Je m'en veux de penser ça mais...

[Endless]

Je m'en veux beaucoup beaucoup de faire ça, mais je suis le genre de relou qui juge un peu la bouffe que les gens achètent PAS TAPER j'explique!

Quand je fais mes courses je suis souvent très stressée (je déteste les magasins), et du coup ça me met d'assez mauvaise humeur. Donc j'ai tendance à avoir des pensées de merde, bien négatives ("monde de chiotte" etc). Je déteste vraiment faire mes courses au supermarché, tout me rappelle ce que je hais dans ce monde (pollution, consumérisme, production de masse de trucs inutiles, exploitation animale, nourriture frelatée, marketing à gogo, sexisme...). Du coup quand je dois y aller (j'y suis obligée parfois), ça me frustre tellement que j'ai des pensées parasites qui me viennent spontanément: "putain il achete des fraises en plein hiver", "aaah elle mange des corn flakes, comment elle fait pour digérer cette merde?", "des œufs de poules élevées en batterie, quel monde abominable, est-ce que cette personne SAIT?"...

Évidement je me corrige illico (les œuf -> la personne à être pas les moyens d'acheter mieux, la malbouffe-> moi aussi ça m'arrive de me faire plaisir et de bouffer de la merde)... Je sais que je ne suis personne pour juger, chacun sa vie et ses choix, encore heureux! Mais spontanément ça me vient en tête . Je fais tout pour me corriger cependant! En fait ma mère réagit souvent comme ça (mais elle aime bien bitcher), elle bouffe local à bloc donc elle fustige sans culpabiliser tous les gens qui consomment des trucs importés !

(Les tampons capotes and co je m'en moque, je suis du genre à faire des courses décolorant pour moustache, lubrifiant et PQ )

 

[minelina]

@Nastja hey ça fait longtemps!! j'essaie de poster sur ton mur mais je n'accède pas à ton profil
j'espère que tu vas bien

 

[Aribeth]

@Nastja si tu es comme ça, c'est à dire incapable de te réjouir de son bonheur, c'est parce que son bonheur est comme un rappel chez toi de ce qui te manque ou te frustre, ou te complexe. A chaque fois que tu prends une méchanceté gratuite, la raison est à chercher de ce côté là. Ce qui est "bien" chez toi c'est qu'au lieu de chercher mille raisons valables de lui en vouloir, tu es consciente que le problème est chez toi.
Peut être est-ce le moment de regarder en face ce qui manque à ta vie et de tout faire pour y arriver. Ca sera plus constructif que de jalouser ton mec.

 

[Pipistrelle.]

Je te rejoins sur l'idée que créer des oppositions fait naître de l'agressivité, mais comment faire autrement pour faire comprendre aux dominants que leur comportement n'est pas acceptable ?

Le truc que c'est si à l'échelle de la société, il est effectivement pertinent de penser les choses en termes de système d'oppression et de privilèges, à l'échelle de l'individu ça ne marche pas... Une personne lambda peu sensibilisée à ces problématiques ne se reconnaitra jamais dans le rôle de l'oppresseur écrasant d'autres catégories de personnes. Déjà parce que ça ne correspondra pas nécessairement à sa façon de ressentir les choses au quotidien : "je trime pour gagner une misère", "j'ai toujours été tyrannisé par des femmes", "je vis dans la peur des agressions" etc. Ensuite parce que personne n'a envie de s'identifier au camp des "méchants", et que cette catégorisation va être d'autant plus ressentie comme arbitraire : les gens n'y sont pour rien s'ils naissent blanc, homme, cis, etc. Du coup les rendre individuellement responsables du patriarcat, du racisme, de l'homophobie etc. ça va être vécu comme terriblement injuste! C'est pour ça qu'aborder le débat par cet angle-là, c'est le meilleur moyen de braquer les gens, de les mettre sur la défensive et de les pousser à adopter des discours maladroits, parfois nauséabonds qu'ils ne tiendraient pas nécessairement au cours d'une discussion sereine et posée. Pour moi c'est vraiment une grosse erreur stratégique que d'ouvrir le débat en présentant d'emblée les interlocuteurs comme des oppresseurs. Encore pire en se disant "tant pis pour eux, c'est eux les privilégiés, ils peuvent bien accepter de se prendre ça dans les dents pour compenser".
C'est pour ça que j'ai du mal à voir ces hashtag comme reflétant une volonté sincère de sensibiliser les gens de façon pédagogue. A ce moment là, "TweetCommeUnRaciste/Homophobe/Transphobe/etc" aurait été plus indiqué... Mais là, je ne vois aucune bienveillance dans l'approche qui a été développée. Alors après j'irais pas contester le besoin que peuvent éprouver certaines personnes de créer des exutoires pour évacuer les frustrations et la colère qu'elles ressentent au quotidien, c'est un sentiment que je comprends. Mais je trouve malhonnête de dire que pour changer les choses, il est nécessaire de retourner la violence symbolique contre ceux qui nous en font subir malgré eux.

