins efficace ;  je portais un "masque" en permanence en société. J'étais la fille qui rigolais et qui faisait rire tout le monde, maladroite, mais exubérante... Tout ce qui pouvait empêcher les personnes d'être trop proche de moi, de me blesser était utilisé. J'avais beaucoup de connaissance mais très peu voire pas d'amis. Pour le monde, j'étais quelqu'un d’enthousiaste, sans souci ni problème. En réalité, j'avais un manque de confiance (en moi et envers les autres), une peur des autres, un malaise et était hypersensible (le terme d'hypersensible est assez mal connue. Le problème n'est pas qu'un hypersensible pleure tout le temps mais plutôt qu'il est facilement touché par ce qui l'entoure, ce qu'il voit... ). Bref, je n'étais pas bien. Pourtant je ne le réalisais pas encore.
Ce n'est que 2 ans après la fin du lycée que je l'ai réalisé. 2 ans après le bac, j'ai du changer d'orientation. Je me suis retrouvée perdu, sans réelle amitié, sans but précis. Du coup j'ai déprimé. Pendant un an et cela malgré un changement d'environnement, d'étude et de ville. J'ai alors compris d'où provenait mon malaise. L'étiquette de surdoué était trop lourde à porter. On attendait de moi que je sois brillante dans tous ce que je faisais pour la simple et bonne raison que j'avais un QI supérieur à la normale. Les gens me pensait meilleure qu'eux et donc me traitaient différemment (certains pensaient que je l'ai prenais de haut, d'autres m'utilisaient...). Sauf que avoir un QI élevé ne veut pas dire être plus intelligent ou être un génie. Etre surdoué, c'est surtout avoir la capacité d'être plus intelligent mais juste la capacité. Si je ne travaille pas, si je ne fait pas des efforts personnels il n'y a aucunes raisons pour lesquelles je serais meilleure.

Actuellement, je n'ai toujours pas énormément d'ami(e)s mais ceux que j'ai me comprennent, me connaissent et me traitent en égale. Ils ne me jugent pas sur mon QI et sur mon étiquette de surdoué mais sur ma personne. Je commence enfin à être bien dans ma peau, à me montrer tel que je suis et non plus tel que l'on voudrait que je sois.

Voila ma petite histoire :) Désolée pour le long commentaire (j'ai essayé de faire court sans trop rentrer dans les détails ;) )
 
20 Janvier 2014
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Hello!

Je me suis vachement reconnue dans ce témoignage. Gamine, je passais des heures à lire les Sciences et Avenir de mon père, et je comprenais tout, même ce que les autres ne comprenaient pas. J'ai su lire à 3 ans, je m'exprimais comme un adulte à 5, comptais plus vite que tous les autres, et surtout, j'ai maîtrisé l'Anglais dès que j'ai commencé les cours, donc en CM1 (à partir de 9-10 ans). Bref, j'étais précoce. Ma maîtresse de CP avait d'ailleurs pensé à me faire sauter une classe. Mes parents ont refusé, et j'ai juste passé mes matins en CE1 pour les Maths, la lecture, etc et mes après-midi au CP pour l'art pla et compagnie. Ils ont ensuite voulu me faire passer du CE1 au CM1, mais vu les gens qu'il y avait dans cette classe, ils ont eu peur qu'ils ne s'en prennent à moi. Les intellos, ça passe toujours mal. :lunette: En plus, j'étais (et je suis toujours) une petite grosse, ça n'aidait pas.
Je m'ennuyais atrocement. Je rentrais et passais ma vie à apprendre tout ce qui était écrit par coeur, histoire de m'occuper. Quand j'avais fini, je lisais tout et n'importe quoi. Ça allait des revues scientifiques aux journaux politiques, en passant par JK Rowling, Sulitzer et Stephen King. :lecture: all day... Sur les coups de 15-16 ans, j'ai réalisé plusieurs tests de QI sur Internet. Comme ce n'est pas très fiable, j'en ai fait un maximum et j'ai fait une moyenne ensuite, parce que mes parents trouvaient idiot de faire un vrai test, ils savaient que j'étais surdouée. Résultat, j'avais une moyenne de 143.
J'avais donc de très bonnes notes, et avoir moins de 19 de moyenne me faisait pleurer. Avec le temps, j'ai revu mes exigences à la baisse, parce que je me suis rendue compte que cette faculté que j'avais de tout mémoriser commençait à disparaître. J'ai toujours une très bonne mémoire, mais seulement dans certains domaines, en particulier les langues, la littérature, le cinéma, bref, tout ce qui est un peu artistique. J'ai toutefois choisi de faire une carrière juridique (parce que j'ai un idéal de Justice assez poussé), et je rame un peu, parce qu'ils ont une logique qui n'est pas la mienne. Quand ils s'attardent sur la démonstration, moi je vais tout de suite à la solution. Comme je l'ai toujours fait. Et le cercle vicieux recommence. Sauf que maintenant ça me décourage, parce que j'ai beau avoir les réponses, les profs s'en foutent royalement si le raisonnement n'est pas là. J'ai l'impression que toute la logique que j'avais jusqu'alors se barre en courant. :tears: Mon esprit s'était formaté pour répondre à des questions précises et pointues. Maintenant, je dois avoir une acception large des choses. C'est vachement paralysant quand on y pense. C'est apparu dès la Terminale. J'ai eu mon Bac ES avec 15 de moyenne (EPS de merde au passage, j'dis ça j'dis rien), mais ce n'était pas assez pour moi, j'étais déçue. Et je voyais bien que mon père l'était aussi. Parce que si on savait que je l'aurais facilement, le vrai défi était la mention TB. Échec lamentable.

