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Je rentre enfin dans les canons de beauté, et surprise : je ne suis pas plus heureuse
- Initiateur de la discussion Une madmoiZelle
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C'est marrant, cet article tombe à point nommé après avoir regardé une vidéo ted qui parle de la "maladie de la beauté" (beauty sickness).
C'est super intéressant si vous voulez y jeter un coup d'oeil. La personne parle du temps qu'on perd à essayer de ressembler à des modèles dont on sait pertinemment, et c'est ici le paradoxe, qu'ils sont irréalistes et pas du tout représentatifs de la diversité des formes de beauté.
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C'est super intéressant si vous voulez y jeter un coup d'oeil. La personne parle du temps qu'on perd à essayer de ressembler à des modèles dont on sait pertinemment, et c'est ici le paradoxe, qu'ils sont irréalistes et pas du tout représentatifs de la diversité des formes de beauté.
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Très bel article, très complet et très bien écrit. Bravo et merci
Pour ma part je n’ai jamais pris mal un compliment sur mon physique uniquement puisque la personne qui le fait, dans la rue par exemple, ne peut pas savoir si je suis intelligente, aimable, serviable ou marrante. On ne voit rien de tout cela tant qu’on ne connaît pas autrui.
Je trouve très intéressante toute ta réflexion.
Pour ma part je n’ai jamais pris mal un compliment sur mon physique uniquement puisque la personne qui le fait, dans la rue par exemple, ne peut pas savoir si je suis intelligente, aimable, serviable ou marrante. On ne voit rien de tout cela tant qu’on ne connaît pas autrui.
Je trouve très intéressante toute ta réflexion.
Tout comme on peut être malheureux en étant riche, en étant blanc, en étant un homme. Un privilège n'invalide pas une souffrance, c'est certain. Le statut de femme est un piège où on ne gagne jamais entièrement, laide ou belle. Mais entre être un trophée ou un paillasson, sincèrement qu'est ce qui est préférable ? Être belle avec un sentiment d'infériorité persistant est un carburant pour les névroses. Tout comme le succès peut-être complètement sali par un syndrome de l'imposteur. La dépression n'épargne pas les millionnaires, pourtant est ce que c'est pour autant qu'ils envient les habitants de bidonvilles ? Belle, ça reste un avantage, pas une tare.
Je ne regarderai jamais une femme belle avec pitié ou grande empathie. En tout cas pas concernant son apparence. Parce que contrairement à toi, autrice, ma puberté a été une vaste fumisterie. On m'a vendu le mythe du vilain Petit Canard pour finalement atterrir dans ce statut qu'on veut m'imposer de chair à pétrir reconnaissante, de fast food de l'amour docile. Quand toi tu fulmines qu'on t'accorde de l'importance qu'à partir de ton physique, tu peux toujours te battre pour montrer ta valeur profonde. En plus, tes talents seront exacerbés par l'effet de halo. Une femme laide, voir juste banale doit se battre pour être aperçue, validée, pour que ses qualités compensent son physique sans jamais être assurée que cela fonctionne.
Tu peux toujours cultiver tes atouts, les milles autres facettes de ta personne. Tu as l'air d'être une personne intelligente et sensible et il y'a probablement beaucoup de gens qui t'aiment pour cela. Vois tes privilèges. Tu peux ne pas te maquiller et t'habiller de façon négligée sans qu'on te regarde d'un air répugné ou moqueur. Tu peux utiliser ton physique pour montrer aux gens à quel point ils sont superficiels. Tu peux plaire à la majorité des humains que tu désires. Tu ne te feras jamais refuser un travail pour ton apparence. On ne t'ignorera jamais parce qu'on n'a même pas envie de te voir.
Ta souffrance est valide mais il faut avoir conscience que bien de nanas qui n'ont pas ta chance ressentent beaucoup de détresse à la lecture de cet article. Je bride ma colère j'essaie de ravaler ma tristesse mais comme tu peux voir, je reste amère, aigrie.
Changer son attitude pour montrer qu'on est pas qu'une jolie fille, c'est gratuit. Moi par contre j'ai tout bien calculé. Si je veux devenir une jolie fille je dois banquer au moins 30 000 euros pour me faire briser des os, m'injecter des produits, déplacer mes dents, trancher et suturer ma peau.
