Le harcèlement de rue, de la peur à la colère... puis à l’espoir

Clemence Bodoc

Persistante
21 Juillet 2010
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LILLE
www.linkedin.com
@Clemence Bodoc Je t'ai croisée tout à l'heure, rue du Faubourg Poissonnière, et j'ai pas eu le reflexe de t'aborder pour te remercier d'avoir partager cette "expérience" dans un article (et pour chanter mon amour pour Madmoizelle... :cretin:). Donc je le fais là! ;)
ooohhh ! c'est dommage, j'aurais aimé te rencontrer IRL ! :puppyeyes: mais merci ! <3
 
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Réactions : Arlune
18 Janvier 2014
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Paris
Salut,

C'est assez rare que j'intervienne sur des sujets qui ne concernent pas la musique ou la nourriture :d (en fait, c'est assez rare tout court).
Mais il y a un truc qui me gêne un peu dans la façon dont certains sujets sont abordés, notamment sur les rapports de domination. Je me souviens avoir posté un truc à propos du droit des patients, par exemple, qui disait qu'avant de créer des listes noires et des listes banches de gynécologues, des articles de blogs, des lettres ouvertes & autres, on pouvait aussi essayer de discuter avec son médecin et de lui faire prendre conscience qu'il/elle avait pu dépasser les bornes à un moment ou à un autre.
C'est un peu la même chose avec le harcèlement et la domination masculine. Je crois qu'il ne faut pas perdre de vue que cette domination est loin d'être voulue par tous les gens concernés, même les dominants, et qu'elle n'est pas non plus toujours consciente, ni agréable. C'est ce que je dis aux gens qui disent que les féministes sont des "man-haters" : on peut dénoncer la domination d'un genre (d'une classe, d'une profession...) en s'en prenant au système qui l'engendre et la maintient, et non à ses protagonistes. Ce que je veux dire (parce que mon post se rallonge), c'est que les hommes qui harcèlent ne sont pas forcément conscients, ni spécialement contents de ce qu'ils sont en train de faire : ils le font parce que c'est la norme.

Du coup, l'instant pédagogie... je dis oui ! Quand y'a discorde, y'a matière à discussion avant de hurler. Alors oui, c'est épuisant, on n'a pas toujours la force ni l'envie. On n'est d'ailleurs pas obligé.e de le faire, non plus, mais avant de faire une généralité du style "ils pensent qu'avec leur bite", on peut accorder le bénéfice du doute. Dans certains cas évidemment, ça évite les ulcères et ça fait plus avancer les choses... il me semble. C'est pas parce que c'est pas de notre faute qu'on n'a pas de recours.

Sorry pour le pavé...

Oui mais ... j'ai l'impression (et je me trompe peut-être, je ne suis pas du tout objective) que renvoyer la responsabilité de ces comportements sur un système (et je suis d'accord sur le fait que le système est fait pour les alimenter), ça ne fait que déresponsabiliser les hommes qui en usent. Au delà de l'appartenance à un groupe, ils peuvent aussi réfléchir en tant qu'individus à la portée de leurs actes. Dire que c'est le système qui est responsable ça revient à dire "Oui mais les autres le font alors pourquoi pas moi". Leur responsabilité se noie dans celle du groupe. Et c'est trop facile.
 
22 Juin 2013
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Merci pour cet article @Clemence Bodoc ! Je viens de rentrer chez moi après avoir bu un verre avec des amis, et un mec m'a abordée pour discuter, essayer de chopper mon n° de téléphone, etc... Et j'ai repensé à la discussion que tu racontes dans cet article. Au lieu de le renvoyer bouler je me suis arrêtée pour discuter de ça. Au final il s'est excusé, et on est partis chacun de notre côté après s'être souhaité une bonne soirée. Même si j'étais sur les nerfs (au même endroit hier je me suis pris deux fois des sifflements, bruits de bisous et de bouche alors que j'y passais en robe...) j'ai trouvé cet échange plus humain que les réponses que je fais habituellement aux harceleurs.
 

