J'avais décidé d'arrêter de lire ce sujet parce qu'il est hautement anxiogène (et quel dialogue de sourds, quel que soit le point de vue, misère), mais un truc me frappe : j'ai bien compris que Madmoizelle n'est pas révolutionnaire, et pour avoir monté un projet d'"initiation au féminisme", je suis parfaitement consciente qu'on ne touche pas son public cible si on débarque avec "VIVE LES MANIFS NON-MIXTES", ce qui entraîne cependant des critiques venant d'autres parce que c'est trop gentillet ou que sais-je. Mais il y a une différence entre "ne pas parler des manifs non-mixtes" et "dire des choses profondément sexistes" par exemple.
Ceci étant, je rejoins vraiment l'avis d'autres madmoizelles, en le formulant autrement : regarder un type se faire tabasser sans rien dire, ce n'est pas "être contre la violence mais ne pas manifester activement contre", c'est "légitimer la violence". Ca marche aussi avec le racisme, si on préfère. Ou d'autres trucs. On peut ne pas se vouloir révolutionnaire, mais on peut aussi ne pas aller à l'encontre de ses idées, de ses valeurs.
J'ai du mal à croire qu'on puisse être informé sur le sujet et écrire volontairement un article qui fait des amalgames un peu grossiers "parce qu'on ne veut pas être révolutionnaire". Je ne milite pas toujours à base de grandes théories mais jamais je ne dirai "une secrétaire" de façon générique par exemple. Tout comme dans mon imaginaire, la rédaction sait, dans son ensemble, même si on parle de son vécu, qu'écrire à destination du grand public en ramenant une personne à ses organes génitaux, c'est véhiculer un message passif qui n'est pas très progressif.
C'est ça que je comprends vraiment pas : j'entends bien qu'on veuille pas militer à tout bout de champ, mais quand on est conscientisés, sans militer, on évite de véhiculer des trucs chelous en général. Ca n'est pas compliqué, c'est même censé être un peu naturel (et là on parle pas de balancer des "iels", on dit juste "éviter de propager l'idée que homme=pénis = dogme éternel qui n'est jamais contredit parce que c'est aussi vrai que 1+1=2*).
* ce qui n'est d'ailleurs pas toujours vrai, mais soit (je le dis surtout pour éviter que le mauvais karma me tombe dessus pendant mon examen d'algèbre)
Enfin bref, j'ai relu les messages de Clémence, de Fab, je comprends le processus décisionnel, je comprends l'état d'esprit dans lequel on doit se mettre pour gérer une rédaction. Ce que je ne comprends vraiment pas, c'est "chez moi je suis progressiste mais dans mon article non parce que c'est mon vécu". Quand je raconte mon vécu, soit je connais pas mon public et je prends un minimum de précautions, soit je le connais, il me connaît, il est sensibilisé et je peux juste dire "je vais tout raconter comme ça vient pardonnez les raccourcis vous savez que j'en suis consciente". Ce qui fait que je ne véhicule pas de message passif.
Après en effet, on peut ne pas être d'accord sur tout un tas de choses. C'est juste que dans mon esprit, certaines choses sont des valeurs et elles passent au-dessus. Mais à nouveau : dans mon esprit, j'entends d'autres avis (et ce bien que mon esprit soit choqué que ce soit pas pareil dans tous les esprits).
Bref je pense que j'ai surtout reformulé des trucs déjà dits (en même temps, après 20 pages), mais tout ceci me laissait un peu perplexe.
Edit : pour parler vraiment de l'article : j'ai aussi des bandes de potes mecs (école d'ingénieurs bonjour) et il m'est récemment arrivé un truc incroyable. Un de mes potes me parle de l'autre meuf qui est là en ces termes "j'espère que ça l'embête pas d'être la seule fille". Un peu perplexe j'ai vérifié que j'étais bien là, sans trop savoir quoi en penser. Certes, on m'avait dégenrée, ce qui évite certains stéréotypes = contente, mais me dégenrer, n'est-ce pas m'enlever une bonne partie de moi ? Parce que analyse faite, mes potes mecs me "dégenrent" parfois, me "désexualisent". Ils ne me "masculinisent" pas, ils me rendent juste neutre, et le processus est semi-intéressant, semi-dérangeant.