Et puis mon goût pour la lecture s'est estompé, même si je prends toujours du plaisir à ouvrir un livre pour la première fois. Au bout de quelques pages je suis soûlée (sauf pour les Hercule Poirot, mais il n'y en a pas assez). J'ai besoin d'être stimulée intellectuellement, et je tombe rarement sur les livres qui me correspondent. Je suis donc passée aux séries policières, mais avec une exigence précise, comme toujours. Il me faut de l'humour, des enquêtes, un vrai fil conducteur, enfin bref, tout un délire perso.

Gamine, j'étais renfermée sur moi-même, je ne parlais à personne, je n'avais pas d'ami(e)s, à part la fille de connaissances de mes parents. Une fille brillante par ailleurs. Mon dernier petit ami remonte à la 5ème, parce que j'ai toujours vécu pour les études, pour que mon père soit fier de moi. Donc le reste des gens ne m'intéressait pas, surtout ceux de mon âge. Je les trouvais tellement stupides! Et c'est encore le cas maintenant. L'amie avec qui je passe le plus de temps a 3 ans de plus que moi, et heureusement, parce que sinon je me serais vite lassée. Les autres gens de mon âge, même les plus intelligents, m'énervent, parce que sortis de leurs cours, ils n'ont aucun discours, aucune pensée, aucun centre d'intérêt. Alors que moi j'ai besoin d'échanger, de débattre, de réfléchir, etc.
Bref, je me rends compte que je suis devenue beaucoup trop exigeante, que ce soit pour les autres ou moi-même. J'ai des accès de violence aussi quand on ne va pas dans mon sens. Bref, j'ai un sale caractère, parce que dans mon ancien collège, les intellos on leur tapait dessus. J'ai dû apprendre à me battre, parce qu'avec eux, parler ne sert à rien.

Bon, voilà pour l'ensemble, mais pour moi, la vie d'enfant et ado précoce n'a vraiment pas été rose...
 
29 Mai 2014
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@Loreleï02 Je me reconnais dans ton témoignage et c'est pour ça que je me permets de te répondre et d'apporter deux-trois précisions à ce que tu dis.

J'étais également super précoce petite, j'ai aussi su lire à 3 ans sans que mes parents ne me poussent ou ne m'aident. Mais là où nos histoires diffèrent, c'est que mes parents ont accepté que je saute deux classes (grande section maternelle car je savais lire, et CE2 parce que je m'ennuyais non-stop). Et je crois que ça m'a sauvée : avant j'étais souvent triste, en décalage avec les autres, toujours à traîner avec des plus grands que moi, j'adorais la compagnie des adultes par exemple. Et grâce à ces deux classes sautées j'ai enfin pu avoir un peu de "challenge", j'ai commencé à rencontrer un peu de difficulté et j'ai acquis une grande capacité d'adaptation. Ce n'est que mon avis et c'est éminemment personnel, mais vu ton profil, tu avais un parcours et des centres d'intérêts tellement en décalage avec ceux de ton âge que tu aurais pu bénéficier comme j'en ai bénéficié de ces sauts de classe. Parfois c'est un échec, c'est vrai, mais ça a tellement changé ma scolarité que je pense que ça aurait pu en faire de même pour la tienne. Après bien sûr on ne peut pas refaire le passé et maintenant il faut aller de l'avant :)

En revanche, quand tu dis "J'avais une moyenne de 143 donc des bonnes notes" je voudrais juste ajouter que beaucoup d'enfants diagnostiqués comme ayant un QI supérieur à la moyenne sont en échec scolaire et ne bénéficient pas du tout de leur supposée intelligence supérieure.