 

[Ink]

J'en ai marre de devoir toujours me taper MOI le trajet pour voir mon copain
C'est pas comme si je devais me taper un bus + métro (et changement de ligne) + re-bus que souvent je dois attendre 30min pour l'avoir ...
Et à chaque fois l'argument de mon copain c'est "Et tu crois que ça me fait plaisir de faire l'aller-retour pour venir te chercher ?"
Bah déjà c'est mieux de faire le trajet ensemble dans la voiture que seule au milieu d'inconnus ... puis on dirait que moi ça me fait pas chier de dépenser de l'argent et de me taper 50 millions de transports différents

Et maintenant que sa voiture est morte c'est encore pire ! Et jamais il l'aurait l'idée de se dire "Si j'allais chez elle plutôt", bah non monsieur est pauvre et payer le bus c'est trop cher pour lui. Que dire de moi, simple étudiante ?

 

[Mitchie]

@Ink, moi si j'étais toi je ferais attention bon je sais que je suis absolument pas objective car c'était le genre de chose qui se passait avec mon ex le fait que c'était toujours moi qui se déplaçait pour se voir.

Je considère que si tu es prêt à faire ce trajet pour lui il devrait faire de même pour toi et plus on se déplace on s'adapte plus l'autre en profites.
Est ce qu'il serait prêt à faire des tonnes de kilomètres pour te voir alors qu'il refuse de prendre le train et le bus.
Il faut que tu lui explique que c'est donnant donnant et qu'il doit comprendre que c'est contraignant d'être la seule à se taper des longs trajets en transport en commun dans le couple.
En tout cas j'espère que mon message ne t'as pas vexé ou autre ce n'était en aucun cas mon attention je manque juste complétement d'objectivité (dixit la fille qui se tapait toute seule toute la ligne de rer pendant plusieurs années, puis 8h de route aller retour pendant un an pour voir son ex), c'est juste qu'il faut faire attention à ne pas trop s'adapter dans son couple et dis lui ce que tu ressens ce n'est pas anodin d'après moi.

 

[Barbe Bleue]

Et même quand j'aurais terminé mes études (2016) il va falloir que je trouve un boulot au même endroit que mon copain, autant dire qu'il va falloir ménager la chèvre et le chou entre nos ambitions professionnelles respectives (profil de cadres tous les deux) et notre désir d'habiter ensemble, ce qui veut dire des confrontations/négociations/concessions sans fin.

J'avais lu "déménager la chèvre". Ce qui peut être un réel problème.

 

[Pipistrelle.]

