Je m'en veux de penser ça mais...
- Initiateur de la discussion Ipsie
- Date de début
Pas vraiment d'accord avec cette definition : pour prendre mon exemple, je travaille dans la R&D, dans le domaine de la santé : j'aide à développer des produits qui n'existent pas encore mais aideront des gens quand ils existeront. Donc par définition, si je ne faisais pas mon travail, le monde continuerait de tourner tel qu'il existe actuellement, mais par contre il manquerait l'opportunité de s'améliorer (un peu)
@maijuinjuillet Haha c'est une définition un peu abusive - qui d'ailleurs ne correspond pas exactement avec celle du lien wiki -, c'est pour ça que j'ai voulu la croiser avec la notion d'ikigai parce qu'à priori ton métier entre bien dans la case "ce dont le monde a besoin" alors que le monde n'a pas vraiment besoin de télévendeurs·ses qui passent la journée à essayer de vendre des vérandas à des gens qui vivent en appartement.
@Rocksteady : je suis toujours à la recherche de nouveaux trucs à écouter sur du cinéma, j'en ai un en plus là, c'est cool!
Je me sens vraiment une personne buggée quand je lit ce genre de chose. Si je ne devais pas bosser, je ne ferais que des trucs "pour moi" (à la limite j'aiderais beaucoup plus au centre équestre mais ce serait clairement juste pour moi car j'aime être avec les chevaux). Mais clairement je consacrerait juste ma vie à voir mes potes et faire du sport ^^
Mais bon, c'est pas la première fois que l'on me fait me rendre compte que je suis une personne plutôt "paresseuse/égoïste"
Mais je pense qu'il y a un malentendu sur la redistribution du profit entre les professions. Ce n'est pas tant quelque chose d'arbitraire qu'une histoire de rareté et de lois d'offres/demandes..
Les infirmières sont très utiles c'est certain, personne ne le nie, mais si elles gagnent beaucoup moins que les médecins c'est surtout qu'il y a bien plus d'infirmières et que c'est bien plus aisé de le devenir. Si demain on aligne leur salaire sur celui des médecins, plus personne ne fera médecine, ou dans des proportions bien plus faibles. Et si demain le numérus closus sautait, le salaire des médecins chuterait également, c'est une lois de marché.
Je pense qu'il faut aussi garder en tête que certaines personnes choisissent leur profession par passion et d'autres par appât du gain, ce qui rend assez complexe d'expliquer à celui qui a choisi le sacrifice de son plaisir pour le profit, qu'il va devoir compenser le faible revenu de celui qui a choisi la voie de sa passion..
En effet, si on vivait à Utopia, chacun ferait le choix de devenir artiste, bénévole, sportif ou encore au parent au foyer sans contraintes.. Mais tout le monde est bien au courant de la difficulté de certains secteurs, et on ne peut pas faire porter le chapeau au capitalisme alors que c'est évident qu'on ne pourra pas tous être peintre, écrivain ou bénévole et en même temps gagner un gros salaire.. Ou alors on collectivise les salaires, et on observe un monde rempli de professions "passions" et où globalement on aura tous les mêmes activités si ce n'est pas régulé..
Les infirmières sont très utiles c'est certain, personne ne le nie, mais si elles gagnent beaucoup moins que les médecins c'est surtout qu'il y a bien plus d'infirmières et que c'est bien plus aisé de le devenir. Si demain on aligne leur salaire sur celui des médecins, plus personne ne fera médecine, ou dans des proportions bien plus faibles. Et si demain le numérus closus sautait, le salaire des médecins chuterait également, c'est une lois de marché.
Je pense qu'il faut aussi garder en tête que certaines personnes choisissent leur profession par passion et d'autres par appât du gain, ce qui rend assez complexe d'expliquer à celui qui a choisi le sacrifice de son plaisir pour le profit, qu'il va devoir compenser le faible revenu de celui qui a choisi la voie de sa passion..
En effet, si on vivait à Utopia, chacun ferait le choix de devenir artiste, bénévole, sportif ou encore au parent au foyer sans contraintes.. Mais tout le monde est bien au courant de la difficulté de certains secteurs, et on ne peut pas faire porter le chapeau au capitalisme alors que c'est évident qu'on ne pourra pas tous être peintre, écrivain ou bénévole et en même temps gagner un gros salaire.. Ou alors on collectivise les salaires, et on observe un monde rempli de professions "passions" et où globalement on aura tous les mêmes activités si ce n'est pas régulé..
@pikalovescoke Je pense que la quantité de temps libre joue beaucoup, j'ai passé pas mal de temps au chômage et j'ai eu besoin de faire un truc "utile" ou qui a un minimum de sens. Franchement quand on bosse toute la journée et qu'il nous reste 2h de temps libre ça parait aberrant de le consacrer entièrement "aux autres" et encore.
