Je suis fauchée depuis toujours, et je m'épanouis quand même !

[Mymy Haegel]

Le problème pour moi c est que le mot «fauché» n a pas le même sens pour tout le monde.

Voilà c'est exactement ça ! L'autre jour je parlais avec une pote qui m'a dit « bon tu vois parfois je déconne, genre, je suis fauchée, j'ai plus de thune, mais voilà, je paie le restau à ma soeur et son mari, ça leur fait plaisir »... Moi quand je dis « je suis fauchée » c'est : JE POSSÈDE 5,98€ EN LIQUIDE ET C'EST TOUT Y A PU Y A PU RIEN

 

[Liluuuy]

30 ans fonctionnaire (à l'époque) et on me refusait un logement sans garants YEAH
C'est beau le monde.

( et je suis une privilégiée qui a des garants. j'en suis consciente.)

Et perso ma réponse ne va pas envers l'article (désolée j'ai pas d'avis sur cet article) mais sur le fait de lire que "etre précaire ca apprend à se débarrasser du superflu" beaucoup d'études vont dans le sens inverse, et que c'est justement parce que on fout une pression de DINGUE sociétalement que on a des saloperies de crédits à la conso etc.

 

[olaflor]

Ton bonheur a rien à voir avec l'état de ton compte en banque sinon les stars ne feraient jamais de dépression

Mais au sujet du salaire de journaliste, accepter qu'on va pas faire fortune en faisant ce métier c'est aussi une sorte de limite qu'on se met à soi-même non ?! Tu acceptes ces standards donc tu cherches pas d'opportunités pour faire plus de sous en faisant le métier que tu aimes. De la même manière qu'on dit que les 2-3 premières années d'entreprenariat sont galères et après ca va. Tout ca c'est des limites qu'on s'impose à soi-même donc on glande rien pendant 2 ans et on s'active la 3e année. Arrêtez d'être conditionné et analysez vos croyances! Qui les a mis dans vos têtes ? Demandez le succès!

L'argent c'est juste de l'énergie, faut pas avoir peur/honte de dire qu'on veut en gagner. C'est juste un outil. Tant que tu aimes les gens et que tu sais que l'argent c'est juste ton serviteur y a pas de problème. Le problème en France j'ai l'impression quand on dit qu'on veut du pognon on pense "être prêt à écraser/exploiter les autres". On peut atirer l'énergie monétaire (en rendant un service jugée utile) +amour des autres.

T'as ton subconscient qui est ta source illimitée d'intelligence. Si tu lui demandes comment avoir XX€ en faisant le métier que tu aimes, il te donnera la réponse!

 

[Manea]

Pour te répondre — et répondre aux commentaires qui vont dans ce sens — le propos de cet article n'est nullement de dire "acceptez d'être sous-payés parce que l'argent ne fait pas le bonheur, la preuve je suis pauvre et épanouie". Ce n'est pas le propos.

QueenCamille parle de sa situation perso, de son rapport à l'argent et à la richesse, et de son compromis. Le journalisme, et surtout le journalisme web ne sont pas des secteurs où l'on devient riche. madmoiZelle paie au SMIC et ne l'a jamais caché, car madmoiZelle n'a pas les moyens de payer mieux. madmoiZelle est indépendante depuis sa création, et elle est toujours là malgré des tempêtes. On ne peut pas en dire autant de tout le monde. (Et pour d'autres, ça a été chaud).

Plus largement, où est-ce que cet article décourage de chercher à améliorer sa condition ? Où encourage-t-il à ne pas mieux se vendre, à ne pas négocier, où exprime-t-il que c'est normal de mal payer les métiers-passion ? Ce n'est pas son propos. Certains métiers, certaines professions sont dans des secteurs qui paient mal pour pleins de raisons. Par exemple, ce n'est pas parce que les ONG déprécient les fonctions de comptables et d'audit qu'elles paient 3 fois moins ces fonctions supports, qu'elles ne sont valorisées dans le privé. C'est parce qu'une ONG n'a pas pour but de générer du résultat, qu'il y a moins "de gras" pour les fonctions supports que dans un groupe privé, tourné vers la rentabilité financière.

Selon ta logique, si j'avais plaqué mon job d'auditrice dans le privé pour "me brader" dans une ONG, pour le même poste, j'aurais déprécié la profession ? Ce cas est pourtant exactement le propos de l'article : que faire et pourquoi le faire s'il y a un choix à faire entre s'enrichir ou donner du sens (et parfois, c'est un choix. L'idéal étant bien sûr de ne pas avoir à choisir !!) QueenCamille témoigne de son approche de ce choix, de son cheminement, de son expérience.

Et pour finir : je trouve au contraire que ce témoignage fait la nique à la logique capitaliste. Si je ne suis pas épanouie, et si le sens de mon travail est plus important que ma rémunération, alors tu peux m'augmenter tant que tu veux, ça ne me fera pas rester, ça ne me fera pas mieux m'investir. C'est en privilégiant le sens sur l'aspect matériel qu'on fait la nique à ce système, à mon avis très humble.

