Je ne veux pas d'enfants, et alors ?

[Lunafey]

@Nionio Je crois que ce qu'elles essaient de te dire, c'est que l'expression que tu as employé est une expression qui est usuellement utilisée en tant qu'insulte. Peut-être que pour toi non, mais c'est pourtant le cas. Même si en soi "écarter les cuisses" ne comprend aucun mot vulgaire, c'est une expression qui est une insulte dans le langage courant et c'est normal que tes lecteur.ices l'aient pris comme tel (et c'est un peu problématique parce que du coup ça se concentre sur la mère, comme si elle était seule à faire un gosse).

 

[Nionio]

@Lunafey Une insulte ? Ah ouais, on vit vraiment pas dans le même monde... Oui c'est vrai que du coup ça se concentre uniquement sur la mère, mais c'était parce qu'on parlait justement de la sacralisation de celle-ci (par rapport à la paternité qui est beaucoup moins sacralisée dans notre société).
Je conçois que ça puisse mal passer car c'est une expression péjorative, mais bon, faut savoir se décoincer les fesses aussi. Je sais pas, je participe à plusieurs forums sur Internet et il n'y a vraiment qu'ici qu'on se fait sauter dessus dès qu'on sort du langage habituel qui est très politiquement correct, arrondi sur les angles, voire un peu hypocrite parfois... Ca en devient parfois ridicule, très honnêtement. D'autant plus lorsqu'on se permet de déformer mes propos.

 

[Lunafey]

Ah non mais moi j'essaie de tempérer hein, si tu t'en fiches de comprendre pourquoi d'autres personnes ont étées choquées par ton expression, tu te débrouilles, mais faudra pas s'étonner si ça s'envenime parce que tu cherches pas à les comprendre. Ça pourra pas se calmer si on pars comme ça

 

[Scamandre]

Bah moi outre l'expression que je trouve très connotée (du coup elle oriente direct les intentions que je prête à la personne qui l'emploie, à tort peut-être), c'est le raisonnement que je comprends pas tout à fait Ou du moins que j'ai du mal à suivre ?

OUI, techniquement il suffit d'avoir un rapport sexuel pour devenir parent, est-ce que j'ai pour autant dit qu'être parent se réduisait à ça ?

Si être parent ne se réduit pas à avoir un rapport sexuel, je comprends pas pourquoi insister autant sur la technique pure, du coup. C'est juste ça que je comprenais mal - le fait que tu insistes sur la simplicité de la technique me laissait penser que la question de la parentalité était tout aussi simple à tes yeux.
(Et j'admets volontiers une erreur d'interprétation de ce côté là, c'est un forum, c'est propice aux compréhensions de travers)

 

[Nionio]

@Lunafey Si, j'ai dit que je pouvais comprendre que l'expression passe mal, par contre est-ce que les autres ont essayé de comprendre mes propos ? Je ne crois pas, non.

@Scamandre Bon, je sais pas si c'est moi qui m'explique mal ou autre chose...
Avoir un rapport sexuel = ça suffit pour devenir parent (au sens littéral, avoir un ou des enfants).
C'est ça que vous ne captez pas je crois. Je parle de manière littérale, pas symbolique. Je dissocie le simple fait de mettre un enfant au monde (tout le monde peut le faire, ça ne rend pas la personne plus respectable qu'une autre, blabla) et le fait d'élever un enfant en faisant de son mieux, en ayant de bonnes intentions.
Par exemple, je pourrais très bien avoir un enfant, là, maintenant, avec un simple rapport sexuel. Mais je serais pourtant une très mauvaise mère. Le fait d'être parent ne ferait pas de moi quelqu'un de plus accompli, de plus fort, de plus estimable, ou de plus digne qu'un(e) autre. Mon propos, en gros : on peut très bien être parent et traiter ses enfants comme de la merde, ou ne pas savoir s'en occuper et les rendre profondément malheureux. D'où l'importance de cesser de sacraliser cette fonction, qui à elle seule ne signifie rien.
C'est plus clair comme ça ?

 

[Scamandre]

@Nionio J'ai capté.
Je relevais juste la raison pour laquelle selon moi on pouvait mal comprendre ce que tu disais.