Je ne regarderai jamais une femme belle avec pitié ou grande empathie. En tout cas pas concernant son apparence. Parce que contrairement à toi, autrice, ma puberté a été une vaste fumisterie. On m'a vendu le mythe du vilain Petit Canard pour finalement atterrir dans ce statut qu'on veut m'imposer de chair à pétrir reconnaissante, de fast food de l'amour docile. Quand toi tu fulmines qu'on t'accorde de l'importance qu'à partir de ton physique, tu peux toujours te battre pour montrer ta valeur profonde. En plus, tes talents seront exacerbés par l'effet de halo. Une femme laide, voir juste banale doit se battre pour être aperçue, validée, pour que ses qualités compensent son physique sans jamais être assurée que cela fonctionne.
Tu peux toujours cultiver tes atouts, les milles autres facettes de ta personne. Tu as l'air d'être une personne intelligente et sensible et il y'a probablement beaucoup de gens qui t'aiment pour cela. Vois tes privilèges. Tu peux ne pas te maquiller et t'habiller de façon négligée sans qu'on te regarde d'un air répugné ou moqueur. Tu peux utiliser ton physique pour montrer aux gens à quel point ils sont superficiels. Tu peux plaire à la majorité des humains que tu désires. Tu ne te feras jamais refuser un travail pour ton apparence. On ne t'ignorera jamais parce qu'on n'a même pas envie de te voir.
Ta souffrance est valide mais il faut avoir conscience que bien de nanas qui n'ont pas ta chance ressentent beaucoup de détresse à la lecture de cet article. Je bride ma colère j'essaie de ravaler ma tristesse mais comme tu peux voir, je reste amère, aigrie.
Changer son attitude pour montrer qu'on est pas qu'une jolie fille, c'est gratuit. Moi par contre j'ai tout bien calculé. Si je veux devenir une jolie fille je dois banquer au moins 30 000 euros pour me faire briser des os, m'injecter des produits, déplacer mes dents, trancher et suturer ma peau.
Dernière édition :
Il est quand même plus facile pour quelqu'un dans les standard de beauté de se détacher de son apparence que pour quelqu'un à qui on fait bien comprendre régulièrement que son physique est jugé disgracieux, malheureusement.
@Lénamicalement
Le fond de ma pensée, c'est concrètement, la beauté reste un privilège et tout ce qui paraît être un désavantage lié à un physique plaisant, ce n'est que l'extrapolation du statut qu'on impose aux femmes. La beauté est un avantage peu importe le genre. C'est être femme qui fait qu'on est dénigrée peu importe de quelle rive on se trouve.
C'est sûr on veut faire passer les belles pour des cruches, à elles de prouver aux gens qu'elles ont tort, il suffit d'ouvrir la bouche. Si t'es moche on va sous évaluer la valeur de ce que tu penses, dis ou fais parce qu'on considère que ton existence même n'est pas légitime. Évidemment ça se fait à plusieurs niveau, en fonction de la superficialité et de la bêtise de tes pairs, d'à quel point ton physique est loin des canons. La beauté n'est pas universelle mais psychologiquement il y'a des traits qui paraissent plus agréables au cerveau que d'autres, pour le reste la société (pour ne pas dire les industries) réussi très bien son matraquage.
Ce que je ne comprends pas c'est cette volonté perpétuelle de ces femmes dans les canons de vouloir se faire plaindre autant, si ce n'est plus que celles qui souffrent de leur apparence. Pour moi c'est presque aussi insupportable que la phrase "les hommes souffrent aussi". Cela ne veut pas dire que c'est faux, mais ça veut dire que tu t'assois allègrement sur les personnes qui sont carrément opprimées pour leur physique. Si c'est si difficile à vivre alors elle peuvent toujours s'enlaidir. Si elles ne le font pas, c'est qu'il y'a effectivement plus à gagner à être belle que laide. On n'allouerait pas un tel budget aux cosmétiques, à la mode, au fitness si c'était pour être plus mal considérée. Généralement le problème de ces femmes est surtout une mauvaise estime de soi globale qui les empêche de briser les carcans. Peu importe ce qu'on a, une absence de confiance et d'amour de soi fera qu'on va pourrir le moindre cadeau que la vie nous fait. Là oui sur ça je peux avoir de l'empathie.
