don-diego-de-la-vega;4114464 a dit :
Je m'en veux de penser ça mais parfois, je pense que certaines personnes n'ont pas la "même valeur" dans un combat si leur "engagement " n'est fondé que sur des liens affectifs avec des militant(e)s pour cette cause.
Exemple: Puisqu'on parle d'homophobie , si une personne est contre l'homophobie parce que sa meilleurs pote est lesbienne et uniquement à cause de ça, je trouve que ça a moins de "valeur" que la personne qui lutte contre vraiment pour la cause (qu'ils connaissent ou non des personnes concernées).
Je suis peut être cynique mais pour moi, c'est moins sincère et ça me gène un peu.
Je suis partagée sur ton avis.
En règle générale, les points de vue sur la condition humaine, l'égalité et la tolérance sont fondés sur l'affect, la logique, ou les deux.
Pour citer un autre exemple que le tien, j'ai dans mon entourage des gens qui vont baser leur opinion sur la condition des étrangers en France sur leurs vécus personnels ( "je vis dans une banlieue et mon voisin d'origine X fait la java tous les soirs, vivement qu'on les renvois tous chez eux" ou "ma copine arménienne est pleine de mérite et fait tout pour s'intégrer dans notre société")
Quelque part, un avis venant du coeur vaut autant qu'un avis "philosophique"; C'est un argumentaire
plus sensibilisant pour une tranche de personnes qui ne se sentent pas concernées par la question et qui n'émettent pas d'avis.
(Pendant le débat "mariage gay", on a beaucoup entendu de mamans de gays militer pour le droit d'être mamie et belle-mère. Je pense que ça a convaincu pas mal de mamans derrière leur poste de télévision "si mon fils me ramène un homme à la maison, quel serait mon avis? ")
J'avais eu une conversation avec mon père à ce sujet, du genre:
"papa, tu es pour ou contre le mariage gay?
-Pour et contre, qu'ils se marient, ça ne me choque pas, au contraire. Après c'est les enfants, ils vont être moqués à l'école, ils vont pas s'épanouir sans père ou mère ...
-Papa, je suis née dans une famille séparée, vous ne vous êtes jamais mariés, je ne voyais mon père que pendant les vacances scolaires. Je ne suis pas une hooligan désaxée par manque d'image paternelle. Je serai née il y a un siècle, ma mère aurait été qualifiée de mère-fille, n'aurait eu aucun droit social, et on m'aurait traitée de batarde dans la rue.
Les enfants d'homos ne seront malheureux que si on apprend aux enfants d'hétéros à les rejetter...
-...c'est vrai..."
Alors, certes, quelqu'un d'intimement concerné n'a pas un point de vue de la même valeur que quelqu'un qui a fondé le sien par son ouverture d'esprit, mais c'est toujours mieux que d'être totalement fermé sur la question (on peut avoir une pote lesbienne et la rejeter pour ça)