Clemence Bodoc

Persistante
21 Juillet 2010
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Merci pour cet article @Clemence Bodoc ! Je viens de rentrer chez moi après avoir bu un verre avec des amis, et un mec m'a abordée pour discuter, essayer de chopper mon n° de téléphone, etc... Et j'ai repensé à la discussion que tu racontes dans cet article. Au lieu de le renvoyer bouler je me suis arrêtée pour discuter de ça. Au final il s'est excusé, et on est partis chacun de notre côté après s'être souhaité une bonne soirée. Même si j'étais sur les nerfs (au même endroit hier je me suis pris deux fois des sifflements, bruits de bisous et de bouche alors que j'y passais en robe...) j'ai trouvé cet échange plus humain que les réponses que je fais habituellement aux harceleurs.

Mais c'est ouf ! :puppyeyes: ça me donne une super pêche de lire çaaa ! :cheer:
 
24 Avril 2015
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J'habite à la campagne, alors je ne prends pas trop les transports en commun (enfin un peu le train mais le matin, tout le monde ronque, donc...).
Cependant, j'ai été étudiante, dans une autre vie, et je me souviens une anecdote.

Je rentrais de chez une amie au centre-ville à chez moi, un peu en banlieue. Je prends donc le tram (on est à Nantes). En face de moi, une dame, genre 45 ans, sur un strapontin. Il fait déjà nuit, car on est en hiver, même s'il n'est pas très tard (genre 21- 22h). Le tram est pas bondé, mais pas mal plein.
A un arrêt montent deux types, un peu cas sociaux, peut-être des SDF, l'un complètement mort bourré, son copain un peu mieux, mais à peine. Le bourré, incapable de tenir debout dans un tram en marche, prend la place à côté de la dame.

Pas méchant, le type essaie de taper la discute avec la dame, comme un gars bourré qui causerait à quelqu'un au comptoir. Sauf que la dame est terrifiée. Faut dire que ça ne sent pas très bon, le mélange bière/vomi. Il est à la limite de lourd (genre j'essaie de dragouiller, gentiment s'il avait été sobre, mais ce n'est pas le cas), et dans cette situation, je me rends compte, ça peut tourner un peu n'importe comment, surtout si la dame s'énerve ou reste dans son coin, parce qu'il insiste quand même pour avoir des réponses, même s'il ne monte pas le ton... Encore! Forcément, bourré comme un coing qu'il est, il se rend pas compte que la dame a peur. Le pote un peu moins bourré se rend compte qu'un truc va pas, sans trop pouvoir analyser la situation, essaie de calmer le jeu: -héhé, laissela dame machin! Ménon, onfait que causer, paulo! Mais je crois que tu l'embête, là!" La dame, terrifiée, ne dis rien.

Je me penche, fixe le mec dans les yeux, et dit, coupant la conversation de bourrés: "Je crois qu'il a raison, votre copain, vous vous êtes bien amusés tous les deux, mais elle elle est pas trop dans le trip, là la dame.... Je crois vous lui faites un peu peur." La dame me jette un long regard d'espoir-terrifié. Quelques personnes qui surveillaient la situation se tournent vers moi. Le gars "Habon vous croyez? Je hoche la tête. Mais je voulais pas faire peur moi! Je sais, je réponds. C'est pas grave, hein, c'est normal de pas voir la réaction des gens quand on sort des bars! Mais mieux vaut causer avec les copains dans ce cas. Eux ils savent, ils vous connaissent!"

Au final, il a fini par se taper la discute avec son pote le paulo plutôt qu'avec la dame, qui a quand même supporté l'odeur, la pauvre, et on a dû le réveiller pour qu'il sorte au bon arrêt, avec son copain.