Qui plus est, je ne pense pas que ce soit le simple fait de concevoir un enfant qui soit glorifié dans notre société.
Imaginons que j'aille me faire faire un gamin, hop, relation sexuelle, je mène la grossesse à terme, je mets l'enfant au monde, je le confie à quelqu'un d'autre pour qu'il l'élève, et je repars vivre ma vie. Dans ce cas de figure, je suis mère au sens littéral, mais je suis pas le modèle de maternité qui est glorifié et encouragé par notre société. Je ne pense pas qu'on dira de moi que je suis désormais mature, digne et accomplie.
La "clé" de la maternité célébrée/socialement imposée ce n'est pas le pur acte de procréation - il ne suffit pas selon moi d'"écarter ses cuisses" pour recevoir l'Approbation Sociale™ et la sacralisation dont on parle. Ça recouvre quelque chose de plus vaste j'ai l'impression.

Enfin j'ai peur de partir en hors-sujet, et puis ça n'est franchement pas un sujet avec lequel je suis à l'aise, donc je vais en rester là je pense.
Bonne soirée tout le monde !

Edit : et désolée si j'ai dénaturé/mal interprété le propos de quelqu'un, c'est franchement pas dans un mauvais esprit.

 

[Ju-]

Je conçois que ça puisse mal passer car c'est une expression péjorative, mais bon, faut savoir se décoincer les fesses aussi. Je sais pas, je participe à plusieurs forums sur Internet et il n'y a vraiment qu'ici qu'on se fait sauter dessus dès qu'on sort du langage habituel qui est très politiquement correct, arrondi sur les angles, voire un peu hypocrite parfois..

Je suis desolee d'insister autant sur la forme de ton discours, en plus je trouve pas que le fond soi faux hein...

Mais j'apprécie qu'on ne se trouve pas sur "plusieurs forums d'Internet" qui désignent sans problèmes les rapports sexuels des femmes sous le terme "ouvrir les cuisses", grâce à leur merveilleux affranchissement du politiquement correct.

J'aimerai que tu comprennes ca également.

Mais j'ai peut être trop orienté le débat la dessus au détriment de tes propos.

J'avoue que je suis un peu susceptible sur le sujet : meme si je trouve également que le choix d'être mère est considéré comme "la voie royale" pour les choix familiaux des femmes... D'un autre côté j'ai toujours eu l'impression que les mères, surtout au foyer, étaient souvent tout autant méprisé.
On ne doutera pas de l'investissement d'un employé Dans son travail apres l'arrivé d'un enfant, alors qu'une femme...

Je suis souvent inquiète a ce propos, je trouve que les mères sont souvent exclues des questions féministes. Je suis la seule ?

 

[Nionio]

@Scamandre Oui, c'est vrai, ce n'est pas le simple fait d'être mère qui est glorifié dans notre société. C'est beaucoup plus complexe, plus vaste que ça. Mais bon, tu peux avoir des enfants, donner l'impression d'être une bonne mère et en réalité être absolument horrible dans l'intimité de ton foyer, quand personne n'est là pour te voir. C'est dans ce sens là que je trouve ridicule cette sacralisation de la maternité, car il n'y a pas UN modèle de maternité ou UNE seule facon d'être mère. Il y a de très bonnes mères comme il y a des mères odieuses, qui ne sont bonnes qu'à ruiner leurs enfants. En gros = c'est ce que tu fais de ta fonction de parent qui te rend plus ou moins "accompli" ou "respectable" selon les standards de la société, pas l'existence de cette fonction en elle même, qui est accessible à tous, même aux personnes les moins biens intentionnées, les moins responsables et les moins prêtes à endosser le rôle de parent.

@Ju- Je comprends que ça puisse froisser, oui. C'est vrai qu'en réfléchissant, cette expression est un poil sexiste (il n'y a pas d'équivalent pour les hommes...). Mais si on commence à s'offusquer de tout et à rester bloqué 3h sur une expression au détriment de tout le reste, on n'a pas fini. Et surtout ca ne fait pas avancer le débat.

 

[Maud Kennedy]

@Ocytocine. ,c'est surtout que j'ai l'impression que d'office,la société s'attend à ce que les femmes soient un peu le pilier,la référence de l'enfant. Par exemple,si un enfant est malade,d'office,la société s'attend à ce que ce soit sa mère qui prenne des jours de congé,vienne le chercher à l'école en cas d'urgence. Le père est censé s'occuper davantage de ses enfants à notre époque qu'avant mais il n'empêche qu'il est seulement censé aider sa femme/compagne. Un père au foyer,ça parait non seulement ultra bizarre mais ça l'émascule quasiment.