Quand on a du temps libre on essaie de le consacrer pour voir ses proches (et donc faire plaisir aux autres), se lancer dans des projets perso etc. Je sais que le rêve de l'humain c'est d'habiter dans un coin reclu mais avec la fibre pour jouer aux jeux vidéos et cultiver son petit potager en paix. Certain·e·s voudraient apprendre une autre langue ou à jouer d'un instrument de musique, c'est pareil c'est pas over généreux mais je trouve que le mode de pensée est très différent que ce que notre société consumériste attend de nous.
Et pour les assos y a pas que le caritatif qui existe. Je pense par exemple aux assos sportives ou créatives. On a pas toustes l'énergie pour aller faire des maraudes à 2h du mat' auprès de personnes ultra-précaires mais en fait contribuer au club d'équitation ou de dessin du coin et en fait même être parent au foyer c'est déjà nécessaire et important pour un monde meilleur.
@Dragon-Mangue Ce qu'on reproche c'est pas que le salaire des infirmier·ère·s soit inférieur à celui des médecin·e·s mais bien qu'il soit inférieur au salaire moyen en France et ça c'est vraiment scandaleux.
On a besoin de soignant·e·s c'est un métier crucial mais clairement si ton but c'est de faire du fric ben tu choisiras un autre taf mieux rémunéré et le PIRE c'est que les personnes qui font ça pour aider les autres en viennent à être dégoutées de ce métier parce qu'être soignant·e·s dans les conditions telles qu'elles le sont aujourd'hui signifie systématiquement mal faire son job. On chronomètre les aides-soignant·e·s quand iels donnent des douches aux patient·e·s, il faut faire vite et en grande quantité, y a aucun moyen de faire ça convenablement en fait.
Quand on a du temps libre on essaie de le consacrer pour voir ses proches (et donc faire plaisir aux autres), se lancer dans des projets perso etc. Je sais que le rêve de l'humain c'est d'habiter dans un coin reclu mais avec la fibre pour jouer aux jeux vidéos et cultiver son petit potager en paix. Certain·e·s voudraient apprendre une autre langue ou à jouer d'un instrument de musique, c'est pareil c'est pas over généreux mais je trouve que le mode de pensée est très différent que ce que notre société consumériste attend de nous.
Et pour les assos y a pas que le caritatif qui existe. Je pense par exemple aux assos sportives ou créatives. On a pas toustes l'énergie pour aller faire des maraudes à 2h du mat' auprès de personnes ultra-précaires mais en fait contribuer au club d'équitation ou de dessin du coin et en fait même être parent au foyer c'est déjà nécessaire et important pour un monde meilleur.
@Dragon-Mangue Ce qu'on reproche c'est pas que le salaire des infirmier·ère·s soit inférieur à celui des médecin·e·s mais bien qu'il soit inférieur au salaire moyen en France et ça c'est vraiment scandaleux.
On a besoin de soignant·e·s c'est un métier crucial mais clairement si ton but c'est de faire du fric ben tu choisiras un autre taf mieux rémunéré et le PIRE c'est que les personnes qui font ça pour aider les autres en viennent à être dégoutées de ce métier parce qu'être soignant·e·s dans les conditions telles qu'elles le sont aujourd'hui signifie systématiquement mal faire son job. On chronomètre les aides-soignant·e·s quand iels donnent des douches aux patient·e·s, il faut faire vite et en grande quantité, y a aucun moyen de faire ça convenablement en fait.
@Aesma Alors je suis bien d'accord que la profession mérite une revalorisation de son salaire, mais si tu réfléchis comme ça, le salaire moyen ne veut plus rien dire, que ce soit la police, les pompiers, l'armée, les bénévoles salariés, ceux qui bossent dans le social, ceux qui travaillent dans des entreprises responsables, chacun peut estimer mériter davantage que le salaire moyen et au final "salaire moyen" n'a plus aucun sens car tu le prends comme une finalité et non-plus comme un indicateur sociétal.
Ben non en fait, je comprends pas pourquoi un FP&A manager gagne + qu'une médecine ou un pompier. Elle est où sa plus-value au monde à l'autre manager de mes couilles ?!
EDIT : ou même qu'un éboueur ou une employée dans le BTP en fait
EDIT : ou même qu'un éboueur ou une employée dans le BTP en fait
@Aesma attention à tes mots, car je suis FP&A 
- mais je ne suis pas manager (d'une équipe, s'entend).
Mais je ne le prends pas mal car je sais que je suis payée de façon bien trop indécente au regard de ce que j'apporte à la société (et à ma société).
