@just_in_case Alors passons sur la phrase "je lui ai demandé de raconter n'importe quoi" du reportage, parce qu'il faudrait qu'on sache ce qu'il a vraiment raconté (si ça se trouve c'était juste des bobards sur une enfance douloureuse qui a bien marché sur un juge un peu trop émotif. Ce même bobard sur un autre juge n'aurait peut-être rien donné parce qu'il en a vu plein de gens battus par leurs parents sans preuves et que c'est un peu trop facile comme argument).
Je rebondis juste sur le reste de ton message: non un avocat ne peut pas dénoncer son client devant le juge en mode "il m'a dit hier qu'il l'avait fait même s'il ne l'a jamais avoué aux policiers!", si l'avocat fait ça c'est rupture du secret professionnel et c'est grave. Si le client dit "je suis coupable mais je veux plaider innocent, est-ce que c'est possible?" et que dans le dossier il y a des éléments de doute qui peuvent être exploitable, l'avocat ne peut que suivre ces directives et tout faire pour mettre en avant ces doutes. S'il ne les exploite pas au max, c'est un mauvais avocat et il n'aura pas de clients donc pas d'argent à la fin du mois. Après les avocats n'ont pas le couteau sur la gorge, s'ils ne veulent pas d'une affaire parce que moralement il ne peuvent pas, ils peuvent la refuser. Le problème c'est que si tout les avocats refusent, qui défendra le type? (un peu comme pour l'IVG, si tous les médecins refusent en invoquant la clause de conscience, qui les fera ces IVG pourtant nécessaires?) Donc il en faut bien qui fassent le sale boulot parce que comme tu l'a dit : tout le monde a le droit à une défense de qualité.
Donc oui, un avocat a complètement le droit de cacher des faits, de tourner certains trucs en la faveur du client etc et n'est pas soumis à dire la vérité, le secret professionnel est bien plus fort que ça. Ce qui d'ailleurs est normal! Il faut qu'une relation de confiance soit là, si le secret professionnel n'est pus respecté, le client ne lâchera pas le morceau aux flics, ne lâchera pas le morceau à son avocat, ni au psychologue, ni à personne et pour lui faire comprendre que son acte est répréhensible ça va être beaucoup plus compliqué.
(D'ailleurs si un jour j'ai un terroriste qui arrive dans mon cabinet après une course poursuite et en ayant tué un paquet de monde pour que je lui recouse un truc et que je le cache en attendant qu'il se repose, je suis dans l'obligation de le soigner, de lui filer de l'eau et du sucre et de ne rien dire aux autorités. Toute personne ayant le droit d'être soignée, peut importe ce qu'elle aura fait a le droit au secret professionnel total. Je serais toute aussi responsable du meurtre d'autres policiers quand il aura repris sa cavale, mais c'est normal que je ne dise rien, si on ne peut pas garantir le secret total, les gens ne feraient plus confiance et ne viendraient plus se soigner (et donc j'aurais une autre mort sur la conscience: celle du terroriste qui ne sera pas venu se faire recoudre par peur que je le dénonce), hors aucune vie n'est plus précieuse qu'une autre, ce n'est pas mon rôle de juger)
Dans ces cas bien compliqués, ce n'est pas possible de contenter tout le monde: on ne peut pas garantir le secret professionnel, le droit à une défense de qualité et l'expression de la Vérité dans tous les cas de figure. Forcément si le coupable décide de mentir, il y aura un des trois paramètre qui ne sera pas respecté. Le seul cas où tout marche c'est quand le coupable avoue.