Le harcèlement de rue des « cols blancs », une réalité passée sous silence

17 Février 2013
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En toute honnêté, pour ce qu'il en est de la drague ou du harcèlement de rue (je dis drague OU harcèlement parce que parfois je le percois comme de la drague, et parfois un vrai harcèlement bien lourd avec tentative d'attouchement ou exhibition), ça a toujours été des hommes typés. Pour une raison que je ne m'explique pas du tout, et il y en avait pas mal qui restaient courtois dans le tas, même si j'ai eu des cas plus agressifs (donc tentative d'attouchements, suivie jusqu'au domicile, suivie jusque dans les toilettes, exhibition). Je suis grosse (n'y allons pas par 4 chemins) et du coup, je n'interesse pas beaucoup les "cols blancs" qui préfèrent de la minette paraissant tout juste majeure je pense.

Par contre, j'ai déjà été insultée en rue pour le simple fait d'être grosse. Et ça c'était un bon blanc, et je ne trouve pas ça beaucoup plus sympa que le type qui s'exhibe devant moi, au final. Et au niveau du harcèlement scolaire, c'était des bons petits bourgeois bien blancs aussi.

Donc j'imagine que le type de harceleurs (et le type de harcèlement) peut (en partie) différer en fonction de notre "physique" (ce qui n'est cependant pas plus appréciable dans un cas ou dans l'autre, qu'on soit bien clairs)
 
1 Avril 2014
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J'ai 15 min a pied pour aller au boulot sur chaque trajet c'est minimum 5 situations de harcelement, et je travaille sur London bridge, quartier des affaires. Bizarrement en pub ca va, enfin disons que je ne vais pas n'importe ou.

Euh autant pour l'Irlande je suis d'accord, autant vivant a Londres, je peux te dire que le harcelement y est invivable et de toute categorie sociale. Apres Amsterdam est le paradis, Berlin egalement, pas ou peu de harcelement.

Tiens, ça m'étonne beaucoup de lire d'autres expériences sur le harcèlement de rue à Londres. J'y ai vécu plus de cinq ans, dans différents quartiers, et je n'ai jamais eu de problèmes. Alors que dès que je rentre à Paris, je me sens scannée de la tete aux pieds, partout, tout le temps. Donc j'ai été surprise de lire vos expériences négatives à Londres, mes amies là-bas ne s'en sont jamais plaintes non plus, au contraire. Moi j'ai qu'une hate c'est d'y retourner, en partie pour cette liberté-là. Comme quoi :erf:

EDIT: Je viens de me rendre compte que les deux messages étaient de la meme personne. Au temps pour moi!
 
2 Juillet 2014
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Merci pour cet article!
Je confirme aussi... Le harcèlement du bon petit cadre est peut être moins frontal et insultant de prime abord, mais j'y suis confrontée régulièrement... Que dire de ce jeune en costard qui ne voulait pas entendre que, non, je ne voulais pas boire un verre avec lui et qui m'a suivie jusqu'à chez moi? De ces vieux degueulasses dans le métro qui se touchaient l'entrejambe en se léchant les lèvres en me regardant?
Et les diplômes n'empêchent rien malheureusement, donc au boulot même combat. Comme une fois ou pour changer j'avais mis un collant bleu électrique et une jupe en jean et où ce bac+8 a aimablement dit dans mon dos que j'avais la tenue adéquate pour aller sur le trottoir...
Le sexisme c'est trans générationnel, trans culture et trans milieux...
Soupir...
 
20 Août 2016
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Je n'ai jamais été victime de ce genre de choses, ni regards, ni insultes, je vis dans un endroit plutôt tranquille .... 'fin c'est que je croyais jusqu'à ce, de 1: je fasse mes études (lycée et école sup') en ville et de 2: qu'une amie me fasse remarquer que des quadragénaires (et +) me regardent de manières trop insistante lors d'une sortie en ville (pourtant je portais un slim taille haute, T-shirt large et ... ah oui, des talons compensées :hesite: ). Qu'importe comment on s'habille ça n'ira jamais pour les hommes.... Jupes, shorts, oublis direct ! Pantalon ? Ben ça moule le boule . Et si tu te mets en un truc style sac à patate ben tout le monde te regarde de bas en haut (homme ou femme) en mode :"pff nan mais t'as vu ce truc" :stare:. D'ailleurs y a pas que la tenue. Ah ben non !! Ce serait trop simple. Selon le comportement ou le non-comportement que tu as, ils peuvent l’interpréter à leur sauce et ce faire tout un film. :mur:

