J’ai testé pour vous… faire ma crise d’adolescence à 27 ans

[Hawley]

@brifon Je crois que tu as résumé à peu près tout ce que je pensais dans ton post, merci pour ça

Et d'ailleurs, comme ça, elle l'a libéré, son poste, elle laisse la place à ceux qui le veulent !

 J'aime cet esprit positif !

 

[Fab]

Ce que je trouve super intéressant avec ce genre de témoignage, c'est qu'il est souvent très révélateur de notre propre fonctionnement. C'est souvent les témoignages de personnes qui prennent leur envol/responsabilités qui sont un excellent baromètre de où on en est dans notre propre vie.
Ca me fait pas mal réfléchir quand je vois les réactions très virulentes de certaines, et pas du tout dans le sens négatif hein, mais plutôt dans le sens que derrière la colère IL Y A TOUJOURS une peur, toujours. Donc je trouve que de ressentir des émotions fortes en lisant ce genre de témoignages, c'est une super chose, ça permet d'en apprendre plus sur soi-même.

C'est TELLEMENT tellement tellement vrai.

 

[Fab]

Et moi qui l'admirais à 16 ans, j'ai aujourd'hui pitié de sa vie d'ouvrier exploité pendant 25 ans dans la même entreprise, pour rembourser le crédit d'une maison dans un village laid, avec un voisinage laid et des lampadaires laids.

Tu as oublié "et élever un enfant reconnaissant"

edit: oui,merci, j'ai lu. Mais ca change rien .

Au nom de quoi un enfant a une obligation de reconnaissance envers ses parents ? :/

Au nom de... l'éducation? de la politesse?La gratitude?
C'est quoi cette question?
Si mes parents rament dans un métier pourri, qu'ils auraient aimé faire autre chose mais restent dans cette voie parce qu'ils n'ont pas le choix, parce qu'on a deux enfants derrière a nourrir/loger/éduquer, je leur serais reconnaissante d'avoir juste "sacrifier" leur vie pour nous.

J'vais pas me rouler par terre en remerciant mon père de pas avoir abandonné son poste et de s’être teint la moustache en bleu, mais il est clair qu'un jour je leur dirai merci. Parce que on m'a appris à dire merci

Ah puis pour l'article,c'est pas une crise d'ado, c'est juste être adulte. On dirait un titre d'article à la yahoo:ca te vend une tarte au chocolat et tu te retrouves avec une tarte de chez Ikea

Si je te comprends bien, tu considères que des parents qui décident de faire un enfant (c'est leur choix, le gosse lui n'y peut strictement rien) et qui lui font vivre une enfance de merde (je parle en général, pas pour toi en particulier, @archibrald ) ont droit en plus à la reconnaissance automatique de leur progéniture ?

Okay pour le cas spécifique de "l'enfance de merde" mais perso j'ai méga kiffé ma vie de ma naissance jusqu'à maintenant, et comme mes parents en sont responsables à 99%, une reconnaissance éternelle me semble la moindre des politesses.

Bah tant mieux pour toi, mais est-ce que ton expérience vaut généralisation à tous les enfants ?

(edit - double post : désolay)

 

[Brifon]

@Hawley : bah de rien   A vot' service mam'zelle
@Fab : hii, merci  A vot' service patron

@Sword : je suis d'accord avec toi sur le fait que nos parents ont une influence non négligeable sur nos vies, mais je trouve dommage que tu minimises la part que tu y prends (dans ton bonheur j'entends) ! Si ta vie te plaît à donf, je pense que tu peux aussi TE remercier. Nan ?

 

[Hawley]

@fab @sword Je pense un peu comme vous deux en fait  (paradoxalement vu que vous n'êtes pas d'accord). Je suis extrêmement reconnaissante à mes parents de l'éducation que j'ai reçue et de tout ce qu'ils m'ont apporté, mais justement parce que parce que je pense que ce n'est pas automatique. Mais du coup je ne leur suis pas spécialement reconnaissante de m'avoir simplement mis au monde, mais plutôt de tout ce qu'ils ont fait après. Par contre si vivre ma vie implique de devoir rejeter une partie de ça à un moment, ce sera mon choix et je ne pense pas que ça doive être blâmé si ça fait partie de ma construction en tant qu'adulte. S'empêcher de se réaliser sous le prétexte "ça décevrait mes parents" serait assez dommage, de mon point de vue.

