La maltraitance gynécologique est à nouveau dénoncée par les patientes

[_Plume]

@VanessaV Normalement, on doit enlever ses sous-vêtements pour aller au bloc, de la même façon qu'on enlève ses bijoux, etc, pour ne rien amener de l'extérieur au bloc et ainsi éviter les risques d'infection même si c'est hors champ opératoire. Après, tu peux essayer d'insister pour avoir une culotte jetable et dans ce cas là, ça n'aurait aucune logique de ne pas pouvoir la garder pendant l'opération (sauf si c'est dans la zone opérée évidemment) @Denderah

 

[Freehug]

Ça m'attriste de que, malgré les témoignages, rien n'est prêt de bouger. Est-ce que, au hasard, ce serait parce que les seuls témoins sont évidemment... des femmes?

Peut-être que je m'enflamme, mais on a souvent l'impression que lorsque quelque chose ne touche que les femmes (comme l'endométriose), ce n'est pas considéré comme un vrai problème. C'est triste de voir qu'on continue à nier la moitié de la population.

Tu m'enlèves les mots de la bouche. A ma connaissance c'est la seule spécialité où autant de patientes on témoigné de maltraitances de leur médecin ! Si un cancérologue balançait à ses patients "ne soyez pas douillet vous n'avez pas besoin de morphine, c'est pour les faibles" ou encore "c'est dommage vous serez moins mignonne sans vos cheveux" (ce n'est pas du vécu hein, j'invente), il y aurait un tollé, et à juste titre ! Mais là, ça concerne uniquement des femmes et plus encore leur sexualité donc tout le monde s'en fout. En plus, certains praticiens maltraitants sont justement des femmes... Désolant...

@Yzorha : cette histoire de culotte me laisse sceptique. J'ai moi-même été opérée de l'appendicite (mais en Angleterre), et quand je me suis réveillée, j'avais une culotte. Comme j'étais dans les vapes je ne saurais pas te dire si c'était la mienne ou une de l'hôpital, mais vu qu'elle était dégoulinante de désinfectant, elle était en place pendant l'opération ! Ensuite l'infirmière m'a demandé si je voulais bien qu'on la jette (oui, évidemment), et m'en a donné une autre (de l'hôpital du coup), propre, qu'elle m'a enfilée, le tout dans la salle de réveil. Donc te laisser cul-nu à ton réveil alors que tu as tes règles en plus, c'est du grand n'importe quoi, et c'est pas hygiénique, bravo l'hosto ! Et si tu n'avais pas eu ta mère ? Si tu avais été dans le coma ? Ils t'auraient laissée baigner dans ton sang jusqu'à quand ? Inadmissible.

 

[Yzorha]

@Freehug tu me confirmes ce que je pensais : j'aurais du garder cette culotte pendant l'opération et la retrouver, elle ou une neuve, à mon réveil. D'autant que quand j'ai compris que je n'avais plus de culotte, sur le coup j'ai paniqué, je vivais encore mal mes règles à cette époque, donc pour moi de suite c'était honteux de montrer à tout le monde que je les avais, j'me disais "oh merde, doit y avoir du sang partout, on va être obligé d'appeler les infirmières pour qu'elles changent mes draps, purée c'est trop la honte". Par chance ça n'avait pas coulé, mais tout de même. C'était un stress que l'équipe médical aurait pu m'éviter.
Et effectivement, heureusement que ma mère n'est partie à chaque fois que le soir, bien bien après mon opération.

 

[Damsel_]

Ma mère a toujours voulu que j'aille voir un genyco dès le début de ma vie sexuelle car elle connait une personne qui n'a jamais voulu y aller et elle s'est retrouvée avec un cancer de l'utérus, non dépisté à temps et elle en est morte...donc même si c'est relou je préfère y aller une fois par an (quitte a changer à chaque fois si le/la gényco me conviens pas) que de prendre le risque.

 

[Sheohana]

Je suis atterrée par vos témoignages Vous avez eu bien du courage de passer par ces épreuves !

Mais bon, y a des madz qui ont vraiment des gynécos qui leur expliquent tout ce qu'ils font?

Oui oui ! Il y en a, heureusement !