Un peu dans le même genre que votre discussion sur la vie de femme au foyer, quand je me sens dépassée par la difficulté de mes études, j'en viens parfois à regretter de m'être lancée dans un parcours aussi long et intellectuellement éprouvant. Je me dis que la vie serait peut-être plus facile si je larguais tout pour un boulot simple et routinier, sans gros enjeux, sans imprévu, n'impliquant pas de se montrer à la hauteur d'exigences élevées sur le plan intellectuel. Ça ne serait sans doute pas hyper rémunérateur ni hyper stimulant, mais je miserais sur la sphère privée pour m'épanouir : des loisirs simples, de la lecture, internet, laisser mes pensées vagabonder,...
Quand je réfléchis au type de vie que je souhaiterais mener, je balance vraiment entre deux projets assez opposés : d'un côté le rêve d'un travail reconnu et gratifiant, d'une carrière stimulante et d'un train de vie confortable, et puis de l'autre une vie simple et routinière, qui me permettrait de vivre à mon rythme et où mes seules pensées me suffiraient à m'évader... En fait, pour l'instant je suis plutôt lancée dans le premier projet, mais disons que les difficultés et incertitudes auxquelles je me heurte, me poussent à caresser le second (même si au fond de moi, je sais que je l'idéalise complètement).

(ne pas citer svp)

 

[Treize]

@Sword si ça peut te rassurer, j'y pense souvent aussi (à moindre échelle puisque, au grand dam de mes parents, j'ai pas fais d'études prestigieuses )(et j'avoue que ma vie amoureuse a certainement joué dans ces choix). Et vu que je suis un brin flemmarde, ça n'arrange pas le truc
Mais parfois oui, je me dis que la vie serait vraiment plus douce en étant tout le temps à la maison, à tranquilou m'occuper de mon (futur) potager, mes chats et mon (futur) gamin. Puis je réfléchis : une femme au foyer rirait certainement jaune en lisant mon post !

Oui . Parce que parfois c'est hyper relou de gérer TOUT le côté domestique et que parfois, j'ai vraiment envie de glander mais avec un mioche, tu glandes quand il dort et moi j'ai un modèle à siestes limitées.
Donc clairement parfois je regrette de ne pas travailler, juste pour être tranquille et qu'une fois rentrée, je ne sois plus "au travail". J'en avais parlé avec mon copain et je lui disais que lui quand il rentrait, sa journée était finie mais que la mienne ne finissait qu'à mon coucher parce que je suis en permanence occupée par des trucs à la con genre "que faire comme activité avec ma fille demain ?", "qu'est-ce que je peux lui cuisiner ?". Après j'ai un genre de planning (infiniment plus facile à tenir quand on n'a pas d'enfant...) donc je limite mon temps d'activités ménagères sinon je ne ferai que ça mais genre entre 13h et 14h, heure de sieste de ma fille, j'ai décrété que je prenais une vraie pause durant laquelle je ne fais RIEN. Et ça fait un bien fou. Le matin, je fais les tâches ménagères pendant la première sieste de ma fille, ce qui fait que ça me prend un temps équivalent à quelqu'un qui travaille. Mais j'ai organisé ça de façon à ce que le temps de la journée, mon job c'est l'éducation de ma fille.
Par contre sans enfant c'est vraiment différent et je comprends qu'on pense que c'est plus facile (mais pour le coup je me ferai vraiment chier si je devais être femme au foyer sans enfant )

 

[Treize]

@Trigger
Mon copain prend en charge le foyer (je suis enceinte et on a un bébé de 10 mois). Le deal a été clair dès le départ, je finis mes études, je fais les mioches et une fois le dernier entré à l'école, je vais bosser parce que je ne me vois pas rester à la maison sans avoir d'enfant à gérer. Depuis que je le connais, il a changé deux fois de boulot, et là il en change encore dans un mois. Son secteur ne connait pas la crise donc il n'a aucune frustration de se sentir piégé dans un travail pour nourrir la famille. Quand il s'ennuie, il cherche et en change. C'est ce qu'il a fait dernièrement alors que j'étais enceinte (et il l'a fait au moment où j'ai fini mes études et que le deal était "passe ton permis pour chercher un boulot et on tente le mioche en même temps, le mioche est venu vite donc voilà). On vit très bien donc il n'a aucune frustration de dépense d'argent, on se gère bien et on ne se prive pas donc clairement ça aide à supporter la situation. Clairement il y trouve son avantage : zéro tâche ménagère pour lui, il cuisine quand il a envie et par plaisir, aucune contrainte sur les changements éventuels de job (je ne suis pas un frein à sa carrière vu que je suis). Après je ne suis pas esclave de mon foyer, quand j'ai envie de rien foutre, je ne fous rien mais j'estime que prendre en charge l'éducation de notre fille n'est pas du tout sur le même plan qu'un coup d'aspirateur, et donc parfois quand les journées sont dures, je n'ai rien fait et je ne me sens pas coupable.