En revanche on se fait toutes harceler et violées. Mais si tu es moche, on va soit penser que tu mens, (du moins encore plus fermement que ce qui est fait d'habitude) soit estimer que tu as été chanceuse qu'on s'intéresse à toi (Rappelez vous de Nafissatou Diallo ou le cas de la victime surnommée le "viking" par ses agresseurs). Cela marche aussi pour des choses moins tragiques comme le harcèlement de rue. Étant plutôt moche pour les standard français actuels, mais avec des fesses développées je sais ce que c'est de se faire suivre dans la rue et sexualisée à outrance. C'était pire quand j'étais mineure et que mes seins avaient grandi avant tout le reste. Sauf que j'ai aussi vécu l'agressivité extrême d'hommes outrés que je me permette de me refuser à eux alors que je suis un "cageot" avec un visage "dégueulasse". Et si j'avais le malheur de me plaindre de ces situations on me disait que j'aurais du être flattée de ces incidents. En outre, peu importe le physique de mes connaissances je n'ai pas trouvé une seule catégorie qui était surreprésentée dans les victimes d'agressions sexuelles. C'est assez sexiste de penser que seules les jolies femmes sont vues comme des objets sexuels.
Le fond de ma pensée, c'est concrètement, la beauté reste un privilège et tout ce qui paraît être un désavantage lié à un physique plaisant, ce n'est que l'extrapolation du statut qu'on impose aux femmes. La beauté est un avantage peu importe le genre. C'est être femme qui fait qu'on est dénigrée peu importe de quelle rive on se trouve.
C'est sûr on veut faire passer les belles pour des cruches, à elles de prouver aux gens qu'elles ont tort, il suffit d'ouvrir la bouche. Si t'es moche on va sous évaluer la valeur de ce que tu penses, dis ou fais parce qu'on considère que ton existence même n'est pas légitime. Évidemment ça se fait à plusieurs niveau, en fonction de la superficialité et de la bêtise de tes pairs, d'à quel point ton physique est loin des canons. La beauté n'est pas universelle mais psychologiquement il y'a des traits qui paraissent plus agréables au cerveau que d'autres, pour le reste la société (pour ne pas dire les industries) réussi très bien son matraquage.
Ce que je ne comprends pas c'est cette volonté perpétuelle de ces femmes dans les canons de vouloir se faire plaindre autant, si ce n'est plus que celles qui souffrent de leur apparence. Pour moi c'est presque aussi insupportable que la phrase "les hommes souffrent aussi". Cela ne veut pas dire que c'est faux, mais ça veut dire que tu t'assois allègrement sur les personnes qui sont carrément opprimées pour leur physique. Si c'est si difficile à vivre alors elle peuvent toujours s'enlaidir. Si elles ne le font pas, c'est qu'il y'a effectivement plus à gagner à être belle que laide. On n'allouerait pas un tel budget aux cosmétiques, à la mode, au fitness si c'était pour être plus mal considérée. Généralement le problème de ces femmes est surtout une mauvaise estime de soi globale qui les empêche de briser les carcans. Peu importe ce qu'on a, une absence de confiance et d'amour de soi fera qu'on va pourrir le moindre cadeau que la vie nous fait. Là oui sur ça je peux avoir de l'empathie.
En revanche on se fait toutes harceler et violées. Mais si tu es moche, on va soit penser que tu mens, (du moins encore plus fermement que ce qui est fait d'habitude) soit estimer que tu as été chanceuse qu'on s'intéresse à toi (Rappelez vous de Nafissatou Diallo ou le cas de la victime surnommée le "viking" par ses agresseurs). Cela marche aussi pour des choses moins tragiques comme le harcèlement de rue. Étant plutôt moche pour les standard français actuels, mais avec des fesses développées je sais ce que c'est de se faire suivre dans la rue et sexualisée à outrance. C'était pire quand j'étais mineure et que mes seins avaient grandi avant tout le reste. Sauf que j'ai aussi vécu l'agressivité extrême d'hommes outrés que je me permette de me refuser à eux alors que je suis un "cageot" avec un visage "dégueulasse". Et si j'avais le malheur de me plaindre de ces situations on me disait que j'aurais du être flattée de ces incidents. En outre, peu importe le physique de mes connaissances je n'ai pas trouvé une seule catégorie qui était surreprésentée dans les victimes d'agressions sexuelles. C'est assez sexiste de penser que seules les jolies femmes sont vues comme des objets sexuels.
