Mais en fait le modèle de couple "mis à la mode", c'est la polygamie sérielle, non (avoir plusieurs copains à la suite de façon exclusive)?
Personnellement je suis convaincue par ce que je vis (c'est une éthique personnelle comme je l'ai expliqué, lié à ma représentation de l'amour), mais je crois aussi qu'on peut être au moins aussi heureux en vivant sur le schéma de la polygamie sérielle ou la monogamie vraiment exclusive (un seul partenaire pour toute la vie) ou même le célibat. Je crois que c'est vraiment impossible (et accessoirement idiot) de vouloir mesurer quel est le meilleur modèle. Les questions les plus intéressantes restent: qui suis-je? Qu'est-ce que je veux dans la vie? Quelle est ma façon d'aimer et comment être heureux?
Mes parents sont ensemble depuis leur vingt ans, ils sont vraiment exclusifs (à ce que j'en sais, mais j'y crois) et ils sont amoureux. Ils ont d'autres problèmes hein, mais leur mode de vie les satisfait, ils ne sont pas "prisonniers" parce qu'ils vivent une relation exclusive.
J'espère que mes messages ne font pas passer cette impression qu'on n'est pas libre quand on est exclusifs
c'est difficile de ne pas être radical quand on présente un mode de vie qui est encore assez marginal et qu'on se sent un peu obligé de "défendre" (merci @
Gaeguri et @
Cocomilie. , c'est tout à fait ça - pas vraiment une question de courage, mais il faut être prêt à accepter que les autres ne nous prendront pas au sérieux).
Personnellement, je vis dans un milieu extrêmement ouvert, et je n'ai jamais eu de remarque ouvertement hostile - plutôt des piques due à l'incompréhension ou au rejet personnel, comme il y a pu y en avoir ici, et ça peut être irritant les sous-entendus selon lesquels son histoire est "moins belle" ou selon lesquels on n'est peut-être pas amoureux, mais ça n'est pas irrespectueux et c'est tout à fait compréhensible, parce qu'on est vraiment poussé à croire en la polygamie sérielle voire au "ils s'aimèrent pour la vie". Le truc c'est que ça a quand même demandé (pour moi) une remise en question étalée sur des mois, et pourtant je n'ai jamais été possessive, même avec mon ex, avec qui j'étais exclusive, je me disais que ça me dérangerait nettement moins qu'il couche ailleurs plutôt que ses remarques un peu blessantes sur mes choix étudiants. Ensuite je me suis rendu compte que ça ne m'aurait même pas du tout dérangé. Pour certaines personnes, la non exclusivité remet en question ce qu'on est, pour moi ce n'est pas du tout le cas, mais d'autres choses peuvent m'atteindre dans ma confiance en moi et dans ma fierté. Mais oui, ça n'est pas du tout quelque chose auquel j'avais pensé au départ, je ne connaissais quasiment personne en couple libre (sauf un couple d'amis que je trouvais un peu bizarres
.), les média et les films m'ont toujours inondé d'image de couple parfait en quête de l'âme soeur.
Du coup, pour te répondre, @
Eriador , je pense que ça dépend des personnes, mais pour moi ce n'est pas tant une histoire de sexualité que de représentation de la vie et de l'amour (même si la sexualité fait partie intégrante de l'amour à mes yeux, autant que les sentiments et le partage mais pas davantage non plus).
EDIT : @
agapanthe7 l'histoire contredit un peu ton argument de "c'est la nature", le couple évolue constamment et se redéfinit en fonction des différentes cultures humaines (il n'y a pas une seule façon humaine d'aimer). Je ne nie pas qu'on a sûrement des pulsions sexuelles et qu'on a "cultivé" ces fonctions pour les institutionnaliser (d'où le mariage), mais il n'y a pas qu'un modèle de couple, ni aujourd'hui sur le globe (malgré la diffusion du modèle occidental), ni si on compare le couple d'aujourd'hui à celui d'il y a deux cents ans. D'ailleurs comme je le disais, il paraît évident aujourd'hui d'aimer plusieurs personnes jusqu'à "tomber sur le bon". Il n'y a pas si longtemps que ça, ce n'était pas une question de bon ou de mauvais, on acceptait de passer sa vie avec la même personne, et un peu avant, le couple n'était pas une question d'amour dans tous les milieux mais aussi un arrangement économique et nobiliaire (ce qui peut nous paraître très étrange aujourd'hui).