Après, je n'ai vraiment pas eu beaucoup "d'expérience" dans le domaine du harcèlement (et tant mieux) et je n'en ai pas beaucoup vu non plus. Je vis un peu dans un monde Bisounours :fleur:. Mais en voyant vos témoignages de plus en plus présent, je me demande si un jour les gens ouvriront les yeux sur ce problème et comprendront que c'est vraiment un problème, pas juste "une plainte de parisienne qui veut se la péter " (c'est pas l'exact commentaire que j'ai vu sous la vidéo Harcèlement de Marion Seclin, mais c'est un truc du genre)
 
Article nécessaire je dirais.
Ca m'est déjà arrivée bien que d'habitude j'habite dans des quartiers plus populaires. Mais à cause de l'image qu'en donne les médias on se méfie moins, et je suis moi-même tombée dans le panneau....
Je buvais des coups avec quelques potes du côté des Terreaux à Lyon, quartier où je sors peu, et je devais retirer de l'argent. Il est 19h et il fait encore beau, je ne me souviens plus de comment j'étais habillée mais il faisait chaud. Alors que je fais le tour du pâté de maison, ce gars de 40 ans en costard et chemise blanche m'interpelle "Excusez moi mademoiselle ?..."

Et là je vais vous dire un truc : 1) Je me suis arrêté parce que je me suis dis qu'il avait un problème ... Et ce entierement basé sur son apparence de col blanc 2) Une des rencontres les plus glauques que j'ai eu; le gars m'a tenue la jambe pendant 20min et a fini par explicitement me demander de venir chez lui. Comparer avec les kékés un peu bourrés mais sympas que je croise souvent vu que je vis dans la rue d'une boite de nuit zouk / latina / dancehall, ce mec m'a fait plus peur que n'importe qui ... parce que venant d'une famille de cols blancs j'avais stupidement confiance en lui.

EDIT : Et concernant Chine/Allemagne :
Allemagne, rien du tout. J'y vis depuis 3 mois et mon opinion est que les rapports hommes/femmes sont supers differents de base.
En Chine, jamais je n'ai recu une reflexion bien qu'il y ai eu des regards voir des photos - mais je ne saurais dire si c'etait sexuel ou plutot du fait que je sois une etrangere blonde... On m'a aussi dit qu'avec la Revolution culturelle, de nombreux efforts avaient ete faits pour desexualise la societe, et le harcelement de rue fortement condamme voire sanctionne de lourdes amendes. Ca semble avoir marche, car je n'ai jamais eu peur de rentrer chez moi le soir.
 