Dernière édition :
V
Vogel
Guest
@Lénamicalement
Je ne serais pas aussi radicale que @LadySumire mais dans ton discours il y a deux arguments sur lesquels j'aimerais rebondir :
- être trop belle fait que tu n'es pas vue sérieusement en comparaison aux autres femmes : Cela ne s'est tellement jamais vérifié dans mes proches que je me demande si les femmes qui se plaignent de ça ne confondent pas être belle avec simplement être une femme. J'ai dans mes proches énormément de belles femmes, elles ont toujours eu plein de prétendants pour des relations sérieuses, n'ont pas plus été prises pour des bécasses que moi, personne lambda, au travail ou IRL. Elles ont vécu du sexisme, oui, mais, comme toutes les femmes qui voient parfois leur avis relégué au second plan. Et mecs qui veulent simplement baiser sans vouloir aller plus loin, qui ne verraient les femmes qu'au travers du sexe... Ce n'est pas l'apanage des belles non plus, les personnes grosses et obèses pourront en témoigner, c'est aussi parfois la plaie pour elles (
). Je sais que ce n'est pas très scientifique de se baser sur son vécu pour faire des généralités, mais je crois justement qu'un jour j'aurais vraiment besoin d'une étude pour croire à cet argument, car toutes les filles très très belles de mon entourage n'ont jamais vécu plus de situations les rappelant à leur physique que moi en fait 
Ce qui induit ma deuxième remarque :
- être trop belle fait que tu te prends plus d'agressions : Je ne suis pas vraiment considérée belle et je suis même "en dehors" des canons de beauté, et j'ai été suivie, harcelée, insultée, même agressée dans la rue. J'ai aussi très tôt été ramenée à ma sexualité, mon corps, mes seins, ma désirabilité... À 14 ans je devais moi aussi me dépêtrer des gens qui me faisaient des propositions salaces dans la rue sans vouloir partir. Et très sincèrement, à 14 ans, je n'avais pas du tout une tête ni un corps "beau". Dans ton message, on dirait qu'il y a une dichotomie les belles se font sexualiser / les moches se font insulter... Sans preuves, je dirais qu'il faut faire très attention à ce genre de remarques qui minimiserait ce que vivent toutes les femmes. La seule donnée que je connais, c'est celle qui avance que les femmes handicapées sont plus sujettes aux violences sexuelles que la moyenne des femmes. Notre société étant validiste, certaines d'entre-elles ne sont pas considérées dans les canons de beauté, et pourtant bah, voilà
Enfin voilà, moches, belles, je ne vois pas tellement de différences dans certaines expériences du sexisme. Comme @LadySumire, je vois plutôt la beauté comme un avantage dans ce qu'elle apporte de confort par rapport aux diktats de beauté et à la séduction. Malheureusement, bien entendu, elle ne protègera pas individuellement des violences, de la mauvaise estime de soi, et de tout ce qui fait qu'on peut aller mal psychologiquement, comme le prouve ce témoignage et d'autres.
Je ne serais pas aussi radicale que @LadySumire mais dans ton discours il y a deux arguments sur lesquels j'aimerais rebondir :
- être trop belle fait que tu n'es pas vue sérieusement en comparaison aux autres femmes : Cela ne s'est tellement jamais vérifié dans mes proches que je me demande si les femmes qui se plaignent de ça ne confondent pas être belle avec simplement être une femme. J'ai dans mes proches énormément de belles femmes, elles ont toujours eu plein de prétendants pour des relations sérieuses, n'ont pas plus été prises pour des bécasses que moi, personne lambda, au travail ou IRL. Elles ont vécu du sexisme, oui, mais, comme toutes les femmes qui voient parfois leur avis relégué au second plan. Et mecs qui veulent simplement baiser sans vouloir aller plus loin, qui ne verraient les femmes qu'au travers du sexe... Ce n'est pas l'apanage des belles non plus, les personnes grosses et obèses pourront en témoigner, c'est aussi parfois la plaie pour elles (