Spoiler

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En tout cas, je crois que ce problème n'est pas confiné au domaine gynécologique, mais qu'il est globalement présent dans tous les corps médicaux. Certains de vos témoignages en attestent, et la prise en charge de deux des membres de ma famille par des corps hospitaliers a été tout simplement honteuse. Le problème de la gynécologie, c'est que comme elle est liée à l'intimité, il est plus difficile d'en parler. Je crois aussi qu'on n'est pas toujours bien informés, et pas bien conscients de ce qui est normal, et ce qui ne l'est pas. Difficile, dans ces conditions, de protester...

 

[Loulalilou]

J'avais déjà témoigné sur la VPS, je suis extrêmement choquée et déçue par les gynécos.
Mes premières expériences n'étaient pas top (la gynéco qui m'engueule et ne me rassure pas suite à un accident de capote; celle qui me fait me tenir intégralement à poil et traverser son cabinet avant de m'examiner, etc...).
Mais le pompom ça a été le dernier que je suis allée voir. Je venais pour une mycose, donc il me fait un examen au spéculum classique, sans frottis. Puis, sans me dire un mot, sans me demander la permission ni rien m'expliquer, il a pratiqué une échographie endovaginale, par surprise donc (je soupçonne juste pour tester sa machine , ou pour me faire payer un acte en plus, je ne sais pas ). Je l'ai super mal vécu, c'était douloureux, je suis rentrée et j'ai pleuré dans les bras de mon mec.
Je n'irai plus voir de gynéco. Je n'arriverai plus à leur faire confiance après ça. J'ai repéré des sages femmes et généralistes qui pratiquent les suivis gynécos dans mon quartier et qui sont recensés sur la liste blanche des soignants.
Et un jour où j'aurai la forme, j'écrirai une lettre au gynéco en question pour lui expliquer que son comportement n'est pas normal et qu'il faut qu'il change ses pratiques.
J'avoue que cela m'inquiète aussi pour une potentielle future grossesse, parce que les épisiotomies et autres actes invasifs et/ou mutilants sans consentement ont l'air assez courants dans beaucoup de maternités...

 

[Luna-Frog]

@Sheohana : honnêtement je me sens pas du tout stressée ou mal à l'aise depuis que je passe par les SF !
L'autre jour j'étais gênée au niveau du col et j'ai même demandé si il était possible au SF qui m'avait en consultation de vérifier par TV... résultat bébé avait fait travailler le col qui était court et ouvert et le crapaud s'appuyait dessus : il me l'expliquait en même temps que son geste pour me montrer d'où venaient les sensations ("là c'est votre col que je touche et je sens le bébé, il bouge d'ailleurs non ? Et je peux passer 2 doigts donc votre col est court d'1cm et ouvert à 2 doigts"). Comme mon corps changé avec la grossesse ça m'aide à re-situer tout ça et mieux gérer mon ressenti. Donc je sais quelle partie travaille à quel moment. Et c'est rassurant car mes sensations ne venaient pas juste "de dans ma tête".

Et j'apprécie aussi car ils sont pro sans être froids mais pas trop dans l'affect (qui me mettrais mal à l'aise) pour autant.
(Ce sont des gestes idiots comme de me tendre un mouchoir pendant qu'ils regardent l'écran parce que j'ai pleuré, juste ça : ils l'ont remarqué mais ne vont pas s'etaler dessus (ce qui aurait perso décuplé mes larmes haha).

Je suis de Rennes donc suivie par l'équipe de la clinique mutualiste de la ville (et comme je le dis j'ai toujours eu du bol avec eux que ce soit en consultation ou en urgence) et sinon j'ai une SF libérale avec qui j'ai fais ma prépa à l'accouchement que je decrirais comme une main de fer dans un gant de velour : elle est pro, respectueuse, chaleureuse mais aussi très franche et cadre bien. Elle est très ouverte d'esprit et orientée médecine alternatives (acuponcture, homéopathie...) Et explique les mécanisme du corps pour l'accouchement, l'allaitement... afin de mieux faire comprendre pourquoi telle position ou tel geste de notre part est important. Et c'est bien de savoir quoi faire et pourquoi le faire aussi.