Tout ça pour dire que oui, la pédagogie ça marche. Dans certaines situations (et je ne suis pas sûre que ça ait servi, il a sans doute tout oublié le lendemain, y compris d'avoir harcelé la dame!). En l’occurrence, plusieurs facteurs à mon avis ont favorisé ce dénouement:
-Il y avait pas mal de gens (faut savoir faire, quand ça dégénère, les interpeller en particulier genre "vous à la casquette!" et gueuler bien fort, et dans ces conditions, ils viennent aider. Si on reste dans son coin, les humains sont des moutons... Mais si on sait faire, ils servent quand même de protection!).
-Le type ne menaçait pas la dame, c'était visible qu'il était inconscient de la situation. La mauvaise intention n'était pas là, et c'était clair. Dans sa tête, il ne faisait que gentiment causer avec une dame, et ne s'était pas rendu compte que quelque chose clochait. Ce n'est parfois pas le cas.
-Paulo était mon allié. Tout seul il n'arrivait pas à gérer son copain, mais avec moi pour verbaliser, j'avais les mots, et lui, c'était son copain. A nous deux, on faisait un copain sobre... Donc on gérait la situation.
-J'ai une grande expérience de la gestion des gens bourrés. (dans une vie encore plus lointaine, je fus étudiante en Belgique. A Liège. Avec les week ends dans le Carré, pour ceux qui connaissent). Je sais à peu près quoi dire et comment. Là je n'étais pas directement visée, mais à la place de la dame, j'aurais pu faire la même chose, et je peux l'affirmer sans trop de prétention. Surtout que je pouvais invoquer la foule en cas de dérapage, donc zéro trouille. (Sans la foule, un peu trouille quand même; mais un mec bourré à ce point, ce n'est pas très dangereux, sauf quand c'est armé... Tu es toujours plus rapide que lui!)

Sans tous ces facteurs, j'aurais sans doute invoqué le premier des quatre, au moment où il aurait levé le ton, et je n'aurais, je pense, pas été la seule, parce qu'au moins trois-quatre personnes surveillaient la scène. La pédagogie, c'est mieux, tant que ça se fait dans le calme, et que vous pouvez invoquer la foule en cas de dérapage. Dans le cas contraire, sans la foule, la fuite ou la baston me semblent préférable. (choix dépendant de la carrure du harceleur, de la vôtre et de votre capacité à courir vite... Avec possibilité de faire les deux dans le désordre). Dans le cas de Clémence, ne connaissant pas les intentions, n'ayant ni allié ni foule à invoquer, je crois que j'aurais déguerpi... Trop grande prise de risque à mon goût... Heureusement, le second facteur était là, même si le connaître n'était pas évident! Mais qui sait, peut-être Clémence l'a-t-elle inconsciemment décodé dans l'attitude corporelle de ce Bilal!

Pour moi, la pédagogie s'impose toujours... A partir du moment où la situation le permet. C'est à dire si on est certaine de s'être mise en sûreté, avant.
 
Dernière édition :
25 Janvier 2015
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Ce qui est dommage, je trouve, c'est que le comportement agressif de certains hommes soit associé à celui juste maladroit de certains autres, les jeunes en particulier. Je crois que c'est sur ces derniers que nous pouvons avoir le plus d'impact, les autres étant d'irrémédiables indécrottables pour lesquels il n'y a pas beaucoup de solutions autres que psychiatriques ou judiciaires !
Je suis une mademoizelle mère de deux grandes filles adolescentes. En discutant avec elles de ce qu'elles acceptent des garçons qui les côtoient, et avec ma vie de femme, je me rend compte que bien souvent, les hommes ne savent pas comment faire pour aborder quelqu'un, homme ou femme d'ailleurs. Déjà, on les repère de loin avec leurs gros sabots (donc on peut vite adapter et adopter la bonne stratégie, ou même le bon trottoir) : il y a les bourrés, ceux qui se tortillent et ceux qui préfèrent jouer des hormones pour ne pas risquer les moqueries des merlans fris de leur bande.
D'accord, avec une main au cul salace, la seule chose qui marche, c'est la main au paquet aussi sec en écrasant bien les noisettes ! J'ai testé, j'ai eu la trouille, mais une fois à quatre pattes, il n'a pas l'air fin le dragueur ! )
J'ai adopté une recette (hou j'entends les féministes qui commencent à gronder ! Une recette... baahh... mais oui, je suis une fille et je l'assume)
ingrédients :
une jolie dose miel
de gentillesse
de la douceur
un soupçon d'humour
une pincée d'indulgence
un grand sourire "émail diamant"désarmant