Je joue mentalement avec une idée depuis un certain temps: l'inversion de la pyramide des salaires. Est-ce qu'il y aura un jour quelqu'un d'assez couillu pour créer une organisation où les plus hauts salaires sont pour les salariés "de la base" (je ne dis pas ça de façon dérogatoire), car ce sont bien eux qui REALISENT le produit /service de l'organisation et donc ce sont eux qui CREENT LA VALEUR AJOUTEE.
Dans mon "reve révolutionnaire", les cadres intermédiaires et cadres dirigeants seraient les moins bien payés.
Ceci dit il faut trouver une façon de rémunérer la prise de responsabilité car en théorie ils endossent une responsabilité de décision voir de responsabilité civile ou pénale - bien qu'on peut etre cynique et dire que les responsables font toujours tout retomber sur les éxécutants.
En tout cas, dans bien des métiers la pénibilité de travail "initial" (celui qui fait effectivement le coeur du business) me semble bien supérieur à la pénibilité de la responsabilité - donc le travail le plus pénible devrait etre le mieux rémunéré.
Et j'appelle de tout mes voeux une société où on me dirait "à partir de maintenant la personne qui nettoie les toilettes et toi vous échangez vos salaires". Ca me semblerait complètement normal au vu de la pénibilité de nos métiers respectifs, et du degré de "nécessité' (aka tout le monde geule le jour où les toilettes ne sont pas nettoyées mais si je suis absente 1 journée ça n'embete personne).
- mais je ne suis pas manager (d'une équipe, s'entend).Mais je ne le prends pas mal car je sais que je suis payée de façon bien trop indécente au regard de ce que j'apporte à la société (et à ma société).
Je joue mentalement avec une idée depuis un certain temps: l'inversion de la pyramide des salaires. Est-ce qu'il y aura un jour quelqu'un d'assez couillu pour créer une organisation où les plus hauts salaires sont pour les salariés "de la base" (je ne dis pas ça de façon dérogatoire), car ce sont bien eux qui REALISENT le produit /service de l'organisation et donc ce sont eux qui CREENT LA VALEUR AJOUTEE.
Dans mon "reve révolutionnaire", les cadres intermédiaires et cadres dirigeants seraient les moins bien payés.
Ceci dit il faut trouver une façon de rémunérer la prise de responsabilité car en théorie ils endossent une responsabilité de décision voir de responsabilité civile ou pénale - bien qu'on peut etre cynique et dire que les responsables font toujours tout retomber sur les éxécutants.
En tout cas, dans bien des métiers la pénibilité de travail "initial" (celui qui fait effectivement le coeur du business) me semble bien supérieur à la pénibilité de la responsabilité - donc le travail le plus pénible devrait etre le mieux rémunéré.
Et j'appelle de tout mes voeux une société où on me dirait "à partir de maintenant la personne qui nettoie les toilettes et toi vous échangez vos salaires". Ca me semblerait complètement normal au vu de la pénibilité de nos métiers respectifs, et du degré de "nécessité' (aka tout le monde geule le jour où les toilettes ne sont pas nettoyées mais si je suis absente 1 journée ça n'embete personne).
DP - mais je développe ma pensée
Bien que j'y ai adhéré pendant un temps, je ne trouve plus que la notion de "bullshit jobs" soit la bonne.
En fait le problème vient surtout de l'hyperspécialisation des taches, qui entraine un perte de sens pour les gens qui la réalise. C'est un peu l'histoire du travail à la chaine.
Un artisan qui réalise de bout en bout son objet arrive à mettre un sens sur sa réalisation.
Mais à l'échelle mondiale aujourd'hui, on réalise 1 million de ces objets, il faut donc beaucoup plus de personnes et deux siècles de révolution industrielle (ainsi que 10.000 ans d'évolution humaine) ont montré que la spécialisation de chaque personne à une petite tache est ce qui est le plus efficace pour produire en grand nombre.
Donc beaucoup de personnes (dont moi) se retrouvent à ne faire qu'une micro-partie de la chaine de production, et on a vite une perte de sens et l'impression qu'on ne sert à rien car on n'arrive pas à voir le but, et à appréhender son importance dans la chaine.
Et effectivement, si je n'étais pas là 1 semaine, ça ne change rien. Mais si mon poste était vacant pendant 1 an, eh bien ça ferait chier pas mal de gens au final. Donc beaucoup de "bullshit jobs" sont en fait utiles à long-terme mais tellement spécialisé sur une micro-tache qu'on n'arrive pas à voir l'utilité court-terme.
Il faut aussi voir que tout la couche "administrative" a été ajoutée pour vérifier que les gens ne faisaient pas des conneries avec l'argent des autres (fraude, détournement, mauvaise utilisation).
