Enfin, un article sur les filles "pas féminines" sur Madmoizelle (peut-être y en a-t-il d'autres). J'ai partagé sur mes réseaux sociaux cet article, m'y reconnaissant plus ou moins (je vais y venir) et puis j'ai arrêté de lire en diagonale, donc, et je me suis dit: ok, décidément, c'est un complot ?!! Dès qu'on parle de filles garçonnes, il faut toujours dire du grand n'importe quoi sur leur ressenti face à la féminité?
Yun, je suis un garçon manqué, moi aussi. Et je ne suis pas une "Bab's", mais une "Metalhead", donc la version totalement opposée de ton "style de vie". Ce qui veut dire que quand toi tu es "peace & love" en écoutant du Ska, moi je suis "Blut und Krieg" en écoutant du Black Metal.
Je trouve important de le souligner, car je trouve extrêmement grave l'image des garçons manqués que tu nous donne ici. Je veux juste que ce soit clair, on est pas toutes comme toi. Vraiment.
Déjà pour commencer, attendre des mecs qu'ils valident que tu possèdes un vagin et des ovaires, je trouve ça triste. Le mec qui t'a sorti ça, il m'aurait sorti ça, je l'aurai renvoyé "tu es un homme un vrai même avec ta tronche de cake tu feras de jolis enfants sûrement en bonne santé, c'est cool, mec, garde la pêche" juste pour qu'il capte la violence de ses propos.
Valider sa féminité, non féminité, par le regard des hommes? Et puis quoi encore?
N'as-tu pas l'impression que ton pragmatisme et ton besoin de confort dans les fringues, vient du fait que tu aies grandi à la campagne ou simplement assez loin d'une grande ville (et donc loin du strass, des paillettes)?
Tu le dis toi même, tes problèmes capillaires sont la raison pour laquelle tu avais les cheveux courts? J'ai bien lu?
Donc tu es garçonne juste par un foutu hasard et tu as gardé ta non-féminité en primaire, collège, lycée pour te différencier des autres filles *, et finalement tu te féminise un peu pour "plaire à ton copain" et tu trouves ça cool qu'on te réduise à ton appareil reproducteur avec de jolis mots brodés habilement dans une phrase qui se veut être un compliment?
Ok, eh bien voilà, garde ta vision hétéronormée bien sexiste et réductrice, parce que toutes les garçonnes sont loin d'être dans un tel schema. Evidemment, tu ne penses pas à mal, tu ne fais que témoigner, mais voici ma réaction, à prendre ou à laisser, j'espère juste te faire comprendre à quel point ce que tu dis tout le long est BLESSANT pour les jeunes (ou moins jeunes, osef) filles.
Je suis un garçon manqué depuis toujours, tout comme toi. Mon père m'habillait de fringues unisexe, il faisait la vaisselle et le repassage, tu vois, j'ai eu une famille/enfance qui ferait hurler de peur les ordures qui ont fait tout un vacarme sur la "théorie du genre".
Et puis, j'ai connu moi aussi collège comme lycée. Et jamais je n'ai dénigré les filles "ultra-sexuelles" (comme je le disais à l'époque) alors que j'entendais pas mal de filles COMME TOI ET MOI, non-féminines, dire "ha mais elle c'est trop une pute, elle porte une jupe sans collants elle est dégueulasse je suis sure qu'elle couche le premier soir". Je tiens à dire que c'était à Paris, hein? Ouais, Paris, strass, paillettes... et slut shaming, aussi.
Les gens pensaient que parce que j'étais une garçonne, forcément j'étais lesbienne, forcément j'aimais pas les filles-habillées-en-rose, si fragiiiiles, si hypersensiiiiibles. Au contraire, je leur parlais comme à n'importe quel autre être humain, et je ne les considérais pas comme plus bêtes que moi, elles étaient fortes, elles étaient loins d'être fragiles. Etre et avoir l'air, c'pas pareil. Elles avaient d'autres rêves, d'autres aspirations, d'autres intérêts que les nôtres, c'est tout. Et je déteste qu'on associe un comportement sexy, à de la stupidité comme tu le fais. Je trouve ça triste et dommage d'être si fermée d'esprit.