Ceci étant, je rejoins vraiment l'avis d'autres madmoizelles, en le formulant autrement : regarder un type se faire tabasser sans rien dire, ce n'est pas "être contre la violence mais ne pas manifester activement contre", c'est "légitimer la violence". Ca marche aussi avec le racisme, si on préfère. Ou d'autres trucs. On peut ne pas se vouloir révolutionnaire, mais on peut aussi ne pas aller à l'encontre de ses idées, de ses valeurs.
J'ai du mal à croire qu'on puisse être informé sur le sujet et écrire volontairement un article qui fait des amalgames un peu grossiers "parce qu'on ne veut pas être révolutionnaire". Je ne milite pas toujours à base de grandes théories mais jamais je ne dirai "une secrétaire" de façon générique par exemple. Tout comme dans mon imaginaire, la rédaction sait, dans son ensemble, même si on parle de son vécu, qu'écrire à destination du grand public en ramenant une personne à ses organes génitaux, c'est véhiculer un message passif qui n'est pas très progressif.
C'est ça que je comprends vraiment pas : j'entends bien qu'on veuille pas militer à tout bout de champ, mais quand on est conscientisés, sans militer, on évite de véhiculer des trucs chelous en général. Ca n'est pas compliqué, c'est même censé être un peu naturel (et là on parle pas de balancer des "iels", on dit juste "éviter de propager l'idée que homme=pénis = dogme éternel qui n'est jamais contredit parce que c'est aussi vrai que 1+1=2*).
* ce qui n'est d'ailleurs pas toujours vrai, mais soit (je le dis surtout pour éviter que le mauvais karma me tombe dessus pendant mon examen d'algèbre)
Enfin bref, j'ai relu les messages de Clémence, de Fab, je comprends le processus décisionnel, je comprends l'état d'esprit dans lequel on doit se mettre pour gérer une rédaction. Ce que je ne comprends vraiment pas, c'est "chez moi je suis progressiste mais dans mon article non parce que c'est mon vécu". Quand je raconte mon vécu, soit je connais pas mon public et je prends un minimum de précautions, soit je le connais, il me connaît, il est sensibilisé et je peux juste dire "je vais tout raconter comme ça vient pardonnez les raccourcis vous savez que j'en suis consciente". Ce qui fait que je ne véhicule pas de message passif.
Après en effet, on peut ne pas être d'accord sur tout un tas de choses. C'est juste que dans mon esprit, certaines choses sont des valeurs et elles passent au-dessus. Mais à nouveau : dans mon esprit, j'entends d'autres avis (et ce bien que mon esprit soit choqué que ce soit pas pareil dans tous les esprits).
Bref je pense que j'ai surtout reformulé des trucs déjà dits (en même temps, après 20 pages), mais tout ceci me laissait un peu perplexe.
Edit : pour parler vraiment de l'article : j'ai aussi des bandes de potes mecs (école d'ingénieurs bonjour) et il m'est récemment arrivé un truc incroyable. Un de mes potes me parle de l'autre meuf qui est là en ces termes "j'espère que ça l'embête pas d'être la seule fille". Un peu perplexe j'ai vérifié que j'étais bien là, sans trop savoir quoi en penser. Certes, on m'avait dégenrée, ce qui évite certains stéréotypes = contente, mais me dégenrer, n'est-ce pas m'enlever une bonne partie de moi ? Parce que analyse faite, mes potes mecs me "dégenrent" parfois, me "désexualisent". Ils ne me "masculinisent" pas, ils me rendent juste neutre, et le processus est semi-intéressant, semi-dérangeant.
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