Faire la nique au capitalisme, ça serait réclamer un système social qui permette de taxer les riches et très riches pour que les ONG aient plus de fric et puissent payer un salaire décent aux personnes qu'elles embauchent (pour reprendre ton exemple), pas dire aux personnes en galère qu'elles doivent faire des efforts pour positiver parce que ça pourrait être pire elles pourraient avoir un salaire de merde ET ne pas aimer ce qu'elles font.

Et puis sérieusement, Il y a une différence à dire "je préfère travailler pour moins dans un cadre plus éthique" que "dans mon boulot ça paye mal, toute ma promo bosse pour des clopinettes mais je m'en fout j'aime ce que je fais"

Le fait que le Master Journalisme soit le moins lucratif de Sciences Po n’était un secret pour personne.
À part peut-être pour mes parents, qui n’en reviennent toujours pas que toute ma promo galère au SMIC ou à faire des piges, après tant d’années d’études…

Donc c'est gentil de nous dire qu'on a pas pigé l'article mais faut pas non plus nous demander d'y lire quelque chose qui n'y est pas écrit...

Et quitte à avoir des réponses, je reprends mon message écrit plus haut sur la forme de questions : n'avez vous pas l'impression que mettre en parallèle un témoignage d'une personne "précaire" mais pas plus embêtée que ça avec un film qui semble avoir un propos engagé et social sur la précarité des jeunes actifs (vrai gros problème actuel) diminue l'impact de ce propos ? Pourquoi avoir choisi d'appairer les deux ? Est-ce qu'un article sur des problématiques sociales proches de celles abordées n'aurait pas mieux représenté ce film et été plus pertinent ?

 

[olaflor]

(mais quand on sait que le français moyen passe 3h par jour devant la télé, bein manquer de temps, c'est quand même assez relatif). Et

AMEN TO THIS!
La consommation me dérange pas mais ca veut dire qu'il faut créer autant que tu consommes pour maintenir un équilibre parfait!

 

[Liluuuy]

Et tu évalues comment l'importance de ce qui est crée?
Le gars/la fille dans son usine, il fabrique, pourtant il est payé comme une merde .
Les soignants ils font quoi ? comment tu évalues la valeur du soin ?
Les artistes, les travailleurs sociaux ? Comment tu évalues leur production ?

Je veux comprendre là. ( j'ai surement oublié plein de corps de métiers, pas d'offense en vrai je ne supprime personne ).
Parce que c'est marrant mais le rapport conso/creation j'ai l'impression que il est pas respecté mais que bizarrement ce ne sont pas les gros consommateurs qui raquent le plus pour réparer les excés :x

 

[Toasted_Almond]

Ça veut dire quoi CF ?

Childfree.

 

[la roussette]

Avec un peu de recul et plusieurs années d'expérience du monde du travail derrière moi, voici ou j'en suit de ma réflexion sur les rapports entre bonheur/travail et argent.
Effectivement, un minimum d'argent et de stabilité est nécessaire pour être heureux. mais ca ne suffit pas!! Un boulot pourri mais bien payé peut grandement pourrir la vie. De plus, plus d'argent ne veut certainement pas dire plus de bonheur.
J'ai l'impression que souvent on sous estime l'impact de la reconnaissance humaine que l'on remplace par la reconnaissance financière.
Perso, je suis tout à fait en phase avec @QueenCamille. Le bonheur peut aussi se trouver dans la non consommation, le rapprochement des valeurs immatérielles (la nature, les amis, la beauté etc).
l'idée c'est aussi aussi de se concentrer sur le positif et avancer dans la vie plutot que de ressaser el négatif qui nous freine.

 

[QueenCamille]

Faut croire que tu as eu de la chance ou c'est moi qui n'en ai pas eu. (... )Là, je ne suis plus en CDI et je sais que c'est pas la peine que je pense à changer d'appart avant d'avoir un CDI.

J'avais entre 23 et 28 ans. Je n'ai pas eu de la chance, j'ai simplement évité de penser "C'est pas la peine que je pense à changer d'appart avant d'avoir un CDI" et je me suis lancée

 

[QueenCamille]

Je vous écrirais un jour un article sur le revenu d'existence et alors le monde saura que je ne suis pas capitaliste Je pensais que cet article soulèverait plutôt un débat sur le sens du travail...

 

[ZeLauVador]

Vive la fin du capitalisme.

 

[olympe85]

J'ai un peu de mal avec ce genre d'articles... Je suis journaliste également, j'adore mon taff, j'ai des responsabilités, et la chance d'être en CDI. OK, mais en même temps : je bosse 50 heures par semaine, pour être payée des coquillettes, je n'ai pas d'autres avantages que mon salaire (pas de treizième mois, de chèques restau, RTT, etc...) et si j'adore mon boulot, j'aimerais tout de même pouvoir me réaliser autrement (vacances, restau une fois de temps en temps, ciné, appart un peu plus grand qu'un placard). Ce que je veux dire, c'est que je trouve ça dangereux de parler de métier passion : on a l'impression que les boîtes nous emploient pour nous faire plaisir, que c'est une chance de travailler. Alors oui, c'est cool de faire un boulot qu'on aime, parce qu'on va devoir le faire longtemps, mais c'est aussi cool d'avoir une certaine reconnaissance, et bien payer ses employés en est une forme (je n'ai pas dit la seule)