17 Septembre 2007
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hfgfd
Pour rejoindre ce que dit @Lady Stardust j'ai même développé un système de fonctionnement (oui je dois réfléchir à comment je me comporte des que je sors acheter une baguette parce que je suis une femme en France, rien de plus) qui me permet de ne voir et entendre que les gens que j'ai envie de voir. Mes écouteurs sont l'arme principale de ce système d'évitement, musique à fond je n'entends absolument rien et meme quand je sais que le mec me parle ça me donne la possibilité de faire semblant que je l'entends pas (une pensée au monsieur dans le train hier à La Défense qui a parlé au vent pendant quelques minutes). Une batterie externe pour mon iPhone me permet de me couper du monde même si je suis dehors toute la journée.
Je regarde mes pieds quand je marche. Dans mon environnement quotidien, je suis capable de faire le trajet sans jamais lever la tête. Je ne croise le regard de personne, je vois des jambes d'hommes s'arrêter à mon niveau mais j'ignore. J'ai aussi développé une capacité qui me permet de regarder un truc en te faisant croire que j'en regarde un autre. L'autre jour, j'ai repéré un mec qui me regardait avec insistance depuis la terrasse du cafe tout en tapant mon code de carte bleue. Ce qui m'a permis d'anticiper le fait qu'il allait essayer de m'aborder et donc quand il s'est levé pour me bloquer le passage et m'obliger à le regarder j'avais déjà préparé la façon dont j'allais l'ignorer sans avoir besoin de lever la tête. Je ne suis pas ravie de devoir baisser la tête mais la petite humiliation qu'ils subissent me console.
Au boulot, je vouvoie systématiquement mes supérieurs hiérarchiques et je refuse toute invitation en tête à tête s'il n'y a aucune raison professionnelle. Je ne bois pas avec mes supérieurs et quand je le fais avec des collegues je fais très attention à rester maîtresse de mes moyens. La collègue dont j'ai rabaisse la jupe alors que 5 mecs mataient ses sous vêtements pendant qu'elle était trop bourrée a fini de me convaincre que je ne peux boire qu'en compagnie de gens safe (soit des gens qui n'en profiteront pas pour me toucher ou me violer, j'en demande pas beaucoup pourtant)
Et bien entendu, je ne m'habille pas comme je veux. Si je rejoins des potes et que je suis pas longtemps seule, j'ose à peu près tout sinon j'enfile de quoi être discrète (#femmediscrète). Je prends des écharpes ou des vestes pour planquer mon décolleté si je rentre seule le soir et je suis très souvent à plat. Quand je porte des talons, je n'hésite pas à marcher pieds nus en plein Paris plutot que ralentir le pas.
Et mon expérience perso me fait dire que je prefere 20 "petites racailles de banlieue" à un blanc CSP+. Le dernier marocain qui m'a abordé m'a proposé un verre et des vacances en Espagne, le dernier blanc CSP+ auquel j'ai eu droit a mis sa main dans ma culotte directement après que j'ai littéralement tourné le dos à ses sollicitations. Il paraît que c'était "dans l'ambiance du moment". Inutile de te dire que ma main dans sa gueule à gâché l'ambiance. Je trouve ça plus facile d'envoyer bouler le petit mec pas sur de lui plutot que le cadre qui pense que tout lui est dû.
 
Même si c'est très bien de souligner le cas des cols blancs, pourquoi ne pas faire un article pour chaque catégorie dans ce cas (sportifs, artistes en tous genres (les membres du site doivent en connaître pas mal dans leur milieu j'imagine), para-méd., armée, profs etc)? Là à chaque fois en exemple j'ai l'impression que ce sont soit des gens défavorisés et de couleurs soit des mecs en costard qui bossent pour des groupes + ou - importants: des personnes pas forcément appréciées dans l'inconscient collectif ou qui en tout cas ont une image négative en général.
 
  • Big up !
Réactions : Elliana et Corcyre
22 Avril 2015
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Paris
Je fais aussi partie des rares filles qui ne se font pas vraiment emmerder dans la rue et quand je dis "pas vraiment" c'est plutôt "pas quotidiennement", parce que faut pas rêver non plus, ça m'arrive. Et je pense que mon attitude y est pour beaucoup, j'ai naturellement un visage très dur et un peu hautain et je crois qu'avec le temps j'ai appris à en jouer quand je marche seule. Je ne sais pas si ce côté 'dis quelque chose et j'te défonce', décourage les potentiels harceleurs, ou leur fait comprendre d'emblée que 'non y'a pas moyen', mais j'ai l'impression que ça me sauve un peu. Par contre, les remarques déplacées des hommes 'bien comme il faut' ne sont pas moins rares, je ne compte plus les 'il faut sourire quand on est jolie comme vous', 'bah alors, vous êtes triste mademoiselle, vous voulez pas vous amuser un peu' et le pire c'était mes clients lorsque j'étais serveuse, des cadres sup' en pause déj, aux quarantenaires branchouilles qui viennent prendre l'apéro, personne n'était épargné par le virus du relou. 'Vous finissez à quelle heure ?', 'Vous voulez pas prendre un verre avec nous, on aimerait un peu de présence féminine ?', 'Vous travaillez tous les jours, quand est-ce que je peux vous revoir ?' Et toujours super insistant, creepy à mort. Ca m'est déjà arrivé de devoir aller chercher le manager pour qu'on me foute la paix. Donc merci pour cet article. Vraiment.
 
je pense que c'est plutôt un comportement propre aux pays sud européens, ou Méditerranéens (Espagne, Italie, etc, même Corse, moi qui ait des amis corses), qui ont cette culture machiste plus exacerbée que dans les pays du Nord de l'Europe.

