C'est marrant, à la fois je t'admire Clémence d'avoir eu la patience et le courage de lui expliquer pourquoi ce qu'il faisait te dérangeait, et à la fois j'enrage que tu aies du expliquer quelque chose d'aussi EVIDENT à un gars qui t'alpague dans la rue en pleine nuit juste pour faire mumuse. J'enrage de penser que c'est aux femmes d'expliquer en quoi elles se sentent importunées par le harcèlement. J'enrage de me rendre compte que les hommes qui font ça le font parce qu'ils s'ennuient, par jeu ou "juste comme ça". J'enrage de voir qu'ils ne réfléchissent pas aux conséquences de leurs actes. Je pense que je ne serais pas capable de faire ça, parce que je ne veux pas avoir à expliquer à un abruti pourquoi ça ne me plait pas qu'il m'interpelle de façon plus ou moins vulgaire dans la rue. C'est assez évident comme ça. Il n'a qu'à faire fonctionner ce qu'il a entre les deux oreilles,et pas entre les deux jambes, ça changera.
Salut,
C'est assez rare que j'intervienne sur des sujets qui ne concernent pas la musique ou la nourriture
(en fait, c'est assez rare tout court).
Mais il y a un truc qui me gêne un peu dans la façon dont certains sujets sont abordés, notamment sur les rapports de domination. Je me souviens avoir posté un truc à propos du droit des patients, par exemple, qui disait qu'avant de créer des listes noires et des listes banches de gynécologues, des articles de blogs, des lettres ouvertes & autres, on pouvait aussi essayer de discuter avec son médecin et de lui faire prendre conscience qu'il/elle avait pu dépasser les bornes à un moment ou à un autre.
C'est un peu la même chose avec le harcèlement et la domination masculine. Je crois qu'il ne faut pas perdre de vue que cette domination est loin d'être
voulue par tous les gens concernés, même les dominants, et qu'elle n'est pas non plus toujours consciente, ni agréable. C'est ce que je dis aux gens qui disent que les féministes sont des "man-haters" : on peut dénoncer la domination d'un genre (d'une classe, d'une profession...) en s'en prenant au système qui l'engendre et la maintient, et non à ses protagonistes. Ce que je veux dire (parce que mon post se rallonge), c'est que les hommes qui harcèlent ne sont pas forcément conscients, ni spécialement contents de ce qu'ils sont en train de faire : ils le font parce que c'est la norme.
Du coup, l'instant pédagogie... je dis oui ! Quand y'a discorde, y'a matière à discussion avant de hurler. Alors oui, c'est épuisant, on n'a pas toujours la force ni l'envie. On n'est d'ailleurs pas obligé.e de le faire, non plus, mais avant de faire une généralité du style "ils pensent qu'avec leur bite", on peut accorder le bénéfice du doute.
Dans certains cas évidemment, ça évite les ulcères et ça fait plus avancer les choses... il me semble. C'est pas parce que c'est pas de notre faute qu'on n'a pas de recours.
Sorry pour le pavé...