Je dirais surtout que cette question du tarif et les réactions qui s'ensuivent est très révélatrice de quelque chose : aujourd'hui, le système de médecine libérale montre des limites.
Au fond, on va demander aux patients d'avancer des frais qui leur seront pour tout ou partie remboursés : cela implique donc des opérations d'encaissement/ décaissement génératrice de charge supplémentaire pour tout le monde : le patient, le praticien, les caisses d'assurance-maladie... Système qui n'est absolument pas remis en cause par les médecins parce que les délais de remboursement des caisses sont catastrophiques. Pas du fait des gens qui y travaillent, mais plutôt des réorganisations successives et des "optimisations" du système de santé (comprendre la diminution des agents gestionnaires dans les caisses, la réforme des caisses de 2013-2014 qui a mis le bazar pour les fonctionnaires notamment...) et qui n'ont rien arrangé.
Donc on continue sur un système qui pour moi est bancal : les MG contribuent au service public de la santé, les internes font en grande partie tourner le système hospitalier ainsi que les EPHAD (maisons de retraite), mais sans forcément être bien répartis sur le territoire par exemple quand ils sont en libéral, en étant constamment fliqués par les caisses (plein de médecins libéraux se font allumer parce qu'ils prescrivent trop certains médicaments ou trop d'arrêts, ou qu'ils font trop de visites à domicile...), avec un statut pas hyper facile, comme beaucoup d'indépendants (le délai de carence d'un médecin libéral qui ne peut pas travailler parce qu'il est malade, c'est 89 jours, par exemple, et le montant de leurs cotisations retraites sont faramineuses en proportion de leurs revenus, en comparaison, toutes choses égales par ailleurs).
D'ailleurs, certains médecins se positionnent maintenant en faveur d'un salariat. Je n'ai pas assez d'éléments pour avoir un avis sur la question., mais c'est une piste. En tous cas, le système actuel touche clairement ses limites.
Cela n'empêche pas qu'il y ait de bons médecins ou de mauvais médecins. Tout comme il y a, pour prendre mon métier, de bons ou mauvais managers. Ou des gens bien des fois, moins bien d'autres fois, mais qui font de leur mieux.
Après, pour revenir aux consultations, ce qui me choque, c'est que cette annonce ne s'accompagne pas d'efforts en faveur du planning familial justement, ou de la médecine scolaire, avec de vrais spécialistes pouvant intervenir auprès des jeunes gens (pas que les filles).
Et sur un point de vue pratico-pratique, je me répète, mais les maïeuticiens (sages-femmes), peuvent aussi assurer le suivi de contraception des personnes qui n'ont pas de problème de santé spécifique. Donc c'est aussi une alternative possible.
Quant aux revenus des médecins, ils bossent beaucoup et ce n'est pas "volé", mais un jeune médecin en installation qui dégage à peine le SMIC, ça vient aussi de choix d'organisation. J'en connais pas mal qui sont tout à fait disposés à aller bosser dans les déserts médicaux (et oui, même la Seine Saint Denis est maintenant considérée comme un désert médical), qui sont souvent très aidés par les communes (qui financent les locaux et le matériel) et qui vivent confortablement. C'est pas 100% des cas, mais ça dépend des choix que l'on fait aussi.
Au fond, on va demander aux patients d'avancer des frais qui leur seront pour tout ou partie remboursés : cela implique donc des opérations d'encaissement/ décaissement génératrice de charge supplémentaire pour tout le monde : le patient, le praticien, les caisses d'assurance-maladie... Système qui n'est absolument pas remis en cause par les médecins parce que les délais de remboursement des caisses sont catastrophiques. Pas du fait des gens qui y travaillent, mais plutôt des réorganisations successives et des "optimisations" du système de santé (comprendre la diminution des agents gestionnaires dans les caisses, la réforme des caisses de 2013-2014 qui a mis le bazar pour les fonctionnaires notamment...) et qui n'ont rien arrangé.
Donc on continue sur un système qui pour moi est bancal : les MG contribuent au service public de la santé, les internes font en grande partie tourner le système hospitalier ainsi que les EPHAD (maisons de retraite), mais sans forcément être bien répartis sur le territoire par exemple quand ils sont en libéral, en étant constamment fliqués par les caisses (plein de médecins libéraux se font allumer parce qu'ils prescrivent trop certains médicaments ou trop d'arrêts, ou qu'ils font trop de visites à domicile...), avec un statut pas hyper facile, comme beaucoup d'indépendants (le délai de carence d'un médecin libéral qui ne peut pas travailler parce qu'il est malade, c'est 89 jours, par exemple, et le montant de leurs cotisations retraites sont faramineuses en proportion de leurs revenus, en comparaison, toutes choses égales par ailleurs).
D'ailleurs, certains médecins se positionnent maintenant en faveur d'un salariat. Je n'ai pas assez d'éléments pour avoir un avis sur la question., mais c'est une piste. En tous cas, le système actuel touche clairement ses limites.
Cela n'empêche pas qu'il y ait de bons médecins ou de mauvais médecins. Tout comme il y a, pour prendre mon métier, de bons ou mauvais managers. Ou des gens bien des fois, moins bien d'autres fois, mais qui font de leur mieux.
Après, pour revenir aux consultations, ce qui me choque, c'est que cette annonce ne s'accompagne pas d'efforts en faveur du planning familial justement, ou de la médecine scolaire, avec de vrais spécialistes pouvant intervenir auprès des jeunes gens (pas que les filles).
Et sur un point de vue pratico-pratique, je me répète, mais les maïeuticiens (sages-femmes), peuvent aussi assurer le suivi de contraception des personnes qui n'ont pas de problème de santé spécifique. Donc c'est aussi une alternative possible.
Quant aux revenus des médecins, ils bossent beaucoup et ce n'est pas "volé", mais un jeune médecin en installation qui dégage à peine le SMIC, ça vient aussi de choix d'organisation. J'en connais pas mal qui sont tout à fait disposés à aller bosser dans les déserts médicaux (et oui, même la Seine Saint Denis est maintenant considérée comme un désert médical), qui sont souvent très aidés par les communes (qui financent les locaux et le matériel) et qui vivent confortablement. C'est pas 100% des cas, mais ça dépend des choix que l'on fait aussi.