La maltraitance gynécologique est à nouveau dénoncée par les patientes

[Luna-Frog]

Perso les gynécologues c'est terminé.
Déjà avant d'être enceinte personne ne voulait de moi ("on prend plus de patients"). Donc direction le planning familial.
Humiliation : patientes à la chaîne dans un bâtiment en préfa, j'avais à l'époque peur d'une grossesse, traitée comme une enfant, dénudée entièrement avec palpation des seins et autres examens sans mon accord, sans que l'on m'explique. Morale sur la contraception lors des soirées étudiantes : oui mais non j'étais en couple stable (je le suis toujours avec ce même garçon), je prenais la pilule mais j'avais un retard anormal. Nous ne voulions juste pas de bébé maintenant. Et mise dehors avec mon dossier (j'avais terminé de me reboutonner dans le couloir...).
Des mois d'attente, un consultation vite expédiée et brusque, brute, sans explication.

Quelques années après nous avons souhaité ce petit bébé et l'idée de devoir y "passer" chaque mois m'angoissait.
J'ai d'abord eu une gynécologue avec qui c'est pas très bien passé : froide, distante, peu explicative, j'attendais cul- nu (quand c'était pas de la tête aux pieds) qu'elle se décide.
Donc changement.
C'est comme ça que j'ai pensé à consulter une autre profession pour les soucis qu'on a rencontré à la conception de notre petit bonhomme. Puis pour mon suivit mater :
Ls sages-femmes (hommes ou femmes) d'ailleurs. Chez qui depuis le début de ma grossesse je trouve beaucoup de gentillesse, de patience et de douceur.
J'ai toujours des explications sur la nécessité de tel ou tel examen, le TV se déroulent super bien (on me demande si il est possible de le faire et ils attendent que je leur donne le feu vert pour le pratiquer (pas de TV en mode véto sur une vache à la ferme), on papote durant les consultations, quand mon compagnon m'accompagne c'est moi qui décide si il peut assister à l'examen ou pas (il n'est pas automatiquement admis dans la salle parce que c'est évident : c'est l'homme. C'est mon choix), ils parlent de mon bébé comme d'un petit être humain ("bon tu me montre ta mimine oui ?" , "aller bonhomme on s'y met" et pas "le foetus [insérer ici termes médicaux incompréhensibles et stressants pour une maman]" c'est idiot mais j'apprécie et ça me détend, ça humanise) bref... j'ai toujours été super bien prise en charge (par la mienne, puis par ceux et celles de la mater).
Je suis dans mon 9eme mois de grossesse et même quand je suis passée par les urgences mater je me suis sentie dans un cocon.

Je continuerais mon suivi gynécologique par eux par la suite.

Et non, nous ne sommes pas obligées d'attendre/vouloir un bébé pour avoir un suivi par une/un sage-femme ! Donc ça peut aussi être une alternative.

 

[Madrigal]

Liste de soignantEs féministes:
https://gynandco.wordpress.com/

 

[Laheria]

Je pense que beaucoup de gynécos ne se rendent pas compte qu'ils prennent leur patiente de haut. J'ai récemment trouvé une super gynéco, la première à me dire que ce n'est pas la peine de passer par la case spéculum sauf si besoin puisque c'est un examen intrusif. Pourtant quand on parle contraception c'est toujours difficile de faire entendre mes envies et ma voix.

 

[VanessaV]

Vos messages ne me rassurent pas... Certains témoignages sont horribles !

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[Yzorha]

Je suis toujours autant choquée par ces pratiques, qui, heureusement, ne sont pas systématiques. Manquerait plus que ça tiens. Comme il est dit vers la fin du docu : aller chez un gynéco, et savoir qu'on va payer pour écarter les jambes et se faire insérer des trucs dans le vagin, en soi c'est déjà terrible ... Alors si en plus les praticien-ne-s noircissent le tableau en étant irrespectueux et odieux, ça n'aide pas à avoir confiance en eux, et ça fait que des femmes ne se font pas suivre et parfois ne se font pas diagnostiquées de choses pas toujours banales.