Préparation :
Enveloppez votre peur de miel bien sucré et collant pour ne pas la laissez vous submerger. Enjolivez de gentillesse vos pensées les plus colériques puis arborez un franc sourire très très légèrement moqueur. Faites pétiller vos yeux.
Après avoir retourné la situation à votre avantage avec la surprise causée , ferrez bien votre proie (tel est pris qui croyait prendre, d'habitude il se prend un râteau, remarquez à quel point la rédition de l'adversaire peut être facile ! )

Menez la danse tout en douceur :
Vouvoyez en toute circonstance pour garder cette distance de respectabilité et bannissez tout reproche.
Apportez un peu d'éducation à la galanterie car vous n'êtes pas une meuf, vous êtes une vraie femme. Rappelez-lui (ou apprenez-lui s'il ne s'en était pas rendu compte) que c'est parce que vous n'êtes pas n'importe qui que son regard s'est posé sur vous : il aime la qualité et ne voudrait pas gâcher une jolie rencontre par maladresse. Faites remarquer que vous saupoudrez d'indulgence.
Expliquez comment vous aimez qu'on vous aborde.
Enchaînez-le (au propre comme au figuré) avec la politesse. Rectifiez tranquillement son tutoiement si besoin.
Enfin, achevez-le sans souffrance sur une note positive (Nous nous croiserons de façon fort agréable la prochaine fois)

Dégustez votre victoire ensemble et jouissez intérieurement de votre puissance ! C'est très bon !

La recette fonctionne aussi face à un banc de merlans : il suffit de s'adresser au plus vindicatif et de changer d'interlocuteur dès que la vindicte vient d'ailleurs(technique de mon tonton, éducateur spécialisé de rue... à Marseille !) Prendre à témoin le premier. N'épargnez personne de votre sourire, on le sait bien, un homme ignoré devient agressif.

Agir ainsi m'a aussi permis de porter un regard plus affiné sur le genre humain. Tout le monde n'a pas la chance d'avoir de l'éducation...
 
3 Mai 2012
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@Nounshali juste non. Tant de chose qui me mettent en colère dans ton message.
D'abord tout ces attributs de "douceur" et de "gentillesse" toutes ces prétendues qualité qu'une femme devrait entretenir ça me déprime de les voir figurer ici. Je crois que tu n'a juste pas idée d'à quel point y a pas moyen, que lorsque je viens de me faire traiter comme un bout de viande dans la rue, je prenne sur moi pour expliquer avec douceur et "un soupçon de miel" à l’individu que non, on ne fait pas ça, jamais.
Rappelez-lui (ou apprenez-lui s'il ne s'en était pas rendu compte) que c'est parce que vous n'êtes pas n'importe qui que son regard s'est posé sur vous : il aime la qualité et ne voudrait pas gâcher une jolie rencontre par maladresse
Donc tu entretiens le fait qu'on devrait se sentir flatté parce qu'il y a là une appréciation de la "qualité". Ah mais en fait ce mec n'est pas un harceleur, c'est un fin connaisseur :top:
N'épargnez personne de votre sourire, on le sait bien, un homme ignoré devient agressif.
On retiendra donc de gracier le mâle d'un sourire pour ménager son égo. :slap: Décidément je sais plus trop ce que je fous là moi.
Tout le monde n'a pas la chance d'avoir de l'éducation...
Non en effet. Par contre lier ça au harcèlement revient à dire qu'il n'est perpétué que par les ignorants, hors on a bien vu le comportement au combien raffiné de nos députés qui eux ne doivent pas "manquer d'éducation". Si tant est qu'on admette ce concept qui pour moi a bien du mal à passer.

