@RainyMood je peux pas dire que je m'en veuille plus que ça non plus
En vrai il y a plusieurs dimensions à prendre en compte. Par exemple je suis contre la peine de mort, je pense que les criminels ont droit à une réhabilitation et qu'ils ont d'autant plus de chance de se réinsérer que le passage par la prison n'est pas uniquement coercitif mais fournit aussi l'occasion de reprendre pied, suivre une formation, de trouver une forme de dignité, etc. Après il y a des gens que je n'ai PAS envie de voir en liberté et ça ne m'empêchera pas de dormir de savoir qu'ils finiront leur vie en prison (au contraire même !). Mais bon, je suis quand même pour leur garantir des conditions de détention dignes et humaines. Du coup, les contacts avec l'extérieur peuvent s'inscrire dans cette idée. S'il y a des gens qui sont prêts à répondre à ce besoin et qui y trouvent du sens, tant mieux ! Et si ça donne lieu à des histoires d'amour j'ai pas grand chose à y redire.
Par contre je trouve qu'on gagnerait à s'interroger un minimum sur ce phénomène des femmes qui tombent amoureuses de condamnés à mort. Jusqu'à présent, je n'ai jamais entendu parler d'hommes qui écriraient à des femmes emprisonnées et qui plaqueraient toute leur vie pour se lancer corps et âme dans une relation sans issue. Il y a clairement une dynamique genrée qui gagnerait à être décortiquée au lieu de s'en tenir au storytelling et au sensationnalisme. D'ailleurs @Unefougère, merci pour la réf, c'est la première fois que j'entends parler d'une analyse un minimum poussée sur le sujet !
Et puis comme je disais, j'ai du mal à comprendre qu'on présente ces relations au grand public sans creuser un minimum l'histoire du mec (est-ce qu'il a eu d'autres relations avant ? comment elles ont tourné ? est-ce que ses motivations sont si claires que ça ? etc.). Ça ne me paraît pas illégitime d'enquêter un minimum sur eux dans la mesure où on a affaire à des gens condamnés à des peines maximales tout en clamant leur innocence... Donc soit ils sont effectivement victimes d'erreurs judiciaires, soit ce sont de gros psychopathes qui n'ont aucun regret vis-à-vis de ce qu'ils ont fait.
Je pense que présenter le quotidien de ces condamnés ça relativiserait aussi un peu le côté romanesque de ces histoires. Apprendre que ces gars ont en fait plusieurs correspondantes qui gravitent autour d'eux, ça casse un peu l'imaginaire de LA rencontre romantique inespérée avec la sauveuse qui offrira un peu de clarté dans l'obscurité de leur vie, voire parviendra à inverser leur destin en les faisant sortir de prison (par des moyens légaux ou pas...).
Pour ces raisons-là, je m'en veux pas trop de penser que ce type d'histoires bénéficie de trop de visibilité, ou en tout cas mériteraient un traitement un peu plus rigoureux et pas uniquement sous l'angle de l'histoire d'amour sacrificielle qui triomphe de tous les obstacles. Est-ce qu'on féliciterait des mecs de se condamner à une vie sans sexualité autre que virtuelle ? De se lancer dans une relation sans possibilité de vie commune, de voyages, de tendresse physique, avec une personne potentiellement dangereuse et vouée à mourir à plus ou moins long terme ? Il n'y a vraiment qu'auprès des femmes qu'on fait la promotion de ce genre de chemin de croix et ça pose question.
En vrai il y a plusieurs dimensions à prendre en compte. Par exemple je suis contre la peine de mort, je pense que les criminels ont droit à une réhabilitation et qu'ils ont d'autant plus de chance de se réinsérer que le passage par la prison n'est pas uniquement coercitif mais fournit aussi l'occasion de reprendre pied, suivre une formation, de trouver une forme de dignité, etc. Après il y a des gens que je n'ai PAS envie de voir en liberté et ça ne m'empêchera pas de dormir de savoir qu'ils finiront leur vie en prison (au contraire même !). Mais bon, je suis quand même pour leur garantir des conditions de détention dignes et humaines. Du coup, les contacts avec l'extérieur peuvent s'inscrire dans cette idée. S'il y a des gens qui sont prêts à répondre à ce besoin et qui y trouvent du sens, tant mieux ! Et si ça donne lieu à des histoires d'amour j'ai pas grand chose à y redire.
Par contre je trouve qu'on gagnerait à s'interroger un minimum sur ce phénomène des femmes qui tombent amoureuses de condamnés à mort. Jusqu'à présent, je n'ai jamais entendu parler d'hommes qui écriraient à des femmes emprisonnées et qui plaqueraient toute leur vie pour se lancer corps et âme dans une relation sans issue. Il y a clairement une dynamique genrée qui gagnerait à être décortiquée au lieu de s'en tenir au storytelling et au sensationnalisme. D'ailleurs @Unefougère, merci pour la réf, c'est la première fois que j'entends parler d'une analyse un minimum poussée sur le sujet !
Et puis comme je disais, j'ai du mal à comprendre qu'on présente ces relations au grand public sans creuser un minimum l'histoire du mec (est-ce qu'il a eu d'autres relations avant ? comment elles ont tourné ? est-ce que ses motivations sont si claires que ça ? etc.). Ça ne me paraît pas illégitime d'enquêter un minimum sur eux dans la mesure où on a affaire à des gens condamnés à des peines maximales tout en clamant leur innocence... Donc soit ils sont effectivement victimes d'erreurs judiciaires, soit ce sont de gros psychopathes qui n'ont aucun regret vis-à-vis de ce qu'ils ont fait.
Je pense que présenter le quotidien de ces condamnés ça relativiserait aussi un peu le côté romanesque de ces histoires. Apprendre que ces gars ont en fait plusieurs correspondantes qui gravitent autour d'eux, ça casse un peu l'imaginaire de LA rencontre romantique inespérée avec la sauveuse qui offrira un peu de clarté dans l'obscurité de leur vie, voire parviendra à inverser leur destin en les faisant sortir de prison (par des moyens légaux ou pas...).
Pour ces raisons-là, je m'en veux pas trop de penser que ce type d'histoires bénéficie de trop de visibilité, ou en tout cas mériteraient un traitement un peu plus rigoureux et pas uniquement sous l'angle de l'histoire d'amour sacrificielle qui triomphe de tous les obstacles. Est-ce qu'on féliciterait des mecs de se condamner à une vie sans sexualité autre que virtuelle ? De se lancer dans une relation sans possibilité de vie commune, de voyages, de tendresse physique, avec une personne potentiellement dangereuse et vouée à mourir à plus ou moins long terme ? Il n'y a vraiment qu'auprès des femmes qu'on fait la promotion de ce genre de chemin de croix et ça pose question.
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