sword;4366085 a dit :
mariecharlotte-2;4366025 a dit :
C'est normal d'utiliser des mots, de réfléchir avec des stéréotypes. Ce n'est pas acceptable de réduire la réalité, les réalités dans leur diversité et leur complexité, à nos représentations du monde simplifiées.
Comment faire ? Comment faire pour "ne pas réduire la réalité" en n'ayant que le langage à notre disposition ? On est obligé de
penser avec des mots imparfaits, on n'a rien d'autre pour s'exprimer, réfléchir.
Moi aussi j'aimerais vivre dans le monde platonicien des idées et désigner les choses et les gens par leur essence. En attendant "on fait comme on peut", j'ai envie de dire
Edit : d'ailleurs désormais je refuse que la rédac emploie le mots "madmoizelles" pour nous désigner, c'est une négation profonde de notre diversité et de notre complexité et cela renvoie à des clichés réducteurs
Mais c'est pas la mer à boire en fait !
Sérieusement, je dis ça sans aucune condescendance. Au quotidien, par exemple, c'est remettre en question nos propres schémas de pensée, pour se reprendre soi-même quand on se laisser aller à suivre nos stéréotypes.
Et finalement, on le fait déjà sur un grand nombre de sujets !!! Voici quelques stéréotypes qui sont hyper choquants maintenant, mais qui ont longtemps été acceptables !
*elle est de mauvaise humeur aujourd'hui* -> elle a ses règles
*elle n'est "toujours pas mariée"* -> c'est une vieille fille
Evidemment, vu depuis notre prisme social, qui n'est plus le même que celui des années 60, ces stéréotypes là nous semblent extrêmement idiots. (mais pas pour tout le monde encore, n'est-ce pas ?)
Evidemment, mes exemples sont gros comme des maisons, c'est plus difficile de réinterroger ses représentations "plus subtiles", mais c'est le même mécanisme. Est-ce que la conclusion que je tire se base sur une information objective, ou ai-je extrapolé ?
En relisant les commentaires, nombreux sont ceux qui extrapolent des revendications d'unicité, d'originalité... quand il n'y a rien de tout ça dans l'article ! Et celles qui disent "le titre m'a induit en erreur" mettent exactement le doigt dessus !
Je lis "je ne rentre pas dans une case et je le vis bien", forcément ça oriente ma lecture.
À moi de ne pas laisser cette orientation prendre le dessus sur ma compréhension, ma propre analyse de l'article.
(En vérité je ne suis pas une wonderwoman ultralucide, hein. Simplement, j'ai vécu 2 ans à l'étranger dans 2 pays différents, où j'ai dû non seulement apprendre la langue, mais aussi apprendre les réalités différentes auxquels les mêmes mots pouvaient renvoyer. Par exemple : "aller faire des courses".
Au Canada, "to go grocery shopping" pour la famille moyenne = prendre le van familial, faire 2h de route, faire des provisions pour un mois entier.
En Italie, "fare le spese" = acheter de quoi cuisiner pour le repas suivant.
Réalités différentes, contraintes pratiques et cadres culturels différents, la même expression, les mêmes mots renvoyaient à des réalités complètement différentes. Et des anecdotes comme ça, j'en ai de quoi remplir un roman : aller à l'école, se préparer pour sortir, faire un dîner entre amis, etc etc etc... À chaque fois, je devais accepter de lâcher ma propre réalité pour en "apprendre" une nouvelle. Bah j'ai fini par m'habituer, à d'abord appréhender, et à "classifier" ensuite !
)