J'ai une sexualité « classique » et ça me va très bien ! — Témoignages

[Gazpacho]

@Wildgirl22 Niveau communication sur le sexe avec mon copain on a aucun problème. Ce qui en ressort, en tout cas de mon expérience, c'est que quand l'un a testé et approuvé des pratiques "épicées" (ou disons d'une forme plus générale, des choses que l'autre n'a pas encore tenté), avec un partenaire précédent, bah il/elle aimerait bien continuer avec le suivant. Dans une situation réelle ça veut dire que si un mec à l'habitude de fesser ses partenaires, par exemple, il va être "bridé" avec quelqu'un qui trouve ça avilissant ou qui n'est tout simplement pas tenté par cette pratique.
Est-ce que c'est une fin en soi pour autant ? Je ne crois pas. Surtout si les choses sont exprimées de façon claire et justifiée, des deux côtés. Ca ne veut pas forcément dire que le mec va devenir infidèle parce qu'il ne peut pas faire des choses qu'il aimait faire avec ses partenaires précédent(e)s. Le sexe est assez vaste, subtil et varié pour palier à ce genre de choses, même dans sa pratique la plus simple

 

[Scamandre]

@Bob Bobinette Non en effet, c'est pas pareil, je faisais juste un parallèle en fait
Sur le côté "je sais que cette normalisation d'une sexualité dans laquelle je ne me reconnais pas est positive et nécessaire, mais elle me fout une petite pression dont j'arrive pas à me débarrasser malgré moi"
Vu que ça s'applique à mon rapport (perso) aux mouvements sex-positive, je me disais qu'on pouvait faire un parallèle avec le cas "sexualité classique" qui "souffrirait" (enfin, je crois que ça reste vivable ) d'une vague de messages positifs sur des pratiques différentes.
Je sais pas si je suis très claire, haha
C'est ma façon d'essayer de comprendre ce dont parlent les personnes à sexualité "classique" quand iels parlent de pression, à travers ma grille de lecture perso.

Je voyais pas vraiment dans cette revendication d'une sexualité "classique"/soft/whatever une majorité qui râle sur la représentation (du type "ok mais what about meee"), mais y'a peut-être un peu de ça chez certain.es, qui sait. En fait je me rends pas trop compte du "shaming" éventuel que peut encaisser une personne selon son type de sexualité.

Sinon, on est d'accord, vivement qu'on se débarrasse de tous ces carcans et qu'on puisse vivre peinard, qu'importe si on sexe ou pas, avec qui, et comment. #c'estbateaumaisonycroit

 

[Gabelote]

"faire un effort" si on se force réellement (et pas seulement un petit peu, genre, l'envie était là même si elle était faible)

C'est là qu'est l'os (comme disait l'autre). C'est quoi se forcer "un peu" ou "beaucoup". C'est quoi une envie "faible" ?? Et dans quelle mesure notre environnement (médias, porno, entourage, témoignages dans un webzine sympa et attentif au statut des femmes comme Madmoizelle.com... ) exerce une pression pour qu'on ai l'impression de consentir seulement un petit effort ?
L'idée que l'ennui et la routine tuent une relation est en elle-même porteuse d'une pression insidieuse, parce qu'elle est porteuse du doute (en fait-on assez pour échapper à l'ennui et la routine ?), on projette sur la vie sexuelle des problématique qui peuvent avoir leurs origines dans le fonctionnement du couple en soi (vous les avez les articles de presse féminine qui annoncent que mettre du piquant dans votre vie sexuelle va ranimer la flamme ?).
Et je ne parle pas de la notion de consentement qui en prend dans la gueule dans les grandes largeurs ("oui, t'as râlé mais t'en avais envie en fait non ? même pas un petit peu ??").
Bref, dans le premier sujet sur cet appel à témoignage j'avais exposé ce qui, selon moi, serait la bonne forme pour parler de la pluralité des sexualités des madz dans le respect et en les plaçant toutes sur le même pieds, ce n'est pas le traitement qui en est fait, et ça me désolé.

 

[ApoLapine]

Y a un truc que je comprend pas dans les coms... C'est pas parce que tu fais du BDSM que tu fais pas de missionairre, levrette, etc, tu vas pas faire des positions acrobatiques tout le temps(enfin je pense? ). T'as juste des accessoires, des actes en plus, qui rendent le sexe plus "épicé".

Le sexe "classique" c'est pas la routine, c'est juste t'utilises pas d'accesoires et y a des actes en moins, après chacun doit avoir sa définition (est ce que la sodomie, avaler c'est classique...) Genre t'as aussi les gens qui font des scénarios... est ce classique?

Et puis, même les gens qui font du BDSM etc peuvent pas inventer à l'infini... Tu peux essayer de nouvelles pratiques, mais au bout d'un moment, ne deviennent elles pas de la routine aussi?

 

[Solal]

Et puis, même les gens qui font du BDSM etc peuvent pas inventer à l'infini... Tu peux essayer de nouvelles pratiques, mais au bout d'un moment, ne deviennent elles pas de la routine aussi?