En ce qui me concerne, j'ai toujours eu besoin d'unE gynéco. Une, parce que psychologiquement je ne me sentirais pas à l'aise de me faire examiner mon intimité par un homme, de montrer mes seins régulièrement à un homme. Rien que chez le médecin (j'ai toujours été suivie par des hommes) je n'ai JAMAIS ôté mon haut complètement pour aucune consultation. Je me dis qu'une femme sera sans doute plus douce, parce qu'elle sait ce que c'est. Quelle pourra sans doute me parler avec plus de tact. En tous cas je me sens plus à l'aise avec unE gynéco.
Je ressens aussi le besoin de ma visite annuelle chez la gynéco par crainte : ma mère a un fibrome, tout comme sa mère, et comme j'ai tendance à avoir tous leurs problèmes de santé, je me dis que c'est pas une mauvaise idée que de me faire examiner régulièrement. puis une fois par an, c'est pas énorme, surtout à présent que j'ai trouvé une gynéco agréable.

Mais de fait, d'avoir trouvé une gynéco agréable et respectueuse, ça me fait me rendre compte à quel point celle que j'ai toujours connu avant de quitter la France était une vraie connasse.

Spoiler: Mes deux expériences gygy

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Quand je vois tous ces témoignages juste horribles, ça me fait réfléchir sur mes opérations quand j'étais ado. En toute logique, comme c'était en clinique, le coup des étudiants qui doivent apprendre, j'ai pu y échapper, mais quand même, je me pose vachement de questions :
Que ce soit pour l'extraction de mes dents de sagesse (15 ans) ou mon appendicectomie (17 ans), j'avais à chaque fois mes règles. Du coup j'ai eu en "cadeau" la chouette culotte-serviette hygiénique, que je n'avais plus après l'opération, de retour dans la chambre. Alors outre le fait que ne pas m'en remettre une c'était juste pas cool, parce que j'étais déjà assez angoissée entre les opérations et le fait d'avoir mes règles, autant je pouvais comprendre qu'on me l'enlève pour l'appendicectomie (vu par où ils sont passé, la culotte devait effectivement gêner), autant pour les dents de sagesse, là je pige pas l'utilité (à moins que je n'ai rien compris à l(anatomie humaine et qu'on passe par le vagin pour enlever des dents ...) ...
Et du coup, je me demande de plus en plus s'il ne s'est pas passé un truc dans ma zone pelvienne pendant que je roupillais, même si j'étais mineure... et c'est assez hard de ne pas savoir et de se dire "et si ?" ...
Et toutes ces histoires sur ce qui se passe en salle d'accouchement me donne de plus en plus envie de tenter l'accouchement à la maison pour quand j'y serais ...

En tous cas, comme je n'arrête pas de le dire à ma mère, et à toutes celles qui râlent sur leur gynéco, peu importe les raisons : n'hésitez pas, surtout, allez voir ailleurs. Et ça vaut pour n'importe quel médecin. C'est votre santé, votre corps. Si on ne vous respecte pas, ne restez pas chez eux.

 

[Castette]

Je copie ici un commentaire que j'ai posté ailleurs sur le forum, pour apporter mon témoignage. J'ai vu 4 gynéco depuis le début de ma vie sexuelle, et ça s'est toujours bien passé, à part avec la dernière que j'ai vue hier matin.
Voici mon ressenti en sortant de mon rdv :

Spoiler: Le rdv de l'horreur

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Et je rajoute qu'évidemment, elle ne m'a rien expliqué pendant l'examen, pas le moindre mot à par des ordres ("Avancez les fesses", "Levez le bras. L'autre"), m'a demandé de me peser sans m'indiquer où se trouvait la balance, j'ai dû lui demander. Ensuite, elle m'a plantée, nue, en attente, pendant qu'elle commençait à rédiger son ordonnance. J'ai là encore dû demander si je pouvais me rhabiller. Les autres gynéco mettaient plus facilement des mots sur ce qu'ils faisaient, ou n'avaient pas l'air agacés par mes questions. Et souvent, je me déshabillais à demi, on faisait l'examen en deux fois, d'abord le bas, puis le haut, comme ça j'avais un semblant de respect de ma pudeur. Heureusement que maintenant je suis bien plus à l'aise avec mon corps !
Sur le point de la douleur, est-ce que c'est normal d'avoir l'impression qu'on m'enfonçait des poignards dans le bas-ventre ? J'avais toujours une sensation désagréable en sortant, et là j'ai encore mal de temps en temps dans la journée... Je ne suis pas spécialement douillette, mais je m'interroge. Je n'ai jamais eu aussi mal à ce niveau (à part des règles très douloureuses sur certains cycles, il y a quelques années, mais qui sont seulement un lointain souvenir suite à des séances chez l'ostéo)
Depuis ça va mieux : j'ai contacté, sur les conseils de quelques Madz, un cabinet de sages-femmes. On a répondu à mon coup de téléphone avec une voix joyeuse, chaleureuse, on m'a rassurée, on a répondu à mes questions, on a été à l'écoute, on a respecté mon choix, ma demande. Je leur fais confiance pour poser mon DIU avec bienveillance !