Le ménage/rangement/cuisine me prend 1h par jour, le temps de la sieste de ma fille donc j'ai pas l'impression de faire plus que quelqu'un qui travaille en fait (j'ai 90m2 avec un chat et un enfant, deux choses salissantes), j'ai juste appris à maximiser le temps dont je dispose. Le temps que les légumes du repas de midi cuisent, je range et je lave ce qu'il y a à laver. Je ne vais pas mettre ma fille dans le parc devant la TV pour faire des tâches ménagères , si l'appart est mal rangé, c'est pas grave, je m'en occuperai plus tard). Bref, en gros ma journée s'organise assez comme celle de quelqu'un qui travaille au fond sauf que je suis à la maison et que je m'occupe de ma fille. Le soir venu, je suis peinarde, je n'ai ni rangement, ni ménage à faire (idem le we) et c'est quand même cool de pouvoir profiter du temps avec mon mec (qui rentre tard) sans que ce soit du temps à faire le ménage.

Après il sait qu'en gros dans 3-4 ans, je travaillerai mais il m'a dit plusieurs fois que ça ne lui poserait aucun problème si finalement je décidais de rester à la maison (moi ça m'en poserait ). Sa mère a fait ça avec eux, et son hérédité familiale fait qu'il ne voit pas la femme au foyer comme une chose négative (vieille famille old school blablabla).

 

[Naphtaline]

Hop édité

 

[Pipistrelle.]

Pour les femmes au foyer, je voudrais compléter ce que dit @Bleue_ , en me basant sur l'expérience de ma mère. Ce qui rend ce statut très ingrat, c'est que beaucoup de gens se refusent à le considérer comme un travail. Déjà parce que ça parait facile de rester à la maison pour passer l'aspirateur et faire du repassage, ensuite parce que ce travail est "invisible". Tant qu'ils n'ont pas à assumer eux-mêmes la charge du foyer, les autres membres de la famille ne réalisent pas le temps et l'énergie que ça demande. Ils ne se rendent pas compte que s'ils peuvent mettre les pieds sous table en rentrant, trouver une pile de linge propre sur leur lit, et vivre dans un environnement net et ordonné, c'est parce que quelqu'un s'en charge pour eux. Alors OK, dans la mesure où elles n'apportent aucun revenu, il est "normal" que les femmes au foyer contribuent autrement à la vie de la maison. Pour autant leur travail n'a pas à être dévalorisé. Ma mère est le véritable "bon génie" de la famille, c'est elle qui a fait en sorte de rendre la maison agréable à vivre, d'instaurer une ambiance chaleureuse, de nous permettre de nous focaliser uniquement sur nos études, etc. J'estime que je lui dois autant qu'à mon père. Du coup oui, je trouve qu'il y a un vrai manque de considération pour le travail effectué par les femmes au foyer, tant concernant la difficulté des tâches en elles-mêmes, que la reconnaissance de leur contribution, primordiale pour le bien-être de la famille.

Il va de soi que je ne suis pas en train de faire l'apologie de ce statut en mode vieille réac' "la place des femmes est à la maison". Mais dans la mesure où il s'agit d'un choix éclairé, j'estime qu'il mérite autant de respect que celui d'exercer une profession rémunérée.

(ne pas citer svp)