Bref, je crois que tu t'es perdu, je crois pas être réac mais ton message a du mal à passer... Je crois que je m'étais habituée à ne pas voir des vérités aussi basiques être ignorées sur madmoizelle... :sweatdrop:
 
25 Janvier 2015
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Je comprends ta colère, car subir un harcèlement quel qu'il soit est violent, toutes les femmes vivent cela. L'ironie dans mon message n'était peut-être pas suffisamment explicite.
Vu mon gabarit, il m'est aussi arrivé de fuir pour me protéger, la discussion en effet n'est pas toujours possible.

Toutefois, faire preuve de douceur et de gentillesse n'est pas une exclusivité féminine et je ne me sens absolument pas ridicule quand je les utilise face à quelqu'un qui ne les maîtrise pas aussi bien que moi. Dire que ce sont des "prétendues qualités qu'une femme devrait entretenir" est pour moi un discourt romantique du 19è siècle et c'est faire le jeu de tous ces machistes arriérés et de la société à laquelle ils croient que j'adhère. Je sais qui je suis intimement et on peut bien dire ce que l'on veut à mon sujet, cela n'entame en rien ma personne. Alors oui, je leur fais croire que je suis "fragile et mignonne" comme ils disent mais c'est pour qu'ils se prennent mon retour de bâton tout en douceur et se rendent comptent par eux-même combien ils se trompent. Je ne suis pas n'importe qui. La bonté, la douceur sont de grandes qualités qui doivent être associées à beaucoup de finesse et d'intelligence. Elles se révèlent ainsi être des armes très efficaces qu'un adversaire ne voit pas venir et qui ne peut pas se retourner contre toi. C'est une autre façon de se battre. Je me suis sortie de situations qui auraient pu très mal tourner en un quart de seconde si j'avais utilisé une réaction conventionnelle et attendue. J'ai, entre autre été menacée avec un couteau parce que je n'avais pas répondu à un "Hé mademoiselle, t'es bonne, tu m'donne ton 06 ?" Les deux mecs n'ayant pas apprécié, ont traversé la rue rien que pour ça. Il valait mieux que je sache improviser avec ce dont je disposais, parce que personne autour n'a bougé. J'ai fait un grand sourire en leur demandant ce que je pouvais faire pour eux et en faisant semblant de ne pas voir ce couteau qui était un peu trop près de mon estomac. J'ai fait celle qui n'avait pas entendu. Toujours avec le sourire, je me suis excusé d'avoir été dans mes pensées (même si je n'en pensais pas un mot) et du coup, ils ne m'ont même pas redemandé mon téléphone ! J'ai eu peur de me pisser dessus, mais ça a marché, ils ne s'attendaient pas à ça. Ils sont partis et moi aussi, très dignement malgré mes genoux qui jouaient des castagnettes. Les bouchers auraient pu tailler le bout de viande si je ne leur avais pas agité autre chose sous le nez.

Dire à quelqu'un avec bienveillance qu'on ne s'adresse pas à moi de cette façon parce que je suis une personne de qualité, c'est lui montrer que c'est vrai. Bien souvent, les harceleurs sont ainsi parce qu'ils ont peur et manquent d'assurance (le fait d'être bourré ne fait que le confirmer) Ont-ils dans leur entourage des femmes qui inspirent le respect ? (Comme on n'est pas dans le monde des bisounours, tu seras d'accord avec moi sur le fait que les salopes existent qui, tout compte fait, usent de violence pour les mêmes raisons.) Ce ne sont pas de fins connaisseurs : ils s'attaquent à ceux qu'ils croient être plus faibles, point. Flatter leur ego ne m'oblige pas à croire qu'ils ont les qualités que je leur donne sur le moment. Cela me permet simplement d'apaiser une situation et de la tourner à mon avantage. Les hommes aiment être flattés, remarqués ? Que diable ! J'utilise leurs failles ! Eux guettent la panique dans mon regard ? Si ils ne la voient pas (d'où le miel qui est pour faire taire mes propres peurs) , ils ont moins de prise sur moi. Pour les mal-dégrossis, c'est l'occasion d'un peu de pédagogie et "au revoir à une autre fois". Face aux autres, le but, c'est quand même de me sortir de là indemne, non ?

