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Je crois que tu pointes un des problèmes: un TV peut sembler être un "détail" pour un médecin alors que pour la patiente cela touche à son intimité et un TV sans son consentement peut être extrêmement violent D'où l'importance de l'empathie.
Merci pour ton témoignage
@Maud Kennedy Du coup je me suis mal exprimée c'est pas ce que je voulais dire.
On ne pratique pas de TV les uns sur les autres, mais c'est pas parce qu'on ne réagi pas de la même manière que des vraies patientes mais parce qu'on a des mannequins, et qu'il serait très gênant de le faire les uns sur les autres (si en subir un n'est plus un problème pour moi, le faire devant tout mon groupe de TP serait très gênant comme tu peux l'imaginer... Autant je veux bien que mes potes écoutent mon coeur et mes poumons, autant j'ai moyen envie que tout le groupe connaisse mon épilation du maillot préférée ).
Si tu veux la première étape c'est le mannequin. Ensuite dans l'idéal c'est de sentir le pathologique au bloc avec les conseils d'un médecin et enfin s'entraîner sur des patients en consult, qui acceptent de subir nos petites maladresses pour qu'un jour on soit capable d'examiner avec douceur.
Et une fois de plus, c'est dans le respect du patient, pas de gestes inutiles, toujours un geste effectué par le chirurgien, et surtout pas un défilé d'externes mais seulement celui qui va assister le chir pendant l'opération.
@Peace&Love&It;3 T'as raison (et c'est pour moi hyper intéressant du coup de discuter de tout ça avec vous, pour avoir le point de vue du patient), un TV c'est vraiment un examen banal pour nous. Je ne pense pas que tous les gynécos se demandent "est-ce que ça va la gêner ?" avant chaque toucher, et pourtant ils devraient.
Après moi je trouve que les médecins qui expliquent pas dans le détail tous les gestes qu'ils vont pratiquer, ce ne sont pas de bons professionnels (dans l'optique évidemment où le patient veut savoir, ce qui est un débat qui pose souvent problème mais là on dérive). Je suis pour la totale transparence mais c'est aussi parce que c'est une chose qu'on commence seulement à aborder dans notre formation, qui ne posait pas trop de problèmes il y a quelques années.
D'ailleurs comme je suis externe (et que par définition je n'ai pas une utilité fondamentale dans les services, et donc j'ai le temps de discuter avec les patients), je prends souvent le temps de répondre aux petites angoisses jugées futiles par les autres soignants du service, et j'espère qu'il est possible de garder le temps pour ça quand on devient un vrai docteur.
@Au_KOC ,excuse-moi,c'est moi qui ai mal lu:tu as dit que vous vous entrainiez sur des manequins,j'ai lu trop vite.
Merci pour ton témoignage,c'est intéressant!
Globalement pour moi la plupart des problèmes peuvent vraiment être résolus si les médecins et patients échangeaient plus. Ça passe par le fait que les étudiants doivent être formés à ça, que les praticiens prennent le temps de le faire, et aussi que les patients soient demandeurs.
Merci d'avoir pris le temps de me lire et surtout de m'apporter votre point de vue qui est très intéressant et qui permettrai à un paquet de soignants de se remettre en question.
@Au_KOC Je vais me faire opérer d'un kyste ovarien et nodules, donc ça m'intéresse de près :
Peux-tu m'expliquer comment on peut sentir un kyste placé sur un ovaire en faisant un touché vaginal ? Ça me paraît physiquement impossible...
Alors comme je l'ai déjà dit, je suis loin d'être à la fin de ma formation, mais oui le kyste ovarien se palpe au TV (la preuve ton gyneco (et meme toi avec un peu d'entraînement en te palpant le bide) est capable de savoir de quel côté tu as ovulé si tu as rdv quand le corps jaune est formé).
