Perso j'ai pas forcément l'impression que la GPA est forcément non éthique, et pour moi ça serait pas le critère du paiement qui déterminerait nécessairement si ça l'est ou pas (j'aurais même l'impression que pour que ça le soit il faudrait une compensation de la femme qui porte l'enfant justement).
J'avais lu le témoignage il y a quelques années d'une femme qui avait décidé d'être surrogate (je déteste le terme "mère porteuse" et je sais pas comment on appelle ces personnes en français sinon) et c'était ultra intéressant. Elle racontait qu'elle avait deux enfants et n'en voulait pas un troisième parce qu'elle sentait que sa famille était complète, mais qu'elle avait adoré être enceinte et accoucher, ses grossesses et accouchements s'étaient bien passé et elle était triste à l'idée qu'elle ne serait plus jamais enceinte. Pour elle la GPA s'est révélée être un win-win, parce qu'elle a pu le faire dans un contexte où c'est rémunéré, mais bien encadré. Elle racontait que dans le processus tout le monde avait un suivi psy (les futurs parents et elle même), elle pouvait rencontrer les futurs parents, tous les frais liés à la grossesse étaient pris en charge par eux, ils avaient discuté de différents cas de figure en mode "et si on voit au scan que le bébé a une trisomie 21", etc. et en plus la rémunération lui permettait d'avoir de l'argent "bonus" pour un projet pour sa famille.
Alors, bien entendu que c'est UN témoignage, qu'en l'état actuel des choses, c'est probablement une situation ultra minoritaire et tout. Mais justement je pense que ça serait en mettant plein de conditions à l'accès à la GPA et un cadre hyper strict que ça peut fonctionner, parce qu'au final pour n'importe quel truc "minoritaire" dans la vie, quand on multiplie ça par le nombre de personnes dans un pays, bah ça fait toujours du monde (et aussi quand on arrête de regarder un truc particulier de travers, on se rend compte qu'il y a plus de gens qu'on le pensait qui feraient ce truc, mais n'osent pas l'admettre parce que c'est mal vu).
Si il y avait les bons garde-fous pour s'assurer que les surrogates savent dans quoi elles s'engagent (par exemple: a déjà été enceinte et accouché, élève son/ses enfant/s donc sait aussi à quoi elle renonce), qu'on assure un max leur sécurité d'un point de vue santé (par ex. pas possible d'être surrogate si facteurs de risque) en incluant leur santé mentale (avec un suivi psy avant, pendant et après), que tout est bien clair depuis le début, ET qu'on s'assure qu'il n'y a pas de contrainte financière, ben là je verrais ça comme quelque chose de plus éthique. Et dans de telles conditions, je trouverais normal que la surrogate touche une rémunération en compensation du fait qu'elle va adopter un mode de vie différent pendant plusieurs mois.
Alors suis très consciente que ce type de cadre poserait encore plein de questions du style "mais comment on met ça en place?", "qui vérifie toutes ces choses?" et surtout "qui paie?", et que ce dernier point particulièrement fait que ça a environ 0 chance d'arriver. Mais c'était juste pour aborder le fait qu'il y a pour moi des moyens de faire éthique même sur un truc aussi sensible que la GPA et que ça n'est pas inévitable que ça rime avec "femmes pauvres exploitées". Juste probablement pas dans le paradigme capitaliste/individualiste dans lequel on se trouve en ce moment.