Bon, je vais sans doute reprendre ce qui a déjà été dit...
Je suis assez d'accord avec mirc et missmachine (et les posts tournant autour des mêmes arguments).
Il y a une grosse différence à faire entre sexisme en tant que système, et sexisme en tant que comportement individuel.
Le sexisme anti-hommes en tant que système n'existe bien évidemment pas, ou alors est issu du patriarcat, comme l'explique l'article ("Injonctions à la virilité, interdiction de montrer leurs émotions, manque de crédibilité dans leur rôle de père…").
Par contre, bien évidemment que des comportements sexistes envers les hommes existent. Dans une mesure moindre que les comportements misogynes, bien entendu car non supportés par un système patriarcal, mais ils existent bien et tout/e un/e chacun/e a pu entendre des phrases du genre "tous les hommes sont des violeurs/porcs/obsédés" ou autre joyeuseries. Et bien évidemment que toutes ces phrases sont sexistes.
Après, effectivement, les raisons de ce sexisme peuvent différer et souvent ça sera en réaction à un lourd vécu avec les hommes.
Mais un comportement sexiste restera toujours un comportement sexiste, que ça vienne d'un homme ou d'une femme.
Du coup, quand l'article dit qu'une fille qui siffle un garçon, ce n'est pas sexiste, je ne suis pas d'accord. Pas au même niveau qu'un homme, là je suis d'accord car il n'y a pas tout le système derrière qui cautionne ces actes, et que c'est au niveau individuel que ça se passe, mais "pas sexiste", bien sûr que si, c'est sexiste.
Siffler quelqu'un, peu importe le genre, c'est un comportement sexiste car on considère l'autre comme un bout de viande. Etre une femme n'excuse en rien ce comportement. Ou alors l'article "pourquoi le viol c'est hilarant" (portant sur l'affaire ShiaLaBoeuf violé par une femme) n'aurait en fait aucune signification...?
Ce n'est pas parce que le système n'est pas sexiste envers les hommes que les comportements individuels ne le sont pas non plus. Envers les femmes tout comme envers les hommes, un comportement objectivant/insultant quelqu'un à partir de son genre est et restera sexiste.
@Astoria : "avec les réquisitions du style "les hommes souffrent aussi". C'est une façon de plus d'invisibiliser la parole et la souffrance des femmes."
En effet, sauf évidemment à écouter la minorité d'hommes qui ont vraiment été victimes et ont aussi le droit à l'écoute. Et sur ce point nous sommes d'accord là-dessus.
Le problème est que la souffrance de cette minorité d'hommes est instrumentalisée par des gens qui se moquent bien de cette souffrance et ne visent qu'à faire taire le "camp adverse", ce qui décrédibilise encore plus les hommes véritablement victimes.
Pour qu'un homme victime puisse parler, il faudrait dès le début qu'il dise être bien conscient de faire partie de la minorité (par ex : violence conjugale, chiffres 2014 de l'ONDRP : 89% femmes - 11% hommes / viol: 98% femmes, 2% hommes :
http://www.inhesj.fr/sites/default/files/ra_2014_ondrp.pdf), mais qu'ils souhaiteraient eux-aussi être écoutés car leur souffrance doit aussi être entendue et respectée. Et heureusement qu'ils peuvent plus facilement parler aujourd'hui, car avant 2010, de l'aveu même de l'OND, il n'y avait pas de statistiques en France sur cette minorité d'hommes.
On a d'ailleurs vu à quel point il a été difficile pour ce Maxime Gaget de témoigner de la violence subie par sa compagne, et quelles railleries il a subi (principalement des hommes, en plus, si je me trompe pas même si dans le tas il y avait aussi quelques femmes).
Par contre lui-même a bien déclaré avoir bien conscience de faire partie de la minorité et que la grande majorité des victimes était des femmes.
"Mais surtout, l’attirance que suscitent les femmes est un cadeau empoisonné qui va avec leur objectification : certes, elles peuvent parfois obtenir plus facilement des relations sexuelles, mais pour les mêmes raisons qui les décrédibilisent au travail et les rendent victimes de harcèlement !"
La remarque est très intéressante, en effet.
"je connais très peu de filles célibataires/vierges, pour ne pas dire aucune!"
J'ai eu d'assez récents chiffres sur la virginité, et il y en a davantage qu'on le pense. On en parle pas mal ces temps-ci d'ailleurs.
Différents sondages rapportent qu’à 24 ans, 11 % des hommes et 16 % des femmes sont encore vierges ; à 25 ans, 7 % des hommes et 13 % des femmes sont encore vierges. Après 30 ans, ça descend en-dessous des 2% pour les deux. On peut donc remarquer qu'en moyenne, les femmes mettent plus longtemps que les hommes à avoir leur premier rapport.
http://www.doctissimo.fr/sexualite/premiere-fois/vierge
Je pense aussi que, même s'il est tentant de dire que "parce que c'est à l'homme de faire le premier pas, du coup il est plus difficile pour un homme de trouver quelqu'un", en fait je pense que c'est une illusion. Qu'on soit homme ou femme, on peut avoir, pour diverses raisons, des difficultés à trouver quelqu'un... Et puis il faut bien être deux pour aller l'un vers l'autre...