Je suis tout à fait d'accord avec ça ! Pour moi "routinier" et "classique" c'est vraiment très différent, mon copain et moi (il faut bien ramener à soi sur ce sujet ) on a ce genre de pratiques classées BDSM par beaucoup je pense, mais comme ça nous plaît beaucoup forcément on a tendance à y revenir, donc oui on pourrait qualifier ça de routine, pour autant là où ce n'est pas "classique" c'est qu'on ne se contente pas de "l'acte sexuel", on y ajoute quelques petites pratiques annexes

Et je m'étais déjà interrogée à ce sujet sur le boudoir je crois, mais je ne comprends pas trop la lose/routine ennuyeuse qui est associée au missionnaire, ça peut être super bestial si on veut, et si on veut pas bah on peut quand même prendre vachement de plaisir, ça dépend des couples

 

[Wildgirl22]

C'est là qu'est l'os (comme disait l'autre). C'est quoi se forcer "un peu" ou "beaucoup". C'est quoi une envie "faible" ?? Et dans quelle mesure notre environnement (médias, porno, entourage, témoignages dans un webzine sympa et attentif au statut des femmes comme Madmoizelle.com... ) exerce une pression pour qu'on ai l'impression de consentir seulement un petit effort ?
L'idée que l'ennui et la routine tuent une relation est en elle-même porteuse d'une pression insidieuse, parce qu'elle est porteuse du doute (en fait-on assez pour échapper à l'ennui et la routine ?), on projette sur la vie sexuelle des problématique qui peuvent avoir leurs origines dans le fonctionnement du couple en soi (vous les avez les articles de presse féminine qui annoncent que mettre du piquant dans votre vie sexuelle va ranimer la flamme ?).
Et je ne parle pas de la notion de consentement qui en prend dans la gueule dans les grandes largeurs ("oui, t'as râlé mais t'en avais envie en fait non ? même pas un petit peu ??").
Bref, dans le premier sujet sur cet appel à témoignage j'avais exposé ce qui, selon moi, serait la bonne forme pour parler de la pluralité des sexualités des madz dans le respect et en les plaçant toutes sur le même pieds, ce n'est pas le traitement qui en est fait, et ça me désolé.

Ce que j'entendais par "une envie faible", et je me suis peut être mal exprimée, c'est "Cet acte, tiens à l'occasion ça ne me dérangerai pas d'essayer mais si ça n'arrive jamais, je m'en fou" et là ton partenaire en parle et même si tu n'en avait pas spécialement envie sur le coup, ça ne te dérange pas de tenter. Pour le reste je suis d'accord avec toi.

 

[Scamandre]

Je pense que l'article aurait gagné à ne pas forcément se focaliser uniquement sur la question "sexualité classique".
Par exemple, je trouve qu'il est difficile de parler d'injonction à la "sexualité débridée" sans parler tout simplement d'injonction à la sexualité, en fait.
L'idée de rassurer les gens en mode "vous inquiétez pas, un missionnaire tranquilou par semaine c'est cool aussi", c'est gentil, mais tant qu'à faire autant faire un ptit virage pour inclure les personnes qui n'ont même pas cette sexualité dite classique.

 

[Professeur Mc Gonagall]

On me parle aussi de fellations, plus rarement de cunnilingus (est-ce un oubli ?).

ça me rappelle un type que j'ai rencontré un jour, tiens... il disait ne pas vouloir pratiquer le cunnilingus parce que "c'est par là que vous (les femmes) pissez". En plus d'un gros facepalm concernant ses connaissances anatomiques, je lui ai demandé s'il avait un pénis pour pisser et un autre pour éjaculer...

 

[Mad_Ame]

@Scamandre du coup, pardon mille fois par avance si ma question est maladroite, est-ce qu'on peut considérer qu'être ace c'est une "sexualité"? Pour rebondir sur le fait que tu parles "d'injonction à la sexualité" (que je trouve très juste au passage et pas que pour les personnes ace qui plus est).

 

[Illyria]

D'ailleurs, c'est peut être un peu réducteur de parler de sexualité comme ça. La sexualité pour moi c'est quelque chose de plus vaste que la succession de pratiques et de positions, par exemple.

 

[Scamandre]

@Mad_Ame Je considère que c'est une orientation sexuelle, dans le sens où ça définit quel.s genre.s m'attire.nt, à savoir aucun.
C'est un peu une non orientation quelque part, mais pour moi c'est comme être hétéro, homo, bi...
Je sais pas si cetait ça ta question ?

 

[Mad_Ame]

@Scamandre Oui et non. Effectivement comme je le vois (le fait d'être ace) comme une "non orientation" et que je vois tout à fait l'orientation sexuelle que cela induit, je me demandais qu'elle en serait la "sexualité" (au sens des pratiques/ non-pratiques, comme l'entend l'article par exemple) qui en découle. Puisque c'est une non-orientation. Mais je fais peut-être un raccourci ?