). Je sais que ce n'est pas très scientifique de se baser sur son vécu pour faire des généralités, mais je crois justement qu'un jour j'aurais vraiment besoin d'une étude pour croire à cet argument, car toutes les filles très très belles de mon entourage n'ont jamais vécu plus de situations les rappelant à leur physique que moi en fait Ce qui induit ma deuxième remarque :- être trop belle fait que tu te prends plus d'agressions : Je ne suis pas vraiment considérée belle et je suis même "en dehors" des canons de beauté, et j'ai été suivie, harcelée, insultée, même agressée dans la rue. J'ai aussi très tôt été ramenée à ma sexualité, mon corps, mes seins, ma désirabilité... À 14 ans je devais moi aussi me dépêtrer des gens qui me faisaient des propositions salaces dans la rue sans vouloir partir. Et très sincèrement, à 14 ans, je n'avais pas du tout une tête ni un corps "beau". Dans ton message, on dirait qu'il y a une dichotomie les belles se font sexualiser / les moches se font insulter... Sans preuves, je dirais qu'il faut faire très attention à ce genre de remarques qui minimiserait ce que vivent toutes les femmes. La seule donnée que je connais, c'est celle qui avance que les femmes handicapées sont plus sujettes aux violences sexuelles que la moyenne des femmes. Notre société étant validiste, certaines d'entre-elles ne sont pas considérées dans les canons de beauté, et pourtant bah, voilà
Enfin voilà, moches, belles, je ne vois pas tellement de différences dans certaines expériences du sexisme. Comme @LadySumire, je vois plutôt la beauté comme un avantage dans ce qu'elle apporte de confort par rapport aux diktats de beauté et à la séduction. Malheureusement, bien entendu, elle ne protègera pas individuellement des violences, de la mauvaise estime de soi, et de tout ce qui fait qu'on peut aller mal psychologiquement, comme le prouve ce témoignage et d'autres.
Dernière modification par un modérateur :
C'est très intéressant de lire tout ces posts, qui posent tous un regard différent sur le sujet. Je rejoins ici @Lénamicalement, je crois qu'il est difficile d'échelonner la souffrance ressentie par une femme qui, en dépit de son physique, est de toute façon constamment le sujet de jugements incessants. Mais dire cela, ce n'est pas venir invalider ou aplanir ce que ressentent celles qui ne rentrent pas dans les canons de beauté et qui le vivent avec violence, à mon avis.
Le débat me fait penser à ceux qui surgissent quand on évoque la souffrance d'une femme jugée comme mince, et la vague de colère que ça déclenche régulièrement chez des femmes qui sont en dehors de cette sacro-sainte minceur, et qui ne supportent pas la lecture d'un mal-être qu'elles perçoivent comme inapproprié-incorrecte-blessant, puisqu'elles le jugent à l'aune de leurs propres souffrances.
Je m'égare un peu là, je vais essayer d'être plus claire. Si on part du postulat : aujourd'hui dans notre société, il vaut mieux être perçue comme une femme "mince" et "belle", que "ronde" et "laide". Les femmes apparentées à la 1ère catégorie sont sensée se prendre moins de violence quotidienne au visage, puisqu'elles sont "validées" par la société. Si on poursuit ce raisonnement, les femmes de la deuxième catégorie, donc "non validées" par la société, reçoivent des tombereaux de saloperie à la figure. A ce moment-là, il semble logique de conclure que les femmes de la deuxième catégorie sont plus légitimes à exprimer leurs souffrances sur le sujet. Et de comprendre qu'elles soient blessées quand celles de la 1ère catégorie expriment de la souffrance, puisque d'après l'échelle de valeur de la société ces dernières n'ont pas de raisons de souffrir, puisqu'elles sont validées.
Sauf que, d'après moi, faire cela c'est reproduire inconsciemment cette échelle sociétale terrible, qui juge les femmes comme des objets, et non comme des sujets. Retourner sa légitime colère contre une femme "validée", c'est jouer le jeu de ce postulat de départ qui est inacceptable et contre lequel nous devons avant tout lutter. Car la définition que la société de consommation donne à la "beauté" est sexiste, raciste, grossophobe, calibrée, et profondément inatteignable.
Désolée pour le pavé, je me suis laissée emporter. J'espère que je n'ai blessé personne dans ma réflexion théorique, je ne souhaitais juger aucun ressentis
Le débat me fait penser à ceux qui surgissent quand on évoque la souffrance d'une femme jugée comme mince, et la vague de colère que ça déclenche régulièrement chez des femmes qui sont en dehors de cette sacro-sainte minceur, et qui ne supportent pas la lecture d'un mal-être qu'elles perçoivent comme inapproprié-incorrecte-blessant, puisqu'elles le jugent à l'aune de leurs propres souffrances.