Regarde comment beaucoup d'ados se parlent : ils trouvent normal d'utiliser un vocabulaire ordurier pour parler à un ami. Le filles acceptent beaucoup de choses complètement anormales. Ce n'est pas nouveau. Personne n'est choqué et quand un prof veut travailler là-dessus, on lui dit que ça ne fait pas partie du programme. Les ados d'il y a dix ou vingt ans à qui on a laissé tout dire et tout faire (les petits chéris aux quels on ne devait rien refuser !) sont les mêmes mecs qui harcèlent les femmes aujourd'hui. Et les députés et autres politiques ou grands patrons font la même chose dans leur grande cour de récréation ! L'ont-ils reçue ou pas, l'ont-ils oubliée, toujours est-il que l'éducation ne les étouffe pas, je te rejoins. Ils ont peut-être du pouvoir, un méga compte en banque, des appuis et des hommes de main, ils restent des ignares.
La société répressive dans laquelle nous vivons encourage et entretien la domination sur autrui ainsi que beaucoup d'autres travers. Nos politiciens et les journalistes à leur botte font en sorte que cela continue ainsi.

Je crois que ce sont les parents d'aujourd'hui qui doivent apprendre à leurs enfants à dénoncer la plus petite des maltraitances et à savoir comment s'y opposer. Nous, en tant qu'adultes, avons du boulot pour dépasser notre propre conditionnement social ! (à lire " Face à soi-même : Réflexions sur l'autorité" de Juddu Krishnamurti . C'est passionnant. Il y a aussi des conférences sur youtube) . Les enfants d'aujourd'hui seront les gens bons ou les harceleurs de demain.

Beaucoup d'hommes (sains d'esprit ceux-là !) reconnaissent que les femmes ont une plus grande force qu'eux et c'est ce qui fait peur à beaucoup. C'est à eux qu'il faut donner de l'importance, car ceux-là savent cultiver les différences.
Je suis mariée coutumièrement à un africain originaire d'une société matriarcale. Les hommes de ces sociétés ne se sentent pas moins hommes et les femmes n'ont pas de c... ! Mon mec est un vrai mec viril et respectueux ! Les femmes de ma belle famille, mariées pour certaines à des européens, utilisent leurs différences de femme avec une intelligence rare face au patriarcat français. Nous avons beaucoup à apprendre de ces fines mouches...
Je suis devenue très sereine et très forte depuis que j'agis ainsi. J'arrive parfois aussi à anticiper, envoyer mon sourire et ça passe avant même que cela ait commencé. Même si le harcèlement n'a pas diminué, on ne m'aborde plus de la même façon. Notre société est ce que nous en faisons.

Te souhaitant la même sérénité
amicalement
 
15 Juin 2011
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@Clemence Bodoc : Alleluia ! :top: (Oui je sais, c'est peu constructif comme commentaire, mais je suis assez admirative ; la pédagogie, quand on m'aborde en pleine rue la nuit à 2h30 du matin, ce n'est pas ma première réaction.

Je dois dire d'ailleurs que cette excuse du "je suis un mec gentil" m'horripile particulièrement.
C'est comme le mec qui t'importune ostensiblement, mais qui, quand tu essaies de l'éconduire encore à peu près poliment te répond "Mais je te fais peur ? Mais t'inquiète, je vais pas te violer !" J'ai beau retourner ça dans tous les sens, je n'arrive pas à comprendre comment on peut se penser rassurant en déclarant quelque chose comme "je vais pas te violer". Ou comment c'est supposé être un bon moyen d'engager la conversation. ("Ah bon, tu vas pas me violer ? C'est gentil, merci, quelle charmante attention. On va boire un verre pour fêter ça ?")
Mais aussi aberrant que ça puisse paraître de devoir expliquer une notion aussi élémentaire , peut-être que j'essaierai, la prochaine fois.
 

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