Aujourd'hui ça fait des tonnes de couches incompréhensibles mais au final tout le monde est bien content de savoir que l'Etat / l'entreprise utilise bien l'argent de ses contribuables / clients (ie pas frauduleux).
Donc c'est bien utile, mais juste d'une façon extremement indirecte et lointaine.
Bien que j'y ai adhéré pendant un temps, je ne trouve plus que la notion de "bullshit jobs" soit la bonne.
En fait le problème vient surtout de l'hyperspécialisation des taches, qui entraine un perte de sens pour les gens qui la réalise. C'est un peu l'histoire du travail à la chaine.
Un artisan qui réalise de bout en bout son objet arrive à mettre un sens sur sa réalisation.
Mais à l'échelle mondiale aujourd'hui, on réalise 1 million de ces objets, il faut donc beaucoup plus de personnes et deux siècles de révolution industrielle (ainsi que 10.000 ans d'évolution humaine) ont montré que la spécialisation de chaque personne à une petite tache est ce qui est le plus efficace pour produire en grand nombre.
Donc beaucoup de personnes (dont moi) se retrouvent à ne faire qu'une micro-partie de la chaine de production, et on a vite une perte de sens et l'impression qu'on ne sert à rien car on n'arrive pas à voir le but, et à appréhender son importance dans la chaine.
Et effectivement, si je n'étais pas là 1 semaine, ça ne change rien. Mais si mon poste était vacant pendant 1 an, eh bien ça ferait chier pas mal de gens au final. Donc beaucoup de "bullshit jobs" sont en fait utiles à long-terme mais tellement spécialisé sur une micro-tache qu'on n'arrive pas à voir l'utilité court-terme.
Il faut aussi voir que tout la couche "administrative" a été ajoutée pour vérifier que les gens ne faisaient pas des conneries avec l'argent des autres (fraude, détournement, mauvaise utilisation).
Aujourd'hui ça fait des tonnes de couches incompréhensibles mais au final tout le monde est bien content de savoir que l'Etat / l'entreprise utilise bien l'argent de ses contribuables / clients (ie pas frauduleux).
Donc c'est bien utile, mais juste d'une façon extremement indirecte et lointaine.
@flofloclay Oopsie j'ai tapé "métiers les mieux payés" et j'ai pris celui-là parce que l'intitulé me semblait bien alambiqué, obscur et pompeux (mais ce n'est pas du tout le seul métier dans ce cas hein, big up aux autres intitulés tout en anglais avec que des concepts super dark que tu peux pas piger si tu as pas fait une école de commerce à 10 000€ l'année)
Et je comprends bien la notion de rentabilité de fractionner chaque tâche mais c'est énormément ce que je remets en cause dans notre société actuelle. On a pas besoin de produire autant, on a pas besoin de ces 1 millions d'objets et j'ai l'impression qu'on marche sur la tête à créer des métiers pour "juste" vérifier que le voisin fait bien le sien. "C'est bon Gérard a bien fait son taf, voilà j'ai bien fait le mien, encaisse le chèque bébé"
Sur les postes à responsabilité y a plein de choses aussi, quand on voit le salaire des politicard·e·s c'est juste aberrant de se dire qu'iels sont supposé·e·s parler en notre nom alors qu'iels sont complètement déconnecter de la réalité avec leurs salaires 5 fois supérieur au salaire médian (quand c'est pas +) du coup on est pas trop surpris·e·s qu'iels défendent + facilement les droits des personnes qui ont le même niveau de vie que le leur.
Et justement dans le concept de salaire à vie de Bernard Friot ton salaire augmente si tu acceptes de bosser X années dans un taf ingrat dont personne ne veut (typiquement éboueur ou agent·e d'entretien)
Et je comprends bien la notion de rentabilité de fractionner chaque tâche mais c'est énormément ce que je remets en cause dans notre société actuelle. On a pas besoin de produire autant, on a pas besoin de ces 1 millions d'objets et j'ai l'impression qu'on marche sur la tête à créer des métiers pour "juste" vérifier que le voisin fait bien le sien. "C'est bon Gérard a bien fait son taf, voilà j'ai bien fait le mien, encaisse le chèque bébé"
Sur les postes à responsabilité y a plein de choses aussi, quand on voit le salaire des politicard·e·s c'est juste aberrant de se dire qu'iels sont supposé·e·s parler en notre nom alors qu'iels sont complètement déconnecter de la réalité avec leurs salaires 5 fois supérieur au salaire médian (quand c'est pas +) du coup on est pas trop surpris·e·s qu'iels défendent + facilement les droits des personnes qui ont le même niveau de vie que le leur.
Et justement dans le concept de salaire à vie de Bernard Friot ton salaire augmente si tu acceptes de bosser X années dans un taf ingrat dont personne ne veut (typiquement éboueur ou agent·e d'entretien)
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