Je m'égare un peu là, je vais essayer d'être plus claire. Si on part du postulat : aujourd'hui dans notre société, il vaut mieux être perçue comme une femme "mince" et "belle", que "ronde" et "laide". Les femmes apparentées à la 1ère catégorie sont sensée se prendre moins de violence quotidienne au visage, puisqu'elles sont "validées" par la société. Si on poursuit ce raisonnement, les femmes de la deuxième catégorie, donc "non validées" par la société, reçoivent des tombereaux de saloperie à la figure. A ce moment-là, il semble logique de conclure que les femmes de la deuxième catégorie sont plus légitimes à exprimer leurs souffrances sur le sujet. Et de comprendre qu'elles soient blessées quand celles de la 1ère catégorie expriment de la souffrance, puisque d'après l'échelle de valeur de la société ces dernières n'ont pas de raisons de souffrir, puisqu'elles sont validées.
Sauf que, d'après moi, faire cela c'est reproduire inconsciemment cette échelle sociétale terrible, qui juge les femmes comme des objets, et non comme des sujets. Retourner sa légitime colère contre une femme "validée", c'est jouer le jeu de ce postulat de départ qui est inacceptable et contre lequel nous devons avant tout lutter. Car la définition que la société de consommation donne à la "beauté" est sexiste, raciste, grossophobe, calibrée, et profondément inatteignable.
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Désolée pour le pavé, je me suis laissée emporter. J'espère que je n'ai blessé personne dans ma réflexion théorique, je ne souhaitais juger aucun ressentis
Alors c'est "rigolo" parce que moi j'ai vécu les différentes phases : glow down de mon enfance à mon adolescence (croissance peu harmonieuse, apparition des poils et de l'acné, prises de poids anarchiques) puis glow up de mes 15 à mes 18 ans (perte de poids + traitement roaccutane) puis re-glow down lent depuis les 18 ans (prise de poids +++).
Donc j'ai vécu à la foi en tant que "moche" et que "belle" à des âges auxquels je pouvais percevoir les conséquences de sur le monde qui m'entour(ais).
Et ben franchement je préfère 100 fois être belle.
Le pretty privilege ça existe, clairement, comme le privilège blanc ou le privilège masculin. Trouver un petit boulot est globalement plus facile, tu ne t'en prends pas plein la tronche quand tu t'habilles casual parce que sur toi c'est "casual" justement et pas "négligé", ne pas avoir de réflexions sur ce que tu manges/bois... Globalement c'est reposant. Et oui, ça reste un privilège dont il faut prendre conscience.
Mais attention, c'est pas parce que c'est reposant que c'est gage de bonheur. Parfois, on a juste tout pour être heureux-ses et on ne l'est pourtant pas, ça, ça se commande pas. On a toujours des névroses, on a toujours des problèmes. Pourtant on imagine, quand on est de l'autre côté, que tout est plus facile... même si ça peut être vraie pour certaines choses, ça ne l'est pas pour tout.
Devenir belle ne rend pas plus riche, plus valide, plus "fonctionnelle", ça ne guérit pas les névroses, ça ne répare pas les blessures internes, ça n'appuie pas sur le bouton "bonheur".
Et je comprends complètement le ressenti de l'autrice, elle a expérimenté de plein fouet le sexisme et toutes les joies d'être une femme dans une société patriarcale (parce que moche ou belle, on perd toujours!) et pour ça juste SOUTIEN SORORE.
Donc j'ai vécu à la foi en tant que "moche" et que "belle" à des âges auxquels je pouvais percevoir les conséquences de sur le monde qui m'entour(ais).
Et ben franchement je préfère 100 fois être belle.
Le pretty privilege ça existe, clairement, comme le privilège blanc ou le privilège masculin. Trouver un petit boulot est globalement plus facile, tu ne t'en prends pas plein la tronche quand tu t'habilles casual parce que sur toi c'est "casual" justement et pas "négligé", ne pas avoir de réflexions sur ce que tu manges/bois... Globalement c'est reposant. Et oui, ça reste un privilège dont il faut prendre conscience.
Mais attention, c'est pas parce que c'est reposant que c'est gage de bonheur. Parfois, on a juste tout pour être heureux-ses et on ne l'est pourtant pas, ça, ça se commande pas. On a toujours des névroses, on a toujours des problèmes. Pourtant on imagine, quand on est de l'autre côté, que tout est plus facile... même si ça peut être vraie pour certaines choses, ça ne l'est pas pour tout.