 

[Elys]

Je suis tellement d'accord avec @sword et @moukinette . La première parce que oui il est claire que Marie-Charlotte est assez bien entourée et peu importe la chute, il y aura toujours un trampoline ou un matelas moelleux pour la réceptionner.
Avec la seconde, parce que je pense pareil de ce site, même si j'ai partagé pas mal d'articles, même si j'en dis du bien assez souvent.

Bref, concernant l'article, je ne pense pas qu'il s'agisse d'une crise d'ado. Je suis sceptique quant à l'existence même de cette dernière, alors bon. Pour moi c'est une version soft du burn-out à cause d'une certaine pression sociale qu'elle semblait accepter, mais qu'au final, elle n'a pas supporté. A mes yeux, c'est très SAIN de tout envoyer chier dans ces moments-là. Je dis ça parce que j'ai eu le comportement inverse: je n'ai jamais été en accord parfait avec mes parents, surtout ma mère à qui tout m'oppose.

Et puis un jour, j'ai pété les plombs. J'ai commencé à m'habiller comme une "madame", à étaler ma culture, à me tenir droite, à tenir des propos conservateurs, à contrôler mes mimiques, ma voix, à me lancer dans des activités que je haïssais gamine et me révoltait pour ne pas y aller: la danse classique et le solfège. J'ai commencé à être difficile avec moi-même, je croyais qu'en me prenant en main et en m'adaptant au système, je connaîtrais la perfection, le respect, la dignité, des choses dont je n'avais jamais rien eu à faire.

Et cette folie des grandeurs, de la morale, de la vertu, gnagnagna, s'est effondrée par une tentative de suicide. On m'a dit que je faisais une grave dépression. Et petit à petit, je suis redevenue moi-même: t shirt unisexe de groupes, musique bruyante, pantalons larges, docs martens, vernis craquelé, cheveux de toutes les couleurs, mal coupés....

Je suis redevenue moi mais cette expérience bizarre apparemment je l'ai subie parce que je voulais que ma mère "m'aime". Mais ma mère, elle m'a toujours aimé! Même si je peux pas saquer sa mentalité! Il a fallut qu'on se parle vraiment pour que je m'en rende compte. Ma mère m'aime MEME SI je ne suis pas le petit rat de l'opéra dont elle rêvait, même si je ne suis pas mariée au prince de Monaco (Andréa de Monaco, elle faisait une fixette dessus et me disait que je l'épouserais plus tard, désolée maman c'est mort ), même si je m'habille comme un sac, mange comme un porc....

Evidemment, elle aimerait que je sois féminine, discrète, polie, princesse, parfaite. Mais si je ne le suis pas, c'est pas bien grave, pour elle.

Puis elle m'a avoué qu'elle non plus elle était pas ce que sa mère voulait qu'elle soit, qu'elle a toujours été en conflit avec elle, mais y'a de l'amour derrière tout ça.

Donc je souhaite à Marie Charlotte de bien s'éclater, à fond et de pas écouter les gens YEAAAAH 

La dernière chose à faire, c'est de suivre les conseils de personnes qui ne sont pas sûres d'elles et je dis ça parce que hein y'en dans les coms qui jouent les moralisatrices, ça fait un peu peur.

Le contrôle c'est has been, les filles. Envoyer chier is de new black .

TL;DR: LEAVE MARIE CHARLOTTE ALOOONE.
Carpe Diem, Yolo, Swag! Comme vous voulez!

 

[camicacutter]

@Marie.Charlotte
Concernant la rédaction de l’article en lui-même, je suis un peu décontenancée par le ton léger.
Parce que j’ai l’impression (mais je me trompe peut-être) que ça n’a pas forcément été une période facile à vivre et que tu décris ça comme si c’était simple de faire ces choix.
Il y a aussi quelques maladresses, qui expliquent peut-être certaines réactions.