Et tu vois ce qui me fait bien marrer, c'est que tu te la joue "peace & love" car tu avais/a encore le style "bab's". Comme quoi l'habit ne fait vraiment pas le moine.
La féminité, ce n'est pas sale. Ce n'est pas notre truc, ouais, mais ce n'est quand même pas sale. J'ai plein de chaussures à talons, je les porte, je défile dans mon salon, je ne sors jamais avec j'ai trop peur de me manger le trottoir ou de les casser. J'ai une robe, des corsets, plein de soutifs, pourtant je les porte pas en dehors de chez moi, parce que si je le fais c'est jute pour moi, moi, moi (et mon copain quand il me le demande si gentiment). Et le reste du monde se contentera de ce que je lui offre, que ça plaise ou non.
Dehors je suis pragmatique, chez moi je suis ce que je veux. Si des filles veulent être "ce qu'elles veulent" dehors comme dedans, c'est bien qu'elles le fassent, qu'elles s'épanouissent. Je suis quelque part "fière" de toutes ces femmes qui n'ont pas peur de déplaire, en étant trop féminines ou pas assez. Je suis fière pour nos vagins.
Alors, Yun, s'il te plait, évite de nous entredéchirer pour une question de FRINGUES. Sérieusement, on est plus au collège, ni au lycée. PS: tu n'es pas une "vraie femme", juste parce que tu peux fair des gosses, hein. Nous sommes toutes FEMMES.
* : Ayant été entourée de mecs, je peux t'assurer que garçonne ou féminine, au final, une fille qui "essaie d'être différente niveau fringues/cheveux" pour eux c'est une fille qui n'arrive pas à se distinguer autrement que par son apparence, et donc elles sont au même niveau : peu de confiance en soi, ne se sentir exister que dans le regard des autres, besoin d'être validées par des hommes, etc. Quoi que tu fasses les hommes ne te verront jamais "mieux" qu'eux, ni "aussi bien". Patriarcaaat, etc etc.
Yun, je suis un garçon manqué, moi aussi. Et je ne suis pas une "Bab's", mais une "Metalhead", donc la version totalement opposée de ton "style de vie". Ce qui veut dire que quand toi tu es "peace & love" en écoutant du Ska, moi je suis "Blut und Krieg" en écoutant du Black Metal.
Je trouve important de le souligner, car je trouve extrêmement grave l'image des garçons manqués que tu nous donne ici. Je veux juste que ce soit clair, on est pas toutes comme toi. Vraiment.
Déjà pour commencer, attendre des mecs qu'ils valident que tu possèdes un vagin et des ovaires, je trouve ça triste. Le mec qui t'a sorti ça, il m'aurait sorti ça, je l'aurai renvoyé "tu es un homme un vrai même avec ta tronche de cake tu feras de jolis enfants sûrement en bonne santé, c'est cool, mec, garde la pêche" juste pour qu'il capte la violence de ses propos.
Valider sa féminité, non féminité, par le regard des hommes? Et puis quoi encore?
N'as-tu pas l'impression que ton pragmatisme et ton besoin de confort dans les fringues, vient du fait que tu aies grandi à la campagne ou simplement assez loin d'une grande ville (et donc loin du strass, des paillettes)?
Tu le dis toi même, tes problèmes capillaires sont la raison pour laquelle tu avais les cheveux courts? J'ai bien lu?
Donc tu es garçonne juste par un foutu hasard et tu as gardé ta non-féminité en primaire, collège, lycée pour te différencier des autres filles *, et finalement tu te féminise un peu pour "plaire à ton copain" et tu trouves ça cool qu'on te réduise à ton appareil reproducteur avec de jolis mots brodés habilement dans une phrase qui se veut être un compliment?