 

[VanessaV]

@Yzorha Pour la culotte, il parait que c'est pour des questions d'hygiène, mais je trouve ça étrange. Surtout que certains acceptent qu'on la garde, donc je ne comprend pas et ça ne me rassure pas. :/

 

[xluciolex]

J'ai 24 ans, je ne suis jamais allée chez le gynécologue et je ne compte pas y aller de si tôt avec tout ce que j'ai pu lire
Je n'aime déjà pas aller chez le médecin... La dernière fois que j'y suis allée, la doctoresse qui m'a reçue n'était pas très agréable et quand elle m'a demandé à quand remontait ma dernière visite chez le gynéco, je lui ai dit que je n'y était jamais allée. Elle m'a demandé pourquoi, je lui ai répondu que c'est parce que je suis gay et que je n'avais pas de raison d'y aller. Sa réponse: "Ha je m'en doutais!"... Ce n'était pas une réponse méchante ou violente mais j'ai trouvé ça très déplaisant d'insinuer que ma sexualité était limite écrite sur mon front. Elle m'a dit que je ferai bien d'y aller très vite mais franchement, c'est hors de question!

 

[Yzorha]

@VanessaV oui, j'ai su ça après mes opérations que c'étai pour l'hygiène, ce qui du coup rend parfaitement compréhensible qu'on me l'enlève pour une appendicectomie, vu que ça reste hyper près de la zone pelvienne. mais pour une opération qui ne concerne que la mâchoire, là je ne comprend absolument pas. Et comme tu le dis : certains acceptent qu'on la garde, donc le coup de l'hygiène, c'est moyen crédible comme argument, de fait.
Et ce qui m'a profondément gênée aussi, c'est qu'on me la remette pas après, le temps que je me réveille ils ont bien le temps de mettre une culotte neuve et donc saine, à une patiente qui a ses règles. Genre la laisser foutre du sang plein les draps et sur elle, c'est plus hygiénique peut être ? D'autant qu'à chaque fois j'ai du la réclamer, pour m'entendre dire que non, on ne la fournissait que pour l'avant bloc, que j'avais qu'à me débrouiller avec mes propres serviettes hygiénique. Heureusement que j'ai une mère prévoyante qui en avait pris à chaque fois avec elle, sachant très bien qu'après ces opérations je ne pourrais pas mettre de tampons à l'hosto. Mais même là, c'est ma propre mère qui a du me mettre ma culotte avec mes serviettes, parce que les infirmières avaient autre chose à foutre. ma mère a même du m'aider à pisser dans un bassin parce que personne ne venait quand on appelait.

Un autre truc qui m'a soûlé avec mon ancienne gynéco, ça vient de me revenir :
Quand j'ai commencé à aller la voir, on ne parlait pas encore du papillomavirus. Mais on commençait à en parler juste avant ma première expérience sexuelle. Donc j'aurais pu encore me faire vacciner vu que je n'avais que 19 ans. Mais à aucun moment ma gynéco ne m'a parlé de ce vaccin. D'ailleurs, à aucun moment elle ne m'a parlé de ma vie sexuelle. Elle ne m'a même jamais demandé si j'en avais une, même une fois que je venais sans ma mère (et de fait, c'est quand j'y allais seule qu'elle aurait du commencer à m'en parler). Je trouve ça très peu professionnel de ne pas demandé à une patiente qu'on suit depuis l'adolescence si sa vie sexuelle est active et si tout se passe bien. Déjà que ma mère ne m'en parlait pas ... J'sais pas, demander si je me protégeais, si je n'avais aucun soucis avec ma pilule, me demander si j'avais des douleurs ... Certes, ce genre de questions, ça peut être gênant, mais c'est important non ? Ne pas m'en parler devant ma mère, ok, j'peux comprendre, mais après ...