Devenir belle ne rend pas plus riche, plus valide, plus "fonctionnelle", ça ne guérit pas les névroses, ça ne répare pas les blessures internes, ça n'appuie pas sur le bouton "bonheur".
Et je comprends complètement le ressenti de l'autrice, elle a expérimenté de plein fouet le sexisme et toutes les joies d'être une femme dans une société patriarcale (parce que moche ou belle, on perd toujours!) et pour ça juste SOUTIEN SORORE.
La beauté ne rend peut-être pas heureuse mais être belle c'est avoir une preoccupation en moins dans son quotidien.
@Paula Maxa et aux autres. Je pense qu'il y a un problème de communication ici. Je crois que personne ici ne reproche à l'auteur de se plaindre de son mal-être ou du fait qu'elle soit vue comme un objet sexuel. Hiérarchiser les souffrances n'a pas de sens et bien sûr qu'une femme avec un "physique banal" peut être super bien dans sa peau (notamment parce que ses parents et son entourage ont su lui donner confiance en elle) et qu'une "belle" nana peut être ultra mal dans sa peau. Évidemment que dans ce cas, il est normal d'être en empathie avec cette dernière mais ce ne sera pas en raison de son physique. A mon sens, la personne qui témoigne ici est réellement mal dans sa peau et a un problème d'estime de soi et évidemment en souffre mais elle ne souffre pas de son physique. Il y a un problème d'identification des causes de son mal-être.
Dernière édition :
Personnellement, j'ai vécu l'inverse : après avoir été objectivement grosse voir obèse jusqu'à mes 25 ans, j'ai perdu 15-20kg et je suis rentrée dans du M en magasin. Et bon sang que ma vie a été plus facile !
Je crois qu'il faut vraiment avoir vécu comme grosse pour comprendre à quel point le regard des autres sur soi peut être lourd. Et à quel point il peut être libérateur de sortir de cette catégorie. De réaliser soudain que non, on n'est plus systématiquement la personne la plus grosse de la pièce. Qu'on peut s'habiller plus facilement dans les magasins.
C'est littérallement un poids social qui s'en va.
Après 5-6 ans, j'ai repris progressivement du poids, notamment suite à une grossesse. Je le vis moins mal qu'à mon adolescence parce que j'ai appris à me détacher du regard social. Mais je sais, pour avoir expérimenté les deux, que la vie est plus facile quand on n'est pas grosse.
Certaines personnes ne vont pas être plus heureuses en rentrant dans les normes de beauté. Mais clairement, en sortir trop (en tous cas en ce qui concerne le poids) rajoute des difficultés dans une vie.
Il faut savoir faire la distinction entre la perception de soi et celles des autres. On peut se sentir mal et avoir des complexes quelque soit son apparence. Mais si celle-ci dévie trop des standards (de nouveau : en tous cas en ce qui concerne le poids), on a aussi la réprobation sociale qui vient s'ajouter à ces potentiels complexes
Je crois qu'il faut vraiment avoir vécu comme grosse pour comprendre à quel point le regard des autres sur soi peut être lourd. Et à quel point il peut être libérateur de sortir de cette catégorie. De réaliser soudain que non, on n'est plus systématiquement la personne la plus grosse de la pièce. Qu'on peut s'habiller plus facilement dans les magasins.
C'est littérallement un poids social qui s'en va.
Après 5-6 ans, j'ai repris progressivement du poids, notamment suite à une grossesse. Je le vis moins mal qu'à mon adolescence parce que j'ai appris à me détacher du regard social. Mais je sais, pour avoir expérimenté les deux, que la vie est plus facile quand on n'est pas grosse.
Certaines personnes ne vont pas être plus heureuses en rentrant dans les normes de beauté. Mais clairement, en sortir trop (en tous cas en ce qui concerne le poids) rajoute des difficultés dans une vie.
Il faut savoir faire la distinction entre la perception de soi et celles des autres. On peut se sentir mal et avoir des complexes quelque soit son apparence. Mais si celle-ci dévie trop des standards (de nouveau : en tous cas en ce qui concerne le poids), on a aussi la réprobation sociale qui vient s'ajouter à ces potentiels complexes
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