Ensuite je te rejoins totalement sur la perte (relative) de mémoire quand on est confronté à des disciplines moins intéressantes : plus petite je m'intéressais à tout, j'étais forte partout, et plus je grandis plus je reste focalisée sur mes passions (disciplines littéraires surtout, et principalement le cinéma).
Je suis en prépa pour entrer en école de commerce et le poids des maths y est important, ce qui me pose des pbs : je ne sais pas raisonner comme les profs l'attendent et comme les correcteurs l'attendent, soit je vois le résultat et je n'arrive pas à l'expliquer, soit je ne vois rien du tout et je ne sais pas chercher. Et pourtant on me dit "tu es intelligente, tu comprends tout, pourquoi tu n'y arrives pas" : je fais des blocages et j'ai passé mes concours il y a bientôt un mois, c'était catastrophique au niveau des maths, je ne sais pas réfléchir et c'est de pire en pire. Comment tu t'en sors, toi, du coup, en licence de droit ?

Je te soutiens énormément dans ton envie de rencontrer des gens comme toi, et dans ta volonté d'exigence vis à vis de toi-même et des autres. C'est cohérent avec ton parcours et dans une moindre mesure je ressens la même chose. C'est vrai que ce n'est pas facile d'être précoce, ça représente beaucoup de souffrances mais il faut savoir en faire une chance, se trouver une passion, un objectif, et j'ose espérer que nous sommes des filles passionnées et aptes à se remettre en question ce qui nous permettra d'avoir des trajectoires originales et de surmonter ce qui peut être un handicap :)
 
20 Janvier 2014
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@charlotte7513 Merci de m'avoir répondu :)

Concernant les sauts de classe, j'étais tellement renfermée sur moi-même que durant mon CP-CE1, j'étais terrifiée quand l'enseignante de CE1 me demandait de participer. Déjà, j'avais peur du regard des autres, que je ne connaissais pas. Et puis j'avais peur de me tromper, peur de l'échec (ça par contre ça n'est jamais parti).

Quand je disais "j'avais donc de bonnes notes", ce n'était pas pour souligner les 143, c'était juste pour noter que j'étais bonne élève. Je me suis mal exprimée, désolée :erf:

Pour répondre à ta question, je dirais que je mise essentiellement sur les détails. Je les retiens, et les profs sont toujours contents quand on les ressort. C'est ce qui me donne la moyenne en général. Mais j'ai bien conscience que ça ne me sauvera pas longtemps. Je me suis lamentablement ramassée au 1er semestre de cette année (L2), et compenser va s'avérer plus que compliqué. Je mise aussi sur les oraux, parce qu'ils ont de gros coeffs et que par compensation je me maintiens.
Au sujet des Maths, je n'ai jamais rencontré de problèmes bizarrement, à part quand le prof était mauvais/expliquait mal/ne pouvait pas me blairer. Donc en seconde je passais tout juste la moyenne. Mais quand j'ai changé de prof en première, j'ai récupéré mon vrai niveau, et je suis directement remontée à 17 de moyenne. Je pense que ça dépend des profs en fait. Le mien prenait son temps pour expliquer, ne nous balançait pas des théorèmes qu'on devait maîtriser pour le lendemain. Il attendait même que je comprenne un thème avant de passer à l'autre (il devait se dire que si je ne comprenais pas, les autres non plus ^^). Mais ce qui m'a "aidée", c'est la pratique. Répéter inlassablement les mêmes théorèmes, encore, et encore, et encore. Une fois que la machine se met en marche, normalement ça va tout seul. M'enfin, ça dépend des gens aussi...
Et il est là mon problème: j'ai la logique des Maths mais pas du Droit. Paradoxal, je sais, mais je ne me voyais pas prof de Maths ^^