 

[VanessaV]

@Yzorha Je comprend parfaitement pour l'histoire de la culotte pas remise, c'est inadmissible ! Encore plus de t'avoir refusé de te fournir des serviettes après, c'est quoi cet hôpital et ces infirmières qui ne foutent rien... Je suis quand même contente d'être tombée dans un bon service à ce niveau.
En salle de réveil pour mon endoscopie, ils m'ont posé la chemise sur moi sans me la remettre non plus. C'est les brancardiers qui sont venu me chercher qui m'ont proposé de m'aider à la remettre (j'étais bien trop vaseuse pour le faire seule). C'était assez gênant et ce n'était pas leur boulot, heureusement qu'ils étaient très gentils et rassurants. Sachant que je suis restée des heures en salle de réveil, ça ne leur coûtait rien de me rhabiller. C'est pour ça que je crains mon opération pour le mois prochain, le chirurgien m'a montré les endroits où il allait ouvrir et franchement la culotte je ne vois pas en quoi elle gêne puisque c'est au dessus du nombril et vers les côtes.

Si certains travaillent dans le milieu hospitalier, peut-être savez-vous si c'est obligatoire de la retirer ou pas ? Car si ça ne l'est pas, je compte insister un peu auprès de l'anesthésiste lors de mon prochain rendez-vous.

 

[Mathiildeeee]

Coup du hasard, j'ai refermé ce matin Le Choeur des Femmes, relue pour la Xème fois. J'ai jamais foutu les pieds chez un gynéco. Par contre, pas besoin d'aller bien loin pour trouver des médecins aux comportements limites. J'ai, il y a quelques semaines, eut rendez-vous avec une dermato' pour vérifier les grains de beauté. Je me suis déshabillée (s'habitue-t'on un jour à se déshabiller devant un presque inconnu sous prétexte que c'est un médecin ?). Couchée sur la table, peu à l'aise, son geste pour soulever mon boxer pour vérifier la présence de grains de beauté, sans m'avoir préalablement prévenue, ni faire preuve de douceur, m'a laissé un sentiment dérangeant pendant tout le reste de la séance. Je me demande toujours si je ne suis pas juste un peu 'tatasse' mais quand même ...

PS : je viens de lire les différents témoignages et je veux plus jamais aller chez un médecin. Comment peut-on faire preuve d'aussi peu de considération envers l'être humain ? Comment pourrais-je songer à aller chez un gynéco' (parce qu'un jour, va bien falloir que j'y ailles) après toutes ces histoires? Comment peut-on encore faire confiance au monde médical ?

 

[Denderah]

@VanessaV

Non, malheureusement, il y a de grandes chances qu'on te force à retirer tout sous-vêtements, même ceux pourtant stériles fournis par l’hôpital et qu'on peut enfiler juste avant le bloc. Quand bien même oui, il n'y a aucune raison logique et que c'est hors champ opératoire. Quand bien même d'autres patients (curieusement plus souvent les hommes de tout âge ou les femmes âgées) avec la même pathologie ont eu, elleux, le droit de les conserver. .

C'est vraiment l'un des points noirs de la chirurgie. Du coup, j'aimerais bien moi aussi une réponse honnête et franche des personnes travaillant de l'autre côté du bistouri.

Tu peux tenter d'en discuter avec ton chirurgien et l'anesthésiste avant (si tu as la chance d'avoir la même personne à la pré-visite et pendant l'opération, ce qui est rarement le cas), il ne faut pas hésiter à vraiment mettre les choses au clair sur ces inquiétudes là. Néanmoins, malheureusement... dans les faits, ça ne garantit rien, même s'iels le promettent en paroles.

J'espère tout de même, très fort, pour toi, que tu tomberas sur un praticien honnête qui respecte sa parole.