J'étais assez douée durant l'école primaire sans particulièrement réviser aussi bien en langues qu'en mathématiques et je me suis toujours sentie mal dans ma peau parce que je pouvais dire que a+b=c sans savoir expliquer, je m'isolais beaucoup et était victime de moqueries à cause de ça. Mon père avait honte de moi parce que je n'arrivais pas certaines choses "banales" (comme dessiner un losange) ce qui entraînait des tensions à la maison.
En passant au collège je m'ennuyais tellement que j'ai commencé à sécher les cours. Mes parents étaient persuadés que la difficulté que j'avais avec l'injustice et mon hyper-sensibilité était à causes de leur "relation difficile".
Je me sentais tellement différente qu'à neuf ans j'ai fait une TS, une autre à mes 12 ans et deux autres à mes 14 ans.
On m'a traînée de psy à psy, de CATTP à centre pour "jeunes en difficultés", anxiolytiques et anti-dépresseur, compris jusqu'à mes 14 ans.
J'ai été reçue par deux psychologue à l'hôpital après ma quatrième TS qui, après m'avoir décrite comme "manipulatrice, menteuse et dépressive" elles ont décidées de me faire interner dans un hôpital psychiatrique.
Ma mère était vraiment dans un sale état car son rôle de mère était aussi remit en doute par les autorités et confiait toujours tout à ma grand-mère.
Quand elle lui a annoncé ce que les deux pétasses psychologues prévoyaient pour moi, ma grand-mère (ancienne ambulancière pour le SAMU et tout le tralala) lui a juste dit "Pourquoi ne pas lui faire faire un test de QI, on serait fixées ?"
Elles (les psys) ne trouvaient pas ça "nécessaire", pour elles le seul problème c'était moi.
Ma maman a fait confiance à la sienne et m'a emmenée en "urgence" passer le WISC-IV chez une psychologue spécialiste, où, pour une fois, j'ai vraiment pu échanger avec quelqu'un "fait pour".
Le résultat du test est tombé : 135.
Petite surdouée, pas assez pour être "remarquée" en tant qu'enfant dite "précoce" mais assez pour avoir tous les trucs qui vont avec.
Aujourd'hui, j'ai 16 ans et ça fait deux ans que je commence enfin à me comprendre.
Je suis passée par un père pervers-narcissique, des cauchemars qui me réveillaient en sueur et en criant, une phobie scolaire qui ont entraîné une peur folle de la foule, un TCA (boulimie), une estime de moi quasi-inexistante car je ne me reconnaissait en rien de ce que les autres faisaient, pensaient, quatre TS dont aujourd'hui je me guéri. Sans médicaments dont on m'a gavé jusqu'à mes 14 ans à des doses qui auraient pu assommer un troupeau de bêtes, mais avec une psychologue spécialisée enfants surdoués.
Aujourd'hui, je ne vais plus au lycée, je suis scolarisée par le CNED, que je ne suis pas vraiment parce que savoir que l'on attend quelque chose de moi m'angoisse encore beaucoup.
Mais je ne me mutile plus, je n'ai plus de pensées suicidaires, je ne me réveille plus la nuit en criant et en pleurant, je ne fais plus de malaises dès que je me retrouve dans une foule.
J'ai encore du chemin à parcourir mais j'ai confiance en moi et en ce que je peut accomplir dans le futur, proche ou lointain.
Pourquoi j'étale ma vie sur Madmoizelle ?
Non je ne m'invente pas de vie sur internet et non je ne recherche ni affection ni de "reconnaissance"
Parce qu'une étude à révélée que beaucoup d'enfants hospitalisés dans des HP étaient surdoués.
Parce que peut-être qu'une maman aura son enfant avec les mêmes "maux" que j'ai pu avoir et que peut être ça pourra aider quelqu'un.
J'ai beaucoup hésité à écrire mon commentaire, j'espère surtout que je n'ai pas énervé quelqu'un ou un autre sentiment désagréable (désolée pour mon français approximatif, les émotions
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Surdoués ou pas, Madz, je vous souhaite une très très belle vie