Quoi qu'il en soit, bon courage à toi, et encore merci pour ta réponse :hugs:
 
2 Juin 2014
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Je ne suis certe pas surdouée juste un peu douée (juste pas complètement débile quoi), mais j'ai une amie dans ton cas et je te remercie de ton article car ça m'aide a mieux la comprendre, de pouvoir apercevoir ce qu'elle recent ect...
Je te souhaite une bonne continuation :)
 
2 Août 2013
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Je viens de tomber sur ce témoignage que je n'avais pas vu passer à l'époque...
Je n'ai jamais été testé, mais je me reconnais tellement dans ce que tu as raconté et dans certains commentaires (je ne les ai pas tous lu....)

Les maths, la solitude, l'incompréhension de mes parents qui pensent que "je fais exprès" de ne pas comprendre mes cours de maths.
Mon incapacité à comprendre que a+b=c mais être capable d'appliquer certains raisonnements sans les comprendre.
Je suis encore assez souvent indécise quand je suis confrontée aux raisonnements de mes camarades de promo et eux sont indécis fassent aux miens, et j'en passe. J'ai toujours remarqué que j'avais une façon totalement différente d'appréhender les choses et la vie en générale, et souvent, je me suis dis que c'était moi qui était à côté de la plaque. A cause de cela, j'ai pendant des années, essayé de rentrer dans le moule, pour ne plus être l'intello de service qui lève toujours la main, pour avoir des amis et être invitée aux soirées. Mes notes ont baissés, mes parents ont gueulé, beaucoup, n'ont pas compris.

J'ai toujours cru que c'était moi qui avais quelque chose qui n'allait pas. Grâce à ce que tu as écris, je viens de comprendre des choses, beaucoup de choses, alors merci.
 
28 Janvier 2014
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"J'aime trop mes amis"... M'en parle même pas, je fais peur aux gens. Tout, tout ce qui est décrit a été mon enfer quotidien, merci pour ce bel article.

Maintenant, j'ai appris à transformer cet handicap en force, je suis devenue thérapeute, je canalise mon trop-plein de sensibilité, d'empathie et d'amour dans mon travail, ça m'aide. Je transforme tout ce qui est "trop" en "utile", et le reste, je l'assume, de toutes façons comment faire autrement. Comme les discussions super profondes et rire de façon enfantine juste après. Ça déstabilise les gens, mais bon. Les gens font des trucs que moi je trouve tellement cons (et donc, potentiellement déstabilisants de par leur débilité), que je ne vois pas pourquoi je devrais me retenir pour contenter la norme débilitante. Dans le fond, je suis très contente d'être comme je suis, même si parfois j'en pousserais des cris de frustration. :)
Mais le paradoxe lui-même est un plaisir que la fadeur du toujours pareil ne saurait égaler. ^^

:taquin:
 
