Je n'ai pas lu tous les commentaires, donc pardon s'il y a des redites 
La lecture de l'article m'a interloquée comme beaucoup d'autres, parce que je me suis dit : "bon, ça revient à dire que Madmoizelle paie ses rédactrices au lance-pierre
Et même si ça peut se comprendre au vu de son modèle économique, il n'y a pas non plus de quoi se vanter". Bref, j'ai trouvé ça bizarre, comme si je regardais quelqu'un creuser sa propre tombe.
Sur le fond de l'article : il y a quelque chose qui m'agace beaucoup, ce sont ces gens (je ne dis pas que @QueenCamille en fait partie) qui se prétendent fauchés et heureux de l'être alors que :
1) ils vivent à Paris (or, être vraiment fauché et vivre à Paris, c'est un oxymore)
2) ils ont de toute évidence un système de support financier qui leur permet de garder la tête hors de l'eau (amis, famille, conjoint-e...)
3) certes, ils ont fait le choix d'un métier passion qui rapporte peu, mais ils ne sont PAS fauchés car aidés financièrement par différents acteurs (encore une fois : la famille, l'Etat, etc)
De toute évidence, il y a quelque chose de glamour dans le fait de se prétendre "pauvre", mais heureux parce que détenteur d'un métier passion. C'est un discours qu'on entend trèèès souvent, dans des articles, des podcasts, des émissions mettant en scène des entrepreneurs/des journalistes/des artistes, bref des gens dont la passion est devenue l'activité professionnelle : "bon, aujourd'hui j'ai plus un rond mais je suis heureux car je fais ce que j'aime", "je n'ai pas d'argent mais je suis contente de me lever tous les matins"... Oui OK, mais un peu d'honnêteté sur sa situation ce serait bien, et ça permettrait de déculpabiliser les gens qui eux sont obligés d'avoir un boulot chiant pour vivre ? (Dites le, que c'est votre mec ou votre copine qui paie tout ou que vos parents vous supportent encore financièrement !)
Parce qu'autant j'adhère au discours "gagner moins si ça signifie qu'on vit de sa passion", autant j'en ai ras le bol de cette malhonnêteté intellectuelle qui consiste à présenter la précarité comme ultra cool alors que 1) ça ne l'est absolument pas, 2) tu n'es pas précaire quand tu peux subvenir à tes besoins sans t'affamer ou être menacé-e d'expulsion tous les mois, que ce soit parce que ton salaire n'est au final pas si pourri que tu le prétends ou parce que des gens t'aident financièrement.
Moi aussi, j'aimerais vivre de ma passion, moi aussi, je trouve ça a priori trop cool ce mythe de l'artiste qui vit de peu mais fait ce qu'il aime, mais au bout d'un moment il faut arrêter de mentir aux gens. La VRAIE pauvreté, la vraie galère financière, ce n'est pas "cool", ce n'est pas "in", et ça ne peut en aucun cas être présenté comme un modèle recevable. On reste dans un pays où il faut des garanties économiques pour tout, à commencer par le plus basique (se loger). Avoir un minimum d'argent, c'est quand même important, inutile de prétendre le contraire.
Je finirais en disant que je trouve ce genre de rhétorique assez culpabilisante, en ce qu'elle sous-entend que les gens qui ont un "vrai" boulot avec un "vrai" salaire sont juste des trouillards qui n'ont pas osé se lancer pour vivre de leur passion. Non. C'est beaucoup plus compliqué que ça. Il y a des impératifs financiers qu'il est impossible d'ignorer, d'autant plus quand tu n'as personne pour te soutenir.
Par exemple, je vis à Paris, et vu le coût de la vie je ne pourrais pas me permettre d'envisager un quelconque métier passion, même si j'en reve. Ou alors il faudrait que je demande de l'aide à mes parents, qui m'ont déjà supportée financièrement pendant plus de 25 ans (pas envisageable, donc). Les choses ne sont pas aussi simples, ni aussi binaires que cet article voudrait nous faire croire.
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La lecture de l'article m'a interloquée comme beaucoup d'autres, parce que je me suis dit : "bon, ça revient à dire que Madmoizelle paie ses rédactrices au lance-pierre

Sur le fond de l'article : il y a quelque chose qui m'agace beaucoup, ce sont ces gens (je ne dis pas que @QueenCamille en fait partie) qui se prétendent fauchés et heureux de l'être alors que :
1) ils vivent à Paris (or, être vraiment fauché et vivre à Paris, c'est un oxymore)
2) ils ont de toute évidence un système de support financier qui leur permet de garder la tête hors de l'eau (amis, famille, conjoint-e...)
3) certes, ils ont fait le choix d'un métier passion qui rapporte peu, mais ils ne sont PAS fauchés car aidés financièrement par différents acteurs (encore une fois : la famille, l'Etat, etc)
De toute évidence, il y a quelque chose de glamour dans le fait de se prétendre "pauvre", mais heureux parce que détenteur d'un métier passion. C'est un discours qu'on entend trèèès souvent, dans des articles, des podcasts, des émissions mettant en scène des entrepreneurs/des journalistes/des artistes, bref des gens dont la passion est devenue l'activité professionnelle : "bon, aujourd'hui j'ai plus un rond mais je suis heureux car je fais ce que j'aime", "je n'ai pas d'argent mais je suis contente de me lever tous les matins"... Oui OK, mais un peu d'honnêteté sur sa situation ce serait bien, et ça permettrait de déculpabiliser les gens qui eux sont obligés d'avoir un boulot chiant pour vivre ? (Dites le, que c'est votre mec ou votre copine qui paie tout ou que vos parents vous supportent encore financièrement !)
Parce qu'autant j'adhère au discours "gagner moins si ça signifie qu'on vit de sa passion", autant j'en ai ras le bol de cette malhonnêteté intellectuelle qui consiste à présenter la précarité comme ultra cool alors que 1) ça ne l'est absolument pas, 2) tu n'es pas précaire quand tu peux subvenir à tes besoins sans t'affamer ou être menacé-e d'expulsion tous les mois, que ce soit parce que ton salaire n'est au final pas si pourri que tu le prétends ou parce que des gens t'aident financièrement.
Moi aussi, j'aimerais vivre de ma passion, moi aussi, je trouve ça a priori trop cool ce mythe de l'artiste qui vit de peu mais fait ce qu'il aime, mais au bout d'un moment il faut arrêter de mentir aux gens. La VRAIE pauvreté, la vraie galère financière, ce n'est pas "cool", ce n'est pas "in", et ça ne peut en aucun cas être présenté comme un modèle recevable. On reste dans un pays où il faut des garanties économiques pour tout, à commencer par le plus basique (se loger). Avoir un minimum d'argent, c'est quand même important, inutile de prétendre le contraire.
Je finirais en disant que je trouve ce genre de rhétorique assez culpabilisante, en ce qu'elle sous-entend que les gens qui ont un "vrai" boulot avec un "vrai" salaire sont juste des trouillards qui n'ont pas osé se lancer pour vivre de leur passion. Non. C'est beaucoup plus compliqué que ça. Il y a des impératifs financiers qu'il est impossible d'ignorer, d'autant plus quand tu n'as personne pour te soutenir.
Par exemple, je vis à Paris, et vu le coût de la vie je ne pourrais pas me permettre d'envisager un quelconque métier passion, même si j'en reve. Ou alors il faudrait que je demande de l'aide à mes parents, qui m'ont déjà supportée financièrement pendant plus de 25 ans (pas envisageable, donc). Les choses ne sont pas aussi simples, ni aussi binaires que cet article voudrait nous faire croire.