Une petite chose, être breton ne signifie pas "parler breton". À vrai dire, cette généralité m'agace très fortement. Je suis née à Rennes et j'ai grandi dans un village pas très loin, j'y ai fait mes études, la famille de mon père est originaire du nord du Morbihan et celle de ma mère du Finistère (Plougastel), mon nom de famille est celte (pas breton, celte donc plus vieux que le breton). Pourquoi je vous dis tout ça ? Parce que c'est ce que je suis obligée d'expliquer aux gens quand je dis que je ne parle pas breton, que je ne la baraguine (tiens une expression qui vient du breton) même pas, que je ne comprends pas un traître mot et qu'en plus, je trouve ça un peu moche ... pour me justifier, pour expliquer que ben quand même, je suis bretonne. Je n'ai rien contre le breton ou contre l'article de la madZ mais pour moi, le breton est devenu le symbole d'une identité bretonne un peu élitiste, un peu hype sous prétexte de culturalisme. Je viens du pays gallo, grosse partie de la Bretagne où l'on parlait une langue latine, le Gallo (ce qui signifie littéralement en breton : le français ^^). Ma grand-mère le parle mais aujourd'hui, on ne peut plus l'apprendre nul part, toutes les classes de langue régionale gallaise ferment au profit des classes de breton, parce que c'est plus "identitaire". Je trouve ça un peu puant. La culture bretonne, c'est celle que l'on se crée, que l'on vit. Pas besoin de certificat de bon breton, tu peux être né ailleurs, tu peux avoir d'autres origines, du moment que tu te sens breton, tu l'es. Pour rebondir
sur l'article, c'est un peu ce que je lui reprocherais d'être exclusif, de créer une sorte de complicité avec quelques personnes autour d'une certaine culture bretonne et de fait, d'en exclure les autres. Beaucoup de personnes d'après les commentaires ne se reconnaissent pas en tant que bretons dans cette article, moi non plus. A part les expressions sur l'alcool (rappel : j'étais étudiante à Rennes), je ne connaissais pas les autres.
Ceci étant dit ce n'est pas un reproche contre l'auteur, c'est un constat d'une tendance lourde qui fait de la culture bretonne une culture unique en espérant qu'elle soit unitaire mais qui est nécessairement discriminante et réductrice.