 

[Plume*]

Pour contrebalancer un peu les témoignages négatifs (sans que ça n'excuse en rien le comportement monstrueux des praticiens mentionnés dans vos commentaires), moi j'ai été chez le gynéco pour la première fois il y a quelques semaines, terrifiée. Et ça s'est incroyablement bien passé. Il était attentif, déculpabilisant, respectueux, prévenant, il m'expliquait absolument tout même le plus anodin des gestes que j'aurais été capable de comprendre toute seule, il n'était pas le seul à décider, il s'agissait à chaque fois d'une décision commune. Quand ça va mal il faut le dire ; quand ça va bien je crois qu'il faut le dire aussi, alors voilà, je le dis ici.

(Pour ce qui est des sous-vêtements au bloc opératoire, j'avoue me poser également la question de l'utilité.. je pense aussi qu'il s'agit de mesures de stérilité. Il faut aussi savoir que dans certaines chirurgies même à distance de la zone uro-génitale, un sondage est nécessaire, ce qui pourrait expliquer le fait d'ôter ses sous-vêtements. Par contre il me semblait que les personnes de tout âge se devaient d'ôter leur sous-vêtements, et non seulement les jeunes, non ?)

 

[Gehenn]

En ce qui concerne les sous-vêtements au bloc opératoire, le chirurgien que j'avais vu m'avait dit qu'ils pouvaient s'enflammer avec certains outils (genre cautérisation) et que c'est pour ça qu'on avait le droit de garder aucun vêtements. A vérifier...

Sinon, pour avoir vu des centaines de vidéos et d'images d'opérations, je n'ai jamais vu une seule patiente ou un seul patient, quelque soit le sexe, le genre, l'âge etc avoir des sous-vêtements au bloc. Les gens opérés sont toujours nus en dehors des blouses et charlottes réglementaires.

 

[Maud Kennedy]

@Gehenn ,perso j'avais une espèce de culotte jetable de la même matière que le reste quand j'ai été opérée il y a deux ans. Après,j'étais bien trop stone que ce soit avant ou après l'opération pour me rendre compte s'ils l'ont enlevée ou pas.
Peut-être que ça dépend des chirurgiens et du type d'opération? Après,quelqu'un qui se fait opérer des amygdales par exemple,a-t-elle-il besoin d'être nu-e?? Est-ce vraiment une nécéssité ou une coutume? N'étant pas du métier,je ne me prononce pas mais malheureusement,vu que la médecine française en général n'a que peu de respect pour la pudeur des patients,je ne considère pas impossible que ce soit plus une coutume qu'autre chose.

 

[Gehenn]

@Maud Kennedy Justement je pense que la matière dont sont faites les blouses vertes jetables que l'on donne aux patients sont faites dans une matière particulière qui n'est pas inflammable.

Sinon, sur le fait d'être nu-e pour une opération des amygdales, il y a une nécessité derrière: celle de pouvoir intervenir facilement en cas de complications graves. Une anesthésie générale, même si elle est très bien maîtrisée de nos jours, comporte encore des risques, et si le/la patient-e fait un arrêt cardiaque ou autre chose de gravissime, c'est beaucoup plus facile d'intervenir quand on ne porte pas de vêtement sur soi. Alors après, certes, pourquoi ne pas avoir le droit de garder une culotte?

Je pense que ça s'explique par le fait que, en médecine, il y a quelque chose de complètement désacralisé dans le rapport au corps, à la nudité, à la mort et à la maladie, et que pour le corps médical, un slip, ça ne sert strictement à rien.

Je comprends aussi que ça puisse choquer la pudeur de quelqu'un. Je pense que, si ça ne comporte pas de risques, un-e patient-e devrait avoir le droit d'avoir un slip jetable.

 

[Maud Kennedy]

@Gehenn ,franchement,je pense que comme tu dis,le fait que les médecins ont complètement désacralisé le corps et la nudité explique le fait que les patient-s doivent être nu-e-s lors des opérations. Après,si c'est explicable en cas de complications graves,est-ce pour autant normal ou nécéssaire? Il n'y a pas besoin de se faire opérer pour faire un arrêt cardiaque(ma tante a eu un arrêt cardiaque pendant son accouchement pour donner un exemple),demandent-ils aux patients d'être nu-e-s comme des vers tout le temps? En clair,le fait que ça facilite le travail des médecins en cas de potentielles complications justifie-t-il le fait de piétiner la pudeur des patient-e-s?