16 Octobre 2013
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Cet article est super. Je pense que tous les "enfants précoces" peuvent s'y reconnaître, du moins en partie.
Pour ma part, c'est un poids que j'essaie d'oublier depuis la fin du collège. Oui, un poids.
Je me rappelle qu'après que mes parents m'ai fait testée (raisonnement d'adulte, très bonne mémoire, résultats scolaires parmi les meilleurs sans travailler, hypersensiblilité, intérêt intense pour plein de sujets qui fini toujours par décroître et disparaître, autant d'indices qui avaient mis la puce à l'oreille de ma mère et mes instits vers le CE1 ou CE2), il y a eu comme un mouvement étrange autour de moi: tous les gens avec enfants de notre entourage qui ont appris mon QI élevé semblaient rêver de la même chose pour leur enfant, et il y a eu du test au kilo, ou parfois simplement juste "mon enfant aussi est surdoué" sans preuve.
Bref, ces gens, comme beaucoup de gens qui ne connaissent pas bien le sujet, croient qu'il s'agit d'avoir une intelligence supérieure. Mais comme le dit la madz de l'article, c'est juste avoir une intelligence différente, qui passent peut-être par des chemins plus courts, ou plus sinueux, ou plus originaux, on n'en sait absolument rien; et c'est un POIDS.
Raisonnement différent, hypersensiblité surtout face à l'injustice, tempérament artistique, amour de tout ce qui est différent, nouveau, original... Et surtout, sentiment de totale incompréhension se transformant en grosse colère face à la méchanceté et la stupidité (parents de tous les maux). Aujourd'hui ça se traduit notamment par une haine des politiciens en général :P
J'ai eu d'excellents résultats scolaires jusqu'en 3ème, mais lors de cette dernière année de collège, je me rappelle que soudain une grande lassitude m'est tombée dessus: ça ne m'intéressait plus ce travail quotidien de devoirs plus ou moins utiles à la maison.
J'ai donc arrêté à partir de ce moment de travailler. Je n'en avais de toute façon pas besoin, j'ai toujours été naturellement douée en langue, en français, en maths à l'époque encore, il n'y a que la physique chimie qui me posait problème car je ne comprenait pas l'aboutissement des choses. De fait, comme pour les maths à partir du lycée, la déconnexion qui s'opère entre ces cours et le réel (à cause des programmes, des profs, on s'en fout) me perturbait: avant de me faire faire ces putains d'équations, dis moi pourquoi, explique moi avec des mots cette force et ses effets, dis moi à quoi ça sert. Je n'ai jamais compris ce qu'était une fonction, car on m'a donné des exemples de fonction sans jamais m'expliquer ce que c'était et à quoi ça servait.
Du coup, comme je n'ai jamais eu à beaucoup réviser ni à travailler "vraiment" pour mes devoirs, arrivée au lycée j'ai renoncé aux maths et à la physique malgré mon bac S., ça m'aurait demandé trop de travail individuel à la maison. J'ai quand même réussi à avoir mon bac avec mention! Quelle arnaqueuse...
Voilà où je veux en venir: ce n'est pas un cadeau, ce n'est pas un don, c'est un handicap social. Je me suis toujours sentie différente, je pense que j'ai une estime de moi schizophrène, à la fois très haute par moment, sous terre régulièrement. Parce que souvent la douance provoque un sentiment d'usurpation, le fameux syndrôme du "je ne devrais pas être ici, je ne devrais pas être aimée, je ne mérite rien de tout ça". Les enfants précoces deviennent souvent des adultes qui se mettent en sous régime pour mieux s'intégrer, et c'est mon cas. j'aurais pu choisir de cultiver ma différence, d'en faire un atout pour réaliser plein de choses (j'aimais dessiner, peindre, écrire, et j'étais plutôt douée) mais la seule chose que je voulais, c'était être intégrée. Mon passage d'une école primaire de quartier populaire à un collège avec une classe "spéciale pour les enfants IP" situé dans les beaux quartiers m'a marqué à vie: j'étais différente par le milieu social en plus d'être une intello bête de foire. Et en plus j'étais physiquement insignifiante. Tous les soirs, je rêvais de mourir, tous les matins avant d'entrer dans le collège j'allais sur la falaise juste à côté et je me haïssais de ne pas avoir le courage de sauter.
Alors pour échapper à ça, quand je suis entrée au lycée, j'ai tout fait pour être comme tout le monde: j'ai commencé à m'intéresser à la mode, à me maquiller, à élargir mes gouts musicaux, cinéma etc, j'ai dilué mon individualité au maximum pour ne plus me sentir seule.
J'ai mis un masque que je n'arrive plus à retirer. J'ai gagné en beauté et perdu en profondeur. Et parfois je ne sais même plus qui je suis vraiment.
Je viens d'avoir 26 ans, j'ai fait des études courtes pour pouvoir partir de chez mes parents étouffants au plus vite, je suis infirmière. J'aurais pu faire mieux que ça j'en suis sûre, mais on m'a tellement rebattu les oreilles à propos de l'intelligence comme valeur suprême que je n'en ai rien à foutre, je veux juste vivre le plus normalement possible en oubliant ce détail qui m'a pourri la vie. Même si savoir pourquoi je suis différente à sûrement du minimiser les dégats.
Mon amoureux ne s'est jamais fait tester, mais comme le disent les madz dans le même cas que moi, on se "reconnait" entre nous, même si chez les adultes surdoués la douance s'exprime à travers de multiples facettes. Il en est très malheureux également, ce sentiment d'étrangeté qu'il a en lui depuis toujours l'a empêché de faire des études et de trouver un travail épanouissant, en plus de le mettre à la marge des autres. Mais on s'est bien trouvé, et on se répare l'un l'autre, si je puis dire.
Pour les enfants précoces qui ont grandis et les adultes qui n'arrive pas à mettre des mots sur leur étrangeté je conseille ce livre: L'adulte surdoué, apprendre à faire simple quand on est compliqué, de Monique de Kermadec. Je sais que je devrais VRAIMENT appliquer les conseils qu'il renferme, mais je ne suis pas encore prête. Dans quelques années peut-être.
 
