Bien sûr qu'il faut communiquer et se mettre d'accord. Mais ne soyons pas hypocrites. Communiquer dans un contexte non-neutre, quand (reconnaissons-le) vouloir aller voir ailleurs, c'est le plus souvent passer pour un c**nard égoïste, c'est très compliqué.
Ce qui me semble problématique dans cette déferlante d'articles sur la micro-infidélité, ce n'est pas tant le niveau individuel (deux personnes ont le droit de s'arranger comme elles veulent), c'est qu'au niveau collectif, on rajoute un nouveau tour de vis sur les relations admises ou non en-dehors du couple. Encore une fois, ne soyons pas hypocrites. Les mots ne sont pas neutres. Quand on met "infidélité" dans une expression qui désigne une proximité émotionnelle avec quelqu'un, on est déjà dans le jugement, et on autorise vachement plus certains conjoints à imposer des règles morales au sein de leur couple qu'on n'autorise les autres à justement assouplir les règles. Ne prétendons pas qu'on est dans l'ouverture et le "chacun fait comme il veut" quand, déjà, les mots choisis sont une condamnation.
Après, un petit détail : l'expression "micro-cheating" vient de sortir de l'imagination d'une consultante de télé-réalité... On ne parle pas d'une notion scientifique, ni de quelque chose que les psys utilisent, mais d'un truc qu'une femme a inventé pour faire le buzz. Là aussi, je trouve que c'est révélateur que tout le monde reprenne aussi vite l'expression (y compris dans des titres du genre "vous micro-trompez votre conjoint sans vous en rendre compte"... bonjour l'angoisse). Rappelons que nous ne sommes pas dans une société où les gens monogames sont une minorité silencieuse qui manque de moyens pour s'exprimer. C'est tout le contraire. Mais au lieu de donner les moyens aux gens de négocier des modèles un peu plus variés de relations, là on leur donne les outils pour refermer encore un peu plus le cadre, et culpabiliser encore plus les gens qui voudraient un modèle différent (tu micro-trompes ton mari ! Espèce d'ordure !).
Ce qui me semble problématique dans cette déferlante d'articles sur la micro-infidélité, ce n'est pas tant le niveau individuel (deux personnes ont le droit de s'arranger comme elles veulent), c'est qu'au niveau collectif, on rajoute un nouveau tour de vis sur les relations admises ou non en-dehors du couple. Encore une fois, ne soyons pas hypocrites. Les mots ne sont pas neutres. Quand on met "infidélité" dans une expression qui désigne une proximité émotionnelle avec quelqu'un, on est déjà dans le jugement, et on autorise vachement plus certains conjoints à imposer des règles morales au sein de leur couple qu'on n'autorise les autres à justement assouplir les règles. Ne prétendons pas qu'on est dans l'ouverture et le "chacun fait comme il veut" quand, déjà, les mots choisis sont une condamnation.
Après, un petit détail : l'expression "micro-cheating" vient de sortir de l'imagination d'une consultante de télé-réalité... On ne parle pas d'une notion scientifique, ni de quelque chose que les psys utilisent, mais d'un truc qu'une femme a inventé pour faire le buzz. Là aussi, je trouve que c'est révélateur que tout le monde reprenne aussi vite l'expression (y compris dans des titres du genre "vous micro-trompez votre conjoint sans vous en rendre compte"... bonjour l'angoisse). Rappelons que nous ne sommes pas dans une société où les gens monogames sont une minorité silencieuse qui manque de moyens pour s'exprimer. C'est tout le contraire. Mais au lieu de donner les moyens aux gens de négocier des modèles un peu plus variés de relations, là on leur donne les outils pour refermer encore un peu plus le cadre, et culpabiliser encore plus les gens qui voudraient un modèle différent (tu micro-trompes ton mari ! Espèce d'ordure !).