C'est d'autant plus facile avec un palpé bimanuel (avec une main sur le ventre) qui permet de "coincer" les organes entre les deux mains pour mieux les palper
Grâce au TV on a accès à la forme, la disposition de l'utérus, mais aussi à la taille des ovaires entre autres. Évidemment une échographie est bien plus précise mais ça a le mérite d'être rapide et peu coûteux comme examen.
@Au_KOC Justement, on ne m'a jamais dépisté mon kyste (pourtant de 7cm) avant l'échographie... Et on m'en a fait des touchés vaginaux... (mais je vois que sur des sites médicaux ils disent la même chose que toi, donc je veux bien le croire). Le sentir en palpant le ventre je veux bien (encore que, ma gynéco a déduit où il était parce que quand elle appuyait j'avais mal), mais j'arrive pas à visualiser comment on pourrait sentir en truc placé hors du vagin en touchant le vagin (je dis pas que c'est faux hein, mais j'ai du mal à visualiser)
@Au_KOC
Merci de tes témoignages. Je pense aussi avec espoir que les nouvelles générations réfléchissent pas mal à la question "qu'est ce qu'être un bon soignant, et pas seulement un bon médecin?". En tout cas, mes amis qui viennent de terminer leur internat ont une approche beaucoup plus respectueuse, ils ne se focalisent pas seulement sur "la technique" mais aussi sur la relation au patient.
On le voit aussi dans les blogs de jeunes médecins, comme Borée, Jaddo, Dr Bidule etc.
Mais je reste convaincue que d'une manière générale mais encore plus en gynécologie, il y a une tendance à infantiliser les patientes, voire à les mépriser un peu. Rapport à mes expériences et aux nombreux témoignages sur les nanas qui disent que le praticien leur fait mal et se voient répondre "ne faites pas votre chochotte". C'est bien de rappeler qu'il faut que les patients s'expriment (leur ressenti, leurs questions), mais on se fait quand même souvent renvoyer dans les barres lorsqu'on le fait. Et ne parlons même pas des témoignages des femmes enceintes (sur les épisiotomies, et les coutures type point du mari). Même cette année, sur le forum des jeunes mamans sur Madz certaines ont témoigné de ce type d'acte. Je considère la France en gros retard et en gros manque de remise en question dans le milieu médical sur ce sujet.
Pour être claire, je ne critique pas le corps médical dans son ensemble, (j'y ai été énormément confrontée, en particulier jeune et en milieu hospitalier, je reconnais le top boulot qui est fait, à la fois par les généralistes, les spécialistes et les chirurgiens, auxquels je dois beaucoup).
Mais il y a un problème sérieux sur le respect des patients, du consentement, et ce problème atteint son paroxysme dans les spécialités ayant affaire essentiellement à des femmes (ce qui est très probablement lié au sexisme subsistant dans la société actuelle).
Juste pour dire que quand tu dis que le dialogue entre médecins et patients doit s'améliorer, je suis tout à fait d'accord avec toi. Mais qui va encourager et/ou éduquer les patients au dialogue sur le sujet? seuls les médecins peuvent le faire! Qui d'autre dans la société peut dire "communiquez au maximum avec votre médecin"? A part une campagne de pub de l'Etat, je ne vois pas.
En conséquence de quoi, la priorité n°1 est d'être sûr que ces questions soit abordées dans les études de médecine, et comme quelque chose d'important. Si d'autres pays arrivent à mettre en place cette relation privilégié médecin-patient, et comme de plus en plus de médecins le font à l'échelle de leur cabinet, il faut poursuivre dans cette voie pour que cela devienne la norme.
(et pour l'instant, sur les 6 gynécos que j'ai vu au cours de ma vie, seule une a eu un comportement exemplaire auquel je n'avais rien à redire, tous les autres avaient des choses problématiques plus ou moins graves - dont le dernier, un acte intrusif, surprise, non consenti, donc on est loin de la norme, ou alors j'ai vraiment pas eu de bol...).