 

[Ju-]

Les mères au foyer prennent souvent cher j'ai l'impression alors qu'elles choisissent juste un mode de vie différent
Problème au niveau de l'allaitement aussi, certains vont vite dire que c'est une aliénation pour les femmes, qu'elles en sont esclaves, et ça s'empire si c'est un allaitement qui dure. Le gros problème des mères et des femmes en général c'est qu'elles doivent réussir leur carrière et avoir une belle famille heureuse, ce qui est loin d'être facile, faut gérer sur les deux fronts, et si l'une choisit l'un ou l'autre, patatra c'est le drame (une femme qui veut pas d'enfant, c'est le drame, une femme dont le mari est père au foyer, c'est le drame aussi, mère au foyer, honte au féminisme)

Tu fais pas d'enfants : "mais ta vie n'a aucun but !"
Tu fais 1 enfant "Il va s'ennuyer, monstre d'égoisme !"
Tu fais des enfants : "A la pondeuse, plus de liberté, plus de carrière !"
Tu bosses : "Mais qui s'occupe des enfants ?"
Tu bosses pas "Qu'est ce que tu fous toute la journée ?"
Ton mec bosse "le macho !"
Ton mec bosse pas "c'est pas un vrai mec"
Tu emmènes les enfants au resto "Ils font du bruit, c'est pas leur place;"
Tu restes à la maison "Les mères n'ont pas de vie sociale"

Et après ca continue...

L'enfant fait des bêtises "Moi le mien il m'écoute, j'ai de l'autorité"
L'enfant ne fait pas de bêtises : "moi le mien il est plein de vie"
L'enfant a des mauvaises notes "Il va pas aller loin si il continue comme ça et c'est de votre faute"
L'enfant a des bonnes notes "Ah les têtes de classes, vous lui mettez trop la pression !"
La seule bonne réponse c'est de s'en battre les steaks je crois.
C'est en tout cas ce que ma mère me dit

Mais je pense que ça ira mieux quand les femmes se jugeront moins entre elles, quelque soit leur choix. Je suis assez optimiste la dessus, avec internet on a des témoignages et des espaces d'expression comme celui là.
Pour les parents, je sais qu'il y a des blogs qui dédramatise beaucoup cette obsession des parents "parfaits".

 

[UneCactus]

Au fond je pense que les arguments sur l'écologie ou le renouvellement des générations n'ont pas vraiment d'incidence dans le choix de fonder une famille, le désir ou non d'enfant est souvent viscéral et égoïste (puisque pour soi), dans les deux cas. Je n'imagine pas quelqu'un procréer malgré son non désir pour repeupler la France ou au contraire, renoncer à son envie d'enfant par principe écologique. C'est un choix personnel qui ne s'argumente pas. Je pense qu'il est inutile et blessant d'essayer de culpabiliser la vie de personnes sous couvert d'écologie ou d'économie, ça n'a pas lieu d'être et ça ne les fera pas changer d'avis. Il y a beaucoup trop d'agressivité et de mépris dans certains commentaires (certains sont franchement racistes avec ça...). Pourquoi argumenter ? Chacun ses choix, personne n'a à se justifier et personne n'a à juger, c'était un peu le sujet de l'article, non ?

 

[Roanne]

@Ju- : c'est tellement ça ! On "sacralise" la maternité "en général" mais la plupart des gens passent leur temps à critiquer chaque femme en tant qu'individu sur les multiples choix qu'elle fait, avec ou sans enfants, je dirais même encore plus avec enfants, car c'est tellement facile de décortiquer et critiquer le moindre fait et geste éducatif !
Qu'on fasse des enfants ou pas, je l'avais déjà dit dans un fil sur le sujet, nous sommes critiquées, parce qu'on vit dans une société très "langue de vipère".

A titre perso, depuis que j'ai décidé que je m'en bats les cuisses de l'avis des autres, qu'est-ce que je me sens bien ! (j'ai surtout d'autres sujets d’inquiétude / mal être bien plus sérieux et impactant que ça)