J'explique ce qui m'a manqué :
Tu annonces dans l’introduction que ça a fait « bien mal, au passage ». Et finalement, je n’ai rien vu de ça dans l'article. J’aurais aimé que les difficultés, l’incompréhension que tu as pu rencontrer (il y en a eu apparemment) soient plus développées.

Tu dis que tu t’es opposée frontalement à tes parents… et puis tu t'arrêtes là. La seule intervention de tes parents que tu relates me semble bien normal de leur part : ils s’inquiètent et te conseillent de réfléchir, d’attendre.
Comme apparemment ta situation professionnelle était invivable (je suppose qu’un burn-out ne se déclenche pas pour rien), tu ne les écoutes pas (tu as bien fait à mon avis ! ) .
Et après ? Comment ont-ils réagi finalement ? T’ont-ils néanmoins soutenu ? Pensent-ils toujours que tu as eu tort ? Comment sont maintenant vos relations ?
Bref, le sujet de ton témoignage m’intéresse vraiment. Et du coup, je reste un peu sur ma faim.
(si tu as le temps et l’envie de revenir sur ça, je suis carrément preneuse )

Oui je me suis dit pareil !
J'aimerais tellement en savoir plus sur le contexte et sur ce qui s'est passé ... Après je comprends tout à fait que ça ne fasse pas forcément partie des éléments de la vie sur lesquels c'est facile de témoigner ...

Après, je suis entièrement d'accord avec le point de vue d'@Hawley. J'aime mes parents et je pense qu'ils ont toujours essayé de faire au mieux pour mon éducation et celle de ma soeur. Je les remercie pour tout ce qu'ils m'ont apporté et pour avoir toujours essayé de me donner les moyens de réaliser mes rêves. Et je pense que malgré tout ce qui peut m'arriver professionnellement parlant, je n'en arriverais jamais à avoir envie de leur dire "fuck you" ou des mots aussi forts.

C'est un peu ça qui me gène dans l'article ... Je comprends que ce soit un ensemble de choses, que Marie-Charlotte (dont je salue au passage le courage) a voulu s'émanciper des normes qui lui avaient été inculquées par la société, y compris par ses parents, mais je trouve quand même dommage d'en arriver à des mots assez durs dans la fin de l'article ...

Je n'ai pas fait de crise d'adolescence, et j'espère arriver à remettre en question l'éducation qui m'a été donné (ce ne serait pas ça d'ailleurs, devenir adulte ?) sans en arriver à m'opposer aussi frontalement à mes parents, si libérateur que ça semble être pour certaines personnes. Et j'espère aussi réussir à me construire sereinement sans avoir à envoyer valser toute la vie que je me serais construite ...

 

[Kiem]

Je crois que je suis en train de faire un peu pareil... Je n'ai que 19 ans, donc c'est moins impressionnant, mais
 ça se rapproche beaucoup de mon ressenti.

Moi aussi j'ai été une ado gentille, toujours rentrée à l'heure avec un bon bulletin de notes. Ce n'est même pas qu'on m'imposait des choix, mais je n'ai jamais eu d'envies de rébellion.
Et puis paf, l'année dernière, je me suis retrouvée dans une formation qui ne me correspondait pas du tout du tout. Ca, plus les choix d'orientations et le stress qui s'ensuit, ben ça m'a complètement détruite (ben oui, j'ai décidé de me réorienter vers un concours très sélectif, sinon c'est pas drôle). En parallèle, j'ai commencé à prendre conscience que beaucoup de choses n'allaient pas dans ma relation avec mes parents, et qu'il fallait que je me tire rapidement, sinon j'allais étouffer.

Aujourd'hui, moi aussi je me suis teint les cheveux (mais en rouge, le bleu c'est trop chiant à entretenir ), j'envisage les tatouages... Je ne considère pas ça comme un truc de marginal en général, mais c'est un moyen de faire quelque chose qui me plaît, pour moi et rien que pour moi. Et de m'éloigner de cette image de petite fille parfaite pour me rapprocher de celle que j'aimerais être, plus sûre d'elle et moins soumise aux opinions des autres. C'est peut-être un besoin de transgression, mais c'est surtout un moyen de faire ce qui me plaît vraiment.

