Je viens donc de lire 17 pages de débat (dimanche soir, bonsoiiir
Je voudrais répondre sur le débat "prédateur" / "cerveau reptilien" ; je rapproche cette question d'un autre débat, à savoir "est-ce que les filles sont les seules à flipper leur race quand elles marchent seules en ville la nuit ?"
Et oui, j'ai beau être une personne profondément rationnelle et froidement logique, quand je marche seule dans la rue la nuit, j'ai peur. J'ai réussi à minimiser cette peur, jusqu'à pouvoir l'ignorer. Mais il suffit que je croise un mec pour ressentir une vague de panique, malgré mes efforts pour rationaliser. Donc oui, je veux bien croire que
c'est gravé quelque part dans mes réflexes de survie, ou "mon cerveau reptilien", qu'un mec seul dans la rue = une menace.
Et pour prendre un exemple concret :
lady-stardust-2;4413334 a dit :
Je vais prendre un exemple un peu cru @fab , @denis :
du coup, vous avez envie de sauter @myriam-h ? @cy ? @jackparker @marie.charlotte-2 ? @sophiepierrepernaud @hawley ? Etc?
Les filles que je viens de citer, vous vous sentez menacées en leur présence?
Non parce que c'est ce que dis en fait @un-mec , hein.
- ce n'est pas ce que dit @un-mec .
- puisqu'on me pose la question, je veux bien vous raconter ma première rencontre avec Fab (je vais me faire licencier

)
Ben oui, appelez-moi parano, mais quand un mec que je ne connais pas me donne RDV dans un bar, je suis MÉFIANTE.
Non pas parce que c'est dans mes gènes, mais parce qu'on m'a appris à être méfiante. (combien de fois ma grand-mère m'a-t-elle répété de ne pas parler aux inconnus ?)
Toute cette longue anecdote racontage-de-life pour dire que les questions qui ont été soulevées par cet article et dans les réactions sont loin d'être des évidences (je me désolidarise de la condescendance employée d'un côté comme de l'autre, par un mec et par les madmoiZelles).
De nombreuses madmoiZelles ici sont
hyper informées, hyper sensibilisées au féminisme. Moi aussi j'ai tiqué sur plusieurs expressions de l'article. Mais est-ce pour autant une raison de se lancer dans un débat sémantique hyper-pointu ? Qui plus est dès les premiers posts ? (également d'utiliser sarcasme/ironie pour défoncer la très maladroite expression "fille crédible" rapport à sa taille ?)
Est-ce que le fait d'être hyper-informées et hyper-pointues sur certaines questions nous donne le droit de monopoliser le débat sur le seul terrain qui nous intéresse, nous les sur-informées ? Et qui plus-est, de démarrer au quart de tour ?
Je pense que personne ne remettra en cause la pertinence des interventions de @Shield dans l'absolu (

) ; dans le contexte en revanche, oui, parfois, on part trop dans le technique, et on perd toute une partie du lectorat, des filles qui auraient pu réagir, demander des explications, mais qui peuvent alors "se sentir bête" et se retenir de poster.
Et l'histoire des commentaires sur Twitter illustre ce problème ; (je ne cautionne pas le "les féministes de madmoiZelle", hein.)
Concrètement sur cet article, le débat est parti de ce malentendu :
"Hé LaFâme, desfois je mets une jupe et du mascara alors je T'ai Comprise" (quote de @madouc )
Alors effectivement, je ne l'ai pas DU TOUT compris comme ça. Donc au lieu de débattre de la signification profonde du travestissement, d'interroger plus en avant @un-mec sur ses motivations, on a eu un débat sur les mots qu'il a employés.
Je ne dis pas que c'est inintéressant, je dis que c'est dommage parce que le débat sémantique est plutôt "niche de sur-informées" et que le débat sur le travestissement aurait été plus "grand public", et passionnant.
(et puisque pendant que j'écrivais ce post, un débat est parti sur l'intégration des nouvelles) justement, "intégrer les nouvelles" à mon avis très humble, ça passe par garder une atmosphère d'échange ouverte et accueillante.
Je lis un article sur le travestissement, j'ai un milliard de questions, et je constate que dès les premières pages, les autres ont posté :
- des commentaires ironiques/sarcastiques pour moquer des énormités qui à moi ne m'apparaissent pas scandaleuses
- des posts longs et détaillés, partant dans des débats hyper-pointus (sur des concepts que je suis peut être en train de découvrir).
Se dire qu'il faut avoir un doctorat en sciences sociales pour pouvoir s'insérer dans une discussion de forum, c'est pas très accueillant par exemple !
Ainsi, voilà (ma maigre contribution et mon humble avis sur la question !