11 Décembre 2012
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Bruxelles
daffodil09.over-blog.com
Merci pour cet article!

Je ne me suis jamais considérée comme "précoce", mais, je me suis retrouvée dans tout ce que tu as dit. Tous les signes étaient là, en fait... Mais je ne me suis jamais fait tester pendant jusqu'à l'âge adulte (QI de 137 à mes 18 ans, la grosse découverte). Même avec le résultat, je ne me croyais pas "surdouée" ou "précoce", juste "intelligente un peu au-dessus de la moyenne".
Mais wow, en lisant l'article, avec le malaise social, le sentiment d'être un ovni, mon intérêt pour plein de sujets divers et variés, mon ennui profond en cours quand j'étais en secondaire (et à l'unif pour certaines matières, hahaha), mon hypersensibilité et le fait que je peux avoir des super points presque sans travailler, je me rends compte que, peut-être, j'étais précoce.
En primaire, je n'ai pas trop ressenti cette différence avec les autres, ça me paraissait normal d'apprendre vite et d'avoir des bons points sans étudier et j'étais toujours en compétition avec quelques autres enfants, du coup, c'était sympa, mais, en secondaire, j'ai vraiment senti ce malaise. Cette différence est devenue un handicap: j'ai eu 2 amies pendant mes 6 années. les autres ne m'appréciaient pas trop, j'étais une "gamine", mais aussi une "intello", je n'avais pas les mêmes intérêts, j'étais plus volontiers en train de lire que de sortir, faire la fête...
Et en cours, je m'ennuyais assez la plupart du temps, sauf que je tombais sur un prof passionné qui nous poussait vraiment à tester la limite de nos connaissances (ma prof d'anglais <3), et, à l'unif, je pensais qu'on aurait aussi ce genre de profs, mais j'ai vite déchanté. Je me suis ennuyée profondément et j'ai essayé de m'intégrer aussi bien que je le pouvais avec les étudiants de mon groupe. Mais bon, l'ennui et le sentiment de ne pas être à ma place m'ont poussée à sécher, et, finalement, à rater...
Mais enfin, maintenant, j'ai 24 ans (presque 25), j'ai recommencé des études qui conviennent mieux à mes centres d'intérêt (romanes represent!) et je suis enfin entourée de gens qui sont comme moi, des "ovnis", qui sont dans leur monde, qui sont intéressés par tout, qui passent de la conversation la plus sérieuse à des blagues complètement pourries... Je les aime, mes petits chéris!
 
N

novacaine

Guest
@BruteEpaisse Réaction bien tardive à ton message, mais je viens de le lire et je ne pouvais pas rester indifférente...

J'avais déjà posté ici mon expérience passée d'enfant précoce, mais ne m'étais pas attardée sur la vie de jeune adulte, or je me reconnais quasiment à 100% dans ton post, et, comble du hasard, j'ai feuilleté le livre de Monique de Kermadec hier en librairie en me demandant si je devais l'acheter...

Je suis actuellement en quasi burn-out dans ma vie pro et perso et me retrouve de nouveau confrontée à mon inadaptabilité chronique. Selon toi ce livre ouvre-t-il réellement des clés de compréhension et/ou des solutions pour avancer coûte que coûte dans ce monde en étant "différent", sans s'enfermer dans cette différence ? Ce que j'ai pu lire ou voir sur les forums et sites sur les adultes surdoués m'a paru assez communautariste, limite sectaire, et j'avoue que ça me dérange pas mal...
 
23 Mai 2014
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Paris
Je viens tout juste de tomber sur cet article, après de multiple sauts par d'autres, et je suis contente de l'avoir lu, vraiment.

Je me reconnais également, comme beaucoup, dans chacun des passages, depuis les facilités en classe, la sensation d'être extra-terrestre, jusqu'au comportement rebelle vers 12 ans.

J'ai toujours été assez vive étant enfant. J'ai commencé à dire des phrases d'adultes dès mes 2 ans et demie, je n'ai appris qu'à lire vers 5 ans (en regardant la roue de la fortune ^^) mais ensuite je pouvais lire jusqu'à 3h du matin et réveiller mes parents en pleine nuit parce que je n'avais plus rien et que je m'ennuyais, sans vouloir dormir.

