je voudrais juste signaler que c'est vraiment un mythe ces soit-disant fausses plaintes.
Je ne fais que me rapporter aux statistiques qui ont été données à ce sujet : une étude de 2010 avait conclu à 5,9% de fausses plaintes.
source :
http://antisexisme.net/2011/12/04/mythes-sur-les-viols-partie-1-quels-sont-ces-mythes-qui-y-adhere/ (dans les notes de bas de page).
Donc non, ces fausses accusations, aussi bien viol que violences, ne sont pas un mythe, elles existent bien - et personnellement j'ai connu ça avec ma propre mère
Par contre, ces fausses accusations sont très minoritaires, en effet.
A moins que tu parles de mythe dans la mesure où les gens penseraient que ces fausses accusations sont beaucoup plus nombreuses que ce que disent les chiffres, et là, je te rejoins, tout comme je suis aussi d'accord sur le fait qu'il y a extrêmement peu de victimes qui en réalité portent plainte.
Mais je trouve que même si ces accusations sont très minoritaires, elles font partie de ce tout qui va faire énormément de mal aux vraies victimes, car les policiers se servent de ces fausses plaintes pour dire "bah voilà, comment vous croire? vu qu'on a déjà eu des fausses accusations...". C'est en ça que je considère que les personnes faisant de fausses accusations sont très dangereuses, et qu'il est absolument hors de question d'excuser leurs mensonges, à la fois pour les innocents qui sont accusés, que pour les vraies victimes qui, comme tu le soulignes, ont toutes les difficultés du monde à être crues (et personnellement, j'ai eu la particularité d'avoir été dans les deux cas).
Par contre, tu soulèves un point intéressant, que des fausses plaintes ne sont pas forcément complètement fausses et cachent quand-même des vraies victimes.
Par contre, même sachant cela, le fait que des innocents soient menacés d'avoir leur vie bousillée parce que la victime à dénoncé la mauvaise personne, chez moi ça passe pas. Le fait d'avoir été victime ne justifie pas de détruire la vie d'une autre personne en l'accusant injustement. La vie est trop précieuse pour qu'elle soit injustement détruite par la machine judiciaire si la personne n'a rien fait de mal (et là encore, je sais le malaise que ça peut donner d'être injustement accusée d'un acte qu'on a pas fait [non seulement je l'avais pas fait, mais les rôles avaient en fait été inversés]).
Je comprends très bien la difficulté de ne pas dénoncer le vrai auteur d'un crime, comme l'inceste, mais accuser quelqu'un d'autre à la place devrait être également très difficile. Condamner la vie de quelqu'un d'innocent, même dans ces circonstances, est à mes yeux inexcusable.
Et peut-être que ça va choquer mais tant pis : oui, je pense sincèrement que ces fausses accusations, aussi peu nombreuses soient-elles, participent à faire de l'ombre aux vraies victimes. Et ces personnes devraient avoir honte de leurs actes. Tout comme ma mère devrait avoir honte de m'avoir faite passer pour une criminelle, alors que la criminelle, c'était elle.
Par ailleurs, dès qu'un "faux cas de violences" est médiatisé, tout est remis en cause alors que dans le même temps on a une femme violée toutes les 8 minutes, une qui meurt tous les 2,5 jours sous les coups de son mari etc etc... [...] c'est le fait d'accorder plus d'importance, médiatiquement parlant, aux fausses plaintes qu'aux vrais crimes qui décrédibilise...
Je suis d'accord, mais je pense que ça s'imbrique dans un tout.
Que les médias accordent davantage d'importance aux fausses plaintes qu'aux vrais crimes est un gros problème. Mais je reste persuadée que les fausses plaintes, dans leur existence même, participent aussi à faire du tort aux vraies victimes.
Je ne dis pas que seules les fausses plaintes décrédibilisent les victimes car évidemment qu'il y a
tout un système derrière, et sur ce point précis, nous sommes d'accord, mais je dis seulement que ça sert d'excuse pour nier le vécu des victimes (je l'ai déjà entendu à plusieurs reprises).
Et du point de vue du policier (et dieu sait que je déteste les policiers vu mon expérience catastrophique avec eux), je comprends aussi le dilemme : autant il faut rendre justice aux victimes, autant il faut aussi faire attention à ne pas bousiller la vie de quelqu'un qui se révèlerait innocent. Et parmi les policiers, il y a les consciencieux et les incompétents (je suis souvent tombée sur ceux de la 2e catégorie...).
J'ai souvent eu le sentiment de toute façon que dans ce genre d'histoires, c'était souvent les personnes mal intentionnées qui s'en sortaient le mieux... mais je suis peut-être fataliste...
J'attends vraiment le jour ou, tous les 2,5 jours les journaux quotidiens consacreront leur une à une des femmes mortes sous les coups de son mari. Vous imaginez, trois unes par semaine pendant un an consacrées à ces meurtres ? Peut-être que ça ferait bouger un peu les choses plutôt que ces meurtres figurent dans les "faits divers"
Tout à fait d'accord avec toi.