En ce qui concerne le débat, je ne pense pas "devoir" une reconnaissance à mes parents. Oui ils m'ont élevée, mais même si j'ai la chance d'avoir des parents qui me paient mes études et ma chambre en cité U, je paie aussi les ratés de leur façon d'élever un enfant. Mon manque total de confiance en moi, mon gros manque affectif, ma flippitude... Je suis consciente qu'ils (enfin, ma mère) ont fait ce qu'ils ont pu, mais voilà, à partir du moment où je me sens mal pendant toute la semaine avant les vacances parce qu'il va falloir rentrer au bercail, je ne crois leur devoir une reconnaissance indéfectible non plus. J'ai besoin de vivre pour moi, et de m'éloigner.
(et le pire c'est que c'est même pas des trucs "graves" qui ont amené à cette situation)

 

[Fab]

Pour le reste, en dehors du côté "fuck mes proches" (je ne connais pas son histoire, donc je ne sais pas sur quoi la juger, je m'abstiens) j'ai été très gênée par la posture générale de cet article. Je comprends le choix mûrement réfléchi de tout envoyer balader pour aller vivre dans les montagnes avec les chèvres, et je dis ça sans ironie. Parce que le monde de l'entreprise est coercitif, parce qu'il reste encore profondément misogyne pour les femmes, parce que c'est dur à supporter. Certains y arrivent, d'autres non, nous ne sommes pas tous conçus de la même façon et on ne peut jeter la pierre à ceux qui choisissent en toute conscience de lâcher l'affaire. Maintenant, j'ai envie de dire... Il faut assumer ? 

Que veut dire "assumer" pour toi ? Parce que là, @Marie-Charlotte dit ce qu'elle vit à visage découvert sur un site grand public, sachant pertinemment que ses parents et son entourage auront connaissance de son texte. Je vois mal personnellement comment "assumer" plus que ça une prise de position.

Je ne peux m'empêcher de relier ton commentaire à l'excellent post de @Brifon  qui entre autre excellentes choses nous dit : "Ce que je trouve super intéressant avec ce genre de témoignage, c'est qu'il est souvent très révélateur de notre propre fonctionnement. C'est souvent les témoignages de personnes qui prennent leur envol/responsabilités qui sont un excellent baromètre de où on en est dans notre propre vie."

Est-ce ton propre fonctionnement que révèle ton post ? Je me garde bien de conclure définitivement, mais ce n'est pas impossible. À toi de nous dire, si tu le souhaites bien sûr

 

[MarlitaBCN]

C'est très courageux de ta part de faire cette crise en pleine crise économique et au moment où la société devient de plus en plus réactionnaire !
Cependant, pour une fille qui s'en fou et qui emmerde ceux qui la juge, je pense qu'avec cet article tu t'exposes quoi qu'il arrive au jugement des autres. Je pense que t'as quand même envie de savoir ce qu'en pense les autres. Mais c'est bien ! C'est typique des ado
Bien sûr, tu veux aussi montrer à d'autres filles ou garçons qu'ils ne sont pas seul(e)s dans leur cas et tu te dis que ça va les rassurer

 

[cecelight]

Je l'ai faite assez tard aussi, étant la petite fille parfaite que mes parents ont toujours voulu -_-/

C'est quand j'ai tout plaqué pour réaliser mon rêve ( et je galère today ) que j'ai fait pa crise; Bref ma crise je l'ai faite à 20 ans

 

[JooCherry]

Pour moi ce n'est pas une crise d'adolescence, parce que tu es une adulte responsable qui s'assume.
Alors oui on peut appeler ça "crise" parce que c'est un choc par rapport à avant, tu envoies valser tout ce que tu avais pour aller vers autre chose... Mais tu le fais en toute conscience de cause.
Tu t'es rendu compte que ce que tu vis/fais/expérimente ne te correspond plus et tu agis en conséquence.
Et ce n'est pas à blâmer, c'est très courageux !