J'ai beaucoup changé d'école primaire du fait de déménagements, et je suis entre autres passée par une ZEP (Zone d'éducation prioritaire) où je me suis ennuyée comme un rat mort pendant deux mois. En changeant d'école, mon père a cru (j'étais en CE2) que j'allais être en retard sur le programme et j'ai donc revu presque tout le programme de maths pendant les vacances de Noël, sauf que sa primaire étant loin, il m'a fait réviser jusqu'au programme de CM2 sans soucis.

En passant en CM1, j'ai eu beaucoup de mal à suivre en classe (merci les harry potter que j'ai dévorés sous mon petit bureau et les scoubidous qui m'ont changé la vie), j'étais turbulente, le maître ne m'aimait pas beaucoup, et a refusé de me faire passer directement en 6e à la fin de l'année. J'ai dû voir un psychologue spécialisé qui a déterminé que j'étais en effet précoce (je n'ai jamais su son résultat, même si les tests actuels indiquent un QI de 140 environ, mais elle disait "à 9 ans, votre fille a la mentalité d'une gamine de 14 ans") et mes parents ont fait le forcing auprès de l'école primaire pour qu'elle accepte (elle n'est pas obligée). Un vrai parcours du combattant que mes parents ont bien voulu mener, heureusement.

Quand je suis arrivée en 6e je me suis sentie beaucoup mieux par rapport au niveau pendant à peu près un an (même si j'étais première de ma classe), avant de retomber à nouveau, jusqu'à la fin du lycée, dans un ennui profond. Je n'ai jamais ouvert très longtemps un cahier, jamais appris une leçon en plus d'un quart d'heure, jamais résolu un problème de mathématiques en plus de dix minutes, j'avais 19 de moyenne en physique chimie alors que je détestais ça (et du coup alors que je ne travaillais pas cette matière qui m'ennuyait). J'ai ajouté le plus d'options possibles à mon cursus pour avoir une charge de travail plus élevée et que cela soit intéressant (je faisais du latin, de l'anglais renforcé, j'avais pris la voie S spécialité maths, et j'apprenais le grec ancien sur mes heures de libre, par intérêt). Mes parents ont toujours refusé que j'ai des activités extra scolaires qui me perturberaient selon eux, alors que je ne travaillais déjà pas, j'ai donc lu des centaines (voire des milliers) de livres durant ma scolarité. J'ai eu mon bac avec mention très bien tout juste, en n'ayant presque rien révisé.

Je suis arrivée en classe préparatoire et si j'ai éprouvé des difficultés, aucune n'était insurmontable intellectuellement. Je me suis un peu ennuyée en école de commerce et aujourd'hui dans mon travail (j'ai 21 ans et je suis en apprentissage), je m'ennuie encore tant que je n'ai pas une grosse charge de travail.

Je me suis rendue compte que je n'étais capable de vraiment travailler qu'à condition d'être débordée. Au deçà, je n'en ai aucune envie. Je n'ai aucun don particulier pour le sport, la musique, ou toute autre chose (excepté l'écriture), mais le monde me semble facile à comprendre, et tout ce qui n'est pas logique m'est totalement hermétique. Je me fais par exemple souvent avoir au travail quand je considère un processus comme logique et qu'on me dit que non, ça ne fonctionne pas comme ça, ici.

J'ai également eu longtemps, comme la Madmoizelle de l'article, de gros soucis relationnels, j'ai toujours traîné avec des personnes plus âgées que moi, même si elles me trouvaient un peu étrange. Encore aujourd'hui, je suis l'extra-terrestre de mes amis, celle qui a une mémoire de dingue (je me souviens comme vous tous d'énormément de choses, surtout les plus inutiles, même si ma mémoire devient de plus en plus sélective). Mon meilleur ami a dix ans de plus que moi et quand on se parle, c'est comme si on était nés en même temps. Je vis comme une jeune femme de trente ans, sans vraiment aimer sortir, boire, faire la fête, toutes ces choses qui seraient de mon âge et qui me semblent terriblement ennuyeuses et futiles (désolée pour celles qui le font, je respecte hein, juste que j'aime pas).