Je ne veux pas faire la chauvine (loin s'en faut), mais je suis née en Corse et honnêtement, avant de vivre à Aix-en-Provence puis à Paris, je ne savais même pas que ça existait, le harcélement de rue. Mes cousines ne comprennent même pas quand je leur explique que je ne peux pas porter de jupe à Paris. C'est pas qu'on soit moins sexistes qu'ailleurs (oh que non), juste que là-bas tout le monde se connaît plus ou moins et que beaucoup de garçons savent que s'ils commencent à devenir insistants et manquer de respect, la fille risque d'en parler autour d'elle et le potentiel frère/cousin/copain/pote risque fort de rappliquer et remettre les choses à leur place.
Alors certes, il y a une mentalité trés machiste en Corse, mais y a pas de souci pour se promener en jupe.
 
Dernière édition :
18 Août 2016
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Les comms sont super intéressants, ça confirme bien que le problème existe à travers toutes les classes et tous les milieux, même s'il s'exprime de façon différente selon la cible et surtout selon le connard en question (oui oui, connard).

D'ailleurs je voulais apporter un petit bemol à mon comm précédent dans lequel je disais que le Royaume-Uni était plus cool niveau harcèlement de rue malgré la plus grande "liberté" au niveau des tenues. C'est mon expérience et celle d'amies, en revanche au pub je me fais régulièrement emmerder avec l'alcool pour excuser même des agressions assez flippantes - et dans ces cas là en ce qui me concerne ça a été uniquement des types cols blancs "bien sous tout rapport" dont on ne se méfierait pas forcément si on ne se fiait qu'au message des medias - et c'est là qu'il y a aussi un vrai problème je trouve. On n'expose qu'une certaine partie des harceleurs parce que c'est plus facile à voir et surtout parce qu'ils n'ont aucun poids dans la société, alors qu'en effet les cols blancs, les sportifs, les acteurs, les musiciens, nos managers avec leurs commentaires "subtils", toutes sortes de harceleurs se lâchent tranquillou tous les jours.

Récemment avec les évènements horribles de Cologne j'ai vu pas mal de gens que je connais réagir en prenant vraiment une hauteur non méritée "ici on ne fait pas ça, nos femmes sont libres" et ça m'a vraiment fait rigoler jaune.

Et le fiasco du vote parlementaire pour empêcher les auteurs/rices d'agressions sexuelles de se présenter aux elections en dit long également.
 
17 Juin 2009
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paris
@Corcyre je n'ai pas autant voyagé que toi mais j'ai une amie Franco Marocaine qui jusqu'à il y a quelques années allait régulièrement au Maroc et depuis 4/5 ans je dirais a décidé de ne plus jamais y remettre les pieds tant elle a trouvé insupportable la façon dont les hommes la regardent, lui parlent voire essaient de la toucher ou de l'attraper. Vu ses récits, cela prend une toute autre dimension qu'en France, c'est bien plus institutionnalisé.

Donc je pense que dans ce pays la culture du harcèlement est peut être encore plus costaud qu'en France.

En revanche pour la France et ce que j'ai constaté, les personnes issues de minorités "visibles" (parce que bon pour les personnes d'origine italienne mes propos ne tiennent pas) sont loin d'avoir le monopole ni même la majorité en ce qui concerne la relou-itude dans la rue. Après c'est sur que ça dépend du quartier dans lequel tu te promènes. Pour ma part j'habite et ne fréquente habituellement que des endroits très mixtes.

@Little Moi-Même Tu as raison sur le fait qu'on réagit moins quand c'est une personne qu'on connait. En fait col blanc ou pas col blanc je pense que quand c'est quelqu'un de notre groupe on peut avoir ce prisme qui fait que bon, on sait que c'est un mec cool, il charrie un peu mais c'est pas méchant alors on va pas relever (moi ça m'a pris un peu de temps avant de prendre conscience de ça et de tenter de relever impitoyablement tout ce qui devait l'être --> et ça marche !)

Et autre chose que tu m'as dit est juste à mon avis : le harcèlement des cols blancs me parait à mon avis plus vicieux car le cadre est toujours sécurisant pour eux. Etre avec leur bande, dans leurs bureaux, avec une fille qui leur semble plus fragile ou ne pourra pas se défendre; dans un endroit safe pour eux ou ils savent que ce qu'ils feront sera vu avec un prisme positif.
 

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