Pour préciser, c'est juste un coup de gueule général, et je trouve très bien que toi personnellement t'intéresse au sujet
@Lunafey Après la médecine c'est pas une science exacte, en fonction de la localisation j'imagine qu'on peut passer à côté (c'est génial de faire des études où on t'apprends tout un tas de trucs qui ne se vérifient pas dans pas mal de cas ).
@Loulalilou
Alors sur l'épisio je ne me prononce pas, je n'ai pas encore étudié le sujet en détail (mais je ne manquerais pas du coup de soulever le débat quand mes cours porteront là-dessu), j'ai seulement le témoignage de mes copines étudiantes en maïeutique qui me racontent les dégâts sur les femmes qui refusent l'épisio justement... :/
Et pour améliorer le dialogue il y a plusieurs biais, notamment la formation des médecins, mais aussi une chose qui est née lors de l'expansion du VIH et qui est à mon avis ultra bénéfique, c'est les associations de malades. Il y en a pour pas mal de pathologies (notamment l'endométriose), c'est des patients qui se regroupent et essayent ensemble de comprendre leur maladie mais aussi de communiquer avec les soignants pour qu'ils comprennent cette maladie pas seulement d'un point de vue physiopathologie, mais aussi ses retentissements sur la vie quotidienne, et qui peuvent être moteurs dans la recherche sur certaines maladies.
Même si ça ne va probablement pas assez vite, je suis convaincue qu'au moins on avance dans le bon sens. Mais je vous promet que c'est compliqué pour les vieux praticiens de changer leurs habitudes.
EDIT : J'ai oublié de dire que je ne pense pas que ça soit spécifique à la gynéco (d'après ma petite expérience...) mais je pense qu'il y a le fait qu'au contraire en ce moment les femmes se mobilisent pour signaler les dysfonctionnements en tout genre et que donc on parle plus de ces comportements. Les autres milieux se défendant moins.... peut-être x)
@Au_KOC
Juste sur le sujet, une de mes amies qui est sage-femme depuis 3 ans me disait justement que souvent, l'épisiotomie n'est pas utile, et que les déchirures pouvant survenir restaient moins graves que l'incision pratiquée dans le but d'en éviter.
Ce que je trouve gênant avec ce discours, c'est qu'on dit aux femmes que ça va être un carnage si elles n'acceptent pas l'épisio, et on la fait souvent sans leur demander leur avis, alors que les études scientifiques et statistiques montrent le contraire.
Je suis moi même dans la recherche, donc pour sourcer mes propos avec des études récentes et internationales (peer reviewed donc):
J'ai juste tapé "episiotomy" dans google scholar, donc les études les plus citées dans les revues scientifiques aboutissent à ces conclusions et ce n'est pas un biais introduit par ma recherche.
Du coup, je me pose des questions sur la capacités de nombreux médecins en France à être à jour dans les avancées de la médecine, à se renseigner sur les évolutions de la recherche en médecine, vu que l'information fiable est accessible. Ou alors c'est qu'ils sont très mauvais en anglais et qu'aucun médecin-chercheur français ne bosse sur le sujet?
C'est comme les gynécos qui refusent de poser des DIU car "ce n'est pas pour les nullipares", alors que c'est recommandé par la HAS (pour les nullipares) depuis 2004 (et encore plus quand on est en couple exclusif)...
@Loulalilou C'est vrai qu'il existe des preuves fiables... Je vais en parler à mes potes en maïeutique, et quand ça serait mon tour, aux profs d'obstétrique. C'est vrai que c'est pas normal...
Et pour les DIU les praticiens qui refusent aux nullipares je crois que c'est surtout parce qu'ils ont peur (c'est plus compliqué de faire passer un truc à travers un col de l'utérus à travers rien n'est jamais passé que si 3 gosses ont déjà fait le chemin...) de faire mal/mal faire, et une question d'habitude. Mais j'ai l'impression qu'il y a une vraie prise de conscience là dessus et que de moins en moins de gynéco le refusent.
Après je suis pas porte parole des gygys de France, faudrait leur demander directement. ^^