C'est finalement assez perturbant, et je suis d'accord avec la fin de l'article, assez handicapant parfois...
 
22 Juillet 2015
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Avignon
À mon tour de tomber sur cet article ^^

Je suis plus jeune que vous (j'ai 16 ans) et ca m'aide de voir un peu comment vous avez évolué avec....ca.
J'ai lu pas mal de choses sur le surdouement mais aussi la précocité et l'hypersensibilité, car j'ai l'incroyable chance de trainer les 3, mais je cherchais quelque chose en particulier que j'ai vu dans vos articles pour la première fois : le fait de trop aimer ses amis, et donc parfois de les mettre mal à l'aise. Je suis assez maladroite au niveau social, je laisse les gens venir à moi mais parfois mes amitiés sont un peu détruites à cause de ca :/ je prends du recul maintenant, mais quand j'étais plus jeune je me suis construit une carapace pour m'empêcher de ressentir, j'avais donc très peu d'amis et j'en souffrais énormément...

J'ai passé les tests (WISC IV je crois) a 11 ans et demi, et j'ai été diagnostiquée surdouée a un niveau très élevé, avec un score de 152, mais surtout avec une mentalité d'une ado de 16 ans. J'ai donc toujours eu des intérêts pour des sujets différents des autres enfants, pas adaptés a mon âge, à 10 ans je m'interrogeais sérieusement sur la sexualité, la mort, je voulais déjà partir de chez moi, et ces réactions me faisais parfois peur. En colo j'étais plus avec les animateurs que les enfants, je me suis comme vous plongée dans les livres et au collège tout est parti en vrille : je me sentais si différente des autres que je me suis convaincue que personne ne pourrais jamais me comprendre ni m'aider, je pleurais tous les soirs en rentrant chez moi et retournais le lendemain au collège les yeux rouges et bouffis, ce qui m'a vallu le sympathique surnom de "shootée"

Je travaille moins que les autres pour des résultats aussi bons que mes amies qui travaillent jour et nuit, voir même meilleurs. Du coup, je n'éprouve pas beaucoup de mérite quand je réussis.

J'ai sauté la cinquième en me disant que tout irait mieux, mais en fait c'était pire, j'ai pu enfin me libérer un peu quand je suis entrée en Arts Appliqués au lycée. Comme la communication c'est pas mon truc, le seul moyen que j'ai trouvé pour m'exprimer est le dessin et la création, mais ce n'est pas suffisant.

J'ai du mal a supporter l'échec, parce que depuis toute petite j'ai apprit a me débrouiller seule et a ne pas demander d'aide, et je fais aussi difficilement confiance. Je crois que ce qui me fais souffrir surtout, c'est l'amour. Pas parental, parce qu'ils m'ont toujours soutenue, mais l'amour venant des autres, et je pense que c'est a cause de ca que je m'attache fortement à mes amis. Mais eux ne comprennent pas, ce qui est normal et donc me rejettent. J'ai du mal à savoir comment m'y prendre, je ne suis pourtant pas difficile à vivre je pense....

Avant, j'étais terrorisée à l'idée d'être seule dans la cour où ailleurs, maintenant je suis obligée de me retrouver seule à certains moments ou je pique des crises. J'ai toujours été très calme et assez peu loquace avec les autres, et mes amis me demandent des fois : "j'ai l'impression que tu es toujours triste..."
Quand j'arrive dans des nouveaux endroits, je ne parle pas de mes différences et bricole la vérité pour me sentir plus normale, et je recale tout ca comme des sortes de cartes jocker à m servir en cas de besoin...

Pour les psy, je suis un peu bloquée depuis que la psychologue scolaire chargée de min saut de classe a dit a mes parents que je me vantais de tout ca alors que pas du tout.

Voilà un peu de mon côté, je voulais savoir si c'était pareil pour vous. Je commence a sortir la tête hors de l'eau en serrant les dents en me disant qu'il ne me reste que un an à l'école avant d'étudier enfin avec des gens qui ont les mêmes intérêts que moi.

Donc moi aussi je trouve ca hadicapant, même si ya aussi quelques bons cotés, et j'espère pour les autres enfants qui suivent que les profs ainsi que tous ceux qui croient que être surdoué c'est être un érudit et être le premier de la classe, que c'est une bénédiction, blabla, essaieront de comprendre ce que c'est que se sentir différent et seul, en souffrance toute son enfance.
 
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