Ok, eh bien voilà, garde ta vision hétéronormée bien sexiste et réductrice, parce que toutes les garçonnes sont loin d'être dans un tel schema. Evidemment, tu ne penses pas à mal, tu ne fais que témoigner, mais voici ma réaction, à prendre ou à laisser, j'espère juste te faire comprendre à quel point ce que tu dis tout le long est BLESSANT pour les jeunes (ou moins jeunes, osef) filles.
Je suis un garçon manqué depuis toujours, tout comme toi. Mon père m'habillait de fringues unisexe, il faisait la vaisselle et le repassage, tu vois, j'ai eu une famille/enfance qui ferait hurler de peur les ordures qui ont fait tout un vacarme sur la "théorie du genre".
Et puis, j'ai connu moi aussi collège comme lycée. Et jamais je n'ai dénigré les filles "ultra-sexuelles" (comme je le disais à l'époque) alors que j'entendais pas mal de filles COMME TOI ET MOI, non-féminines, dire "ha mais elle c'est trop une pute, elle porte une jupe sans collants elle est dégueulasse je suis sure qu'elle couche le premier soir". Je tiens à dire que c'était à Paris, hein? Ouais, Paris, strass, paillettes... et slut shaming, aussi.
Les gens pensaient que parce que j'étais une garçonne, forcément j'étais lesbienne, forcément j'aimais pas les filles-habillées-en-rose, si fragiiiiles, si hypersensiiiiibles. Au contraire, je leur parlais comme à n'importe quel autre être humain, et je ne les considérais pas comme plus bêtes que moi, elles étaient fortes, elles étaient loins d'être fragiles. Etre et avoir l'air, c'pas pareil. Elles avaient d'autres rêves, d'autres aspirations, d'autres intérêts que les nôtres, c'est tout. Et je déteste qu'on associe un comportement sexy, à de la stupidité comme tu le fais. Je trouve ça triste et dommage d'être si fermée d'esprit.
Et tu vois ce qui me fait bien marrer, c'est que tu te la joue "peace & love" car tu avais/a encore le style "bab's". Comme quoi l'habit ne fait vraiment pas le moine.
La féminité, ce n'est pas sale. Ce n'est pas notre truc, ouais, mais ce n'est quand même pas sale. J'ai plein de chaussures à talons, je les porte, je défile dans mon salon, je ne sors jamais avec j'ai trop peur de me manger le trottoir ou de les casser. J'ai une robe, des corsets, plein de soutifs, pourtant je les porte pas en dehors de chez moi, parce que si je le fais c'est jute pour moi, moi, moi (et mon copain quand il me le demande si gentiment). Et le reste du monde se contentera de ce que je lui offre, que ça plaise ou non.
Dehors je suis pragmatique, chez moi je suis ce que je veux. Si des filles veulent être "ce qu'elles veulent" dehors comme dedans, c'est bien qu'elles le fassent, qu'elles s'épanouissent. Je suis quelque part "fière" de toutes ces femmes qui n'ont pas peur de déplaire, en étant trop féminines ou pas assez. Je suis fière pour nos vagins.
Alors, Yun, s'il te plait, évite de nous entredéchirer pour une question de FRINGUES. Sérieusement, on est plus au collège, ni au lycée. PS: tu n'es pas une "vraie femme", juste parce que tu peux fair des gosses, hein. Nous sommes toutes FEMMES.
* : Ayant été entourée de mecs, je peux t'assurer que garçonne ou féminine, au final, une fille qui "essaie d'être différente niveau fringues/cheveux" pour eux c'est une fille qui n'arrive pas à se distinguer autrement que par son apparence, et donc elles sont au même niveau : peu de confiance en soi, ne se sentir exister que dans le regard des autres, besoin d'être validées par des hommes, etc. Quoi que tu fasses les hommes ne te verront jamais "mieux" qu'eux, ni "aussi bien". Patriarcaaat, etc etc.